[EN BREF] 11,6

Lire notre entretien avec François Cluzet, Philippe Godeau et Bouli Lanners

Après Le Dernier pour la Route (2009), Philippe Godeau retrouve François Cluzet auquel il confie prématurément le rôle de Tony Musulin, ce convoyeur de fonds lyonnais qui avait détourné en 2009 les 11,6 millions d’euros qu’il transportait en billets non numérotés. Le générique de début semble annoncer, par sa stylisation excessive, une production française guindée qui chercherait vainement à lorgner du côté de Drive. Entre une esquisse maladroite de coolitude çà et là et une caricature de réalisme social, le réalisateur ne choisira jamais, livrant un tout à l’incertitude stylistique flagrante. Mais même sur le fond, Godeau semble manquer cruellement d’inspiration. Entre deux petits moments d’étrangeté faisant mouche (les conversations anodines tandis qu’on charge d’énormes liasses de billets) ou non (Musulin se projette des films d’arts martiaux chez lui, bon…), Godeau remplit le vide laissé par le mystère de l’affaire avec des banalités à la pelle. Allons-y pour les répliques sur-signifiantes et une bonne grosse couche de déterminisme social. Le réalisateur n’ose même pas aller au bout de cette logique-là, qu’il esquisse pourtant dans le regard des personnages secondaires à la fin : refaire du personnage la sorte de Robin des Bois de la crise financière que certains avaient cru trouver en lui il y a quatre ans. Aidé par la présence ici encore de François Cluzet, il faut se raccrocher aux réminiscences qu’on a du très bon A l’Origine de Xavier Giannoli (2009) pour essayer de trouver un peu d’intérêt et un mystère digne de ce nom à ce personnage dont Godeau ne semble pas trop savoir quoi faire…

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