Une histoire vraie

REALISATION : David Lynch
PRODUCTION : Asymmetrical Productions, Canal+, Channel Four Films, Ciby 2000, Les Films Alain Sarde, The Picture Factory
AVEC : Richard Farnsworth, Sissy Spacek, Harry Dean Stanton, Everett McGill, John Farley, Kevin Farley, Jane Galloway, James Cada, John Lordan, Tracey Maloney, Joseph A. Carpenter
SCENARIO : John E. Roach, Mary Sweeney
PHOTOGRAPHIE : Freddie Francis
MONTAGE : Mary Sweeney
BANDE ORIGINALE : Angelo Badalamenti
ORIGINE : Etats-Unis, France, Royaume-Uni
TITRE ORIGINAL : The Straight Story
GENRE : Drame, Road-movie
DATE DE SORTIE : 3 novembre 1999
DUREE : 1h52
BANDE-ANNONCE

Synopsis : Alvin Straight, vétéran de 73 ans, vit avec sa fille Rose dans une petite ville de l’Iowa. Lorsqu’il apprend que son frère Lyle a été victime d’une attaque, le vieil homme décide de renouer avec lui, après dix ans de silence. Malgré son état de santé problématique, Alvin est résolu à entreprendre le long voyage qui le sépare de son frère. Privé de permis de conduire à cause de sa mauvaise vue, il va devoir effectuer plusieurs centaines de kilomètres sur sa tondeuse à gazon…

David Lynch là où ne l’attend pas, peintre altruiste d’un simple et bouleversant road-movie sur un amour fraternel qui touche à l’universel et sur une Amérique profonde qui prend enfin congé de ses clichés.

Le paradoxe à l’œuvre dans Une histoire vraie vient de ce qui caractérise son héros : il reste le type le plus ordinaire du monde quand bien même son « voyage » ait de quoi en faire le plus gros signe d’étrangeté du film. Difficile de résister à l’envie de loger David Lynch à la même enseigne, tant son cinéma a toujours mis un point d’honneur à loger l’ésotérisme le plus tortueux sous une chape de simplicité ouvertement revendiquée comme telle. Déconcertant, le cinéaste de Mulholland Drive l’a toujours été, mais comme on est habitué à le voir ainsi, l’effet ne peut que redoubler de puissance dès lors que ses ténèbres prennent la poudre d’escampette et que la lumière s’impose tout à coup en reine. Presque dix-neuf ans après les déboires de John Merrick dans Elephant Man, Une histoire vraie coche toutes les cases d’une vraie réconciliation du cinéaste avec le genre humain. Adieu la descente en apnée dans les abysses de l’inconscient, bye-bye le défrichage du territoire ricain en vue d’en révéler le trouble et la perversion, bonjour la douceur et la bienveillance que Lynch manipule de façon tout aussi virtuose que le malaise et l’angoisse. Si les êtres humains qu’il filme ont en général coutume de vivre dans les ténèbres et la confusion, c’est cette fois-ci la lumière et la compréhension qui les habite et les travaille. Cela dit, tout de même : David Lynch qui filme sobrement la nature et la tranquillité de l’Amérique profonde, aurait-on raté quelque chose ? Pas du tout. Ça n’a même rien d’illogique : inutile de se tordre les neurones façon bigoudi pour se rappeler à quel point Blue Velvet et Twin Peaks avaient pris les devants en la matière. La nouveauté tient dans un changement d’angle et de sensibilité, reposant tout entier sur une quête d’émotion pure, sans une dose d’ironie ni un gramme de mièvrerie. Altruiste et compatissant, Lynch se montre surtout sobre, contemplatif, plus encore qu’il ne l’avait jamais été. Il ne pouvait pas en être autrement au vu de ce qui constitue l’enjeu-clé du récit : ramener un homme à son frère, tant physiquement que psychologiquement.

SUIVRE LA TRAJECTOIRE

Soyons cash, le titre français ne ment pas : ébloui par un scénario coécrit par sa monteuse et productrice Mary Sweeney (laquelle tira son inspiration d’un article rédigé dans le New York Times), David Lynch raconte ici une histoire bel et bien authentique, centrée sur l’étrange périple effectué en 1994 par un vieil homme nommé Alvin Straight. Mais le titre original ment encore moins : ce film de Lynch que l’on ne cite presque jamais (on espère que sa ressortie en salles va changer la donne) est aussi le plus « straight » au sens littéral. Pure ligne droite, linéaire, allant d’un point A vers un point B sans escale du côté d’un quelconque ange du bizarre qui viendrait en lézarder le tracé. Si ralentis, arrêts et sinusoïdes il y a (et il y en a), ils contribuent surtout à dilater le temps, à en faire oublier la notion, à rester focalisé sur la route et les espaces qui défilent devant soi. Balade aérée, voyage linéaire, road-movie pépère ? Ouais, et alors ? Comme dans tout voyage digne de ce nom règne ici le plaisir de faire une pause une fois de temps à autre, de profiter des contrastes qui s’offrent à soi par accident, de regarder les choses de la vie avec un œil neuf, et, surtout, de faire de belles rencontres. Pour le coup, ces dernières sont ici multiples : une adolescente enceinte en rupture avec sa famille, un grand rassemblement de cyclistes, une femme qui vient de faucher un daim avec sa voiture, une famille accueillante, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, un prêtre, un barman… A chacun, il sera toujours question de répéter les mêmes choses : qui on est, d’où on vient, où l’on va, pourquoi on y va. Raconter sa vie par bribes successives, trouver une oreille attentive qui puisse saisir la préciosité intime de ce voyage, prôner la sagesse à autrui… Tout ceci forme la seule histoire qui vaille le coup d’être racontée durant ce long trajet de plusieurs semaines au cœur du Midwest. Assimilation tangible de l’ordinaire qui devient extraordinaire, et de la route en tant qu’incarnation symbolique du cinéma lui-même – rien de moins qu’une trajectoire qui se trace sur le temps qui passe. Bienvenue dans une œuvre qui ne cherche pas à gagner du temps, mais à prendre le temps.

Le périple en question est si incroyable qu’il force l’admiration. Agé de 73 ans, obligé de se déplacer avec deux cannes, Alvin Straight (Richard Farnsworth) est clairement du genre à ne pas rassurer son médecin quant à son état de santé – il refuse même tout examen complémentaire. Alors que sa fille bègue Rose (Sissy Spacek) l’aide à se remettre d’une chute dans sa cuisine, un coup de fil l’informe que son frère Lyle (Harry Dean Stanton), qu’il n’a pas revu depuis dix ans pour cause de fâcherie, vient d’avoir une attaque. Déterminé à aller lui rendre visite, mais n’ayant ni le permis de conduire ni l’envie de se laisser conduire, il prend une décision radicale : relier les quatre centaines de kilomètres qui séparent Laurens (Iowa) de Mount Zion (Wisconsin), le tout au volant du petit tracteur qu’il utilise pour tondre sa pelouse ! Tout cela dans un but précis : contempler le silence des étoiles aux côtés de son frère, signant ainsi la réunion apaisée d’une fratrie longtemps fracturée. Il faudra attendre qu’Alvin atteigne son but pour que s’éclaire la richesse symbolique planquée sous la linéarité du récit. C’est d’abord un conte, avec un but à atteindre, des épreuves à surmonter, des décors à contempler, des fleuves à traverser et un proche à retrouver. C’est aussi un récit à connotation biblique : deux frères dont la relation gâchée pour de mauvaises raisons (colère, vanité, alcool) les relient au détour d’une réplique au célèbre mythe de Cain et Abel – l’origine de la fâcherie importe moins pour Alvin que le désir de faire la paix avant que la Grande Faucheuse ne vienne lui donner le coup de grâce. C’est enfin un trajet rédempteur visant à réconcilier un individu avec lui-même, Alvin et Lyle n’étant au fond que les deux faces d’une même pièce : tous deux vivent au même moment un problème de santé qui aurait pu leur être fatal, l’un se déplace avec deux cannes tandis que l’autre use de ce déambulateur que le premier refusait à son docteur au début du film. Même un simple coup d’œil sur la situation de l’acteur principal Richard Farnsworth ajoute un autre effet-miroir à l’équation : cet ultime voyage d’un homme ayant « voyagé toute sa vie » (ce sont les mots d’Alvin) fut aussi celui de ce légendaire cascadeur de westerns, qui se savait déjà atteint d’un cancer en phase terminale durant le tournage du film et qui se suicida par balle l’année suivante.

Si l’on mentionne le genre auquel fut longtemps rattaché son interprète principal, ce n’est pas pour faire joli, car Une histoire vraie ne rate jamais une occasion pour exhiber les signes extérieurs du western. En vrac : le poor lonesome cowboy coiffé d’un joli Stetson, la tondeuse en panne que l’on abat au fusil comme s’il s’agissait d’un cheval blessé, l’obsession de prendre la route dans une direction précise, la joie de profiter des espaces offerts par l’aventure, les cicatrices du passé qui s’incarnent autant sur le visage que par le dialogue, le cimetière quasi fordien qui annonce la « fin du voyage » (on ne met pas les guillemets pour rien). Il n’en reste pas moins que les points de discordance ont aussi voix au chapitre, à commencer par cette tendance à lire l’étranger et l’inconnu comme des menaces potentielles. Une tendance qui n’a ici pas lieu d’être, en raison de la façon qu’a Lynch de peindre une Amérique profonde pour le coup délestée de ses clichés les plus ancrés. D’aucuns se seront ainsi permis de citer l’œuvre d’Edward Hopper comme référence lointaine de la mise en scène de Lynch, et il y a de quoi : ce réalisme teinté de surréalisme, cadrant et éclairant l’espace américain avec une perfection trop frontale pour être concrète, avait pris racine dans un grand nombre de toiles rurales d’Hopper, pour la plupart inspirées de ses séjours dans divers états américains (dont le Maine et le Massachussetts). S’y déployait alors une vision mélancolique du mythe américain, de son fameux « rêve » illusoire et de sa vraie-fausse tranquillité. Il en va de même dans Une histoire vraie, tant Lynch s’attache à la beauté des grands espaces, aux lumières qui percent la nuit étoilée, à cette nature majestueuse qui conditionne l’altruisme et la générosité de tous ceux qui regardent passer les autres en pensant eux-mêmes au passé. Point de nostalgie dans la démarche du cinéaste-peintre, mais une mélancolie franche, perceptible dans le regard et l’humanisme d’individus toujours à contre-courant de ces panoplies de bouseux dégénérés et xénophobes que les médias leur impose trop souvent d’enfiler.

PEINDRE LE MOUVEMENT

Parler d’un film « peint » autant que « filmé » n’est pas une vue de l’esprit. On peut dire qu’Une histoire vraie est le film où Lynch laisse exploser le plus fort possible son âme de peintre, de coloriste et de nuancier. Ceci lui fait d’ailleurs partager un grand nombre de points communs avec L’humanité de Bruno Dumont, sorti en salles à une semaine d’intervalle et présenté lui aussi en compétition cannoise la même année. Au sens propre, Lynch honore l’odyssée de son protagoniste sans chercher à l’épicer du moindre signe d’anormalité. Tout juste pourra-t-on s’amuser de la diction très saccadée – et finalement très musicale – de Sissy Spacek, d’un étrange duo de jumeaux mécaniciens qui ne cessent de se chamailler, d’une grosse voisine qui bronze sur sa chaise pliante en se goinfrant de sucreries (très Blue Velvet, ça), et de l’hystérie aigüe d’une conductrice qui se plaint de percuter tous les jours un daim sur la même route (de quoi rappeler la scène mythique de l’accident dans Sailor & Lula). Or, ces signes de familiarité lynchienne ne coupent en rien la suprême pureté d’un scénario qui puise dans cette imprégnation par le paysage une délicate invitation à la métaphysique. On avance de la fin de l’été vers le milieu de l’automne, donc d’une existence solaire jusqu’à un destin qui aspire à assombrir l’horizon. On roule du plat pays jusqu’aux collines, avec une route qui devient peu à peu sujette à des pentes plus ou moins ardues – cela suffit à définir à sa manière un trajet existentiel. On embrasse une texture aérienne qui s’imprègne jusqu’au bout du souffle présent au sein de l’espace, en particulier ces vents invisibles qui ont toujours l’air de pousser Alvin tout au long de son voyage. On épouse le mouvement d’une caméra qui bannit la fixité au profit de plongées et d’élévations, toujours en plan large, qui balaient les plaines, les champs et le ciel. On se nourrit de la musique, des nuages, du feu et de la nature comme autant de sources d’abstraction possibles. On se sent stimulé par ce léger sentiment de décalage créé par le son et la musique : ces éclairs lumineux qui strient l’obscurité, ce coup de tonnerre sur fond de l’annonce d’une triste nouvelle au téléphone, ce grondement sourd qui accompagne un décadrage sur d’imposants silos, ce cliquetis métallique qui suit la rythmique des cyclistes, ces légers bruits de détonation dans la bande-son lorsqu’untel raconte son expérience de la guerre. Et surtout cette puissance d’un visage profondément ridé que Lynch magnifie comme s’il filmait un paysage à mille nuances.

Le rythme paisible et lancinant du film, calé sur la vitesse fixe de l’engin d’Alvin (un tracteur-tondeuse pas plus rapide qu’un vélo !), offre ainsi l’occasion d’une observation patiente, tranquille et apaisée du monde extérieur. Le bruissement de l’air dans les arbres, les couleurs changeantes du ciel, le moissonnage des champs de maïs, les autochtones qui font coucou au bord de la route, les constructions déroutantes qui apparaissent sans crier gare, les teintes automnales des arbres, les couchers de soleil… Il est permis de vivre et de ressentir cela parce que jamais le film ne se détache du point de vue d’Alvin. Capable de « voir bien mieux les choses assis » (on le cite à nouveau), le héros devient moins un conducteur qu’un passager (celui de sa propre vie ?), s’épargnant du moindre effort pour bouffer les kilomètres sur l’asphalte infini alors même que la maladie lui bouffe lentement les hanches. Que la caméra soit positionnée devant lui, derrière lui ou au-dessus de lui ne change rien à l’affaire : elle accompagne son trajet au lieu de le précéder, et surtout, elle prend le temps de s’arrêter s’il fait de même. Quant un camion roule si vite à proximité que le chapeau d’Alvin s’envole, le récit se met en pause le temps de laisser son protagoniste arrêter son moteur, prendre ses deux cannes et récupérer son Stetson échoué sur le bas-côté de la route. Quant l’engin tombe en panne et contraint Alvin à revenir à son point de départ, le film se contente de le suivre et d’attendre autant que lui une solution pour repartir – ça viendra très vite. Et bien avant tout cela, quand on suit les préparatifs du départ, tout est alors décrit de façon précise, de l’achat de matériel et de provisions jusqu’à la fabrication d’une grosse caisse qui servira de remorque. Simple comme bonjour. Aussi simple que la réponse lâchée par Alvin à celui qui lui demande pourquoi il achète une pince à attraper (« Pour attraper ») ou sa joie juvénile à essayer son nouveau tracteur-tondeuse comme un enfant en train d’essayer son vélo à petites roues pour la première fois.

Alors, certes, quelques moments chargés d’inquiétude surnagent parfois ici et là, non pas pour teinter le trajet d’Alvin du vernis de la tragédie, mais plutôt pour laisser le moindre souffle lui rappeler sa sensibilité ainsi que celle de son moyen de transport. Avant même que le voyage ne démarre, la toute première scène du film nous met déjà un tant soit peu en alerte, via ce mouvement de grue qui plonge littéralement sur la maison d’Alvin, et où le bruit toujours plus sourd du vent alimente une angoisse culminant par le bruit de sa chute à l’intérieur. Une fois le voyage démarré, les choses se mettent en place de façon variable. On recense ainsi deux moments où le découpage du film, jusqu’ici très paisible, tend à s’affoler légèrement : ici une série de zooms successifs sur le visage d’Alvin observant une violente collision hors-champ, là une pente un peu trop forte qui menace d’envoyer son moyen de locomotion dans le décor pour cause de courroie abîmée et de boîte de vitesse en sale état. Mais en règle générale, tout début d’anxiété chez Alvin (ou chez le spectateur) est géré de façon zen, évaporé l’air de rien, réglé sans effort. Une pluie oblique qui fragilise la visibilité d’Alvin, et ce dernier s’en accommode fissa en patientant sans panique sous une grange voisine. Un moteur qui fait mine de tomber en panne tout près du but, et c’est le conseil d’un paysan local qui suffit à relancer la machine. Une réparation délicate à régler auprès de deux jumeaux mécaniciens prédisposés à la querelle, et c’est en leur parlant du lien fort qui l’unit à son propre frère qu’Alvin obtient d’eux une ristourne. Un échange triste et émouvant qui fait rejaillir chez Alvin le souvenir passé d’un événement tragique, et c’est par le biais d’une image évanescente que Lynch transcende le récit – sublime vision de Rose qui rêvasse à la fenêtre en contemplant le trajet erratique d’un petit ballon bleu, symbole évident des « enfants perdus » dont elle fut privée à la suite d’un incendie accidentel.

On signalait en début de critique à quel point le film était un retour à l’émotion simple et directe qui caractérisait Elephant Man, et cela ne tient pas seulement au fait de se rapprocher d’un être humain fragile pour en saisir l’âme et les épreuves. Il faut dire qu’Une histoire vraie s’ouvre et se conclut là où Elephant Man s’achevait, à savoir sur un ciel étoilé riche de ces horizons infinis, là où rien ne meurt éternellement. Que Lynch ait eu envie d’opérer une transition directe au début de son film entre les étoiles respectives du ciel et de la terre (les cieux brillants d’un côté, les épis de maïs de l’autre) est en soi un joli raccourci de ce qui anime Alvin : regarder tout ce que le monde extérieur peut produire de lumineux et de bienfaisant avant de s’en aller briller lui-même là-haut parmi les astres. En somme, profiter du jour avant de fixer la nuit. Cet état d’esprit, on le ressent en boucle, ému aux larmes par la bienveillance des caractères autant que par l’inoubliable musique d’Angelo Badalamenti, dont les thèmes prompts à réunir l’espoir et la lamentation au sein d’une même mélodie ont su aboutir à une bande originale d’exception. Que l’on puisse le rattacher au road-movie ou au western est un supplément qui n’enlève rien au noyau central d’Une histoire vraie, film-rêve autant que rêve de cinéma par lequel David Lynch n’illustre rien de moins qu’un lent cheminement vers la mort, aussi pur et délicat qu’un petit cours d’eau qui traverserait les grands espaces mythiques de l’Amérique. Aussi simple que ça. Aussi straight que ça.

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