[ANNECY 2014 / PREVIEW] Miss Hokusai

Un été avec Coo et Colorful ont contribué à faire connaître le nom de Keiichi Hara en dehors des frontières japonaises. Et sur Courte Focale, il est assurément l’un de ceux dont nous suivons le parcours avec passion. Mais vous connaissez notre amour du monsieur. Il était donc impensable que nous passions à côté de la présentation à Annecy, et en première mondiale, de son nouveau long-métrage. Retour sur la preview de Miss Hokusai.

Miss Hokusai, O-Ei de son prénom, est la troisième des quatre filles de Tetsuzo, plus connu aujourd’hui sous l’un de ses multiples noms, Katsushika Hokusai. Un artiste fondamental dont l’oeuvre dense et foisonnante en aura inspiré plus d’un, de Claude Monet à Miyazaki. Ce que l’Histoire a moins retenu, c’est l’importance qu’a pu avoir sa fille dans l’exercice de son art. Elle aurait par exemple peint plusieurs tableaux pourtant signés par son père. Vous l’aurez compris, c’est ce point précis qui intéresse Keiichi Hara, à travers le portrait d’une femme au caractère bien trempé.

De base, Miss Hokusai est l’adaptation de Sarusuberi, un manga de Hinako Sogiura publié dans les années 80. En grand fan de celui-ci, Hara a très vite accepté le projet de film qui lui a été proposé par Production I.G, studio avec lequel il n’avait encore jamais collaboré. Une habitude pour le cinéaste, lui qui avait signé Un été avec Coo pour le compte de Shin-ei avant de rejoindre Sunrise pour Colorful.
Telle une note d’intention, la preview a laquelle nous avons assisté à réservé une grande place à la présentation du contexte historique dans lequel le film prend place. Car si Miss Hokusai s’intéressera évidemment au personnage dont il porte le nom, il semble se passionner autant pour son époque, de laquelle elle semble indissociable. De nombreuses recherches ont donc été entreprises pour retranscrire au mieux la ville d’Edo telle qu’elle devait être en 1815. Les quelques décors qui nous ont été dévoilés allaient donc naturellement dans le sens d’une attention toute particulière portée sur la ville et son architecture, faisant probablement d’elle un personnage à part entière.

Nous avons par ailleurs eu le privilège de voir environ deux minutes de scènes animées, bien que fatalement silencieuses du fait du travail encore en cours à ce niveau-là de la production (le film est prévu pour une sortie courant 2015, sans plus de précisions). L’occasion de constater une nouvelle fois tout le soin accordé par Hara et ses animateurs sur la reconstitution de moments de la vie quotidienne (souvenons-nous notamment des scènes de dîners dans Colorful). Après un passage par le live avec l’inédit Hajimari no michi, Hara justifie donc ce retour à l’animation. Un court extrait d’une dizaine de secondes confirme également ce que l’on pouvait déjà anticiper eu égard à la nature du projet. Celui-ci montre la fille Hokusai dans une barque, affrontant une succession de vagues dessinées selon le style de l’estampe que l’on connaît, dans ce qui n’est ni plus ni moins qu’une mise en mouvement du tableau de son père. Une scène que l’on peut imaginer onirique dans le cadre du récit, à moins qu’elle ne se situe dans la lignée des éléments de fantasy promis par Hara.

Quoiqu’il en soit, Miss Hokusai s’annonce sublime, et il faudra sans doute compter sur Hara pour s’approprier pleinement son sujet. Ne serait-ce qu’à l’aune des tableaux connus de Hokusai et de son artiste de fille, dont on peut clairement attendre une influence, voire une réappropriation via le médium animation. On fait quoiqu’il en soit confiance au beau monde entourant Hara pour relever le défi. Et avec Miho Maruo (Colorful) au scénario, Yoshimi Itazu (Le vent se lève) au chara-design ou encore Hiroshi Ono (Lettre à Momo, Les enfants loups Ame & Yuki) à la direction artistique, on peut se le permettre. Confirmation, ou pas, au cours de l’année à venir. Et en projection à Annecy 2015 ?

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