Hallucinations Collectives 2022 – Le programme

Cette fois, ça y est, on revient aux bonnes habitudes ! Histoire de conjurer le mauvais sort causé par cette foutue pandémie du Covid-19 (laquelle nous avait hélas contraint à annuler notre présence aux Hallucinations Collectives il y a déjà deux ans), le train de notre festival lyonnais préféré se cale à nouveau dans les rails confortables qui ont toujours été les siens. D’abord via un mois d’avril idéal en terme d’ambiance et de période, avec la promesse d’une édition festive et particulièrement généreuse en invités. Ensuite grâce au retour tant attendu des sections qui ont fait sa renommée, de la compétition longs-métrages à la Carte Blanche (accordée cette fois-ci à une jeune réalisatrice déjà familière du festival) en passant par des événements « off » bien plus nombreux qu’à l’accoutumée. Enfin par une philosophie modeste et généreuse, alimentée par le très bel édito de cette cuvée 2022, qui met en avant la variété des goûts, des approches et des envies en tant que valeur première d’un festival avant tout cinéphile et signe d’une programmation riche et réussie. On n’a certes pas attendu cette 15ème édition pour en prendre le pouls, mais cette piqûre de rappel ne fait pas de mal, surtout à une heure où la fin de la crise sanitaire n’offre pas encore tous les signes concrets d’un retour à la normale en ce qui concerne l’afflux des spectateurs vers l’expérience de la salle obscure. Mais la promesse, on le sait, est d’ores et déjà tenue. Pour des propositions de cinéma inédites qui surprennent et qui remuent, le compte est déjà là – jetez un coup d’œil au programme ci-dessous. Pour des événements capables de mettre les cinéphiles en extase, les deux immenses artistes mis à l’honneur pour les deux extrémités du festival ont déjà fait montre d’un sacré panache en la matière. Et pour ce qui est de flâner pépère au détour de tout ce que présuppose le mot « cinéphilie », les thématiques de cette année auront à loisir de braquer les projecteurs sur des œuvres rares dont la résurgence se fera créatrice de fulgurances. Bref, comme chaque année, on compte les jours en attendant le début des festivités, et on se pourlèche déjà les babines, affamé que l’on est à l’idée de déguster de la péloche qui tâche et qui fait voir autrement.


Dark Glasses (Dario Argento)

OUVERTURE

Dark Glasses de Dario Argento (France/Italie)
Une prostituée italienne, rendue aveugle par un tueur en série lors d’une attaque, recueille un enfant dont la vie a également été détruite par les actions du maniaque. Il va devenir son allié dans une lutte terrifiante pour se débarrasser définitivement du tueur en série…

CLÔTURE

Earwig de Lucile Hadzihalilovic (Belgique/France/Royaume-Uni)
Dans une demeure isolée, à l’abri des grondements d’une Europe hantée par la guerre, Albert s’occupe de la jeune Mia, une fille aux dents de glace, assignée à résidence. Peu à peu, le rituel quotidien se grippe, et la mécanique routinière glisse vers le cauchemar…

SOIREE SHADOWZ

Partenariat avec la plateforme cinéma Shadowz, consacrée au cinéma de genre.

Beyond the Infinite Two Minutes de Junta Yamaguchi (Japon)
L’écran d’ordinateur de Kato s’allume et il se retrouve en train de communiquer avec son double… mais qui se trouve être deux minutes dans le futur. En allant devant l’ordinateur depuis lequel lui parlait l’autre Kato, il se voit désormais lui-même… mais deux minutes dans le passé. Vous suivez ?

INVITATION A SPECTRUM FILMS

Double programme nocturne estampillé Spectrum Films, qui déballe de ses cartons éditoriaux deux ovnis (dont un particulièrement hardcore !) en provenance de Hong Kong.

Ebola Syndrome de Herman Yau (Hong Kong)
En cavale en Afrique du Sud après le meurtre de sa maîtresse et de son patron, Kai viole une femme agonisante et contracte le virus Ebola. Il en réchappe miraculeusement, devient porteur sain et contamine les clients de sa gargote avec un enthousiasme effarant…

Holy Flame of the Martial World de Tony Liu (Hong Kong)
L’arme ultime, la Flamme Sacrée, continue de créer le chaos dix-huit ans après le meurtre d’un jeune couple qui refusait d’en révéler l’emplacement…


Saloum (Jean-Luc Herbulot)

COMPETITION LONGS-METRAGES

Après une édition 2021 qui avait fait le choix de s’en passer, c’est enfin le grand retour de la compétition longs-métrages, avec deux prix (critique et public) remis à la fin du festival.

The Sadness de Rob Jabbaz (Taïwan)
Taïwan a tenu bon pendant un an, et l’impact du virus a été endigué. La garde se relâche, et la maladie mute en pathogène transformant les infectés en monstres de sadisme. Dans les rues, plus personne n’est à l’abri de cette flambée de sociopathie…

Mad Dog de Phil Tippett (Etats-Unis)
Un assassin plonge au cœur des différentes strates d’un monde infernal, peuplé de créatures mutantes. Arrivé dans une cité reculée, il défie les obstacles, rate sa mission, et se fait capturer. Le calvaire qui l’attend se nourrit d’un suc cauchemardesque hypnotique…

Saloum de Jean-Luc Herbulot (Sénégal)
Un trio de mercenaires exfiltrent un dealer sud-américain de Guinée-Bissau. Trahis par la mécanique de leur avion, ils doivent faire étape au Sénégal, dans une communauté accueillante où le désordre pourrait réveiller des esprits ancestraux malveillants…

Bull de Paul Andrew Williams (Royaume-Uni)
Bull s’en revient au bercail après dix ans d’absence, bien décidé à régler ses comptes. Dans son collimateur, ses anciens partenaires criminels, et surtout leur boss, qui se trouve être son beau-père. Bull veut récupérer son fils, peu importe le nombre d’hectolitres de sang versé…

She Will de Charlotte Colbert (Royaume-Uni)
Après avoir subi une double mastectomie, Veronica Ghent part passer sa convalescence dans la campagne écossaise avec sa jeune infirmière, Desi. Elle découvre que le processus d’une telle intervention chirurgicale soulève des questions sur son existence même, ce qui l’amène à s’interroger sur ses traumatismes passés et à les affronter. Les deux femmes développent un lien particulier alors que des forces mystérieuses donnent à Veronica le pouvoir de se venger dans ses rêves…

Silent Night de Camille Griffin (Royaume-Uni)
Un couple invite ses amis les plus proches à un dîner de Noël dans leur maison idyllique de la campagne anglaise. Le monde extérieur fait face à une catastrophe imminente, et aucune quantité de cadeaux, de jeux ou de vin ne peut faire disparaître la destruction prochaine de l’humanité…

RRR de S. S. Rajamouli (Inde)
L’Inde des années 1920 vibre de soifs indépendantistes. Komaram Bheem mène la fronde contre le Nizam d’Hyderabad, Alluri Sitarama Raju s’oppose quant à lui aux représentants de la couronne britannique. Leur alliance mettra le feu aux poudres révolutionnaires…


La Lettre inachevée (Mikhail Kalatozov)

LE VOYAGE EN LUI-MÊME

Comme disait Stevenson, l’important est moins la destination que le voyage en lui-même ». D’où ces trois films sous forme de voyages qui stimulent son public et ne peuvent laisser indifférent.

La Vallée de Barbet Schroeder (France)
Une vallée légendaire, devenue l’obsession d’un groupe de hippies qui espèrent découvrir là leur Shangri-La, est cachée sur les cartes de Nouvelle-Guinée derrière une zone dite « masquée par les nuages ». C’est ainsi qu’on désigne sur une carte les régions inexplorées…

La Lettre inachevée de Mikhail Kalatozov (URSS)
Accompagnés de leur guide, trois géologues russes s’aventurent dans une forêt boréale en plein cœur de la Sibérie, à la recherche d’un gisement de diamants. L’un d’eux relate le déroulement de l’expédition dans les lettres qu’il écrit à sa femme, sans espoir de pouvoir les envoyer…

An American Hippie in Israel d’Amos Sefer (Israël)
Un ancien combattant américain, Mike, se rend en Israël à la recherche d’une île déserte, terre de liberté. Il s’engage dans un road trip avec trois autres membres d’une communauté hippie. Ovni cinématographique pétri de paix et d’amour, les apparences sont toutefois souvent trompeuses…

FULGURANCES : 3 FILMS DE DONALD CAMMELL

Hommage au regretté Donald Cammell via la projection des trois quarts de sa filmo singulière et hallucinatoire.

L’œil du tueur de Donald Cammell (Royaume-Uni)
Perdue dans une zone désertique de l’Arizona, une banlieue aisée voit ses femmes au foyer se faire décimer par un tueur en série particulièrement sadique. Paul White, installateur d’équipements audios qui se déplace de résidence en résidence, est le suspect idéal aux yeux de la police.. et de sa femme Joan…

Génération Proteus de Donald Cammell (Etats-Unis)
Proteus IV, l’intelligence artificielle organique développée par le Dr. Harris, lui demande un terminal afin qu’elle puisse observer et étudier le comportement des êtres humains et ainsi accroître ses connaissances. Face au refus opposé par son créateur, Proteus IV investit un terminal libre dans la maison des Harris, et voit en son épouse Susan l’élément indispensable pour parachever la prochaine étape de son évolution…

Performance de Donald Cammell & Nicolas Roeg (Royaume-Uni)
Homme de main violent, spécialisé dans l’intimidation et la collecte de dettes pour le compte d’un gang de l’East London, Chas va à l’encontre des ordres reçus et tue un débiteur. Traqué par ses employeurs, il se fait passer pour un artiste et trouve refuge dans la demeure de Turner, rock star décadente, plongeant dans un univers où sexe et drogue lui font perdre tout contrôle…


L’Etrangleur de Rillington Place (Richard Fleischer)

CARTE BLANCHE A JOYCE A. NASHAWATI

Déjà familière des Hallucinations Collectives (Blind Sun), la réalisatrice Joyce A. Nashawati se voit décerner cette année l’honneur de la fameuse Carte Blanche du festival.

Elpide de Gaelle Azzam (Liban)
Dans un village où tous les habitants portent un masque, Elpide fête ses huit ans. Le jour de son initiation est enfin arrivé. Hanté par le doute, il n’est pas certain de pouvoir tout abandonner pour intégrer cette société et être comme tout le monde…

La Proie Nue de Cornel Wilde (Afrique du Sud/Etats-Unis)
Un guide encadre un groupe de chasseurs pour un safari au cœur de l’Afrique. Leur refus de faire offrande aux chefs des tribus locales va susciter l’ire de ces derniers, déclencher la cruauté et la violence, et transformer les traqueurs en traqués…

Le Rideau de brume de Bryan Forbes (Royaume-Uni)
Myra et Billy vivent tristement dans leur lugubre maison ; lui, sans emploi, elle, médium à la petite semaine. Pour obtenir argent et reconnaissance, Myra échafaude un plan minutieux autour d’un rapt d’enfant. Mais Billy sait bien que les blessures du passé torturent l’esprit de sa compagne…

L’Etrangleur de Rillington Place de Richard Fleischer (Royaume-Uni)
L’histoire vraie de John Christie, tueur en série ayant été jusqu’à témoigner contre son voisin pour des meurtres dont il était responsable. Avec Attenborough devant la caméra et Fleischer à la baguette, trois ans après qu’il ait posé les bases du film de serial killer avec un autre étrangleur, celui de Boston…

CABINET DES CURIOSITES

Des films curieux, orphelins, inclassables, méconnus, incroyables : que demande le peuple ?

Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog (Allemagne/France)
Jonathan Harker se rend en Transylvanie à la rencontre du comte Dracula, avec qui il doit conclure la vente d’une propriété dans sa ville de Wismar. Charmé par un portrait de Lucy, la fiancée de Jonathan, le comte signe sans discuter, séduit par l’idée de résider dans la même ville que la jeune femme. Très vite, Dracula prend la mer pour rejoindre Wismar…

Furies sexuelles d’Alain Payet (France)
Marie-Madeleine, vendeuse dans une boutique de lingerie, est licenciée après avoir refusé de céder aux avances d’un (bon) client. Mère célibataire, elle s’enfonce alors dans la prostitution pour tenter de survivre. Son parcours va rapidement devenir avilissant et sordide…

Massacre pour une orgie de Jean-Pierre Bastid (Luxembourg)
En recoupant plusieurs pistes se rapportant à trois meurtres, la police découvre un vaste trafic de drogue sordidement associé à un réseau de prostitution alimentant des maisons closes…

Incubus de Leslie Stevens (Etats-Unis)
Un puits, dont les vertus régénératrices attirent les pèlerins, se trouve dans le village de Nomen Tuum. C’est également là que la succube Kia se languit de son aisance à conduire les hommes corrompus à leur damnation. L’arrivée du pur Marc représente pour elle un challenge car, pour le mener à sa perte, elle risque de succomber au danger de l’amour…

Tout, tout de suite de Perry Henzell (Jamaïque)
Débarquant de sa cambrousse dans l’espoir de devenir une star de la chanson, le naïf Ivan (Jimmy Cliff) se retrouve confronté à l’impitoyable concrete jungle où tout se règle à coups de pétards… Mais plus durs ils seront, plus dure sera leur chute…

ET AUSSI…

– une sélection de courts-métrages en compétition :

A Film about a Pudding de Roel van Beek (Royaume-Uni)
Absence de Mark Héricher (France)
In the Soil de Casper Rudolf Emil Kjeldsen (Danemark)
Halves Through Night de Lina Laraki (France)
The Truth About Hastings de Dan S. (Etats-Unis)
Un cœur d’or de Simon Filliot (France)
Phlegm de Jan-David Bolt (Suisse)
Sweet Mary, where did you go ? de Michael Kratochvil (Autriche)
Danzamatta de Vanja Victor Kabrir Tognola (Suisse)

– une séance événement consacrée à Hurlements de Joe Dante, en présence du créateur d’effets spéciaux David Scherer
– une séance événement consacrée à Lastman Heroes (saison 2 de la série Lastman), en présence de ses créateurs
– une rencontre avec Melvin Zed pour la sortie de son livre Mad Max, ultraviolence dans le cinéma, partie 1
– une rencontre avec les Editions du Typhon autour de la collection littéraire Les Hallucinés, organisée à la librairie Lettres A Croquer de Villeurbanne
– deux expositions : Delphine Bucher et Mobile par le Bertil

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