Annecy 2019 : le programme

L’édito

Ce n’est pas parce qu’Annecy brille depuis plusieurs années à l’internationale que l’équipe du festival se repose sur ses lauriers. Marcel Jean et Mickaël Marin (nouveau directeur du CITIA) ont annoncé clairement lors de la conférence de presse du 15 avril leur volonté de renforcer l’ancrage de la programmation dans la VR. Visionnaires, ils veulent devancer les innovations et ainsi préserver leur statut de référent mondial de l’animation. Ainsi, pas question de vivre dans le passé, il faut embrasser les nouvelles formes de création ; la catégorie VR@ANNECY voit donc le jour cette année et jouira de locaux plus vastes que lors des éditions précédentes. Les visiteurs pourront expérimenter des court-métrages ou clips sur des casques HTC Vive, Oculus Rift ou encore Samsung Gear. On sera bien sûr au rendez-vous.

Les bâtiments dédiés à la VR ne seront pas les seuls à repousser leurs murs, en effet, l’accroissement du nombre d’accrédités a été tel ces dernières années – jusqu’au record de 2018 – que la petite ville d’Annecy et ses infrastructures ont rapidement été saturées (comme le savent ceux qui doivent y trouver un logement le temps du festival). Même si les lieux de projection sont nombreux et que la ville est bien dotée en infrastructures culturelles, il devient extrêmement difficile de contenir tous les temps forts. Que les nostalgiques se rassurent, Bonlieu ne changera pas d’un iota, c’est le MIFA qui aura bénéficié d’imposants travaux. Par exemple, une salle de conférence de 300 places sera mise à disposition, ce qui devrait laisser respirer les autres lieux de rencontre du festival. [Ndla : on espère qu’une navette permettra de s’y rendre car les aller-retours entre le centre-ville d’Annecy (notamment la salle Pierre Lamy où se tiendront encore tous les « work in progress » du festival) et le MIFA risquent d’être éprouvants pour nos petits petons et surtout chronophages. Il serait dommage de se priver de jolies rencontres par soucis logistique.]

Et pourtant, Marcel Jean ne semble pas s’en contenter et souhaite mieux s’adresser au grand public, un leitmotiv qui marqua la conférence de presse et auquel la future Cité du Cinéma d’animation n’est pas étrangère puisque son but principal sera de démocratiser le medium. Ainsi, les intervenants ne nous ont pas présenté la sélection off-limit ni même les séances événements dédiées au Japon, seraient-elles trop confidentielles pour être mentionnées à travers le discours marketing ? D’ailleurs, cela a toujours été (la seule ?) faiblesse du festival, de porter des thématiques de manière artificielle et de ne pouvoir les exploiter à leur maximum, ainsi, nous avons été étonnés de ne pas lire davantage de références au Japon dans la première vague d’annonces. On espère que les expositions et les séances hommage rendront justice au pays du Soleil levant, et il aurait été intéressant que toutes les séances plein air y soient consacrées ; sur 9 projections au Pâquier, seulement 2 sont des productions japonaises. Le mot d’ordre est donc de démocratiser l’animation auprès du public français et que cela ne soit plus perçu comme une niche. Parmi les buts affichés : avoir un impact sur les distributeurs, les rassurer et les aiguiller quant à la diffusion d’œuvres animées. Ainsi un Zero Impunity aurait dans les salles la même place que tout autre film évoquant des thématiques sociales et humanitaires et ne devrait être marginalisé pour seul motif qu’il se fait par le truchement d’images animées. En plus d’être ambassadeur des technologies de demain, Annecy tient encore à son rôle d’ambassadeur du cinéma d’auteur. En observant cette évolution et ces nouvelles ambitions, les habitués auront peut-être peur d’y perdre la valeur familiale qu’ils chérissaient autrefois mais nul doute que parmi la variété événements proposés, ils auront encore leurs lieux de refuge et que les séances garderont leur esprit bon enfant.

Autre preuve que le festival souhaite s’inscrire dans l’air du temps et mener les tendances : il a misé sur la parité. Encore une fois, rien de surprenant puisqu’il héberge depuis plusieurs années les rencontres Les Femmes s’animent, preuve de sa volonté de rendre visible le travail des autrices et artistes. On ne l’accusera pas d’avoir suivi une tendance opportunément puisque cela faisait déjà partie de ses valeurs. En juin 2018, c’est Patrick Eveno (alors directeur du CITIA) qui s’est chargé de signer la Charte 5050×2020 pour la parité et la diversité dans les festivals de cinéma, d’audiovisuel et d’image animée. Il manquait encore la parité parfaite du comité de sélection, c’est désormais chose faite et le tout se voit couronné par le marrainage de Nora Twomey dont Matthieu Ruard vous louait les qualités après avoir découvert le merveilleux Parvana.

« Last but not least », le festival accueillera une nouvelle sélection nommée Contrechamp. Ne seront donc plus présentés de films hors sélection puisque tous les films annoncés (hors séance hommage ou séance événements) concourront dans une catégorie, le principe étant d’avoir une plus large surface d’expression pour mettre en avant ces productions. Ainsi, les médias se devront de relayer une actualité double et ne se contenteront plus des gagnants de la sélection principale. Contrechamp permettra de mettre en lumière des scénarios et parti-pris artistiques plus audacieux (parfois même irrévérencieux). On a déjà hâte d’en découvrir les films, d’autant que certaines bandes-annonces nous ont déjà tapé à l’œil.

Anaïs Tilly

Les séances événements

Que serait un festival évènementiel sans… eh bien, des évènements ? Comme de tradition, Disney et Pixar viendront clôturer le festival avec l’avant-première de l’attendu (et aussi un peu redouté) Toy Story 4. Josh Cooley va devoir justifier la poursuite de la franchise après la fin parfaite du troisième opus. John Lasseter et Lee Unkrich avaient auparavant merveilleusement réussi à renouveler des intrigues au schéma répétitif et on espère que Cooley aura su relever le même défi. Disney profite également de l’occasion pour organiser un premier aperçu de La Reine des Neiges 2, ce qui permettra d’en savoir un peu plus sur le supposé changement de ton avancé par la bande-annonce. Autre habitué des projections spéciales de la fin de semaine, le studio Polygon Pictures présentera Human Lost de Fuminori Kizaki. Les premières images nous montrent un film qui porte bien la patte visuelle du studio, ce qui n’est forcément très rassurant. Après Blame et la trilogie Godzilla d’Hiroyuki Seshita, on croise les doigts pour que le réalisateur d’Afro Samurai dynamite un peu l’ensemble.

En ouverture du festival, on trouvera Playmobil : Le Film de Lino DiSalvo. On sent bien sûr le projet cinématographique qui veut reproduire la réussite de la concurrence Lego. Vu que ce dernier apparaissait déjà comme une entreprise aberrante et donna finalement lieu un film aussi hilarant qu’inventif, peut-être qu’il en ira de même pour les jouets créés par Hans Beck et Horst Brandstätter. Mais les séances évènements ne concernent pas que les grosses productions. Le modeste artisan Jean-François Laguionie présentera Le Voyage du Prince. Avec son dernier né, il nous replongera vingt ans plus tard dans l’univers de son Château des Singes. Car c’est là le charme d’un festival où sont mis côte à côté les productions diverses comme Bonjour Le Monde d’Anne-Lise Koehler et Eric Serra représentant la nature en stop-motion avec des sculptures en papier ou Spycies de Guillaume Ivernel, film d’action-espionnage en 3D avec des animaux.

Aux côtés de ces projections de long-métrages, on aura droit à la présentation de prochaines sorties. Alors que son PDG Yoshiaki Nishimura fait partie du jury, le studio Ponoc dévoilera sa première anthologie de court-métrage Modest Heroes. C’est l’occasion d’apercevoir ce que pourrait être l’avenir du studio, leur premier film Mary et La Fleur de la Sorcière n’ayant pas réussi à s’extirper de l’écrasante ombre de Ghibli. L’équipe de Warner Bros Animation, quant à elle bien installée dans le paysage de l’animation, révèlera la nouvelle itération des Looney Tunes Cartoons. L’annonce de cette nouvelle série suscite la curiosité puisque dans chaque épisode, les dessinateurs pourraient s’y exprimer selon leur style et personnalité. Voilà qui est suffisamment intriguant pour nous donner envie d’y aller faire un tour. Dreamworks présentera également ses futurs long-métrages dont Abominable qui sortira en septembre prochain. Et last but not least, le plus grand événement du festival (et de cette décennie, soyons honnête) sera la séance spéciale pour fêter les 20 ans de Bob L’Eponge avec l’épisode spéciale SpongeBob’s Big Birthday Blowout. Une projection qui s’annonce jubilatoire, même si accompagnée d’un pincement au cœur puisque le créateur Stephen Hillenburg nous a quitté en novembre dernier.

Les WIP

La section Work in Progress reste une des plus attractives du festival pour plusieurs raisons ; évidemment parce qu’elle offre un premier aperçu de films qu’on risque de voir revenir lors de futures éditions. C’est ce qu’on peut imaginer pour Josep qui prend la dictature de Franco comme toile de fond, mais aussi pour Klaus qui raconte les origines du père noël ou encore Même Les Souris Vont Au Paradis qui s’intéresse à l’au-delà des animaux et enfin le documentaire Flee autour du trafic d’êtres humains. Dans le lot, on retient surtout la présence de Rémi Chayé qui présentera Calamity, Une Enfance de Martha Jane Cannary. Le réalisateur avait marqué les spectateurs du festival il y a quatre ans avec Tout En Haut Du Monde. Son nouveau long-métrage est donc très attendu, d’autant plus qu’il touche à une figure mythique bien trop absente du cinéma actuel. Bien qu’il soit tout aussi attendu, la présentation de Weathering With You semble bien moins indispensable. Alors que le film sort au mois de juillet dans les salles japonaises , on espérait que le nouveau Makoto Shinkai soit prêt à être projeté au festival, ça n’est pas le cas et on peut craindre qu’en l’absence du réalisateur, cette présentation équivaille à un tour promotionnel.

Car l’intérêt de la sélection Work in Progress ne tient pas uniquement à l’exclusivité de ses premières images, elle permet surtout aux artistes d’expliquer leurs intentions et de nous faire entrapercevoir le processus de création pour leur donner corps. C’est ainsi que la section propose d’accueillir deux projets en réalité virtuelle : Dislocation et Miroir. Cela représente une occasion de comprendre un peu les possibilités artistiques de ce nouveau média. Néanmoins, la bonne vieille télévision répond toujours à l’appel et au programme du petit écran, on trouve le téléfilm Vanille au sujet d’une petite fille passant ses vacances en Guadeloupe, la série musicale Do, Re & Mi mettant en scène des oiseaux, les portraits de femmes de Culottées et Eden autour d’un futur utopique peuplé de robots. Enfin, le réalisateur Tony Cervone et son équipe présenteront Scoob! . Quinze ans après les deux sinistres long-métrages signés par Raja Gosnell, le film marquera le retour sur le grand écran du chien créé par le studio Hanna-Barbera. Etant donné le sympathique travail accompli sur la dernière version de la série, on sera curieux de voir si cette présentation saura nous rassurer quant au choix d’un passage à la 3D et d’une histoire en forme d’origin story.

Enfin, le festival nous a réservé un ajout de dernière minute de taille. Alors que la chaîne Adult Swin lâche le teaser de Primal, il est annoncé dans la foulée que le réalisateur Genndy Tartakovsky débarquera pour présenter sa nouvelle série. Si celle-ci nous a déjà gagné à sa cause (il y a des dinosaures), on éprouve une immense joie à la perspective d’entendre le cinéaste parler de son dernier né.

Les films en compétition

>> La sélection Contrechamp

Cette édition est marquée par la disparition de la sélection hors compétition et la création de cette section Contrechamp. Un remaniement qui annonce théoriquement la mise en avant d’œuvres plus confidentielles. Théoriquement, car on peut s’étonner de trouver dedans le pourtant très attendu Les Enfants de la Mer d’Ayumu Watanabe, adaptation du manga de Daisuke Igarashi qu’on aurait donc attendu dans la compétition officielle. Quelles qu’en soient les raisons, on appréciera cependant la présence au festival de ce film s’annonçant magnifique et qui sortira le 10 juillet dans les salles françaises. Dia de Muertos de Carlos Gutierrez n’aura lui probablement pas la chance d’atteindre nos circuits commerciaux traditionnels. Mis en chantier depuis une dizaine d’années, le film voit finalement le jour après la sortie de Coco et La Légende de Manolo. L’inévitable comparaison risque de lui être fatale. On peut également difficilement imaginer une grande carrière internationale pour Homeless de Jorge Campusano, José Ignacio Navarro et Santiago O’Ryan. Adaptation en film d’une série chilienne, cette histoire de SDF promet d’être très trash. En marge, et semblant bien inoffensifs, le chinois Kung Food qui représente des aliments anthropomorphiques – ils parlent – et le coréen Underdog et ses animaux réapprenant la vie à l’état sauvage.

On admettra reporter plutôt notre attention sur le canadien Ville Neuve de Félix Dufour-Laperrière dont l’animation expérimentale en noir et blanc semble étonnante ou Zero Impunity de Nicolas Blies, Stephane Hueber-blies et Denis Lambert, documentaire sur les violences sexuelles dans les conflits armées. Reste le dernier film de cette sélection et le plus prometteur : Away de Gints Zilbalodis. Réalisé en Lettonie, ce long-métrage joue la carte du minimalisme. Un pitch basique (un enfant parcourt une île avec un oiseau alors qu’une entité obscure le poursuit), une durée ramassée (74 minutes), une réalisation qui semble aller à l’essentiel… Les premières images annoncent une œuvre atmosphérique de premier ordre.

>> La sélection principale

Buñuel Après L’Âge D’Or (Salvador Simo / Espagne, Pays-bas) : De prime abord, on peut être dubitatif sur le choix de l’animation pour raconter comment le cinéaste hispano-mexicain a continué sa carrière après le scandale de L’Âge D’Or et notamment en réalisant Terre Sans Pain. On devine que l’intérêt se trouve dans les films abordés, Buñuel prenant quelques distances avec le surréalisme et faisant évoluer son style. Le mélange d’images animées et d’extraits du documentaire permettra sûrement de marquer cette maturation, une idée ingénieuse !

J’ai Perdu Mon Corps (Jérémy Clapin / France) : Pour son premier long-métrage, Clapin propose un pitch hautement intriguant où une main tranchée part à la recherche de son corps. La grande question est de savoir si un tel concept saura tenir sur la durée. On peut cependant se rassurer sur son traitement visuel. Les premiers extraits montrent un brillant travail d’animation arrivant à donner crédibilité et implication à une idée d’apparence absurde.

L’Extraordinaire Voyage De Marona (Anca Damian / Roumanie, France, Belgique) : On verra par contre moins d’originalité dans l’histoire du film d’Anca Damian. On a déjà vu bien des fois ce principe d’un animal se remémorant la vie auprès de ses maîtres pour tisser une évocation de l’humanité. Mais cette technique narrative a fait ses preuves. Couplé avec un style très libre et combinant les techniques, le résultat s’annonce prometteur.

La Fameuse Invasion Des Ours En Sicile (Lorenzo Mattotti / France, Italie) : Nous n’avions pas eu l’occasion l’année dernière de nous rendre au WIP consacré à l’adaptation du livre de Dino Buzzati. Bien mal nous en a pris, tant les retours ont été élogieux. L’ambition de Mattotti a de quoi enthousiasmer pour ce conte et ses différents niveaux de lecture.

Les Hirondelles de Kaboul (Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec / France, Luxembourg, suisse) : L’année dernière, Parvana nous avait plongé dans l’Afghanistan sous le régime des talibans. On replonge dans ce contexte pour cette édition avec l’adaptation de la bande dessinée de Yasmina Khadra. Reste à savoir si la réalisatrice Zabou Breitman dont c’est la première incursion dans l’animation reproduira le doublé de Nora Twomey qui avait remporté à la fois le prix du jury et celui du public.

Ride Your Wave (Masaaki Yuasa / Japon) : Il y a deux ans Yuasa avait remporté le cristal pour le magnifique Lou et L’île Aux Sirènes. Ça n’a malheureusement pas suffi au cinéaste pour atteindre la consécration qu’il mérite, celle-ci peinant à s’étendre à l’ensemble de la sphère cinéphilique. Il faut dire qu’on peut difficilement lui coller la sempiternelle étiquette de « nouveau Miyazaki » de par la folie de son style. On croise les doigts pour que ce nouveau long change la donne.

Ternet Ninja (Anders Matthesen, Thorbjorn Christofferson / Danemark) : Que ce soit par son animation 3D traditionnelle ou son sujet, on n’attend pas forcément grand chose de cette histoire d’un enfant qui va régler ses ennuis grâce à l’aide d’une poupée ninja vivante. Néanmoins, on saura apprécier l’insertion d’une note de légèreté dans la sélection aux côtés de sujets plus durs.

The Relative Worlds (Yuhei Sakuragi / Japon) : C’est probablement le film de la sélection officielle duquel il se dégage le plus de doute. Certes, il faut accueillir le premier long-métrage de Yuhei Sakuragi avec une totale ouverture d’esprit et voir ce qu’il va faire d’une histoire de monde parallèle dont les enjeux mélangent moralité et romantisme. Mais il y a du mal à ne pas avoir une réserve devant le rendu de sa bande-annonce affichant sur fond de J-Pop un rendu discutable de son animation 3D et un traitement s’annonçant fort sentimentaliste.

The Wonderland (Keiichi Hara / Japon) : Tout comme Masaaki Yuasa, Keiichi Hara était reparti récompensé lors de sa dernière sélection au festival. Il avait en effet reçu le prix du jury pour Miss Hokusai en 2015 qui succédait à son prix du public pour Colorful en 2011. Si on suit cette logique, The Wonderland est un sérieux candidat au cristal pour cette année. C’est tout mal qu’on souhaite au réalisateur d’Un Eté Avec Coo qui nous convie ici à plonger de plein pied dans un monde imaginaire.

White Snake (Amp Wong et Ji Zhao / Chine) : La légende du serpent blanc a déjà inspiré de très nombreuses versions (dont le premier long-métrage d’animation en couleur du Japon en 1958). La ressuscitant au travers de l’animation 3D, il y a la crainte de voir une nouvelle version cherchant à s’adapter à une audience moderne en dénaturant le conte au passage. Une crainte qu’on met en sourdine face aux premières images dont le travail sur les couleurs et la lumière promet au moins une œuvre somptueuse.

Matthieu Ruard

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