La Grille : Édition 2011

Tous les brefs avis, ou presque, de tous les rédacteurs sur tous les films vus l’an passé au cinéma ou en DTV, c’est dans la Grille 2011 que ça se passe !

Barème :

0 : Rien à sauver
1 : Mauvais
2 : Passable
3 : Pas mal
4 : Bon
5 : Excellent
6 : « Chef-d’oeuvre »

Bilan 2011 / Attentes 2012

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

127 heures

5 D’une situation statique où la solitude confine à l’enfer total, Danny Boyle tire une œuvre sensorielle où le surdécoupage et les beaux effets de style agissent comme de puissants stimulateurs internes. Doté d’une vraie philosophie de la vie, ce huis clos, dur, immobile et éprouvant, nous fait partager mille émotions.

1 Peut-être Aaron Ralston a-t-il choisi Boyle pour mettre en scène son calvaire parce que le cinéaste sait tirer du positif d’une réalité effrayante (Slumdog Millionaire). Sauf qu’ici, l’enchaînement de tics formels censé susciter notre empathie rend carrément insupportable la longueur du compte à rebours. Et ça n’est pas de tension que l’on parle mais bien d’agacement et d’ennui…

4 Danny Boyle n’est pas du genre à se contenter d’un numéro d’acteur même si celui-ci est génial. Du coup, il déploie sa mise en scène expansive pour traduire visuellement la déconstruction de son personnage. Dommage que comme souvent, il se lâche un peu trop et oublie tout sens de la mesure.

3 Une mise en scène totalement justifiée dans l’absolu, mais qui ne laisse jamais place à une émotion que recherche constamment Danny Boyle. Tout le paradoxe (et le drame) du film en somme.

17 filles

3 17 lycéennes tombent enceintes en même temps. Geste de protestation contre une société qui les ignore ou pure inconscience juvénile ? Les sœurs Coulin nous laissent décider en ne surlignant pas les enjeux, en se centrant plutôt sur les dimensions charnelles et relationnelles du processus… du moins jusqu’à une fin bien décevante.
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30 minutes maximum

1 Tout est fade et incohérent dans cette comédie, confirmant que Ruben Fleischer semble avoir bien du mal à polir les tares des scripts qu’il met en images.
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50/50

2 On regrette que ce soit très tard, mais de fait, les perso de ce film ‘indé US’ globalement formaté se révèlent moins insipides qu’ils en avaient l’air au départ. Heureusement, parce que pour un film sur le cancer, ça nous mettait assez mal à l’aise…

2 Du pur produit indie empestant le renfermé tout juste sauvé par un Joseph Gordon-Levitt prouvant une fois de plus qu’il est un grand et un Seth Rogen toujours apte à balancer des saloperies.

Abel

3 Diego Luna, acteur chez Cuarón ou Van Sant, passe à la réalisation et livre un portrait sensible d’un gamin jouant les pères de famille pour parer à une absence. Dommage cependant qu’il cède aux passages obligés comme – à l’autre extrême – à trop de timidité.

Les adoptés

1 Malgré de sacrées capacités pour la mise en scène, Mélanie Laurent signe un essai décevant qui enfile les sujets propices à un débat psychosocial : l’amour, le sexe, le deuil, la scolarité, la maternité, la maladie, l’enfance, l’éducation, la sororité, la cuisine, le travail, le mal-être, la fatigue… Je continue ?

3 En dehors d’évidences et de clichés, Mélanie Laurent n’a rien à dire. Mais ses efforts pour raconter une histoire par l’image et le talent de ses comédiens font en sorte qu’elle le dise bien. Un premier essai sincère mais inégal donc, mais dont les émotions laissent augurer de bonnes choses pour la suite de sa carrière.

L’agence

2 Qu’un film pareil puisse sortir après le triomphe d’Inception n’a rien d’étonnant. Qu’il soit aussi neuneu dans ses enjeux métaphysiques que consensuel dans sa quête du libre arbitre, c’est bien logique : dès qu’un filon marche, Hollywood répond à l’appel pour en faire n’importe quoi.

3 Je suppose que la romance intéresse plus George Nolfi que son postulat fantastique. C’est en tout cas ce qui ressort d’une histoire d’amour touchante entre deux personnages peu intéressants lorsque l’intrigue les sépare.

Agnosia

1 Ce n’est pas parce que nos voisins ibériques sont les rois du drame d’épouvante qu’il faut toujours crier au génie. Agnosia en donne la preuve : de belles images sans relief, un propos assez limité, des enjeux narratifs peu captivants, et surtout, un rythme sous Lexomil qui crée un ennui progressif.

L’aigle de la neuvième légion

3 Avec sa très belle réalisation artisanale, Kevin MacDonald signe une magnifique réflexion sur la notion d’honneur. Dommage que le film accumule les bourdes édifiantes dans sa seconde moitié.
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American crime

2 Eprouvant à tous les niveaux, ce drame reste infiniment moins racoleur et complaisant que l’horrible The girl next door (basé sur la même histoire vraie). Ici, au moins, l’émotion surgit de façon assez fréquente.

Un amour de jeunesse

4 Mia Hansen-Løve sait filmer des états d’âme, capter le désir adolescent et diriger ses acteurs (la belle Lola Créton a déjà tout d’une grande). Même si l’on sent parfois une pointe d’ennui, il est heureux de constater que l’émotion est sans cesse présente.

5 Ce récit d’une ouverture au monde est à la fois d’une grande simplicité et, dans ce qu’il saisit d’immatériel et qu’il nous laisse construire par nous-même, d’une richesse incroyable. Nouvelle réussite lumineuse pour Mia Hansen-Løve.
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Angèle et Tony

3 Une écorchée vive tombe amoureuse d’un gros pêcheur solitaire. On ne cachera pas que sans le talent de ses deux acteurs principaux, ce premier film n’aurait eu aucun intérêt. Vu qu’ils sont là, brillants, forts et émouvants, le charme prend. Mais bon, ne pas s’attendre à autre chose.

Animal kingdom

4 L’ombre écrasante de James Gray a beau se faire sentir, Animal Kingdom inflige une belle leçon de cinéma tout en filmant la faune criminelle avec force et objectivité. Sec et très maîtrisé, ce film signe la naissance d’un grand cinéaste à suivre de très près.

4 Ce premier long sur une fratrie de criminels impressionne en ce qu’il parvient à s’affranchir des genres qu’il convoque et à tirer ainsi une belle étrangeté de sa chronique familiale pas comme les autres…
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Another Earth

2 L’idée de départ (la découverte d’une Terre jumelle) a beau être digne d’une SF mélancolique à la Tarkovski, la poésie du film est vite évacuée au profit d’un banal récit sur la rédemption. Reste l’épatante Brit Marling, superbe révélation qui sauve le film à elle toute seule.

4 Une autre Terre identique à la nôtre s’approche ? Par moments, le film laisse entrevoir le potentiel vertigineux de son scénario. Mais il choisit de se centrer sur un drame intime souvent émouvant, bien que non dénué de maladresses (explicitation inutile des enjeux, etc.). Une belle manière, pour le cinéma indépendant US, de s’offrir de l’infini pour pas cher.

Apollo 18

0 Houston, on a un problème : un ennui intenable a fait dévier notre mission de sa trajectoire, et l’absence totale de maîtrise nous ont plongé dans le vide intersidéral. 80 minutes plus tard, on explose.

0 Ça devait être un excitant Blair Witch dans l’espace. Au final, c’est une monumentale série Z à base de méchants cailloux (oui des cailloux !). La présence de ce taré de Timur Bekmambetov au générique donne un début d’explication à ce bordel.

0 Il y a tellement de choses HORRIBLES dans cette purge que je me contenterais de dire que c’était l’expérience ciné la plus insupportable de mon année.

L’apollonide

5 Des jeunes filles, en quête d’amour et d’indépendance, se risquent à vendre leurs charmes à des clients récurrents, quitte à y perdre leur âme et leur aura de fleur fragilisée. Manifeste féministe et séance d’envoûtement au cœur d’une maison close, L’Apollonide fascine, hypnotise, bouleverse, dérange et subjugue.

4 Bonello saisit l’activité d’une maison close comme celle d’une fabrique à désirs et à illusions, exprime par la direction d’acteurs et ses audaces narratives et formelles la douce chute de la magnificence. Un très beau film.

Arrietty, le petit monde des chapardeurs

5 Même quand Miyazaki ne réalise pas, le studio Ghibli continue d’enfiler les chefs-d’œuvres avec classe. Arrietty réitère cet émerveillement si précieux et touche au cœur avec un brio quasi surnaturel. Une pure merveille, tout simplement.

4 Luxe des détails et restitution de l’espace et des deux mondes, petit et grand, qui coexistent : le film est une nouvelle réussite pour les studios Ghibli. Et si le manque de développement des relations entre personnages peut décevoir, la sobriété n’entrave en rien l’émotion.

3 Lorsqu’un film, aussi sympathique soit-il, te fait comprendre qu’une part du cinéma que t’aimes risque de disparaître avec la mort de son auteur, il y a de quoi flipper. Et en ce sens, Arrietty est très très flippant.

4 Yonebayashi voulait réaliser un film frais, il y est arrivé et bien plus encore. Arrietty est une synthèse parfaite de l’esprit et des thématiques chères au studio Ghibli, le tout avec poésie et épure, chose plus si commune dans le monde de l’animation.
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The artist

6 Lorsque le muet s’invite en revival du cinéma des origines, la parole s’efface et la mise en scène reprend le pouvoir. Dujardin et Hazanavicius ont fait l’impossible : un film rêvé qui, en dehors de ses qualités, procure une sensation rare, celle de redécouvrir le cinéma pour la première fois.

5 C’est d’une richesse de tous les instants qui témoigne autant, de la part du réal et des acteurs, d’une étude cinématographique précise que d’un talent tout personnel, voire même – se dit-on parfois – d’un certain génie. L’expressivité des visages et des images est replacée au centre du cinéma, c’est réjouissant de bout en bout !

6 Le pari était ambitieux et il est relevé haut la main. Hazanavicius exprime là une telle passion pour le septième art que ses cent minutes de spectacle muet se suivent avec un grand sourire béat greffé sur le visage.

4 Les superbes idées narratives et formelles de sa première moitié succombent malheureusement au manque total de surprises de la seconde. The Artist est donc une semi-déception, et ce en dépit de toutes les qualités qui récompensent l’audace de sa mise en chantier.

Assault girls

1 Avalon était fou et monumental sur tous les points. Ce reboot inattendu se noie dans les travers récents de Mamoru Oshii (trop de lenteurs, du verbiage abscons) et démontre que, faute d’inspiration, le cinéaste tourne en rond depuis longtemps. La bande-son est la seule survivante.

2 Avalon 2.0 : l’interface est séduisante mais c’est truffé de bugs jusqu’au trognon.

2 La superbe BO et la courte durée du film, alliées au symbolisme lourdingue et au radotage narratif, m’ont donné cette étrange impression de m’être royalement emmerdé sans jamais voir le temps passer.

L’assaut

0 Avec Chrysalis, on avait placé un ou deux espoirs sur Julien Leclercq, mais avec L’assaut, on fait machine arrière : nul, ringard, caricatural, assourdissant et dénué de tout ce qui ressemblerait à une idée de mise en scène, ce navet franchit les limites de la décence. A éviter.

Attack the block

3 Ma 6-T va se fight-é contre les E.T. à poils venus d’une galaxy d’ailleurs : voilà à quoi se résume cet Attack the block. Le concept, aussi funky soit-il, se révèle simplement étiré sur 1h25 sans être transcendé par la mise en scène. Ça reste très sympathique à regarder, malgré tout.

5 Le film est moins intéressant à savourer pour son discours social que pour son brillant cocktail divertissant où les personnages se construisent au fil d’une action intense.

4 Il y a de quoi pinailler sur un humour parfois facile ou sur une résolution en demi-teinte. Beaucoup moins au sujet de l’énergie et de l’enthousiasme communicatifs avec lesquels ce film a été conçu.

Attenberg

3 Un sens du cadre assez fort et quelques audaces dans la forme (où tragédie et ridicule sont en équilibre idéal) assurent à ce film une singularité rare. Quant à la formidable Ariane Labed, récompensée à Venise pour son rôle, elle mérite un torrent d’éloges. Seul souci : la neutralité du film bannit toute sensation.

4 Dans une ville industrielle désertée aux airs de bout du monde moderne, une jeune femme doit faire le deuil de l’enfance et s’ouvrir au monde et à ses plaisirs qui l’effraient. Le mélange de burlesque et de gravité pour lequel opte la réalisatrice grecque est fascinant.

Au-delà

1 Egaré entre un mélo à la Lelouch et une mauvaise fable spirituelle, le dernier Eastwood est une énigme, parenthèse inaboutie où les lourdeurs narratives de certains de ses précédents films atteignent ici un degré trop élevé. Pour une fois, le grand Clint a perdu un peu de son panache.

5 L’épure de la mise en scène est au diapason de celle de la narration, qui ose le mélodrame sans sombrer dans le sentimentalisme, et du traitement du thème de l’au-delà, prétexte à une nouvelle plongée dans l’âme des vivants. Eastwood est un grand cinéaste classique, qu’on se le dise.
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4 Si Eastwood rate sa représentation du surnaturel, il se montre toujours un génie lorsqu’il s’agit d’explorer les méandres de ses personnages. Un art qu’il n’innove pas ici mais qu’il exploite habilement au gré d’un récit autour de la vie, la mort et la renaissance.

Au revoir

4 On croit à peine que ce film ait pu être tourné tant il dénonce l’enfermement à ciel ouvert des Iraniens. Le plus fort, c’est que Mohammad Rasoulof se passe de toute virulence. Il n’a qu’à montrer le combat d’une femme – qu’il accable néanmoins d’un nombre peu décent de malheurs – par une mise en scène dépouillée, terriblement pesante.

Les aventures de Philibert

1 Cela aurait pu être décalé et hilarant, mais malgré la présence des auteurs d’OSS 117, le film de Sylvain Fusée est beaucoup moins drôle qu’un pastiche crétin des films de cape et d’épée par les six cinglés des Robins des Bois.

Les aventures de Tintin – Le secret de la Licorne

5 Il y a plus d’idées de mise en scène dans Tintin que dans vingt blockbusters réunis. Et outre un éblouissement total et une écriture au top, on reste bouche bée devant un résultat aussi brillant et intègre, virtuose dans sa mise en images et respectueux de la BD. Hergé peut définitivement reposer en paix.

4 Même sans s’être jamais intéressé aux albums d’Hergé (si si, c’est possible), on sera emporté par cette adaptation menée à 300 à l’heure. Spielberg en perd en qualité du scénario mais s’attache avant tout, de toute manière, à filmer une course-poursuite géante où chaque élément du décor peut être entraîné à tout moment. Le spectacle est ahurissant !

5 Un scénario prenant des libertés pour créer sa propre efficacité et dramaturgie mais en respectant constamment l’essence de son matériau. Une réalisation développant une éblouissante jonction entre les deux médias. Des acteurs donnant admirablement vie à leurs personnages. Un idéal d’adaptation en somme !

6 L’un des plus grands cinéastes en activité, une BD qu’il souhaite adapter depuis 30 ans avec l’accord de son auteur, trois scénaristes passionnés par son univers, une méthodologie révolutionnaire qui permet de concrétiser la moindre envie de cinéma… Une merveille. Forcément.
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Bad teacher

3 Moins sage que la bande-annonce ne le laissait croire, cette comédie s’avère très décomplexée, assez mal élevée, riche en répliques vulgaires et en seconds rôles bien tordants, le tout sous la domination totale d’une Cameron Diaz qui n’a jamais été aussi dingo et (dé)culottée !

2 Avec ses sympathiques personnages, ses quelques mignonnes répliques vulgos et ses jolies tentatives de paraître plus décomplexé que la moyenne, Bad Teacher s’avère agréable à suivre mais bien trop propre sur lui-même à l’aune de son postulat de départ.

Un baiser papillon

0 Si vous pensiez que Danièle Thompson était imbattable dans le film choral dégoulinant de bonne conscience bobo, c’est que vous n’avez pas encore vu le premier film réalisé par la belle-sœur de Luc Besson. Ajoutez à cela un casting naze, une bande-son atroce, un filmage télévisuel, et la coupe est pleine.

0 Un insupportable film choral avec des poncifs ras la gueule, des couples qui se déchirent, une épouse qui hurle, une mère qui s’énerve, des cris toutes les trois minutes… À tous les coups je vais m’en tirer avec une otite.

Le bal des menteurs

3 L’affaire Clearstream continue après la sortie de ce documentaire censé offrir un bilan lisible à mi-parcours. Mais, certainement malgré lui, le film rend compte avant tout d’un flou général qui doit à la complexité des démarches qu’il raconte et à la perversion des individus qui en sont les protagonistes.

Balada Triste

6 Synthèse absolue et tétanisante d’une filmo jusque-là parfaite, ce chef-d’œuvre total signé Alex de la Iglesia épate par ses excès, sidère par sa richesse, éblouit par sa virtuosité et émeut par sa violence dramatique. Un Everest qui risque fort de rester insurpassable.
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3 Si l’on peine à suivre, par exemple, le fil de la métaphore critique de toute une page de l’histoire espagnole, c’est que le tout est bien trop emmêlé (et ambitieux ?) pour convaincre sur la durée. Confus mais souvent brillant, surtout plastiquement.

5 Alex de la Iglesia signe un long-métrage tellement fourre-tout et fou qu’il est impossible de tout saisir en une seule vision. C’est toutefois suffisant pour en ressentir la monstrueuse force et virtuosité.

5 Il est toujours bon signe de constater qu’à chaud, on aurait mille choses à dire sur un film si l’impact qu’il a eu sur nous ne nous empêchait pas de le faire. Le fait est que c’est la même chose ici mais qu’importe, tant la prodigieuse intensité émotionnelle de ce Balada Triste prévaut sur toute autre considération.

The ballad of genesis and lady Jaye

4 Deux artistes de l’avant-garde new-yorkaise demandent à une documentariste française de filmer leur folle histoire d’amour : ils ont décidé de ne faire plus qu’un, autrement dit de recourir à la chirurgie pour se ressembler le plus possible. Plus que la forme parfois trop poseuse à force d’être désordonnée, c’est l’expérience, filmée sur 7 ans, qui passionne, dérange et bouleverse à la fois.

La ballade de l’impossible

3 C’est vrai que c’est beau, que c’est très mélancolique et souvent touchant. Mais ça tourne en rond pour pas grand-chose. Tran Anh Hung n’est pas ici au mieux de sa forme, et on sera en droit de préférer Cyclo ou A la verticale de l’été.

3 Deuil, passion dévorante et triangle amoureux sur fond de révolte nippone dans les années 1960. A vouloir être trop suave, le film devient souvent artificiel, bien qu’une belle mélancolie demeure.

Beauty

3 Ce film sud-africain peint le calvaire d’un Afrikaner, macho, conservateur et raciste, qui tente de cacher son homosexualité à son entourage familial. Dérangeant, assez fascinant, remarquablement interprété, mais pas assez dense dans le portrait psychologique et le traitement du thème de la haine de soi, du refoulement dévastateur. Dommage.

Les bien-aimés

4 Alternant ou faisant même coexister légèreté et mélancolie lors de beaux moments en suspens dont il a le secret, Honoré livre un hymne ample et sensible à l’art d’aimer, non exempt de maladresses, mais qui sont le prix de l’audace et de la générosité.

Bienvenue à bord

1 Une fois de plus, Eric Lavaine crée ici une enfilade de gags bien lourds où Franck Dubosc s’éclate en crétin candide. En bref, on joue au yoyo entre calembours pourris et clichés franchouillards, mais on se surprend à rire parfois. Et dire que la bande-annonce donnait envie de se flinguer…

2 La dernière demi-heure relève du n’importe quoi le plus absolu. Tout ce qui précède, également, à la différence que quelques gags sont réellement drôles et qu’ici, Dubosc incarnait le con ultime, personnage dont on le renvoie au final.

Black death

4 Injustice terrible de n’avoir pas sorti cette belle petite claque au cinéma : Black death questionne les enjeux idéologiques d’une époque où le fanatisme se déclinait sous toutes les formes, et pousse à la réflexion par une mise en scène symbolique et souvent géniale. On n’est pas loin de La chair et le sang.

4 À défaut d’être original, Smith aborde de manière pertinente son contexte historique et en tire de passionnantes pistes narratives habilement gérées.

4 Dans la lignée du grand Agora, Christopher Smith exploite son univers à des fins réflexives sur l’Homme et son rapport aux croyances, tout en vrillant de l’intérieur les codes du genre investi. Brillant.

The black power mixtape

4 Des figures d’hier et d’aujourd’hui commentent en voix-off des images d’archives, tournées par une tv suédoise alors particulièrement engagée, sur les mouvements Black Power. Ce document donne non seulement un aperçu du mouvement des Black Panthers, de sa force et de ses limites, mais également d’une Amérique (1967-1975) où la colère gronde à chaque coin de rue. Saisissant.

Black swan

5 La résurrection de Darren Aronofsky est évidente : le cinéaste fait évoluer sa mise en scène vers des cimes rares, et traite le thème de la transcendance avec la démence et l’ampleur organique dignes d’un Polanski. Au-delà des superlatifs, l’épatante prestation de Natalie Portman fait l’effet d’un électrochoc.

5 La mise en scène excessive d’Aronofsky atteint son sommet. Nous voilà pris, bien au-delà de l’histoire de jalousie et de frustration, dans un film-expérience où chaque élément exprime le dérèglement de la perception, un tourbillon sensoriel ascendant qui débouche sur un vertige délicieux.

4 La qualité du film ? Aronofsky signe une œuvre brillamment orchestrée à tous les niveaux et c’est passionnant. Le défaut du film ? Aronofsky signe une œuvre brillamment orchestrée à tous les niveaux et on en perçoit sans mal les limites.

4 La version pachydermique de Perfect Blue, à grands coups de symbolique bourrine et d’effets gênants. Dommage qu’Aronosky ne parvienne pas à la sublimer totalement : son film recèle de purs instants sensoriels dignes de son talent.

Blackthorn

2 Ce western très plan-plan prend une icône américaine afin de fantasmer sur ce qu’aurait pu être son futur si le destin ne s’en était pas mêlé. Sauf que Mateo Gil n’offre aucun point de vue sur les mythes, et se contente d’un récit lent et inerte, tournant autour du thème ultra-galvaudé du choc des générations.

Blitz

3 Assez loufoque sous ses airs de polar réac, Blitz se contente de filtrer une intrigue outrée et savoureuse où la réelle volonté de surjouer devient l’enjeu central du projet. Une idée très sympa qui ne donne pas au film le cachet funky d’un Guy Ritchie, mais qui lui assure néanmoins une dimension méritée de « plaisir coupable ».

Blood island

4 Grand Prix bien mérité à Gérardmer, Bedevilled force beaucoup trop sur le manichéisme, ce qui ne l’empêche jamais de révéler avec force toutes les lâchetés et les hypocrisies, le tout avec une réalisation sublime et un mixage des genres hallucinant. Déconseillé aux âmes sensibles !

4 Tout simplement l’un des meilleurs DTV de l’année.

Blue valentine

2 La narration, assez chaotique, peut devenir exaspérante à force de vouloir singer Iñarritu, mais le film est sauvé par son tandem principal, Ryan Gosling et Michelle Williams, désormais parmi les acteurs les plus doués du moment.

4 La confrontation entre passion des débuts et agonie du présent d’une relation amoureuse prend en étau deux personnages rendus plus vrais que nature par leurs interprètes. Ce drame d’une rigueur presque excessive bouleverse à plusieurs reprises.

3 Après plusieurs documentaires, Derek Cianfrance revient à la fiction avec un mélo adulte mais inégal, contrebalançant la beauté de sa réalisation par un ton outrancier pénible sur la longueur.
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Les boloss

3 Il y a presque du Superbad dans la manière qu’a cette comédie d’étoffer les relations entre ses jeunes adultes. Presque donc, compte tenu du fait que les personnages du film de Mottola existent dans la réalité, eux (ou alors vous vous branlez aussi avec du jambon cru, mais je ne veux pas le savoir).

Bon à tirer

1 Constat terrifiant : les Farrelly sont d’une autre époque. Comme avec Judd Apatow, les voilà égarés dans une impasse régressive qui, en plus d’un catalogue de blagues éculées, se limite à meubler du vide pour arriver à une chute puritaine. Au secours !

2 Des bites en gros plan, une chiasse fulgurante et autres rares joyeusetés de mauvais goût : c’est bien trop peu de la part des Farrelly, desquels on attend davantage de transgression et d’audace que la morale puritaine qu’ils déclament ici.

Boxing gym

4 Un club de boxe à Austin (Texas) comme reflet incroyable du melting pot à l’américaine. Frederick Wiseman saisit l’effort physique et les échanges verbaux en quasi huis clos et livre une réflexion passionnante sur l’utopie d’une société pacifiée par la maîtrise de la violence.

Bunraku

3 Dans la lignée du Dick Tracy de Warren Beatty, cet ovni coloré et supra-esthétisant fait de ses méga-stars de vraies marionnettes à la gestuelle théâtrale, évoluant dans des décors artisanaux et improbables. Un bel hommage stylisé au théâtre nippon, certes beaucoup trop long, mais blindé d’idées graphiques.

Cadavres à la pelle

1 Trop sage, jamais délirante et lardée de gags poussifs, cette comédie macabre est un retour manqué pour John Landis. Rien de désagréable en soi, mais tellement vieillot dans son humour et trop insignifiant dans sa mise en scène.
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Captain America

1 De l’action molle du genou, c’est frustrant. Un scénario prévisible et sans enjeux, c’est irritant. Pas la moindre émotion ressentie tout au long de deux heures de film, c’est juste honteux. Combinez ces trois erreurs, et vous obtenez ce truc.

3 Le spectacle vintage est fort attachant avec son esthétisme rétrofuturiste et son ambiance de serial (mais pourquoi autant de CGI ?). Toutefois, la nature délicate du personnage titre conduit à un manque de prise de risque. Résultat, la réflexion sur la notion de héros est d’un désintérêt total.

2 Johnston prend son sujet au sérieux et livre une première partie intéressante sur la naissance de son héros. Peu d’originalité là-dedans, mais cela reste plaisant à l’aune des dialogues superflus de ce qui suit et du peu d’envergure de l’action proposée. Impersonnel mais relativement agréable au final, et surtout bien moins con que Thor.

Carancho

4 C’est fou comme le cinéma argentin sait infliger des uppercuts filmiques. Et même si l’on sent l’ombre écrasante d’Abel Ferrara, il ne fait aucun doute que Carancho est une petite bombe, poursuivant après l’excellent Dans ses yeux la peinture d’une société argentine au bout du rouleau.

2 Pablo Trapero donne des nouvelles peu reluisantes de l’Argentine où les accidents de la route sont la première cause de mortalité et font l’objet d’un business aberrant. Dans un Buenos Aires nocturne et corrompu, la romance qui naît entre un avocat ambigu et une urgentiste shootée peine à convaincre en ce qu’elle débouche sur un discours moraliste à la limite du ridicule.

Carnage

6 Un appartement, quatre bourgeois, un litige à régler : Roman Polanski transforme un pitch théâtral en un huis clos ahurissant qui atomise l’hypocrisie généralisée. Bien caché derrière sa caméra, le cinéaste ricane comme un sale gosse, et nous, on s’éclate à mort devant ce massacre aussi drôle que dérangeant. Un Carnage divin.

4 Dans un petit espace clos d’apparente civilisation, Polanski organise le chaos. La réussite de l’exercice, au-delà du texte remarquable co-adapté avec l’auteure de la pièce originale, tient au jeu des comédiens et à la mise en scène. Du moins lorsque celle-ci parvient – à plusieurs reprises qui demeurent trop peu nombreuses – à briser son statisme.
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4 Roman Polanski nous réalise un épisode d’Au théâtre ce soir. Vu que la pièce en question est une déconstruction captivante, hilarante et terrifiante des rapports entre adultes civilisés, il est excusé.

Cars 2

2 Aïe aïe aïe ! Les rumeurs étaient bien fondées : handicapé par un scénario aussi tarte que bicéphale et sauvé de justesse par une étape londonienne brillante, Cars 2 constitue le premier écart de conduite de Pixar. Après tout, une Formule 1 n’est pas à l’abri d’une éventuelle sortie de route…

4 La prétention de représenter le monde entier sur quatre roues fait moins bien passer l’anthropomorphisme et la simplification des choses qui va avec. Mais quand il s’agit de passer la cinquième pour livrer des scènes d’action dantesques, la formule est là, et c’est une Formule 1 !

4 On est loin du rollercoaster émotionnel d’un Toy Story 2. Le pastiche des James Bond est toutefois réjouissant à plus d’un titre et cohabite parfaitement avec cette simple mais touchante histoire d’amitié.

5 À force de lire tant de papiers négatifs sur le film, j’avais presque fini par croire que Pixar nous livrait là son premier échec artistique. J’avais juste oublié que l’on parlait là de génies, ce que le film s’est chargé de me rappeler. Résultat : une claque et le sourire aux lèvres du début à la fin.
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Carte des sons de Tokyo

5 Très mal accueilli à Cannes, le thriller tokyoïte et existentiel d’Isabel Coixet n’en reste pas moins un sacré film, étrange et cotonneux, où l’âme de la capitale nippone, superbement captée, sert autant de terreau à une love-story quasi impossible qu’au total vagabondage de son spectateur. Une pure expérience de cinéma.
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3 Loin des drames poignants qu’étaient Ma Vie sans moi et The secret Life of Words, Isabel Coixet intègre une histoire de passion dans une peinture sensorielle de Tokyo. Misant tout sur l’ambiance, elle n’exploite pas assez le potentiel des acteurs ou de son personnage féminin énigmatique.

Case départ

4 Bien plus couillus que tous nos acteurs césarisés et coincés du cul, Eboué & Ngijol atomisent tous les clichés et enchaînent les gags avec une énergie rare. Et comme la mise en scène est très maîtrisée, on tient ici une sacrée tranche de poilade où l’humour n’a plus aucune limite.

2 On sort effectivement du comique franchouillard et éculé, mais on rit assez peu à des gags globalement lourds, encore plombés par une structure qui, à force de rigueur, éjecte toute absurdité pour prendre des airs de vaine expérimentation.

4 C’est bien simple : vous ne reverrez pas comédie française plus osée, décomplexée et touche-à-tout (racisme, religion, homosexualité, physique, sexe… TOUT y passe) avant le prochain film du duo.
>>> Lire notre interview du réalisateur

Le casse de Central Park

1 Entre autres lacunes, écrire un scénario ou savoir faire une mise au point, c’est pour les pédés aussi ?

Le chaperon rouge

1 Signé par un Tim Burton ou un M. Night Shyamalan, ça aurait pu être pas mal. Mais avec la coupable du premier Twilight derrière la caméra, c’est juste un truc ni fait ni à faire, sans chair ni émotion, dont les quelques beaux plans picturaux du film donnent au film l’allure d’une pub pour parfum.

1 Mme Hardwicke, arrêtez par pitié de maltraiter le bestiaire fantastique et retournez faire des trucs sympa comme Les seigneurs de Dogtown.
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2 Il est difficile de contester l’incapacité de Catherine Hardwicke à traiter avec déférence et modernité du mythe du loup-garou et du conte auquel il est ici associé. Néanmoins, cette Twilighterie indigeste parvient parfois à captiver au détour d’une séquence, d’un plan ou d’un personnage. Rien de bien marquant, mais inattendu.

Le chat du rabbin

3 Dans l’Alger des années 20 que dessine Joann Sfar, les couleurs sont chatoyantes et les musiques agréables. On sourit beaucoup au cours de la première moitié. La seconde pêche par une narration trop elliptique et un didactisme trop affirmé, jusqu’à une fin quant à elle carrément ratée.

4 Peu importe que Sfar semble ne plus savoir où aller au cours de la seconde moitié du film. Elle, comme la première, s’avèrent suffisamment riches en idées (animation, personnages, mise en scène…) pour captiver.

Le chat potté

2 Après avoir malencontreusement jeté dans le broyeur les pertinentes recommandations de Guillermo Del Toro, l’équipe de Dreamworks a eu la flemme de les recoller. Du coup, ils ont essayé de tout reconstituer de tête. Vu leurs esprits défaillants, ça explique l’énorme maladresse du résultat.

2 Le chat potté délaisse Shrek pour s’offrir son propre film. Problème, il délaisse aussi l’univers qui l’a fait connaître au profit d’un équivalent aseptisé et à l’identité visuelle altérée de celui-ci. La nouvelle politique Dreamworks ?
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Les chemins de la liberté

3 Grands espaces, humanisme à fleur de peau, appel sensitif à l’aventure, acteurs au jeu limité, lenteurs à gogo : les défauts et les qualités d’Into the wild se retrouvent dans cette longue évasion au cœur d’une nature hostile et dangereuse. Peter Weir avait fait mieux.

3 On apprécie que Peter Weir fasse preuve d’exigence et ne cède pas aux poncifs hollywoodiens. Mais son sujet (évasion d’un goulag et traversée du désert), répétitif et laborieux par essence, lui joue des tours. Le film, malgré ses très bons acteurs, est trop monotone.

3 De la part de Weir, j’attendais autre chose qu’un film académique classique exploitant péniblement le lien de l’homme avec la nature. Heureusement que quelques timides séquences viennent rappeler que c’est bien lui aux commandes.

5 Peter Weir ne se joue pas totalement des attentes et de la fragilité apparente de son récit. Reste que la sensorialité dégagée par son film l’emporte à mon sens sur des défauts qui ont le mérite de ne pas nuire à l’expérience.

Le cheval de Turin

4 Le cinéma de Bela Tarr s’avère si radical que sa pureté ne peut que laisser le cinéphile sans voix. Son ultime film, à la fois cyclique et glaçant, utilise un épisode de la vie de Nietzsche au profit d’un isolement hypnotique, lequel évolue jusqu’à un final crépusculaire où le cinéaste rend presque son dernier souffle.

5 Béla Tarr clôt sa carrière en poussant son style, qui passait déjà pour le parangon de la radicalité au cinéma, jusque dans ses derniers retranchements. La construction cyclique s’emballe pour en venir à rien moins que la fin du monde. Pas évident à voir du tout, mais terrassant pour qui l’accepte.
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4 A posteriori, je crois que j’hallucine plus sur les âneries débitées par des critiques avec qui je partage pourtant le même intérêt pour le film, que sur mon improbable faculté à être resté passionné par des personnages qui passent leur temps à manger des patates ou à regarder par la fenêtre. Jolie et perturbante découverte.

Chico et Rita

4 S’il y a bien un film auquel on pense en voyant Chico & Rita, c’est bien Casablanca : destins séparés, love-story contrariée, sensualité à fleur de peau, beauté des décors, musicalité envoûtante, mélancolie dévorante, exploration d’un difficile contexte socio-politique… On est conquis, inutile de résister.

4 Le film, léché, émouvant, entraînant, tire surtout son originalité de la manière, remarquable, dont il lie musique et passion, animation et sensualité. Les scènes intimes et celles musicales sont les plus renversantes.

5 En fusionnant l’évolution de ses personnages et celle de la musique cubaine et des contextes socio-politiques dans lesquels ils sont ancrés, le film orchestre une émotion insensée. L’animation, superbe (les extérieurs sont d’une beauté absolue) et les relations entre les protagonistes, bouleversantes, achèvent d’émerveiller.

Children who chase lost voices from deep below

6 Vie, mort et renaissance composent un récit initiatique aux multiples influences, dont le grand Makoto Shinkai se réapproprie et sublime chaque fragment. En cela, le cinéaste parvient à se renouveler tout en conservant la personnalité qu’on lui connait. Et qui lui fait signer là, un grand film d’une beauté absolue.

Cirkus Columbia

3 A la chute du communisme, un homme expatrié en occident revient en Yougoslavie, plein aux as. Cette histoire de famille n’acquiert que tardivement le souffle qu’elle appelait. Avant que ne surgissent les démons d’une guerre obstinément niée par les personnages mais connue des spectateurs, on voit trop le temps passer…

Colombiana

0 Bon, Luc, on sait que tu écris tes scripts en quatrième vitesse, mais cette fois, entre de l’action plate et très mal filmée, un scénario rédigé sur un confetti, des clichés racoleurs et des incohérences toutes plus connes les unes que les autres, le pardon laisse place à la colère. Quand tout cela finira-t-il ?
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1Elle est trop belle Zoé Saldana ! Le film de Megaton sinon ? Ben euh… j’ai déjà dit que Zoé était trop belle ?

Colorful

4 Très éloigné d’un opus mièvre, Colorful est surtout un superbe mélo kitanesque sur l’isolement et le mal de vivre, où le moindre geste du quotidien est scruté par Keiichi Hara comme une possible source d’espoir. Seul l’aspect fantastique du récit, très peu exploité, constitue un léger hic.

4 Dans ce très bel anime, les personnages aux yeux gris tentent de redonner à leur vie des couleurs éclatantes en nouant maladroitement des liens. Tandis que la forme verse parfois un peu trop généreusement dans le mélo, ce sont les passages épurés sur un quotidien nippon déprimé qui sont les plus touchants…

5 Keiichi Hara confirme qu’il est l’un des cinéastes japonais les plus brillants de sa génération. Sa cruelle et pragmatique vision du monde – bien que teintée d’espoir, c’est là l’orientation principale du film – donne à son superbe Colorful une parfaite continuité thématique à une œuvre à la personnalité forte, dont Un été avec Coo laissait déjà tout augurer.
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Comment savoir

2 Brooks a beau avoir été un grand auteur autrefois, son nouveau film fait l’effet d’un gros somnifère : du blabla incessant, des acteurs qui se croient chez Woody Allen et qui n’ont pas grand-chose à faire, et une absence d’humour assez effarante.

Comment tuer son boss

3 Dans la lignée du syndrome Very bad trip, ce délire trash accumule les situations bien cocasses et les répliques hilarantes à un rythme trépidant, et on n’en demandait pas plus. Et dans les rôles des ordures à occire, deux performances géniales : Kevin Spacey en pur salaud et Jennifer Aniston en nympho frappadingue.

3 Je ne croyais pas Jennifer Aniston capable de casser l’image bien lisse qu’elle cultive en jouant les nymphomanes ultra-sexy. Je m’étais à moitié trompé (vous pouvez toujours rêver pour un topless), et c’est bien dommage dans la mesure où elle fait partie des trois personnages les plus drôles du film. Ceux que l’on voit le moins, malheureusement.

Le complexe du castor

3 Un film paradoxal, égaré entre le mélo moralisateur et la quête identitaire d’un homme dépressif, souvent tiraillé entre diverses pistes narratives, mais qui réussit sans cesse à émouvoir. Ressuscité en tant qu’acteur, Mel Gibson nous offre une prestation sidérante.

2 Qui aurait cru que Mad Mel faisant le con avec une marionnette pouvait être aussi fabuleux ? Son interprétation transcende sans problème un mélo trop conventionnel pour convaincre.

4 On nage en pleine caricature de cinéma indé. Et Dieu sait qu’il serait facile de rabaisser le film sans le talent d’un casting hors normes, Gibson en tête évidemment, et de magnifiques émotions savamment orchestrées.

Conan

0 Il est des films qui suffisent à détruire toute lueur d’intégrité chez un cinéaste. Le remake de Conan en est un : en s’attaquant à ce projet impossible, bien plus proche d’une sitcom KD2A que d’un film épique, Marcus Nispel a porté le coup fatal à sa carrière.

0 Félicitations M. Nispel ! Grâce à vous, toute une génération de spectateurs va pouvoir utiliser l’expression foireuse « connard le barbant » en toute impunité. Merci beaucoup pour votre contribution à la reconnaissance de l’art.
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Connected

1 Benny Chan aux commandes d’un remake chinois de Cellular, c’est quand même bizarre. Et vu que l’original ne valait pas grand-chose, aucune surprise de constater que le film n’apporte rien de neuf.

La conquête

2 Des dialogues qui claquent, un casting nickel, mais au bout du compte, La Conquête ne réussit jamais à être autre chose qu’une œuvre didactique où ne traîne pas l’ombre d’une info inédite. Et pour ce qui est de la mise en scène, c’est le néant. Faux événement en puissance.

2 On savait déjà que Podalydès serait assez génial. Dommage qu’il n’y ait que ça, et que, du coup, le film ne parvienne jamais à surprendre, si ce n’est dans le mauvais sens : par sa futilité et sa vulgarité. Pire : par son portrait hypocrite, presque mélioratif, d’un insupportable people détaché du peuple.

3 Un scénario captivant servi par une mise en scène proche de l’insignifiant. Tout le drame de l’industrie cinématographique française en résumé.

1 Je ne saisis pas trop l’objectif de cette chose jamais mise en scène, trop simpliste pour intéresser et suffisamment dépourvue d’ambition pour provoquer la moindre réaction à son propos.

Contagion

5 Soderbergh signe un film glaçant à tous les degrés, moins film catastrophe que pure captation d’un énorme flux mortel qui circule jusqu’à contaminer toutes les strates de nos sociétés. Du cinéma radical, sec et analytique, où la narration suinte la peur et l’urgence à dans toutes les scènes. Magistral, tout simplement.

3 Contagion a les défauts de ses ambitions planétaires. Mais c’est ce qui parvient à émerger du film au-delà des passages obligés, des temps morts et des maladresses qui frappe le plus : cette vision d’un monde moderne où le contact humain est illimité et en même temps sans cesse muté, virtualisé, fragilisé.
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>>> Notre semaine « contagion »

4 Soderbergh décrit avec méthodisme le déroulement de sa pandémie. Passionnant d’un point de vue informatif, le film reste mince quant au propos que le cinéaste a voulu en tirer. Pas sûr donc que ça survive à une seconde vision.

3 Dans son étude de l’humain pris en plein contexte pandémique, Soderbergh va à peu près partout où il était possible d’aller, mais rarement là où on ne l’attendait pas. Regrettable, tant le film se montre par ailleurs méticuleux dans son approche et limpide dans ses intentions.

Les contes de la nuit

3 Les silhouettes en ombres chinoises se détachent de décors chatoyants grâce à une 3D enfin utilisée de manière modeste et réellement belle par un cinéaste. Dommage que les raccords laborieux entre les contes nuisent au souffle de l’ensemble…

1 Michel Ocelot nous refait le coup de Princes et Princesses. Mais ce qui était déjà pénible à suivre il y a onze ans se révèle d’autant plus laborieux ici que la 3D, seule nouvelle caractéristique formelle, ne sert évidemment strictement à rien dans le cadre de la mise en scène plane chère au réalisateur et de ses deux niveaux de profondeur de champ par plan.

Conviction

2 Hilary Swank encore dans un film bien calibré pour les Oscars ? Il semble que oui, et c’est visiblement devenu une mode : un sujet social, une actrice engagée, un message consensuel et une mise en scène très limitée. On sait à quoi s’en tenir, ce film-là n’est ni pire ni meilleur qu’un autre, et du coup, on l’oublie vite fait après l’avoir vu.

2 Du téléfilm confortable, agréable mais tout à fait inoffensif.

Cougar club

0 Ici, les cougars sont aussi moches que bien roulées, et le seul intérêt du film est de multiplier des gags minables situés bien en-dessous de la grosse ceinture de Bigard. A éviter, sauf si vous êtes un gérontophile accompli.

La couleur des sentiments

0 Pour un film qui serait censé dénoncer la ségrégation raciale de l’époque, ça force si fort le manichéisme et les bons sentiments que le résultat se mord lui-même la queue. En plus, pourquoi faire un film censé évoquer des problèmes sociaux alors que ceux-ci ne sont plus d’actualité ?

Cowboys vs Aliens

2 Un tel cross-over pouvait accoucher d’une série Z, mais Jon Favreau a souhaité prendre son sujet au sérieux. Résultat : un blockbuster sympa et pas trop mal torché, mais qui ne transcende jamais son concept de base tout en souffrant de sérieuses carences en inventivité.

2 Le mou Jon Favreau n’était vraiment pas la personne indiquée pour porter à l’écran un tel concept. Conformément aux prévisions, il faut faire son deuil de la série B burnée à la Carpenter et se contenter de cet agréable mais oubliable divertissement du samedi soir.

2 Le western de SF sied beaucoup au chef-opérateur de Black Swan. Mais comme prévu, le scénario n’hésite pas à se montrer grossier pour remplir le cahier des charges habituel et Jon Favreau n’a cette fois pas bénéficié du talent de Tartakovsky. Des cowboys contre des aliens. Point barre.

Crazy horse

3 Frederick Wiseman rend un bel hommage à l’institution et au nouveau départ que lui offre Philippe Découflé, restituant de longs passages de ses créations follement inventives. Mais le tout, pas assez vivant et centré sur l’humain, reste bien en-dessous de Boxing Gym, sorti au début de l’année.

Crazy stupid love

1 La seule surprise de cette comédie plate, c’est d’y trouver un casting aussi génial. Pas suffisant pour ne pas trouver le résultat dispensable, hormis pour les lectrices de magazines féminins qui aiment se satisfaire devant un truc aussi mou que consensuel.

3 Le film qui te rappelle que même en se voulant consensuelle, une comédie romantique peut dégager un charme fou.

Les crimes de Snowtown

4 Quelques mois après Animal Kingdom, voici son jumeau crapuleux, lui aussi adapté d’un fait divers criminel. Si l’accent est parfois mis jusqu’à l’écœurement sur le contexte social hardcore de ces white trash, la mise en scène sait trouver un équilibre entre cette peinture-là, l’ultra-violence et des plages en suspens où le temps semble figé dans l’horreur. Le cinéma australien a décidément de beaux jours devant lui…

4 Le sujet était pour le moins délicat mais le réalisateur Justin Kurzel arrive à le traiter avec un certain brio. Il n’empêche que la forme tout en silences et ellipses tombe dans une schématisation plombante sur la longueur.

La croisière

0 Un paquebot avec une douzaine de stars bonnes pour la maison de retraite, qui sont payées à ne rien faire durant 90 minutes… Donc, pour passer le temps pendant la projection de cette bousasse, on rêve d’autre chose : un iceberg, un tsunami, une bombe atomique, une torpille, des pirates somaliens, etc…

Curling

1 Comme chez Denis Villeneuve, la froideur et la platitude de la mise en scène figent toute émotion, et c’est dire à quel point on s’ennuie vite. Très dispensable, même si, en dehors de quelques beaux plans, Denis Côté aborde le sujet de l’autarcie avec un peu de décalage et de sensibilité.

3 Après Incendies, Curling confirme que le faible aperçu qu’on aura eu cette année du cinéma québécois est d’une vraie originalité. Ici, un homme élève seul sa fille en limitant ses contacts avec le monde extérieur, par méfiance et par peur. Le film peint leur ouverture au monde par petites touches, parfois trop maladroitement métaphoriques, parfois d’une réelle sensibilité.

A dangerous method

5 En surface, David Cronenberg met en scène la naissance de la psychanalyse et son échec irrémédiable, le langage étant impuissant face à la pensée dans sa tentative de fouiller les abîmes de l’âme. En profondeur, il détourne son sujet pour l’amener vers une réflexion osée sur son propre statut de cinéaste réflexif.
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3 Cronenberg va au bout de l’opposition entre les apparences respectables d’un milieu social et les perversions qui y sourdent. A l’inverse d’autres films sur la psychanalyse, la forme demeure donc glacée. Tout ça aurait mieux fonctionné si les personnages ne manquaient pas – paradoxe suprême – d’épaisseur psychologique…

3 Cronenberg nous invite au pas de la porte du monde fascinant de la psychanalyse. En tant que metteur en scène, il aurait pu tout de même nous inviter à la passer.

De l’huile sur le feu

2 Le film s’avère bien trop inégal pour remporter l’adhésion. Ceci étant, Nicolas Benamou signe un premier film qui suscite la sympathie dans son intention de se créer son propre univers, ce qu’il réussit parfaitement même dans ses séquences les moins inspirées.
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Death race 2

1 Préquelle d’un remake ultra fun du film culte de Paul Bartel, ce navet aussi crétin que mal réalisé en arrive à ressembler à une grosse bouse à la cool, digne d’un bon vieux Sergio Martino des années 80. Rien que pour ça…

La défense Lincoln

3 La très bonne nouvelle, c’est que McConaughey prouve qu’il peut être un sacré acteur. Pour le reste, avec sa mise en scène correcte et son intrigue maline, le film sait nous tenir en haleine durant deux heures.

2 Un thriller judiciaire sans envergure qui parvient toutefois à intéresser jusqu’à son constat final vomitif, que l’on aurait préféré désespéré sous d’autres mains. Matthew McConaughey y est excellent.

La dernière piste

4 Cet anti-western peint la conquête de l’Ouest comme une lente avancée vers l’épure, à force d’épuisement et de désillusion. Trois familles, un guide plein de « true grit » et un Indien suffisent comme matrice d’un discours sociopolitique et d’un drame sensible.

Le dernier des templiers

0 Alors que Black death (qui traite du même sujet) n’est même pas sorti en salles, ce gros navet se paie une campagne de pub luxueuse avec un gros bide à la clé. Allez comprendre… Nicolas, on t’adore, mais si tu pouvais mieux choisir tes films, ce serait mieux.

Derrière les murs

2 Ce film d’angoisse arrive sur un terrain déjà labouré par Saint-Ange. La mise en scène est parfaite, l’atmosphère efficace, Laetitia Casta compose un personnage fort et ambigu, mais le reste n’est que redite, et tout le problème est là.

1 Imaginez un L’Orphelinat auquel on aurait soustrait toute substance et beauté. Ca vous donnera une idée du vide qui se cache derrière les murs.

1 Une belle 3D comme seule ambition et un excellent casting comme rare argument en sa faveur : Derrière les murs se la joue petits-bras et n’assume même pas la part de fantastique qui alimente pourtant une grande part du film.

Destination finale 5

1 Les opus 2 et 3 avaient su donner à cette série une vraie dimension ludique tout en atteignant parfois des sommets d’humour noir. Les opus 4 et 5 ne procurent que l’ennui à force de ne plus innover : zéro frisson, zéro humour, c’est fini, on déclare forfait.

2 Après quatre épisodes à la mécanique ultra-répétitive, la franchise tente d’innover avec un propos sur la course à la compétitivité. Comme trouver de bonnes idées est plus simple que les exploiter, le film n’est pas sauvé mais son parfum 80’s sauve la mise.

2 À l’exception de la première mort et d’une belle idée réservée au final (et NON, ce n’est pas un twist), c’est toujours sans déplaisir et sans intérêt que se laisse suivre la traditionnelle mécanique chère à la saga.

Detective Dee – Le mystère de la flamme fantôme

2 Le génial cinéaste de The blade a parfois raté son coup, mais là, ses ambitions de mise en scène finissent par perdre de leur superbe en raison d’enjeux plats et de quelques trucages visuels parfois hideux. Reste un spectacle sympathique et plutôt exotique.

1 Tsui voudrait repousser les limites de son style avec toujours plus de combats aériens, d’armes étranges et d’effets spéciaux (atroces) ; il ne fait que franchir celles de la décence. Son film, malgré un certain souffle par moments, est un ratage.

4 Même lorsqu’il tente d’être rigoureux, Tsui Hark est difficile à suivre. Frappadingue, virtuose, jouissif… c’est pas quelques CGI fumeux qui vont entacher un objet si enthousiasmant.

4 THRTW, ou presque ! Les combats pénibles à suivre et un désintérêt tout personnel envers les histoires que me raconte le cinéaste (en tout cas à la première vision) n’y feront rien : c’est quand même autre chose que le Sherlock Holmes de Ritchie.

Devil

1 L’ascenseur, c’est non seulement chiant pour les claustros, mais si tu as fait des conneries ou si tu as commis un crime, c’est encore pire parce que ce gros cube d’acier va te faire expier tes péchés. Merci pour le conseil. Mais pour le suspense et la trouille, c’est pas du tout le bon étage.

2 Pas eu l’impression que la tartine soit tombée du côté de la confiture, chez moi.

Le discours d’un roi

2 Prototype du film bien calibré pour les Oscars, ce film bâtit sa dramaturgie sur une double idée farfelue : montrer qu’un grand homme reste malgré tout un homme fragile (waow, quel scoop !), et le voir apprendre à ne plus bégailler. Entre deux ronflements, on peut toutefois trouver quelques idées de mise en scène.

Donkey punch

2 Pour une fois qu’un DTV nous gâte avec du slasher trash et unrated, riche en violence décomplexée et en scènes de sexe non censurées, on ne va pas faire la fine bouche. C’est parfois complètement débile et très cul, mais qu’on se rassure, le plaisir coupable est assuré !

Donoma

4 En englobant une foule de perceptions sur de multiples sujets (amour, religion, social) à travers un scénario choral, un langage coup de poing et un tournage-guérilla qui force le respect, Djinn Garrenaud éclate les conventions du cinéma français. Un manifeste énergique et scotchant pour la liberté de créer et de s’exprimer.

4 Ce premier long autoproclamé à juste titre ‘film-guérilla’ séduit immanquablement : parce qu’on voit rarement autant de liberté dans le cinéma français et autant d’idées dans un premier opus. Après, il faut oser dire, malgré l’enthousiasme général, qu’il n’est pas exempt de défauts, et que la conviction de son équipe n’est pas communicative tout le long.

The door

3 Un Grand Prix à Gérardmer pour ce banal mélodrame fantastique sur le deuil et la culpabilité, était-ce vraiment justifié ? La mise en scène a beau être correcte, les acteurs crédibles et l’ambiance plutôt angoissante, difficile d’y capter ne serait-ce que l’ombre d’une idée nouvelle.

Dream home

4 Entre slasher ultraviolent et parabole socio-économique, Dream home donne au terme « jeu de massacre » une double signification et multiplie les mises à mort ultra jouissives avec un culot rare. La mise en scène frise la perfection.

4 Pang Ho-Cheung a le mérite d’exploiter jusqu’au bout sa note d’intention, clairement exprimée en début de film. En résulte une parabole souvent jouissive sur la crise de l’immobilier, le cinéaste ne manquant pas d’idées pour renouveler l’intérêt au gré des nombreuses giclées d’hémoglobine.

Dream house

2 Impossible de comprendre la tactique des producteurs qui engagent un réalisateur peu familier du genre pour au bout du compte refaire entièrement le film sans lui. Quelques scènes absolument brillantes laissent penser que Dream House devait être un beau drame avant d’être retourné et remonté.

1 Une ou deux très belles idées exploitées à l’avenant d’un joyeux bordel qui se perd entre bâclage de l’écriture et confusion des intentions.

Drive

6 Toujours prêt à porter au zénith tous les genres qu’il aborde, Nicolas Winding Refn transcende le polar par une mise en scène sidérante de fluidité et de virtuosité, épaulée par une tension et un découpage qui tutoient le génie. Une claque totale et magistrale qui ridiculise tout ce que Michael Mann avait pu faire auparavant.

5 Voilà décidément un grand artiste plastique. Drive n’aurait pu être qu’un exercice de style qu’il aurait déjà été scotchant, tant son intensité atteint parfois des pics étourdissants. Mais il y a en plus cette âme redonnée au polar, et cette belle émotion, souvent là grâce aux acteurs.

5 Avec Neill Marshall, on aurait eu une petite série B bourrine (au mieux). Avec Refn, on obtient une incroyable expérience de cinéma gavée jusqu’au trognon d’idées visuelles.

4 Les silences interminables entre chaque réplique et l’aspect volontairement vain du film condamnent celui-ci à n’être qu’un impressionnant exercice de style. Au moins est-il haut la main l’un des films les mieux réalisés de l’année.

Easy A

3 Avec son héroïne au sacré punch verbal et sa mise en scène parfois inventive, Easy Girl se distingue un peu de la douzaine de teen-movies mensuels. Mais dans le genre, on peut préférer Harvard story, sans doute plus subversif.

4 Les 80’s avaient Molly Ringwald, nous avons Emma Stone. Un bel argument pour ce teen-movie qui rend hommage aux meilleurs représentants du genre, cite John Hugues et se termine sur du Simple Minds, et qui par conséquent ne pouvait que s’attribuer toute ma sympathie.
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Échange standard

2 A part le full frontal de Leslie Mann, le joli minois d’Olivia Wilde et quelques gags bien crétins, c’est toujours pareil : ça a l’allure, l’odeur et le casting d’une production Apatow, mais c’est juste à mille bornes de ce que l’on peut en attendre. Juste une comédie bien conne et à peine rigolote, rien de plus.

3 Régressif mais guère inspiré, drôle mais pas trop, Échange standard vaut principalement pour l’enthousiasme communicatif d’un Jason Bateman qui prend visiblement beaucoup de plaisir à sortir une connerie toutes les deux répliques.
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L’élève Ducobu

1 Philippe De Chauveron a cru qu’il suffisait d’affubler un gamin obèse d’un pull jaune et noir, de reprendre personnages et gags de la BD pour en faire une bonne adaptation mais, BIZARREMENT, ce n’est pas le cas.

L’empire des ombres

1 On aimerait bien s’intéresser à cette intrigue molle, mais vu que les pompages se comptent par dizaines, que le film tourne en rond dans l’obscurité et qu’on se fait surtout chier comme des rats morts, eh ben, c’est juste pas possible !

En ville

1 Pauvres Lola Créton et Adèle Haenel : voir deux de nos plus talentueuses jeunes comédiennes si chichement servies par un film qui n’a rien à dire ou presque, ça nous ferait maudire le cinéma d’auteur lorsqu’il se rapproche autant de sa propre caricature !

Essential killing

5 On aurait pu craindre un brûlot caricatural façon Ken Loach, mais avec Jerzy Skolimowski à la mise en scène, nos craintes s’évaporent à vitesse supersonique : Essential killing est un survival abstrait et spirituel, blindé de lignes de fuite, mis en scène avec brio et porté par un Vincent Gallo impérial.

5 Cette chasse à l’homme se défait progressivement de tout ancrage géopolitique, idéologique et même moral. Plasticien et narrateur brillant, Skolimowski ne garde à l’écran que le combat du personnage de Vincent Gallo (hallucinant) pour sa propre survie, dans une nature vulnérable dont il se découvre être un élément à part entière.

Et maintenant on va où ?

3 Toujours belle et inspirée, la réalisatrice du succulent Caramel peint le conflit religieux avec cocasserie et tragique. Bien qu’un peu simpliste et pas toujours très subtil, le résultat s’avère drôle, touchant, dépaysant, et prouve à quelle point la belle Nadine Labaki n’a pas fini d’être une artiste attachante.

3 La solution aux divisions religieuses ? Elle est féminine, saupoudrée d’un peu de haschich et baignée de bonne humeur ! Dans un village sans nom, la Libanaise Nadine Labaki peint son petit monde à (trop) gros traits mais avec beaucoup de sincérité et de poésie. Le petit plaisir de la rentrée !
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L’étrange affaire Angelica

2 Des plans sublimes, certes, mais sans âme, sans chair, sans aucune émotion. Du coup, la beauté du nouveau film de Manoel de Oliveira se noie trop vite dans le néant, et l’ensemble en devient même prétentieux avec ses considérations métaphysiques fumeuses (on y parle aussi bien des anges célestes que de l’antimatière !).

L’étrangère

4 Ce premier film allemand aborde un sujet d’une extrême dureté, ces ‘crimes d’honneur’ qui font payer aux femmes musulmanes leur pulsion de liberté. Pour éviter le trop-plein de didactisme, la réalisatrice fait le choix du mélo et donne une vraie importance à chaque personnage, au-delà de l’opposition victime / bourreau. En dépit de quelques excès de pathos, on ressort bouleversé.

L’exercice de l’État

4 La politique : un terrain risqué où action et investissement se mêlent aux menaces et aux obstacles. Pierre Schoeller signe un film politique exemplaire, dont l’usage d’images et de métaphores offre aux scènes une vraie singularité. Et surtout, Olivier Gourmet y est extraordinaire.

4 La politique contemporaine est représentée au plus près de la chair, à travers le quotidien (et parfois même dans le cerveau) d’un ministre fictif mais hautement crédible, incarné par un Olivier Gourmet habité. Un film non dénué de défauts mais d’une intelligence indéniable et parfois même d’une certaine virtuosité.
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Fanboys

1 Il n’y a pas très longtemps, dans une galaxie proche, très proche, des cinéastes inspirés savaient nous faire rire en jouant sur la nostalgie cinéphile et les références geek. Sauf que Fanboys n’est jamais drôle et encore moins touchant. N’est pas Kevin Smith qui veut !

3 En dépit d’un fan-service prévisible et d’influences bien trop écrasantes (Kevin Smith notamment, le film ayant des airs de Jay & Silent Bob Strike Back), voici une comédie bien sympathique qui, à défaut d’une rigueur dans l’écriture, se révèle bien plus drôle et attachante que la moyenne.

Fast & Furious 5

4 Fast & furious tel qu’on le rêvait depuis toujours : exit le racolage et la frime, bonjour le fun, l’intensité d’une intrigue haletante, et surtout, des scènes d’action si folles qu’elles nous font des nœuds au caleçon. Et putain de merde, qu’est-ce que ça déménage !

3 Un scénario toujours autant à la ramasse mais Justin Lin arrive encore à faire monter l’adrénaline lors des scènes d’action. Et puis, The Rock et Baboulinet dans un face à face vénère, ça n’a pas de prix.

3 J’ai pris autant de plaisir dans l’action que je me suis emmerdé pendant tout le reste. Voilà.

Faster

3 Avant de voir le résultat, on craint un ersatz des nanars de papy Bronson. Après avoir vu le film, on est surpris : un bon polar hardboiled et bulldozer, à l’image d’un The Rock plus massif que ses collègues. En plus, la mise en scène est top.

Fatal move

2 Quand le cinéma de Hong Kong se met à imiter celui de tonton Scorsese, on obtient Fatal move : le mix entre un récit mafieux avec des bastons violentes façon SPL, avec le désir d’en rajouter toujours plus dans le racolage. Mais deux heures pour raconter un truc aussi basique, était-ce bien nécessaire ?

La fée

5 L’iceberg et Rumba étaient déjà géniaux, on attendait que son fameux trio fasse encore mieux. La fée exauce tous nos souhaits : une pureté rare du filmage, une inventivité totale dans les cadres et les gags, une science du burlesque qui touche au sublime, et surtout des barres de rire à n’en plus finir. Encore !

4 On ressort impressionné par la capacité de ce trio à se créer (semble-t-il) avec trois bouts de ficelle mais une inventivité folle, un cinéma burlesque bien à lui, toujours barré, parfois même impressionnant !

Les femmes du 6ème étage

1 Que je n’aie même pas compris ce qu’il pouvait y avoir de drôle, passe encore, je n’ai pas la chance d’être vieux. Mais même si je passe les 90 ans requis, je crains d’avoir toujours un goût prononcé pour les couleurs, la lumière, la direction artistique, ces petites choses visiblement sans importance…

Fighter

4 Les films sur la boxe, ça fait presque toujours des étincelles. Epaulé par des acteurs aussi parfaits que son scénario, O’Russell réussit bien son pari avec cette chronique familiale qui touche au cœur et frappe à la gueule en même temps. Parfait, même si tout cela ne va rien révolutionner.

4 Plus qu’un énième drame faussement indépendant, O’Russell dresse le formidable portrait d’un homme luttant pour se trouver lui-même. Il n’atteint peut-être pas la portée dramaturgique de Warrior mais au moins il élève le niveau.

4 Moins film de boxe que quête identitaire, Fighter voit sublimé son absence d’originalité par un scénario brillamment écrit dont David O’Russell tire le meilleur parti.

La fille du puisatier

1 Nulle envie de considérer que Pagnol est un auteur d’une autre époque (ses mots et son univers restent d’un charme fou), mais le projet d’Auteuil s’avère si pesant et académique qu’on peine à trouver le moindre intérêt là-dedans. Du coup, on roupille, et pas de bol, on ne le fait pas sous un olivier provençal.

First squad

2 Si c’était un pilote de série télé, ça serait absolument passionnant. Mais en tant que film, le concept et les personnages sont trop sous-exploités pour émouvoir.

1 Les gros problèmes de production dissimulent peut-être l’intérêt du studio 4°C quant à la participation à cette absurdité, chiante et lourdingue en l’état. L’univers et les idées sont là mais il manque au projet une cohérence et une humilité qui leur permettrait d’être exploités.

Fissures

3 Trois corps fous s’aiment et se déchirent dans le Tanger d’aujourd’hui, sans que l’on puisse rationaliser leurs comportements excessifs. Un film marocain maladroit mais audacieux (et vice-versa).

Le flingueur

1 Schizo à plus d’un titre, cette nouvelle version du Flingueur déroute à plus d’un titre à cause d’une première partie (trop ?) sobre, avant de finir dans un délire (trop ?) bourrin pour le moins dispensable. Trop de maladresses, pas assez de cohérence : une belle déception.

3 Aussi bourrin dans sa dernière demi-heure que séduisant dans l’ambiance distillée dans ce qui la précède, Le Flingueur version 2011 ne tient pas ses promesses, mais s’avère être une agréable surprise compte tenu du passif de son réalisateur.

Footnote

3 La narration du film, sophistiquée et malicieuse, donne à cette fable des airs de comédie décalée à la sauce Coen, ce qui rend son Prix cannois assez justifié. Pour le reste, Joseph Cedar cible habilement la mince différence entre réussite et échec dans des scènes tour à tour amères et burlesques.

4 L’histoire d’une rivalité père-fils dans le milieu universitaire de Jérusalem ? Ça donne moins la comédie grinçante annoncée qu’une quasi-tragédie du sur-investissement de soi qui débouche sur l’orgueil ou l’autodestruction. Joseph Cedar révèle après Beaufort une nouvelle facette de son talent, et livre un scénario admirable et une mise en scène dynamique à souhait !

Forces spéciales

0 Une catastrophe ? C’est encore pire : un montage analphabète, des scènes d’action illisibles, des péripéties toutes invraisemblables, des personnages tous plus creux les uns que les autres, et l’allure d’un spot de pub manichéen vantant le courage des soldats et des otages journalistes. En cette fin d’année, ça va être dur de trouver pire.

Fright night

1 Une histoire de vampires qui met vingt minutes pour nous plonger dans un état de catatonie, c’est rare. Mais pas tant que ça, en fait, vu que le scénario est d’une fainéantise énervante, qu’il n’y a pas de sang neuf là-dedans et qu’il s’agit du remake d’un film culte.

1 À l’instar de son héros, ce remake n’est fait que de geekitude refoulée. En résulte un film juste mou et barbant. Comme l’original en fait, sauf qu’il avait au moins pour lui la fraîcheur de ses idées.

2 Un jour, il faudra arrêter de citer Twilight quand on parle de vampires. Mais vraiment.

Frozen

1 A tout prendre, on préfèrerait que Michel Blanc reste coincé sur un télésiège pendant 1h30, plutôt que de subir l’ennui (constant) et la tension (molle) de trois ados dans une situation similaire.

0 J’avoue n’avoir aucun souvenir de cette purge sans intérêt. Mais monsieur Web Deupoinzéro est un gars sympa, et a gardé quelques-unes de mes traces au gré desquelles je pestais notamment devant l’absence de mise en scène et l’amateurisme de l’écriture, tiraillée entre ridicule des situations et débilité des personnages.

The future

4 Plus audacieuse dans la forme que pour son adorable Moi, toi et tous les Autres, Miranda July ne séduit pas aussi immédiatement avec ce second opus, parfois maladroit, mais livre une jolie variation poétique sur un bonheur qui fuit ceux qui le traquent avec maladresse.

Le gamin au vélo

1 Un gamin buté fait la tronche et fait des conneries durant 1h30. Les fans des frères Dardenne vont adorer, les autres regarderont leur montre. Une redite, donc, même si le final réussit à créer un peu d’émotion.

6 A la faveur de l’été et grâce à Cécile de France, soleil dardant du film, le cinéma des Dardenne s’illumine et nous va, plus que jamais, droit au coeur. Un bijou à la splendeur tranquille.
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4 On hallucine parfois devant des répliques improbables et une répétition excessive des situations, sans pour autant se détacher émotionnellement d’un récit qui parvient toujours à nous emmener là où il le désirait.

Gantz

1 Gantz le film, ou comment tu meurs à moitié, en étant forcé de détruire des aliens, sous peine de mourir pour de vrai si tu n’y arrives pas. Nul doute que le manga original (dont ce nanar tout sauf amusant est adapté) doit être bien plus intéressant et un peu moins ennuyeux.

1 Des envies de questionnements existentiels visibles ici et là, entre fights improbables contre des extra-terrestres à la gueule de playmobil ou qui adorent les poireaux (hé oui), bien que certains aient une certaine classe. Le rythme est affreux, la cohérence absente et les passages obligés ne se marient jamais avec l’univers dépeint, bref : je m’en vais lire le manga éponyme que ce film adapte.

Giallo

0 Même enterré, le père Argento continue de creuser sa tombe et de se ridiculiser. En plus d’être un ratage absolu, Giallo suscite une gêne terrible pour tout fan du genre. Sans compter que le tueur ressemble à Rambo, et qu’on se fait vraiment chier. Courage, fuyez !

Gnoméo et Juliette

1 Du Shrek 2 dans l’esprit, pas dans le traitement.

The green hornet

5 En laissant de côté son art du bricolage, Gondry transcende cette adaptation par une vraie inventivité visuelle, que l’énergie d’un casting génial (Seth Rogen en tête), la structure d’un script parfaitement conçu et l’humour dévastateur des situations portent ici au zénith du genre. Une claque inattendue !
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3 À part frustrer le spectateur, à quoi ça servait de coller un petit génie du bricolage expérimental aux commandes du blockbuster le plus formaté imaginable ? Heureusement, quelques pics d’absurdité viennent donner un peu de saveur au plat.

Green lantern

0 Doté du charisme d’un chat asthmatique, Ryan Reynolds incarne un super-héros d’une rare vacuité. Le film, d’une laideur absolue et foiré dans sa dramaturgie, est au diapason. Sans oublier que l’overdose des films adaptant des comics fait désormais un sale effet.

2 Les dix premières minutes promettent un bon gros space opera kitschissime avec une 3D gonflée à bloc. Après, je crois que le projectionniste s’est emmêlé les pinceaux et a intercalé des bobines d’une des comédies romantiques où Ryan Reynolds nous balance des vannes foireuses comme lui seul en a le secret.

1 Bien des ressemblances avec The Mask, de ses personnages à sa structure. Même l’humour, malheureusement ici involontaire, tellement le projet semble se prendre au sérieux au gré du film cool de super-héros qu’il croit être.

Grotesque

0 La mise en scène est si (cala)miteuse qu’elle ferait passer Uwe Boll pour un dieu du cadrage fixe. Outre des scènes de torture dégueulasses et sans distanciation, il parait que le film serait censé stigmatiser la vacuité du torture-porn. On y verra plutôt un prétexte cynique pour tutoyer le racolage bouseux et crapoteux. Grotesque, en effet.

3 Avec un cynisme ahurissant, K. Shiraishi répond à la mode des torture-porn dont il moque la vacuité et la bonne conscience hypocrite. C’est plein de mauvaise foi, rigolo et sacrément dégueulasse, mais surtout mis en scène avec les pieds. (même si on ne voit pas tous les jours un psycho doigter sa prisonnière pour la faire jouir en écoutant de la musique classique avant de lui tronçonner un bras)

La grotte des rêves perdus

2 Herzog utilise la 3D de manière sensée pour confronter à nouveau notre monde et l’invisible. Mais avec son didactisme trop appuyé, sa bande-son très inégale et son allure de docu destiné à « Discovery Channel », le résultat s’éloigne du cinéma pour se muer en reportage éducatif.

4 Jeu d’ombres et de lumières et 3D : Herzog associe le cinéma le plus primitif et le plus techniquement élaboré pour prolonger dans la grotte de Chauvet son cinéma à lui, celui du dévoilement et de l’extraordinaire. Le film est aussi une réflexion sur son propre art, sur la manière de faire sien un sujet. Fascinant.

La guerre est déclarée

4 Sans cette voix off insupportable qui commente tout ce que l’on voit sur l’écran, le second film de Donzelli aurait été une victoire totale. Au moins, cette réalisatrice signe un film délicat et précieux qui, par son émotion et sa réalisation poétique, risque de mettre tout le monde d’accord.

5 C’est certainement la foi de Valérie Donzelli en le cinéma comme art ludique et terrain de tous les possibles qui rend cette terrible histoire autobiographique si lumineuse. On ne voit rien d’autre. Pas besoin de déclarer la guerre à ce film, vous cèderez de toute façon.
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3 Heureux de voir Valérie Donzelli attacher une certaine importance à la forme de son film, à mille lieues de la laideur de La reine des pommes. On reste encore pris en otage par clichés et ridicule, mais au moins les ambitions du projet sont-elles visibles à défaut d’être joliment concrétisées.

Habemus papam

2 Michel Piccoli a beau être un immense acteur, il ne peut pas sauver à lui tout seul ce film, assez touchant et parfois passionnant dans son approche de la foi, mais qui s’égare souvent sur des pistes narratives expédiées. Sans oublier un Nanni Moretti toujours aussi narcissique et irritant, mais qui clôt tout de même son film par une pirouette géniale.

4 Ce n’est en rien un brulot, c’est un film humble, avec ses réussites (nombreuses) et ses défauts (une structure un peu trop bipolaire), qui marque durablement par des images folles à la poésie étrange… morettienne. On rit beaucoup et, parfois, l’émotion nous prend par surprise, émergeant d’une beauté simple et tranquille.
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2 Moretti étudie dans un joli cocktail d’humour et d’émotion le fonctionnement de l’Eglise et les responsabilités de son guide. Si la fin était une vraie fin, l’enthousiasme aurait cela dit été bien plus élevé.

4 Nanni Moretti allie à merveille la poésie mélancolique de l’intime à l’humour, lui aussi touchant à sa manière, qui émane de son conclave. Si l’équilibre du film s’avère parfait en ce sens, demeure cette frustration de ne pas avoir assisté à une démarche totalement aboutie.

Halal police d’état

0 Tellement pauvre et pas drôle que ça franchit les limites du raisonnable, cette nouvelle pitrerie d’Eric & Ramzy ne réussit qu’à prouver ce qu’on savait déjà : chez Quentin Dupieux, ils étaient au top, et ailleurs, leur humour enfantin ne fonctionne définitivement pas.

1 Je vénère l’humour fait d’absurdités et de non-sens. Mais Éric et Ramzy, c’est encore un niveau trop élevé pour moi.

Hanna

1 C’est dingue à quel point certains films en deviennent ridicules et foutraques à force d’avoir une réalisation totalement à côté de la plaque. Hanna en fait bien partie, et n’évite le naufrage qu’en raison de deux ou trois plans-séquences virtuoses.

1 Même dans sa seule dimension prometteuse, la découverte effrayée du monde par une gamine-guerrière surentraînée, le film n’est pas bon, empêtré dans des choix formels incompréhensibles qui crèvent dans l’œuf toute émotion.

4 Wright détourne les codes attendus pour livrer une belle expérience sensorielle. Il risque pas de fédérer de nouveaux admirateurs avec ça mais au moins il assoit encore un peu plus l’étendue de son talent.
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5 En dehors de courses-poursuites et de fights jouissifs, rarement aura-t-on aussi bien ressenti les états d’âme d’un personnage, cette sensation d’étrangeté qui étouffe ici l’héroïne. Comme à son habitude, Saoirse Ronan est parfaite.

Happy feet 2

3 Des idées de mise en scène démentielles, une scène inoubliable sur fond de « Under Pressure », des enjeux existentiels subtils et bien amenés… mais tout le reste procure la désagréable sensation de ne voir qu’un décalque à peine déguisé du premier film. L’originalité est donc aux abonnés absents.

4 L’histoire, ses bons préceptes de base, son fond écolo, tout cela passe grosso-modo au second plan par rapport au n°1. Et c’est tant mieux ! Parce que la mise en scène et la musique prennent le relai, et on tient alors l’un des meilleurs divertissements de l’année ! Il faut voir la banquise entière entonner « Under Pressure » ! Enorme.

6 Même si il ne bénéficie pas d’une ligne directrice aussi directe et limpide que son prédécesseur, cette suite n’en demeure pas moins bouleversante. Célébration de l’individu au sein de l’action collective, Happy Feet 2 dépeint avec une virtuosité exceptionnelle la nature et ses enjeux existentiels.
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6 Dans sa note d’intention exprimée dans la première séquence, George Miller nous annonce clairement vouloir parler de l’Humanité. Ce qu’il ne dit pas en revanche, c’est par quelle mise en scène tétanisante il va s’y employer, afin de nous faire ressentir la nature des enjeux présentés. Le résultat est sensationnel et bouleversant.

Hara-Kiri

2 Vous avez vu le film de Kobayashi ? Vous avez vu le film de Miike. Avec cet hommage aux allures de copier-collé momifié, le cinéaste d’Audition ne propose aucune nouveauté, fait preuve d’une retenue inahabituelle chez lui, et ne fait que décalquer l’intrigue et la mise en scène du film original. Mais à quoi bon ?

3 Etant un inculte n’ayant pas vu le film de Kobayashi, je me suis montré admiratif devant cette histoire d’honneur délicatement mise en scène malgré un second acte un brin longuet.

Harry Brown

3 A l’heure où le vigilante-movie est redevenu un genre à la mode, ça fait bizarre de voir Michael Caine jouer les justiciers dans la ville avec une réelle froideur. La réalisation s’avère sacrément efficace, mais James Wan avait déjà fait infiniment mieux avec Death sentence.

Harry Potter 7.2

1 Scènes d’action escamotées, enjeux dramatiques plats et inintéressants, mise en scène aberrante d’un bout à l’autre, acteurs en roue libre : c’est ça, le final épique attendu par toute la planète ? En tout cas, après tant d’épisodes laborieux, la baguette ne marche décidément plus.

4 En huit films, la mise en scène, le jeu d’acteur ou les partis-pris narratifs auront toujours eu leurs défauts, parfois même très gros. A la sortie de ce volet suprême, épique, terrifiant et émouvant, on les oublierait presque, trop atterré par la fin d’une saga avec laquelle on a vécu pendant dix ans, trop reconnaissant que le film ait tenu ses promesses.

3 Steve Kloves aurait du apprendre à être plus flexible et David Yates à filmer l’action. Reste qu’après une décennie à suivre les personnages, j’ai été touché par cette conclusion. Appelez ça une faiblesse humaine.
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1 Si j’en crois les sites spécialisés et la blogosphère influente, il paraîtrait que ce truc soporifique, laid, didactique et sans aucune envergure (des champs-contrechamps : le découpage des combats à la baguette selon Yates, même lors du final), serait le summum de la saga, épique de surcroît. Pardonne-les Alfonso.

Heartless

3 Bonne idée que de revisiter le mythe de Faust sous l’angle d’une fable sombre à la Donnie Darko, mais ce film, marquant le come-back de Philip Ridley, hésite entre plusieurs genres sans trop savoir les mixer correctement. Reste une sacrée ambiance gothique, teintée de romantisme tragique.

Hell Driver

4 Un nanar de plus pour Nicolas Cage ? Oui, mais un excellent nanar : un scénario con comme la lune, un cadre redneck, des acteurs qui s’éclatent (Amber Heard, miam !!!), du sexe bien désinhibé et quelques piments gore jouissifs en 3D. Du portnawak crétin et mal élevé comme on aimerait en bouffer tous les jours.

1 Rigolo sur un quart d’heure, complètement épuisant sur quatre-vingts minutes. Les meilleures blagues sont définitivement les plus courtes.

Un heureux évènement

4 Le feel-good movie de cette année, on le doit à Rémi Bezançon : un opus doux-amer d’une infinie justesse, gorgé de scènes mémorables et d’idées de mise en scène, et soutenu par un tandem d’acteurs impeccables. Et c’est même encore mieux qu’En cloque mode d’emploi.

1 Vous savez, les blagues pourries que l’on se fait entre potes, conscients de leur nullité et que jamais t’oserais sortir au premier degré, et tous les passages obligés du couple qui attend et vit avec un enfant (mais TOUS hein, le choix du prénom, l’envie de bouffe, de baise, le spleen post-natal, les conflits….) qui constituent les anecdotes de toutes les mères du monde ? Ben, Rémi Bezançon, il en a fait un film.

Hobo with a shotgun

1 Le film a beau être moins nul et cynique que Machete, il sera quand même conseillé de sniffer un Everest de coke pour soutenir ce truc hideux, au scénario factice, aux couleurs baveuses et à la mise en scène hystérique. Quelques passages bien Z font quand même leur petit effet.

2 Quelques idées bien dégueulasses, le charisme de son acteur principal et un rythme effréné constituent l’aboutissement d’une démarche sincère mais finalement peu encline à aller plus loin que les objectifs qu’elle s’était imposée. Assez fun à défaut d’être jouissif. Puis c’est quand même autre chose que Machete

Hollywoo

1 Florence Foresti, on l’adore, mais qu’on la fasse jouer dans un film qui ne la laisse jamais (ou alors, très peu) exploiter son potentiel comique, c’est à la limite du foutage de gueule. Pour le reste, Jamel n’a quasiment rien à jouer, le scénario mouline du vide pour que dalle, et nous, on s’ennuie sévère.

2 J’aime beaucoup Florence Foresti en tant qu’humoriste. Reste qu’on ne retrouve guère que son énergie dans un scénario plus appliqué que la normale, mais presque aussi pauvre en inspiration que 90% des comédies françaises sortant chaque année.
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Hors Satan

5 Pureté esthétique, fable contemplative et trip mystique : Dumont sait transcender sa quête de radicalité en liant le concret et le surnaturel dans des plans parmi les plus sidérants de l’année. Un sacré film (si ce n’est pas un film sacré), et le plus bel opus de Dumont depuis L’humanité.

2 Pour un cinéaste qui critiquait toute quête de « la belle image », Dumont se regarde beaucoup filmer dans cet opus non plus bouleversant comme L’Humanité ou Flandres mais plutôt hermétique dans sa tentative souvent veine de tirer le cinéma du réalisateur vers plus de mysticisme.

The human centipede

1 Le film d’horreur le plus pervers du siècle débarque enfin en DVD. Verdict : l’idée de départ (un savant fou crée un mille-pattes humain) aurait pu être géniale, mais le film n’en reste qu’au stade des intentions, se noie dans le racolage et ne propose pas beaucoup de mise en scène.

0 Ah ça, pour faire le buzz avec un concept débile et montrer comment chient trois humains reliés par un seul et unique tube digestif, y a du monde. Mais pour le reste, forcément…

Hugo Cabret

4 En s’ouvrant à un public plus jeune, tonton Scorsese fait acte de cinéphilie : à travers ce conte-hommage au 7ème Art, il renoue avec la magie et la simplicité émotionnelle qui peuplaient les films de Méliès. Une réussite renforcée par l’usage (brillant) de la 3D, même si l’on regrettera une narration assez plate et parfois maladroite.

3 Hugo Cabret est à la fois composé de pans de cinéma fascinants parce que censés être à des lieues les uns des autres et, globalement, d’une étrange lisseur. Comme si le tout, trop perfectionné, passait à côté de ce qu’il célèbre : les rouages, artisanaux ou en tout cas humains, du 7e Art. Le film manque des deux : d’artisanal et d’humain.

5 Pendant que certains professionnels voient Scorsese filmer la mort du cinéma, Hugo Cabret s’apparente plus à un éloge de l’art du rêve et surtout de sa transmission. Vu la formidable manière dont le cinéaste l’illustre, ce genre d’approximation est un peu ballot.

3 Est-ce la 3D, que Scorsese ne cesse de magnifier au gré d’une mise en scène constamment pensée dans son rapport au procédé, qui pousse le cinéaste à se montrer si pataud ? Sans doute, même si le lien entre les deux histoires qui nous sont contées, plutôt fragile du fait d’une structure narrative bancale, n’appelle pas non plus à l’émotion.

The hunter

3 Ce film étonne autant par son audace que les autres qui ont réussi à nous parvenir d’Iran cette année mais ne leur ressemble pas du tout. Tout minimaliste et épuré qu’il soit (parfois jusqu’au manque de lisibilité narrative), c’est bien un thriller. Et quelques scènes marquent durablement par leur intensité.

Hybrid

1 Pour info, Eric Valette a tourné ce machin à la va-vite, se contentant de filmer ce qui avait été prévu, de toucher son chèque et de se barrer sans finir le montage. Vu que le résultat, pas nul mais insignifiant, est basé sur l’idée de scénario la plus conne du monde, on peut le comprendre.

2 Un postulat de départ très con, un chef-op qui voit flou, un montage à la ramasse, des personnages dont on se fout, des explications scientifiques improbables, des CGI plus vieux que moi… Bref, je l’oublierai dans cinq minutes, mais c’était rigolo.

I spit on your grave

3 Même s’il n’atteint pas la puissance du formidable remake de La dernière maison sur la gauche, cette resucée d’un classique du « rape and revenge » bénéficie d’une mise en scène soignée et d’une dernière demi-heure sacrément hardcore. Dommage que le film ne soit pas aussi viscéral et malsain que prévu.

2 Steven Monroe sait manier sa caméra. Toutefois, de par son sujet et ses choix de mise en scène, il n’aurait pas dû juste se contenter d’être efficace.

2 Une simple ellipse devient symptomatique d’une approche de l’horreur très contemporaine, le film basculant du traitement jusqu’au-boutiste caractéristique du rape and revenge à une mode du torture porn ici complètement à côté de la plaque. Et si quelques velléités de mise en scène camouflent parfois des idées ridicules, I spit on your grave cuvée 2011 ne peut que jalouser la viscéralité de l’original.

I wish I knew

3 Jia Zhang-ke serait-il en train de tourner en rond depuis The world ? Cette énième enfilade linéaire d’interviews, censées brouiller la frontière entre fiction et documentaire, en donne un peu l’impression.

4 18 récits pour raconter Shanghai et le cinéma pour les lier : Jia Zhang-ke capte comme peu de cinéastes le temps qui passe, l’Histoire et ses remous. Il le fait ici en un mélange passionnant de documentaire et de fiction qui se nourrissent l’un l’autre dans une construction admirable.

Identité secrète

0 John Singleton à la mise en scène, Taylor Lautner en rôle n°1, des scènes d’action sans action, un filmage paresseux, et un film formaté pour la promo d’une star narcissique et sans charisme. Cinq bonnes raisons de ne pas gâcher dix euros.

1 Le problème lorsque l’été se prolonge, c’est qu’on ne fait plus attention à la date de péremption des blockbusters estivaux. Et c’est comme ça qu’on voit des trucs embarrassants tels que cette mémère dans la peau.

Il était une fois en Anatolie

1 Pendant 2h37 qui semblent presque faire le triple, quelques flics cherchent un cadavre dans les steppes. Le Grand Prix cannois de 2011 est donc allé à un faux film policier d’une lenteur insoutenable, qui avance au rythme d’un escargot shooté à l’éther. Tant pis pour la mise en scène, pour le moins éblouissante.

5 Le film n’a rien pour plaire, ni la minceur de l’intrigue policière, ni la langueur de son rythme, ni ses dialogues austères. Et pourtant, il tire une grandeur des mêmes éléments qui seront décriés par certains. Le choix de la précision à tous les niveaux permet un lent et admirable dévoilement des sombres secrets de l’âme humaine.
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Il était une fois un meurtre

2 Un polar allemand qui se veut mâtiné de mélodrame alors qu’il n’émeut pas une seconde. Tout juste parvient-il à surprendre sur le tard, au terme d’une succession de belles images sans vie.

I’m still here

2 Où diable Joaquin Phoenix voulait-il en venir avec ce canular bidon ? Hormis une ou deux scènes bien jouissives, on doit uniquement suivre un performer de la lose qui fait son malin, comme un gros doigt d’honneur lancé à Hollywood. Pas une bombe enflammée, juste un pétard mouillé.

4 Joaquin Phoenix rappeur ? Histoire d’une supercherie. Plus qu’un mockumentary, voici un film-expérience d’une grande intelligence, un rôle sans pareil, un miroir tranchant tendu à Hollywood…
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4 Un mockumentaire incroyable à la fois drôle et sacrément malsain. Une seule certitude : Joaquin Phoenix est un grand taré.

2 Joaquin Phoenix fait son Borat au gré d’une incroyable « performance artistique », comme se plaisait à le rappeler Casey Affleck. Mais surtout, il ne le fait au service de rien d’autre que lui-même. Tout ça pour ça.

Les immortels

2 Le nouveau trip esthétique de Tarsem Singh s’avère à double tranchant : si deux ou trois scènes à la God of war nous explosent les mirettes, l’enfilade de plans-tableaux est ici mise au service d’un script bancal et parfois franchement crétin. Au moins, ça nous venge de l’atroce remake du Choc des Titans.

2 Faire de jolis tableaux, c’est bien. Faire des jolis tableaux qui servent à raconter une histoire, ça serait mieux.
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1 Pour la première fois, Tarsem Singh réalise un film moche. Et comme la beauté plastique de ses précédents films était la seule chose qui m’empêchait de trouver le cinéma du monsieur royalement ennuyeux, je vous laisse déduire pourquoi voir Les immortels être comparé à God of war ou aux Chevaliers du zodiaque me fait comme une sorte de fussoir.

Impardonnables

2 Nouvelle valse des amours pluriels et changeants pour Téchiné qui capte quelque chose de la splendeur de Venise mais ne tire que trop peu d’une mise en place alléchante et d’un casting prometteur (Dussolier, Bouquet, Thierry, Asti) dans ce film qui ne décolle jamais.

Incendies

0 Sur la volonté de faire le zig-zag entre passé et présent pour que l’un éclaire l’autre, Denis Villeneuve se plante lamentablement, la faute à une mise en scène aussi plate, figée et théâtrale que la narration. Du coup, le film a beau implorer l’émotion comme chez Iñarritu, tout tombe à plat. Sauf l’ennui, qui carbure à plein régime.

4 Cette adaptation de la pièce à succès de Mouawad est une épopée moderne ample, brillante d’intelligence et d’une émotion intense. Tragédie antique et guerre contemporaine, théâtralité et crudité se mêlent dans ce film qui nous rappelle que les choses ne nous frappent jamais autant que lorsqu’elles sont ramenées à leur essence.

Insane

3 D’une sauvagerie parfois malsaine, ce survival australien bénéficie d’une mise en scène souvent brillante et, aidé par une narration précise, va droit à l’essentiel sans se préoccuper du reste. Réussi dans son genre.

Insidious

4 James Wan avait promis un film extrême et traumatisant, le pari est tenu haut la main : Insidious est un train fantôme d’une rare intensité, glacial et sans autre prétention que de terroriser son spectateur. La séance de flippe de l’année !

4 Plutôt que de se contenter d’un Paranormal activity bis, Wan se lance
dans un remake à peine déguisé de Poltergeist. A défaut d’être transcendant, ça fait plaisir.
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2 J’attends toujours désespérément le film qui saura me faire peur sur la durée.

Intouchables

5 Eric Toledano et Olivier Nakache ? Le meilleur tandem de la comédie hexagonale. François Cluzet ? Un pur génie d’imagination et de sobriété totale. Omar Sy ? L’acteur le plus drôle du système solaire. Le film ? Une véritable open-barre de fous rires et de larmes de joie. Plaisir absolu.

3 C’est parfois à hurler de rire, rythmé, bien interprété, même si l’on n’atteint jamais les sommets de délire de Nos Jours heureux. Par le cocon de solidarité qu’il crée avec un aristo Vieille France handicapé et un jeune des banlieues à la vitalité inouïe, le film pourrait changer plus qu’on ne le croit une donne sociopolitique dont on lui reproche d’être trop détaché.
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4 J’ai tendance à considérer Nos Jours Heureux comme la meilleure comédie française des années 2000. Intouchables ne sera probablement que celle de 2011. Je ne m’en plaindrai pas.

J’ai rencontré le Diable

5 Le nouveau Kim Jee-woon ? Un thriller nihiliste et tranchant comme une lame, mis en scène avec une rare virtuosité, qui fait vivre littéralement l’enfer sans intention de ramener la dépouille du spectateur intacte. En sortant de la salle, on a encore la marque de la baffe.
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3 Le réalisateur, totalement maître de son œuvre, pousse jusqu’à des limites incroyables le thème classique de la vengeance et superpose plusieurs dimensions de la folie. Dommage que le traitement de certaines d’entre celles-ci ainsi que l’hyperviolence du film dénotent une certaine complaisance…

3 L’incroyable personnalité artistique du cinéaste continue de faire des merveilles dans son exploration des genres. Mais la structure ici élaborée supporte mal la relative froideur de l’ensemble, et finit par lasser et rend le film plus vain qu’il n’aurait dû l’être.

Je n’ai rien oublié

1 Je n’ai rien oublié est aussi facile, convenu que son titre pseudo-malin qui fait référence à la maladie d’Alzheimer qui touche le personnage principal, incarné par Depardieu. Celui-ci, Françoise Fabian et Niels Arestrup n’y font rien : c’est au niveau des téléfilms dominicaux…

Je suis un no man’s land

1 Ancien critique, Thierry Jousse rate son errance burlesque et musicale à force de bâcler sa réalisation et d’ouvrir des pistes narratives sans jamais les exploiter. Ici, la fantaisie et le décalage ne sont qu’au stade de l’intention, et que l’on aime ou pas Philippe Katerine n’a strictement rien à voir là-dedans.

Jimmy Rivière

1 Bon, Guillaume Gouix est un jeune acteur ultra prometteur, Hafsia Herzi est une vraie beauté incandescente, et… que dire de plus sur ce très étrange parcours initiatique dont on ne saisit pas bien la finalité ? Ben, pas grand-chose.

Jonah Hex

1 Inédit en France suite à son bide monumental chez l’Oncle Sam, ce western steampunk enchaîne les erreurs comme Megan Fox enchaîne les blagues pourries dans les médias. Et rien que pour son look sexy de Barbie Western, ça peut valoir un tout petit coup d’œil. Ou pas.

Khodorkovski

4 En retraçant l’itinéraire incroyable de l’homme le plus riche de Russie, devenu son plus célèbre prisonnier, ce docu évoque les aspects les plus radicaux de la transition entre le communisme soviétique et le capitalisme russe. Il n’oublie pas d’exploiter l’ambiguïté de son personnage, ni de travailler la forme (très beaux passages animés).

Kidnappés

0 Aucun kidnapping, juste trois cagoulés qui séquestrent les riches. Résultat : un plagiat mal dissimulé de Funny games, d’une vacuité totale, où le réalisateur use de procédés ultra sophistiqués (plans-séquences et split-screens) pour filmer une folle série d’abjections. Débile et douteux.

2 Dans son refus permanent du découpage, Miguel Angel Vivas vise clairement à faire de son film de siège une expérience sensorielle sans concession pour son spectateur. Chose qu’il ne réussit jamais, en dépit notamment d’un final énergique et frontal, du fait de sa mécanique de petit malin qui ne montre, la plupart du temps, pas grand chose.

Killer elite

2 Trois acteurs aussi talentueux au service d’un thriller monotone sans action, c’est bien dommage, et force est de constater qu’on s’ennuie parfois. Au moins, la réalisation est bonne et l’intrigue n’est pas nulle.

Kung-fu Panda 2

2 Etant donné que la topissitude du premier épisode a globalement disparu, pas sûr que cette séquelle puisse paraître moins plate, anonyme et consensuelle qu’elle ne l’est déjà.

2 Le film hésite trop entre un humour décalé et grotesque et une solennité de la construction dramatique et du message, qui figure elle aussi – et bien plus, malheureusement, que pour le premier opus – au cahier des charges.

3 Une suite plus grande et ambitieuse, à un tel point qu’elle a gonflé en donnant lieu à quelques protubérances grotesques. Ce manque de pertinence assez incroyable (pourquoi diantre avoir transformé un génial gag absurde en une dimension dramaturgique galvaudée ?) écrase les belles qualités reprises au premier film.

3 Il y a deux parties bien distinctes dans Kung-Fu Panda 2, et la meilleure d’entre elles ne dure qu’une demi-heure. Triste postulat pour un film pourtant plaisant mais qui a oublié l’esprit et la beauté du premier en cours de production.
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La nostra vita

2 Hormis le jeu d’Elio Germano, rien de bien intéressant sous le soleil de Rome : en dépit de quelques scènes touchantes, le film délaisse trop vite ses thèmes sociaux au profit d’une chronique familiale et initiatique anodine.

2 La prestation impeccable d’Elio Germano n’excuse pas l’ambiguïté politique de ce mélo qui pardonne l’irresponsabilité ou le racisme ordinaire de son personnage, et célèbre même – involontairement peut-être – les idées berlusconiennes qu’on attendait qu’il dénonce.

La piel que habito

6 Un Almodóvar tordu et plus complexe que prévu, film-somme magistral et sexy où se conjuguent toutes ses obsessions au sein d’un canevas de thriller sur la métamorphose. Du cinéma « caméléon », esthétique et théorique. D’ailleurs, il serait peut-être temps que Pedro récolte une Palme.

5 Sous le thriller glaçant bouillonne le drame des passions destructrices et de la crise des identités, dont Almodóvar est le maître. Le film est un peu à part dans l’œuvre de celui-ci et pourtant ses thèmes de toujours sont là. C’est que son cinéma est auto-régénérateur et, disons-le, franchement génial.
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5 Ne jamais croire une bande annonce médiocre. Vendu de la pire des manières, le dernier Almodovar est une formidable variante de Frankenstein où tous les personnages sont confrontés à la monstruosité qu’ils ont fait naître.

5 Si Almodóvar fait notamment vasciller notre perception de la réalité, il s’y emploie au gré d’un superbe travail esthétique et sonore. La tonalité des ambiances varie alors de paire avec les états d’âme des personnages qui y sont plongés, et permet au film de fasciner. Et ce, bien encore après la projection.

The lady

3 Pour une fois, Luc Besson signe un film dont il n’a pas écrit le scénario, et cela se ressent : en évitant la caricature, en restant focalisé sur sa mise en scène et en cherchant à traiter son sujet avec un minimum de tact, il signe son meilleur film depuis un bon moment. Pierre angulaire de ce projet, Michelle Yeoh y est magnifique.

1 Avec son traitement de l’Histoire digne d’un cours de CP et sa direction d’acteur cataclysmique, l’ami Besson nous gratifie d’un bel exemple de la logique selon laquelle un sujet noble excuse un traitement abrutissant.

Largo Winch 2

3 La suite 2.0 d’une bonne adaptation de BD, où Jérôme Salle met les bouchées doubles sur tous les terrains, avec un Tomer Sisley qui s’impose comme le successeur de Belmondo. Seuls des abus de shaky-cam viennent gâcher la plupart des scènes d’action.

3 Jérôme Salle poursuit sur sa lancée en trahissant intelligemment la BD. Il n’arrive pourtant pas à laisser autre chose que l’impression d’un divertissement bien emballé mais oubliable

Le Havre

2 A part le charme sincère qui se dégage de chaque scène, le nouveau Kaurismäki peine à être autre chose qu’une fable assez simpliste sur la solidarité. On sauvera le jeu d’André Wilms, un petit concert sympa, et une peinture touchante du Havre. C’est toujours ça.

4 Le Finlandais Aki Kaurismäki associe son univers reconnaissable en trois plans à une histoire d’immigration clandestine en France. Un film modeste mais maîtrisé, simple à résumer mais réjouissant à visionner, que certains ne manqueront pas de juger vain et formaliste et qui pourtant nous va droit au cœur.
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Legend of the fist – The return of Chen Zhen

2 Quand Donnie Yen est là, faut s’attendre à de la baston qui fait pas mal de dégâts. C’est encore le cas, mais là, le scénario prend trop souvent le dessus, et faut avouer qu’on s’en fiche un peu.

3 Un film qui ne manque pas de classe, à l’image d’un Donnie Yen virevoltant et spectaculaire, mais aussi souvent laborieux dans sa progression narrative. Je m’en vais revoir Fist of fury.

Limitless

1 Dans la lignée des films-concepts censés retourner le cerveau, celui-ci touche le fond du panier : trop inepte pour faire figure de plaisir coupable, trop superficiel pour titiller les neurones. Comme on frise la nausée avec des effets de style très démodés, le résultat est ringard.

1 La ringardise incarnée.

Livide

4 Maury & Bustillo quittent le trip ultragore pour l’épouvante pure, et tant mieux : Livide porte leur mise en scène (ici somptueuse) au niveau supérieur, tout en titillant par instants la richesse du cinéma espagnol dans des scènes d’une grande poésie morbide. Très peu d’erreurs pour ce second essai élégant et abouti.
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La locataire

0 Du mauvais thriller grabataire sans peur ni suspense qui se contente de remplir du vide avec du creux. Mieux vaut revoir Le locataire de Roman Polanski : là, au moins, on ne s’endormait pas et on avait vraiment la trouille.

0 La Hammer revient avec un thriller pour pépés, dans lequel un propriétaire est tellement obsédé par sa locataire qu’il se balade chez elle la nuit pour se branler dans sa baignoire, caresser ses draps, lui sucer les doigts ou utiliser sa brosse à dents. Ridicule sur le papier, risible et très ennuyeux à l’écran, et déjà oublié.

Lourdes

3 En confrontant le concret et le spirituel avec un beau sens du cadre, Jessica Hausner évite le piège de la bondieuserie et crée un mystère diffus qui stimule le cortex. Assez troublant. Reste qu’on préfèrera Hôtel, où la réalisatrice savait mieux gérer l’ambiguïté.

4 Lourdes, titre et cadre unique du film, est le théâtre ambigu, sacré ou bassement mercantiliste, d’une comédie humaine dont le film rappelle in fine qu’elle est avant tout déterminée par la passion. Sobre, élégant, parfois émouvant et toujours remarquablement interprété.
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1 Jessica Hausner fait de Lourdes un microcosme où se confrontent personnalités et croyances. Si le récit s’avère à ce titre cohérent, demeure une pauvreté visuelle et une absence de propos qui, sans surprise, ne suscite que l’ennui.

Love & Secrets

1 Tourné il y a déjà trois ans, ce thriller sort directement en DVD, sans doute parce que ses deux stars ont cartonné dans deux bombes cannoises récentes. Mais en plus d’avoir pris la poussière, on se rend compte que le film était déjà bancal à la base : réalisation plate, émotion absente et aucun trouble.

Love and bruises

1 Le souci avec le cinéma underground de Lou Ye, c’est qu’on ne sait pas toujours ce qu’il cherche à raconter ou à exprimer. Rebelote avec cette love-story brutale et improbable entre deux êtres aux réactions incohérentes. Et les acteurs, aussi investis soient-ils, ne peuvent rien faire pour sauver le film.

The loved ones

4 Une psychopathe en robe rose bonbon qui torture à mort un acteur de Twilight, ça pourrait faire rire, mais ce survival australien n’a rien de drôle, mixant de grands instants de gore sadique avec le tableau moribond d’un univers « teen » aussi paumé que perverti.

Low cost

0 Comment, après deux premiers films brillants, Maurice Barthélémy peut-il nous infliger un tel navet, très mal joué, consensuel jusqu’à l’écœurement, souvent à la limite du racisme, réalisé avec les pieds, écrit par-dessus la jambe, et beaucoup plus énervant encore, jamais drôle ? Remboursez !

4 En multipliant les punchlines, les running-gags, le SECOND DEGRÉ et l’absurde jusqu’à plus soif, Maurice Barthélémy fait montre d’une verve comique monstrueuse qui, si elle ne pouvait que difficilement atteindre son but à chaque fois, fait un bien fou. À déconseiller à qui pense que l’on ne peut pas rire de tout.

Les lyonnais

2 Héros mal rasés et quasiment au bout du rouleau, mise en scène lyrique, violence sèche, lourdeurs narratives : le cinéma de Marchal n’a décidément pas fini de répéter les mêmes codes à chaque opus. Et du coup, même en délaissant les flics au profit des truands, ses Lyonnais ne suscitent qu’ennui et lassitude.

3 Olivier Marchal étant plus apte à manier le bazooka que le scalpel, il n’est guère étonnant que le remontage du film de trois heures à une heure quarante cause de sérieux dégâts. Si sa fresque véhicule un flot d’émotions fortes, sa structure demeure désormais trop bancale pour convaincre.

The machine girl

3 Si le carpaccio saignant est votre plat préféré, si le summum du cinoche nippon se résume pour vous à de grands excès gore et délirants, ou, plus simplement, si vous aimez voir votre écran 16/9 diffuser des films sales et dégénérés, alors The Machine Girl est indispensable !

2 Il faut bien le dire : c’est très chiant. Mais Dieu que le spectacle est généreux quand il s’agit de verser dans un gore outrancier qui n’est là que pour se suffire à lui-même.

Malveillance

3 Même lorsqu’il parle de la quête du bonheur et du sens de la vie, Balaguero ne fait que brasser l’air (avec une certaine énergie je le reconnais). Il fallait bien la monstrueuse présence de Luis Tosar pour maintenir le navire à flot.

The man from earth

4 Quatre années d’attente pour que cette fable de SF, devenue culte grâce à Internet, puisse enfin débarquer en DVD ! Quelle injustice : à partir d’un concept minimaliste, Man from Earth crée une réflexion vertigineuse sur la croyance et la destinée humaine. Une audace très payante.

Les marches du pouvoir

4 George Clooney et la politique : on nage en plein pléonasme. Mais il a su s’imposer comme un cinéaste intègre et puissant, comme il le montre à nouveau dans cette plongée dans les arcanes du marathon politique. Casting top, avec en tête un Ryan Gosling décidément génial cette année.

4 Clooney confirme son talent de story-teller en optant sans complexe pour une sobriété et une limpidité que l’on avait un peu perdu l’habitude de voir dans le cinéma américain. L’élargissement du cadre des arcanes de la politique aux méandres de l’âme humaine n’en est que plus clair, et donc percutant.

3 Clooney nous fait son thriller politique seventies en prenant soin d’enfoncer des portes ouvertes. Ça ne veut pas dire qu’il s’y prend comme un âne bâté, mais c’est pas très motivant tout ça.

3 La politique me gonfle. Mais si je dois bien avouer avoir eu envie de me tirer une balle au bout de dix minutes, Clooney a finalement réussi à agréablement conjuguer propos et dramaturgie dans un tout aussi cohérent que captivant.

Le marquis

0 Scénario débile + Mise en scène ratée + Répliques tout sauf drôles + Frank Dubosc = Comédie-télévisuelle-sans-intérêt-mais-qui-va-tout-de-même-remplir-les-salles. Une fois de plus, l’équation se vérifie.

1 À la vision de L’amour, c’est mieux à deux, je pardonnais au film le fait que Dominique Farrugia n’ait pas été impliqué dans l’écriture du scénario, en me disant que l’humour de l’ex-nul n’aurait jamais atteint un si haut niveau de ringardise et de prévisibilité. Et puis, j’ai vu Le marquis.

Mes meilleures amies

4 Furieusement drôle et décomplexé, Mes meilleures amies prouve trois choses : Judd Apatow a encore la patate, Kristen Wiig est une tarée totale et il est encore possible de s’étouffer littéralement de rire devant une comédie sans avoir l’impression de perdre son temps. La vraie comédie de l’été !

3 Kristen Wiig fait dans le gentillet en enrobant ses gags d’une grosse couche de sentimentalisme. Sa peinture de l’amitié féminine se montre d’ailleurs bien moins touchante que celle, masculine, de Supergrave. Et surtout bien moins drôle, le plus gros succès commercial de Judd Apatow étant également celui où l’on rit le moins.

Melancholia

6 En poursuivant son incroyable approche esthétique du mal-être, Lars Von Trier sublime le magnolia Kirsten Dunst, inoubliable incarnation du spleen maladif, face à une fin du monde qui touche au faramineux. La vraie réponse lumineuse à Antichrist, et sans doute le plus grand film jamais réalisé sur la mélancolie des êtres.
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5 Malgré quelques tics visuels auxquels on peine à donner du sens, l’expérience est impressionnante, pour ne pas dire sublime parfois, et construite en un crescendo émotionnel (et sonore) qui finirait presque par faire trembler les murs de la salle. L’un des sommets, noir et romantique, de Von Trier.

5 Lorsque la fin du monde approche, il n’y a plus qu’à bazarder l’apparat d’un bonheur artificiel et s’épanouir dans la mélancolie. Dévastateur et beau retour en force du danois fou après l’accident Antichrist.

2 Narcolepsia.

Même la pluie

4 L’Espagnole Icíar Bollaín et le compositeur d’Almodóvar servent avec talent le scénario virtuose de Paul Laverty, fidèle de Ken Loach. La mise en abyme du cinéma politique et de la révolte sociale voit ses niveaux richement entremêlés, presque sans lourdeurs.

4 Au gré d’échos entre Histoire et histoire ou Causes et causes, ce très beau film, peut-être trop didactique, paie le prix d’une ambition thématique excessive bien qu’assurément louable. Dommage qu’il manque un vrai point de vue de cinéaste pour que la forme se fasse elle aussi écho de son sujet.

Michael

2 Pour marquer sa déférence envers le cinéma de Haneke, Markus Schleinzer va jusqu’à utiliser un titre explicite et une mise en scène en décalque, ce qui rend son premier film prévisible. Sans oublier un montage incohérent qui casse l’immersion dans laquelle Haneke savait nous plonger à travers ses plans.

5 Le premier film du directeur de casting de Haneke est un uppercut, sec et terrible. Son évocation glacée d’un cas de pédophilie respecte mine de rien, par la rigueur extrême de la mise en scène, une certaine pudeur et ouvre en plus la voie à une réflexion sur notre rapport à la normalité.
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Mike

2 De jeunes types paumés dans un trou paumé au beau milieu de l’Alsace, et des adultes qui semblent tout aussi paumés. Sans destination précise, cette comédie bizarre ne vaut que pour ses acteurs (surtout le très bon Eric Elmosnino) et quelques jolis cadres à la Roy Andersson.

Minuit à Paris

4 Woody Allen aime infiniment Paris, et il le prouve de la plus belle des façons : une jolie fantaisie scénaristique qui déploie ici une magie irrésistible et qui fait passer le déjà-vu comme une lettre à la poste. On est sous le charme.

4 Le cadre change et la réflexion reste, bien que la gravité allenienne soit présente ici en mode mineur. Le ton et l’ambiance sont surtout romantiques et insouciants. On en ressort séduit.
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4 Darius Khondji est un magicien, et de sa collaboration avec un Woody Allen au sommet résulte l’un des plus beaux films de l’année, atmosphérique et surprenant.

Mission : Impossible – Protocole Fantôme

5 Chers cinéphiles, votre mission, si vous l’acceptez, consiste à vous rendre au cinéma le plus proche afin de savourer cette claque dans la plus grande salle du coin. Si vous veniez à sortir déçu de la projection ou sans même avoir pris votre pied, Courte-Focale niera toute sincérité dans vos arguments.

4 On regrette que la chaleur ou le thème de la famille chers à Brad Bird ne soit pas plus présents. Mais le plaisir de la mise en scène lui, est bien là. Et quel spectacle ! Par moments, le réalisateur tire la saga vers le film catastrophe au souffle imparable, sans jamais la dénaturer pour autant. Réjouissant !

4 Ça vaut certes pas Les Indestructibles, la faute à des personnages manquant d’épaisseur. Mais Brad Bird en fout plein la gueule avec une mise en scène jubilatoire et une approche du genre toujours savoureuse.
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5 L’un des films d’action les plus jouissifs que j’ai vu de ma vie.

Le moine

3 Trop démonstratif et pas assez sulfureux dans son approche d’un moine dévoré par la tentation, le nouveau Dominik Moll n’est pas le grand film faustien tant espéré. Reste une mise en scène sublime, une angoisse réelle et des instants oniriques pour le moins troublants.
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4 Le symbolisme déchaîné est une force (qu’est ce que c’est beau !) et une faiblesse (qu’est ce que c’est prévisible !). Au moins, cette belle mécanique n’en oublie
pas l’émotion.

Un monstre à Paris

2 Après des années de production chaotique, Bergeron ne pouvait accoucher que d’un grand film malade. Difficile de ne pas être ahuri devant un scénario se noyant dans ses personnages et surtout une mise en scène accumulant les mauvais choix. L’ambition initiale du projet est toutefois là mais il faut la rechercher.

2 Voilà un joli bordel qui cache bien son nom. Deux belles séquences musicales et quelques rares instants d’émotion auraient pu faire illusion si une véritable note d’intention s’était dégagée de tous ces moments d’égarement.

The murderer

4 La première partie évoque le cinéma des Dardenne dopé à la cocaïne scorsesienne, faisant monter la folie jusqu’à une dernière heure furieuse, d’une violence inouïe. Rien de révolutionnaire, juste la confirmation la plus flagrante que les Sud-Coréens n’ont pas inventé le saké tiède.

4 Plus ambitieux mais aussi plus bancal que The Chaser, ce second opus de Na Hong-jin peut paumer par son scénario. Mais sa mise en scène déploie une énergie noire, d’un réalisme sec, sans le lyrisme ambigu de J’ai rencontré le diable de Kim Jee-woon, et nous met une sacrée claque !
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My little princess

1 Eva Ionesco raconte son enfance terrible où sa mère un peu fêlée en faisait un objet photographique malgré son jeune âge. Un point pour Isabelle Huppert, impec comme souvent, mais pour le reste, le film se révèle beaucoup trop sage, qui plus est dénué de toute matière malsaine ou sulfureuse.

4 Ce premier film autobiographique sur l’enfance bafouée, érotisée et subvertie par les fantaisies lugubres d’une mère artiste (Isabelle Huppert, idéale) et d’un monde adulte complice est implacablement construit et remarquablement interprété.

Le mytho

3 Du Adam Sandler dans le texte, certes, mais cette fâcheuse tendance voulant que Jennifer Aniston n’investisse pas les projets plus décomplexés que la moyenne, a encore frappé.

Les mythos

2 Trois imbéciles jouent les gardes du corps pour une jeune milliardaire casse-burnes : c’est sympa pendant un quart d’heure, ça dure une heure et demie. Idéal pour passer le temps, mais nul doute que ça passera beaucoup mieux un dimanche soir sur TF1.

Naomi

3 Très étrange, ce film : en lieu et place du drame adultère brutal et surligneur, on tient un film quasiment en état de stase, presque recueilli, qui tire son émotion en fixant ses comédiens formidables (mention spéciale à la belle Melanie Peres).

Neds

3 C’est son sujet même qui rend NEDs moins rigoureux et frappant que The Magdalene Sisters. En partie autobiographique, le film frappe quand même, au-delà de ses maladresses, par sa radicalité et sa sincérité.
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Les neiges du Kilimandjaro

5 Moins pesant que les Dardenne, moins radical qu’un Kechiche, le cinéaste de Marius & Jeannette aborde le social, l’engagement et la transmission avec douceur, clarté et une infinie pureté. Ce film, superbe et chaleureux, touche droit au cœur et nous fait sortir de la salle avec des larmes plein les yeux. Merci !

4 De retour à L’Estaque, Guédiguian sonde le présent à l’aune du passé et de son lot de grands idéaux. Entre crise, désillusions et optimisme d’un idéal de cohésion, il nous ballote dans un drame sincère et lumineux sur l’engagement (politique, social, affectif) et la transmission.
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Never let me go

5 L’une des plus belles fables de SF que l’on ait pu voir depuis longtemps : un bijou d’émotion où le spleen existentiel de trois êtres condamnés se conjugue à une romance dévastatrice, le tout avec une belle mise en scène qui offre à cette uchronie une douceur paisible et trompeuse, clairement révélatrice de la fragilité de l’âme.

4 C’est peut-être là le film de SF le plus épuré qui soit. Le jeu des acteurs et la sobriété de la narration et de la mise en scène maintiennent notre attention centrée non pas sur la description d’un monde parallèle subtilement inquiétant mais sur un triangle amoureux bouleversant.

4 On était en droit d’attendre plus de la part de Romanek et Garland que cette sage adaptation du bouleversant livre d’Ishiguro. Au moins, ils en ont respecté l’essence à défaut de la transcender.

Never say never

0 La seule chose qu’on a envie de faire pendant tout le film, c’est de foutre une paire de claques à cet insupportable minet de quinze piges. Cette jolie séance de torture dure 1h30 : ne venez pas vous plaindre après, vous êtes prévenus…

Ni à vendre ni à louer

1 La volonté de rendre hommage au Monsieur Hulot de Tati était louable et le film, dans sa réactualisation du burlesque vacancier, potentiellement intéressant. Résultat : néant. Ni charme, ni éclat de rire.

Noir océan

1 L’armée française teste la bombe H dans le Pacifique, et durant ce temps-là, trois jeunes matelots ne font que tourner en rond sur un navire militaire. On ne sait pas trop où voulait en venir la réalisatrice, mais sa faculté à faire durer l’ennui sans fin ne fait aucun doute.

Nuit blanche

2 Une réalisation autant à la ramasse que le casting, des dialogues poussifs… mais tout de même un récit mené à un train d’enfer, sans un seul temps mort, dont on retiendra surtout une fracassante scène de baston dans la cuisine d’un bar lounge. Ça ne suffit pas à sauver le film, mais bon…

Les nuits rouges du bourreau de Jade

5 Une expérience de cinéma rare, à la fois délire fétichiste et trip sensitif sur la montée du plaisir, tant cinéphile que sexuel. Grâce à ses deux cinéastes de génie, cette première œuvre étonne, excite, déroute et sidère sur tous les points. Avec une ouverture d’ores et déjà anthologique.
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Numéro 4

0 Depuis Twilight, on pensait que les ados métrosexuels étaient des vampires, mais il y a également les aliens. En témoigne cet ersatz pitoyable de Smallville et Dark Angel, formaté et insignifiant d’un bout à l’autre.

2 A une époque, ce genre de production tentait d’imiter Spielberg. Aujourd’hui, elles singent Michael Bay. Et malgré un joyeux climax pétaradant, on perd pas mal au change.

Numéro 1.

Oki’s movie

3 Hong Sang-soo condense son cinéma modeste et sériel dans un film basé lui-même sur la répétition, puisque divisé en 4 histoires courtes. Une vraie intelligence émane de ce choix narratif, avec son jeu de liens et d’échos assez fascinant. N’empêche qu’on est assez barbé lorsque les héros s’embarquent dans des dissertations sur tout et rien et donnent l’impression de théoriser le cinéma même de l’auteur !

Omar m’a tuer

2 En matière de film-Wikipédia, on a droit au menu best-of : le scénario se limite au pur étalage des faits, et si Zem sait plaider la cause d’Omar Raddad en pointant du doigt les faiblesses du dossier, son film ne révèle rien qu’on n’ait pas déjà vu ou appris dans un numéro de « Faites entrer l’accusé ».

3 Roschdy Zem évite les écueils du tire-larmes et du misérabilisme et retrace l’itinéraire d’Omar Raddad avant tout comme celui d’un homme écrasé par un énorme appareil médiatico-juridique. Sami Bouajila est magistral.
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On the ice

4 Produit de Sundance ou pas, ce premier film, thriller situé dans une communauté Iñupiaq du nord de l’Alaska, mérite de figurer parmi les films américains les plus stimulants de l’année. Pas seulement parce que son cadre est presque inédit au cinéma, mais parce que son réalisateur sait en tirer l’essentiel : une vraie atmosphère, et un lien entre tradition et modernité qui affecte chaque niveau du scénario.
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One Piece – Strong world

3 Si l’on ne peut que s’emballer devant la virtuosité et l’inventivité délirante de cet anime, on aura sans doute plus de mal à suivre le scénario si l’on n’est pas familier du manga original. Reste le plaisir d’une aventure fun et exotique, chargée en péripéties trépidantes, dans laquelle on ne se prive pas d’embarquer.

2 One Piece se répète inlassablement dans une structure narrative ou une évolution de ses personnages qui donne, immanquablement, l’impression de voir toujours la même chose depuis ses débuts. Quand bien même l’humour et certaines idées dans l’action parviennent à capter l’attention de temps à autre.

Or noir

3 Annaud cherche à aborder de nombreux sujets thématiques en 2h15, et ce à travers un scénario trop rapide qui enfile les banalités et les bourdes. Son casting, emmené par un Tahar Rahim super inexpressif, constitue l’autre gros point faible du film. Mais son sens du spectacle fait très plaisir à voir.

4 Si Annaud ne prend pas trop risque en prônant l’équilibre et la complémentarité comme modèle de réussite, il signe un grand spectacle populaire tout à fait appétissant.
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L’ordre et la morale

4 Pour son retour tant espéré, Kassovitz frappe fort en ouvrant l’une des pages les plus sombres de la France, avec une réalisation époustouflante et des scènes d’ores et déjà inoubliables. Le souci, c’est qu’à force d’être beaucoup trop programmatique, l’intrigue perd énormément de son impact politique.
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3 La révolte de Kassovitz contre les motivations profondes des politiciens a beau être communicative et donner à son film cet étrange lyrisme enragé des films engagés, les facilités et lourdeurs narratives plombent parfois l’élan donné par le visuel (sur ce plan, Kasso, on l’aime bien, même avec ses gros sabots).

4 Comme toujours, Kassovitz ne se montre pas un adepte de la finesse. Mais vu qu’il est l’un des rares en France à utiliser la mise en scène pour vraiment porter à bras le corps ses sujets, son oeuvre reste fascinante à voir.

5 Sidérante expérience que d’assister à la renaissance d’un cinéaste français porté par ses convictions et sa confiance indéfectible en son art.

Pain noir

4 Une plongée radicale au cœur d’une enfance contaminée par la violence de ses ainés, au gré d’un récit à la noirceur amplement perceptible mais trop peu ressentie. Car s’il a tout d’un grand film, il manque à Pain Noir la viscéralité prégnante d’un Labyrinthe de Pan auquel il ne manquera pas d’être comparé.

Paranormal activity 3

0 C’est quand on en vient à lire que poser une caméra sur un pied de ventilateur constitue « un vrai projet de mise en scène » que l’on constate l’influence que peut avoir une série de purges sur une grille de lecture préétablie.

Paranormal activity : Tokyo night

1 Le programme classique parsemé de quelques jolies idées qui ne resteront qu’à l’état embryonnaire, tant leur auteur ne semble pas être conscient de leur existence. Dommage, leurs promesses seules parvenant à obtenir quelques réactions qu’aucun de ses équivalents ricains n’a jamais tenté de susciter.

Pater

3 Vincent Lindon et Alain Cavalier font un jeu de rôle à base de bouffe, de pinard, de gags et de brainstorming politique. Un drôle de film sans une réelle substance politique, mais basé sur un jeu de rivalité à trois degrés de lecture imbriqués. Très intriguant, vraiment…

5 Cavalier, Président de la République, nomme Lindon Premier ministre. L’air de rien, il pousse très loin la réflexion sur le pouvoir, la paternité et le cinéma. Du dispositif le plus minime, il tire le plus grand. Chapeau bas
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Paul

4 On aurait pu se retrouver face à une comédie anodine, mais Paul est mieux que ça : drôle, bouleversant, bourré d’idées visuelles et narratives, doté d’un scénario bien fichu et gavé d’allusions impec à la culture geek. Un conseil : privilégiez la VF pour le phrasé funky et déjanté de Philippe Manœuvre.

3 Timoré, simpliste, un brin niaiseux mais bizarrement fort agréable à suivre. Ça doit être ça le pouvoir de geekitude.

4 Simon Pegg, Nick Frost, Seth Rogen, Kristen Wiig, Greg Mottola. On attendait des merveilles de la part d’une telle équipe revisitant la sous-culture. Leur sens du comique ici peu à son avantage n’en fait qu’une très sympathique comédie.

Père-Noël origines

1 Sur ma liste au Père Noël, j’avais écrit « film qui égratigne façon bazooka l’image du vieil homme couleur Coca-Cola« , mais à la place, j’ai eu « ersatz de Joe Dante sans idées ni humour, avec juste un sous-texte familial bien débile« . Cette fois, c’est sûr, le Père Noël n’existe définitivement pas.

Pina

4 Alternant séquences scéniques et recréations in situ, interviews des danseurs et images d’archives, Wenders rend un hommage vibrant et incroyablement vivant à Bausch, dont il traque sans cesse la présence invisible. L’utilisation de la 3D, avec ses jeux sur le corps et le décor, le premier et l’arrière-plan, est remarquable.
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Pirates des Caraïbes : La fontaine de Jouvence

1 Le réalisateur de Nine qui signe le quatrième opus d’une saga déjà bien nase : mais que pouvait-on attendre du résultat, à part un blockbuster sans âme et sans surprises ? Banco : il n’y a rien à en tirer d’autre. Ou comment gaspiller des millions pour rien.

1 De la comédie assénée mécaniquement, des enjeux artificiels au possible, des scènes d’action sans imagination… Définitivement l’épisode de trop. J’en regrette même les extravagances les plus ridicules du troisième opus.

2 Retour aux sources pour ce quatrième opus, sans tout ce qui faisait le charme du premier épisode de la saga. Privilégier une narration plus linéaire jouant moins la surenchère est certes agréable, mais le tout s’avère sans ambition et sans surprise, donc sans intérêt.
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La planète des singes – Les origines

3 On n’aurait pas misé un kopeck sur un remake de La conquête de la Planète des Singes, mais voilà, force est de constater que le pari est vraiment réussi : du spectacle intelligent et peuplé d’émotion, où la performance capture s’impose avec brio. Le souci, c’est que l’effet de surprise s’est évaporé.

4 Le singe l’a remporté sur l’homme. Le premier a droit à un travail scénaristique époustouflant nourri par une performance capture scotchante pendant que le second n’a droit qu’à un traitement purement fonctionnel gonflé aux invraisemblances.
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4 La mise en scène de Rupert Wyatt fait parfois des miracles dans son orchestration de la théorie du chaos et la performance capture s’émancipe du cinéma virtuel avec une cohérence absolue. La misanthropie timorée du film et quelques problèmes d’écriture ne pèsent ainsi pas bien lourd face à la performance d’Andy Serkis et l’intensité de la dernière demi-heure.

Play a song for me

1 Le réalisateur n’ayant rien à raconter d’original sur l’errance adolescente, il meuble comme il peut avec des effets de style oniriques vides de sens, un filmage arty agaçant, des plans fixes poseurs qui ne procurent aucune sensation, et le best-of de Bob Dylan en guise de bande-son. Dispensable.

Points de rupture

3 Les influences du cinéaste, de Ferrara à Haggis en passant par Kiarostami, sont parfois écrasantes au sein de ce film choral, de même que sa symbolique un peu appuyée. Reste une photo magnifique, des acteurs brillants (mention spéciale à Ray Liotta et Jessica Biel) et des émotions souvent dévastatrices.

Polisse

4 Après deux films aussi narcissiques que bancals, Maïwenn fait de sacrés progrès avec cette chronique hyperréaliste où le réel transpire à chaque plan et où l’émotion surgit avec une violence qui marque. Son gros point fort reste néanmoins son casting génial, largement dominé par un JoeyStarr au-delà des superlatifs.

5 Le quotidien des policiers de la Brigade de Protection des Mineurs vu par Maïwenn et joué par un casting réjouissant. Le terrible et le drôle, le professionnel et le privé, l’intime et le politique : Maïwenn donne l’impression de tout prendre (et de tout transcender ?) dans ce film incroyablement généreux et émouvant.

Poulet aux prunes

1 Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud ne réitèrent pas l’exploit de Persepolis : de jolis instants de grâce sont bien là, mais la poésie du film ne produit pas d’effet. Poussif et désincarné, ce conte ne raconte rien, et la chair y est sans cesse triste, voire inexistante. Un vrai gâchis.

3 Bizarrement, le mélange de l’humour et de l’émotion fonctionne moins bien quand Satrapi passe aux images réelles. La poésie paraît de suite plus fabriquée. Mais le casting est réjouissant et l’inventivité visuelle et narrative est bien là.

4 Sans avoir la même portée que Persepolis, Poulet aux prunes montre toujours les capacités admirables de ses auteurs à marier drame et humour avec un soin visuel non négligeable.

Poupoupidou

5 Sorte de mixage virtuose entre Fargo et Twin Peaks, ce vrai-faux polar donne au Jura frigorifié un air d’Amérique décalée, y installe une énigme policière autour des mythes d’Hollywood, et élabore au final un jeu de pistes onirique entre un écrivain et une starlette locale décédée. La mise en scène est impeccable.

Pourquoi tu pleures ?

1 A part la folie d’Emmanuelle Devos, le film tourne en rond pour rien, à force de vouloir aborder le problème (ah bon ?) de l’engagement marital sans jamais le faire. Une vraie perte de temps, et dommage pour les acteurs.

3 S’il cède trop aux poncifs du sous-genre « comédie du mariage », ce premier film alterne voire superpose entrain et apitoiement au point de toucher à une sorte de bonheur triste car non encore complet. Le visuel et l’interprétation vont bien dans ce sens.

Precious life

3 Shlomi Elder, journaliste connu en Israël, s’attache au destin d’un bébé palestinien né sans système immunitaire. En filmant le combat pour sa guérison, entre Gaza et Israël, entre guerre et paix, il ouvre d’intéressants champs de réflexion (l’avenir de l’enfant) mais recourt par moments à de trop grosses ficelles émotionnelles.

Priest

3 Si le consternant Livre d’Eli se vautrait dans un symbolisme débile, Priest réussit à opérer un intéressant croisement entre film de vampire et western, avec une exploitation inventive de l’imagerie religieuse. Et même si les pompages sont légion, le spectacle est très généreux.

2 Une photo qui a de la gueule, une musique vrombissante et
des money shots en veux-tu en voilà. De quoi rendre tout à fait regardable ce qui reste un produit formaté et timoré au possible vu son excitant mélange des genres .

2 Japanime, jeux vidéo, post-apo… Sous prétexte d’un casse-gueule mélange des genres, Priest pompe à peu près tout ce qu’il peut quand il ne reproduit pas à l’identique, et s’avère être une oeuvre guère excitante, parfois belle et plaisante mais surtout ringarde et formatée.

The prodigies

4 Souvent inégale en terme d’animation graphique, cette fable à la Akira se rattrape par une mise en scène brillante (certains plans sont d’une virtuosité folle) et une ambiance pour le moins dérangeante, propre aux meilleurs films d’animation destinés aux adultes. Suffisamment rare pour mériter le détour.

2 L’abus de personnages taillés à la serpe et de graphismes mal finalisés nuit gravement à la santé des productions trop ambitieuses.

2 On ne saurait attaquer totalement un projet miné par certains problèmes de production. Surtout lorsque la liberté permise par le cinéma virtuel offre ici quelques beaux moments de cinéma, malgré tout trop rares au sein d’un scénario faiblard à bien des niveaux.
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La proie

2 Malgré une mise en scène décoiffante, le résultat lorgne trop sur les mêmes travers qu’A bout portant : Valette a beau offrir de jolies doses d’action, le scénario est aussi prévisible que ses enjeux, qui plus est garnie d’un irritant manichéisme. Le genre mérite mieux.

4 Comme d’hab, Valette balance une idée de mise en scène chaque minute. Une énergie qui fait plaisir mais ça serait mieux si il se posait parfois pour exploiter toutes ses idées.

4 A quelques rares moments de flottement près, La Proie rejoint A Bout Portant dans le cercle très fermé des meilleures productions de genre françaises de ces dernières années.

Propriété interdite

0 Après deux gros navets, Hélène Angel continue sa quête du ciné-portnawak avec ce faux thriller fumeux, qui passe son temps à bifurquer dans tous les sens pour illustrer la folie d’une personne un peu zinzin. Shining et Répulsion sont des chefs-d’œuvre dans le genre, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

0 Dans Positif, Nicolas Bauche faisait l’éloge du film, qu’il qualifiait de « délicat travail d’effacement cinématographique. » C’est très exactement ce qu’est le film.

Pure

3 Ce portrait d’une marginale fougueuse en quête de reconnaissance et d’ascension sociale évoque, dans ses meilleurs moments, Rosetta. Si l’actrice vaut bien Emilie Dequenne, la réalisatrice est encore loin d’avoir le talent des Dardenne. De jolis débuts néanmoins.

2 Une perception de l’art comme remède à la folie et à la superficialité : tantôt cynique, tantôt poétique, ce premier film tourne souvent en rond faute d’éviter la caricature. Au moins marque-t-il la découverte d’une talentueuse actrice, la captivante Alicia Vikander.

Une pure affaire

1 En n’adoptant jamais de réel point de vue sur l’action en cours, et compte tenu de son échec total sur les genres qu’il aborde, Alexandre Coffre livre l’un des films les plus vains de l’année.

Putty Hill

3 Ce petit film étrange peine à marier un argument fictionnel (la mort d’un junkie et son impact sur ses proches) à sa forme proche du docu. La maladresse du dispositif confine parfois à l’indécence. Mais la captation d’une certaine Amérique, «white trash» et dépressive, est saisissante.

Q

1 Chassés-croisés entre des personnes de tous sexes, tous jeunes et très beaux, qui ont très envie de Q. Le pensum de Bouhnik, gavé de scènes de sexe non simulées à la limite du X, montre tout de A à Z, même au K par K, mais sans nous faire atteindre le point G. Du coup, M pas.

Rabbit hole

2 Le réalisateur de Shortbus qui signe un mélo très hollywoodien sur le deuil ? Etonnant, mais pas fulgurant : les acteurs s’en sortent très bien, certaines scènes sont assez touchantes, mais l’ensemble s’avère si académique que pas un seul plan de cinéma n’arrive à en émerger.

4 Le réalisateur de Shortbus épure sa mise en scène pour évoquer la perte d’un enfant, rappelant ainsi que son cinéma est d’abord celui de la recherche du contact avec l’autre, thème universel déclinable sous toutes les formes. Celle-ci est puissante.
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4 John Cameron Mitchell captive sur un sujet surexploité, tout en sublimant presque tous les passages attendus. Il est grand temps que je m’intéresse à son premier long.

Raging Phoenix

2 Imaginez un art martial combinant muay thaï et breakdancing, avec des débiles qui gesticulent en filant des coups de tatane, le tout dans un scénario qui confine au portnawak le plus improbable, et vous aurez une vague idée de ce que ce DTV risque d’infliger à vos dernières neurones.

Rampage

1 Uwe Boll qui fait un film potable ? C’est difficile à croire, mais, aussi bouseux soit-il en terme de mise en scène, ce truc aussi punk qu’immature marque un (très) léger progrès. Mais ne pas à voir autre chose qu’un plaisir coupable, hein, faut pas déconner…

Rango

3 Gore Verbinski et Johnny Depp signent un western animé, décalé et réjouissant, dont la mise en scène atteint parfois un haut degré de perfection. Sauf que le scénario s’avère si pataud et prévisible qu’on finit par se tourner les pouces en attendant que quelque chose d’original surgisse sur l’écran.

4 L’hommage au western est exécuté de manière prévisible mais non moins touchante. Et putain, quelle direction artistique !

Real Steel

1 Sur les relations père-fils transcendées par le biais d’un robot de combat téléguidé et la vision du jeu vidéo comme lien entre les générations, il y avait sans doute un film génial à faire. Sauf qu’avec le fossoyeur de La nuit au musée aux commandes, on récolte une production Disney sans saveur et sans âme.

2 Le soin qu’applique Shawn Levy de films en films a ne pas traiter ses sujets reste sidérant. Heureusement qu’il est ici entouré par une équipe technique de
première main tentant vraiment de donner corps à cette réincarnation de l’homme par l’acier.

Redline

3 Le studio à qui on devait déjà l’immense Summer wars nous offre un trip furieux et coloré à la Speed Racer. Dans l’idée, on est preneur, mais à cause d’une intrigue sans intérêt qui s’étire sur 1h45, Takeshi Koike finit par nous laisser sur le bord de la route. Une curiosité qui mérite tout de même le détour.

4 Visuellement, ça en jette grâce à des graphismes qui font baver et des idées gonflées à bloc. Par contre, avec Record Du Monde, Takeshi Koike diffusait en dix minutes une portée émotionnelle qui échappe aux cent minutes de spectacle euphorique constituant Redline.

4 L’expérience du superflat définie par Hiroki Azuma, une folie visuelle ahurissante déconnectée du moindre enjeu narratif. Du coup, cette surcharge ambitieuse permanente à tous les niveaux (dans l’action, le son, les cadres…) se retrouve aussi dans un récit inutilement étiré, constituant sa principale faiblesse.

The reef

3 Tout comme Black Water, c’est du beau boulot d’artisan avec une mise en scène simple mais efficace et des personnages offrant un minimum de consistance dans leur relation. Manque juste une étincelle de génie supplémentaire pour faire la différence.

Requiem pour une tueuse

0 Mélanie Laurent en tueuse à gages qui veut raccrocher : une idée qui, tout comme l’intrigue, ne tient pas la route. Pour la petite histoire, il parait même que le réalisateur a voulu citer Hitchcock. Sauf que là, on a juste envie de pouffer de rire.

Restless

4 Henry Hopper et Mia Wasikowska sont miraculeux dans leur partition, cette histoire d’amour fou menacé par le cancer dégage une infinie douceur tout en évitant très adroitement le mélo tire-larmes, et la mise en scène, aussi simple que discrète, est au diapason. L’un des meilleurs opus de Gus Van Sant.

5 Toujours dans la nuance et la subtilité de la peinture des sentiments, Van Sant n’a pas besoin d’un optimisme bricolé pour accompagner ses personnages dans leur marche vers la mort, simplement à transcender la lumière que ceux-ci dégagent. L’hommage qu’il leur rend est magnifique. Le film aussi.
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3 Décidément Gus Van Sant ne semble pas prêt de sortir de la phase pépère dans laquelle il a sombré depuis la clôture de sa trilogie de la mort. Il avait pourtant là le sujet rêvé. Mais quelques beaux moments ne suffisent pas à rendre son film captivant.

Revenge

3 Par moments, Susanne Bier parvient à dire, par quelques plans de coupe montrant une nature immaculée, l’absurdité de la violence des hommes. Mais trop souvent, elle ne met son savoir-faire qu’au service d’une démonstration édifiante et pompeuse qui écrase des personnages pourtant remarquablement interprétés.

Rêves volés

1 Le synopsis du film fait penser à un film d’auteur calibré pour Sundance. Le filmage, hésitant entre la caméra portée et le plan large, n’aide pas à altérer cette vision, et si l’on tente (en vain) un comparatif avec les films-chocs immersifs de Brillante Mendoza, c’est encore pire.

Rhum express

1 Le réalisateur has been de Jennifer 8 signe une adaptation de Hunter S. Thompson dont le seul génie est de produire le même effet qu’une mauvaise gueule de bois : on s’ennuie, on contemple le néant, on a envie de pioncer, et on cherche ce que Johnny Depp fout là-dedans. Revoyez Las Vegas Parano : là, au moins, on s’éclatait grave.

Rien à déclarer

2 Après l’immense raz-de-marée injustifié des Ch’tis, Dany Boon reprend à nouveau une situation irréelle, à savoir la haine entre Français et Belges (euh, ça existe ?), comme point de départ d’une comédie populaire. Ça marche… parfois.

1 Est-ce que je me contente, comme deux journalistes sur trois, d’un « moi non plus » débile et déjà fait mille fois ou pas ?

Rio

2 Comme à chaque film d’animation made in Fox, rien de neuf à se mettre sous le bec : intrigue très convenue, enjeux très prévisibles, persos archétypaux, on connait la chanson. Au moins, ici, c’est bien plus fun que L’Âge de glace, et surtout, heureusement que la samba sait rythmer un peu tout ça.

2 Une réalisation d’excellente facture et une 3D parfois impressionnante, mais surtout un scénar qui bouffe à tous les râteliers, comme d’hab chez Bluesky. C’est toujours moins crétin que leurs précédentes prods, et ça, on ne s’y attendait pas forcément.

Rio sex comedy

4 Certes, le film est bancal dans son scénario, empilant mille sujets de façon bien portnawak. Mais le paradoxe, c’est que le résultat, foutraque et endiablé, remplit son triple objectif : capter l’âme de Rio, filmer le sexe de façon crue et joyeuse, et créer de jolis moments de comédie. Parfois les trois en même temps.

Le rite

1 Avant même le début du générique, le précédent pape nous rappelle que la lutte contre le diable doit continuer, parce qu’il existe encore (rires). Quant au film, aussi drôle et grotesque soit-il, il tente malgré tout d’être aussi puissant et ambigu que L’exorciste (re-rires). Cartésiens s’abstenir.

Road to nowhere

5 Le grand retour de Monte Hellman après vingt ans d’absence, ça donne quoi ? Ni plus ni moins qu’un puzzle narratif vertigineux, doublé d’un des plus beaux films sur le double et la création artistique. On ne pouvait pas rêver d’un come-back aussi fort que celui-là.

Le roi des ronces

2 Le genre de films qui se veut intelligent en affichant ouvertement ses références. Le roi des ronces est certes assez beau, mais ennuie plus qui’il n’intrigue.Une petite déception.

Room in Rome

5 Une romance en huis clos à Rome entre deux lesbiennes : voilà le résumé du nouveau trip sensuel signé Julio Medem. Deux actrices magnifiques dominent cette exploration intime du désir, émouvante et forcément excitante. D’ores et déjà le film le plus chaud de l’année.

4 Comptez cinq minutes réellement torrides sur l’ensemble du film : Room in Rome est moins le film excitant clamé ici et là (surtout ici, à gauche) qu’une romance chaotique et sensuelle entre deux femmes qui apprennent à se découvrir. Il aurait juste suffit que Medem se regarde moins filmer et nuance sa symbolique pour aboutir à un grand film.

Route Irish

1 Ken Loach a beau être un cinéaste de gauche, il n’a jamais fait dans la nuance. Dans ce film-là, sa sincérité à vouloir stigmatiser un conflit irakien privatisé est évidente, mais la lourdeur du traitement et la prestation irritante d’un acteur principal à fond dans la gueulante ne nous poussent jamais à défendre un tel propos.

3 Le cinéaste de gauche le plus célèbre du monde ne pouvait qu’évoquer tôt ou tard le bourbier irakien et, plus précisément ici, la privatisation radicale de la guerre. Souvent laborieux, trop didactique et trop peu mis en scène, son film se révèle sur le tard être le portrait ambivalent et fascinant d’une bête de guerre programmée pour le chaos.

Sanctum

2 Les bons points ? Une bande originale sublime, quelques plans superbes que l’on imagine supervisés par James Cameron, et un rythme de série B claustro finalement assez agréable. Les mauvais points ? A peu près tout le reste.

3 Malgré Cameron à la prod, Sanctum ne se montre qu’un film catastrophe pépère pas plus transcendant ni déshonorant qu’un autre. La plus-value apportée par une 3D exceptionnelle ne change pas grand chose à ce constat.

Sans identité

2 Du divertissement efficace, à l’intrigue bien menée, parfait pour un samedi soir entre potes, mais doit-on désormais attendre autre chose du genre ? En ce qui me concerne, oui.

2 Liam Neeson poursuit son étonnante mais réussie transformation en action hero et rend amplement regardable ce produit de consommation courante.

1 Sans identité.

Les Schtroumpfs

1 Les Schtroumpfs à New York : c’est tout sauf un pléonasme ! On ne mentira pas : l’univers de Peyo n’est jamais retranscrit ou respecté, les gags sont affligeants, les acteurs nuls… mais on sauvera un début efficace et inventif, qui donne une idée de ce qu’aurait pu être cette « adaptation ».

6 Rares sont les adaptations aussi respectueuses de leur modèle. Outre une réappropriation totale des codes de la BD, le film bénéficie d’une mise en scène à la hauteur des ambitions d’un script parcouru par les relations bouleversantes qu’entretiennent ses personnages. Chef-d’oeuvre.
(non je déconne, en fait Peyo se fait gang banguer dans tous les sens, un vrai cataclysme anal à sec)

Scream 4

1 Dès l’ouverture, Wes Craven se fout de sa propre gueule, et sur tout le reste du film, il se paye notre tête avec du slasher très bas de gamme. L’épisode de trop, et le déclin définitif d’une saga morte-née.
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2 Plus outrancier, plus parodique, plus gore… Sauf que le plus est l’ennemi du mieux et l’ennui pointe rapidement le bout de son nez. Quelques scènes (notamment dans le dernier acte) arrivent pourtant à renouer avec le génie des deux premiers
opus.

1 Wes Craven peut se persuader tant qu’il veut d’être malin en récitant les codes du genre toutes les trois minutes, cela ne lui donnera jamais le moindre talent visuel. Assurément ce qui manque le plus à ce film d’un ennui mortel, sans la moindre idée autorisant sa transgression. Un comble.

Une séparation

5 Rares sont les films à déployer un tel vertige dramatique, à filmer des êtres aussi complexes et à mettre en place un suspense aussi diabolique, mixant le thriller et le social en un ensemble parfait. Du cinéma fort, humain et implacable. La mise en scène est au diapason.

5 Ce drame social construit comme un thriller, passionnant et haletant, ne fait qu’apporter une pierre de plus à l’édifice du cinéma iranien que l’on sait solide, résistant à la pression des autorités qu’il dénonce avec toujours plus de subtilité.
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5 Thriller et social se complètent avec une rare brio pour dépeindre, avec une scotchante limpidité, des personnages aussi complexes que les situations qui les font évoluer. Du grand cinéma.

Sex friends

0 Consciente des clichés et moqueuse à leur égard tout en nageant dedans, fait mine de parler d’un sujet de manière décomplexée tout en ne l’assumant jamais… Cette comédie romantique qui ne tient les promesses de son titre (même en VO) que TROIS MINUTES se révèle, au fond, typiquement actuelle dans son traitement du genre.

Sexe entre amis

3 J’aimerais vraiment un jour savoir POURQUOI, putain de bordel de dieu, il est si difficile que ça d’assumer d’un bout à l’autre de son film un sujet aussi con que celui des sex friends. Parce qu’entre les bonnes idées qu’il apporte et l’humour frais auquel on le rattachera désormais, c’est bien de voir

Shahada

3 Trois jeunes musulmans tentent de vivre avec leur religion dans un Berlin nocturne et indifférent. Le jeune cinéaste d’origine afghane Burhan Qurbani manque encore d’expérience au niveau de la narration du film choral mais saisit le trouble et la course de ses personnages vers un peu de lumière.

Shame

6 L’errance nocturne d’un drogué du sexe dans un New York glacial et désincarné, où Steve McQueen capte les impasses de l’homme moderne tout en offrant à Michael Fassbender le rôle de sa vie. Un très grand film qui envoûte les sens autant qu’il sature l’esprit d’une avalanche d’émotions. Terrassant.
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6 Les fluctuations constantes de la mise en scène et du point de vue, la subtilité incroyable du jeu de Fassbender (plus grand acteur de 2011) donnent l’impression de transcender le sujet particulier autant que son cadre général (NYC, reflet du monde), le subjectif, au plus près des sensations, autant que ce regard diffus, celui de la société, sur les individus. On reste dans le vague : comment un cinéaste, en seulement 2 films, peut-il être déjà aussi grand ?

5 Steve McQueen nous offre tout son talent esthétique pour traduire le spleen d’une vie sans accomplissement. Par contre, faudrait penser à couper les cordes vocales de Carey Mulligan.

Shank

0 Un Banlieue 13 dans les banlieues du pays de la sauce à la menthe ? Vu que c’est aussi mal fichu que dénué d’intérêt, non merci.

Shark

1 Piranha 3D, c’était deux heures de fun à l’état pur, à la fois très cul et très gore, mis en scène avec efficacité et plus subversif que prévu. Shark 3D, c’est l’inverse : des clichés, de l’ennui, et « une dent de requin fabriquée en résine », comme dirait l’autre.

0 Toi aussi, adhère à l’association contre la sous-exploitation des bêtes dans les films de menaces animalières. Pour qu’ensemble, on dise « plus jamais ça ».

Si tu meurs je te tue

4 Y a pas à dire, le film est inclassable à force de mêler le burlesque et la satire : Hiner Saleem croque la communauté kurde avec un humour inattendu, ce qui lui permet d’aborder tous ses thèmes (deuil, liberté, immigration, différence…) avec une vraie légèreté. Casting top, dominé par le génial Jonathan Zaccaï.

The silent house

2 Une ghost-story en un seul plan-séquence de 78 minutes : le pari, risqué à la base, n’est qu’à moitié relevé. Si l’atmosphère s’avère flippante et des idées de mise en scène épousent à merveille le procédé de filmage en temps réel, difficile de ne pas ressentir aussi un ennui de plus en plus fort à chaque scène.

1 Sur le plan personnel, Gustavo Hernandez a réussi son pari, celui de se faire connaître en dépit d’une forte économie de moyens. Mais aussi louables soient les intentions, pas grande chose ne capte l’attention durant une petite heure bien trop vide.

Le skylab

4 Hyper douée dès qu’il s’agit de capter les sentiments, les émois et la mélancolie d’une époque révolue, Julie Delpy signe ici son film le plus abouti. Toutefois, si le prologue et l’épilogue, assez ratés et inutiles, avaient tous été éjectés du montage, on aurait pu vraiment crier au grand film.

Sleeping beauty

3 Éthéré et sous cloche, cet étrange premier film enchaîne les rituels érotiques à l’aide d’une mise en scène statique qui fait passer ses acteurs pour des poupées de cire sans âme. Bon, c’est très cohérent avec le sujet, mais, comme l’héroïne, on tombe trop vite dans les bras de Morphée.

3 La réalisatrice australienne Julia Leigh parvient sur le tard à faire glisser son conte de fée érotique et glaçant vers une réflexion plus transcendante sur notre rapport à la mort. Des débuts qui demeurent néanmoins très prometteurs, notamment sur le plan de l’esthétique…
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5 Rares sont les premiers films d’une telle maîtrise. De la fusion entre un vrai projet de mise en scène, bien que critiquable, et une écriture riche sur bien des points, naissent des émotions paradoxales que l’on a rarement l’occasion de ressentir. Une réussite inattendue.

Slice

3 Parfois super dérangeant, ce film d’horreur made in Bangkok dérive très habilement sur le social, utilise les codes du thriller pour évoquer l’enfance violée, et donne une image peu reluisante de la Thaïlande. Choc et souvent maladroit, mais jamais anodin.

Une soirée d’enfer

3 Pour tous ceux qui restent coincés dans les années 80, c’est le nirvana : bande-son, mise en scène, casting et scénario ont subi un joli lifting pour nous replonger dans cette époque bénie. Rien d’autre à se mettre sous la dent, c’est bien dommage, mais cette Soirée d’enfer sait nous filer une sacrée patate.

0 En dehors d’un vidéo-club, le film pourrait se passer en 2048 qu’on ne le remarquerait pas. Mais le pire reste un récit conté du point de vue du personnage le plus coincé du cul vu depuis des lustres dans une comédie. Ce qui, fatalement, rend le film chiant, jamais drôle et hors-sujet, à l’aune d’un plan final fantasmant les 90 minutes qui l’ont précédé.
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Somewhere

1 Il fallait bien s’y attendre, c’est fait : après un trio de films géniaux, Sofia Coppola tourne en rond et n’a plus rien à raconter. Sa peinture du mal-être existentiel en devient même irritante et prétentieuse, et on n’a qu’un seul conseil à lui donner : laisser papa reprendre le volant.

4 L’enfant d’Hollywood met enfin en scène le microcosme qu’elle a toujours connu. Elle livre certainement son film le plus personnel mais aussi le plus aride, le plus radical. La BO, la qualité de l’image et les détails rétro rendent fascinante cette saisie du vide et esquissent une issue pour le protagoniste, celle des sentiments vrais.
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3 Quatrième long-métrage et Sofia Coppola a réussi à atteindre le stade du pilotage automatique que les génies réservent pour leur fin de carrière. Démoralisant en dépit de quelques passages brillants.

4 Une œuvre superbement sensorielle dont les moindres recoins portent l’identité de sa réalisatrice. Peut-être trop même, Somewhere faisant suite à trois longs à l’orientation thématique similaire.

Sortilège

1 On avait peur que ce remake métrosexuel de La belle et la bête se transforme en une jolie malédiction, mais finalement, le sortilège n’a rien d’un supplice. Juste un tour de magie qui s’oublie vite fait.

1 Énième variation autour du mythe de La belle et la bête, cette comédie romantique, insignifiante, élude tout aspect fantastique lié à son postulat de départ pour traiter de manière bien caricaturale des problématiques adolescentes.

La source des femmes

4 Très supérieur au film de Nadine Labaki (sorti récemment), ce très beau film féministe esquive la caricature et la lourdeur avec une aisance rare, combine tragédie et optimisme dans un même plan de cinéma, et laisse à ses magnifiques actrices (mention spéciale à l’hilarante Biyouna) le soin d’embraser l’écran de mille feux.

3 Le rattachement revendiqué au conte handicape le film autant qu’il permet de relativiser pas mal de poncifs : autant la structure globale ne surprend pas, autant quelques éléments, tantôt très drôles, tantôt très durs, voient leur effet décuplé. Et puis, il y a cette bande d’actrices lumineuses, absolument réjouissante !

Le stratège

4 Lorsque le film se développe en marge de la rigidité mathématique qui fonde son argument (il le fait presque tout le temps), il révèle une qualité d’écriture, une justesse de la peinture et de l’interprétation des personnages, une sobriété surprenante qui en font l’un des meilleurs films américains de l’année.

Stretch

1 OK, le réalisateur a un passé de jockey, il sait capter l’ambiance de Macao… so what ? Hormis le fait de voir David Carradine dans son ultime rôle au cinéma (il décéda durant le tournage), on s’ennuie ferme et on peine à saisir la finalité du truc.

Stuck

1 A l’instar de son Edmond, le papa du génial Re-Animator nous ressort une satire sociale bien lourde, où la noirceur de l’âme humaine se traduit seulement par l’ambition et l’absence de scrupules chez des personnages sans relief. Une réalisation plate et un casting à la ramasse n’arrangent rien.

4 Aussi à l’aise dans ses extravagances lovecraftiennes que dans la peinture d’une horreur quotidienne, Stuart Gordon se montre un cinéaste toujours aussi captivant pour dépeindre les faces sombres de l’Homme.

Submarine

1 En lisant un tel synopsis, on pourrait croire à un nouveau Cashback, mais vu que le sujet et les intentions du cinéaste sont insondables (voire inexistantes), une seule question s’impose : à quoi bon ?

2 Dans la famille ‘films indé qui jouent tellement la carte de la demi-teinte qu’ils en deviennent vraiment bof’, je demande le british de l’année !

5 Jeu sur les stéréotypes et les passages obligés, idées visuelles, limpidité… Le ton est particulier et le film ne peut être catégorisé : le meilleur portrait de l’adolescence depuis des lustres.

Sucker punch

0 Avec Watchmen, Zack Snyder tutoyait les sommets avec sa réalisation baroque. Avec Sucker Punch, il tutoie les abysses du navet, et signe un blockbuster visuellement irritant, au découpage illisible et gavé de caricatures. Résultat : un naufrage intégral.
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1 Non pas tant un film sur l’imagination qu’un film sur la diversion. Saluons donc l’ambition de Snyder qui tente pendant deux heures de nous faire passer ses vessies pour des lanternes.

0 Insupportable de bêtise, laid et aussi chiant que Watchmen, Sucker Punch met enfin en lumière les évidentes limites de son metteur en scène, que l’adaptation de matériaux prestigieux peinait déjà auparavant à dissimuler.

Super

4 A première vue, on croit à un ersatz de Kick-Ass mis en scène par Uwe Boll, mais après revisionnage, c’est tout l’inverse : un vrai film sur l’inadaptabilité sociale où un sociopathe et une jeune allumée jouent les super-héros face à des criminels tarés. Trash, ludique, ultraviolent : pas de doute, Super porte très bien son titre.

4 Plus trash que Kick-ass certes, mais surtout bien plus bancal dans sa description des tendances sociopathes des super-héros. James Gunn peine à combler pertinemment ses quatre-vingt dix minutes de film mais accomplit ici quelques merveilles dont un climax d’anthologie.

3 On est plus proche d’un Defendor que d’un Kick-Ass dans le ton donné au film qui, loin d’être parfait, a au moins quelque chose que le premier n’a pas : du style.

Super 8

2 Énormément de bonnes idées, mais pour la plupart mal exploitées, le tout sous la forme d’un film de SF plutôt convenu, caricatural et foncièrement creux, qui évoquerait plus un mauvais Shyamalan qu’une production Amblin. Au final, l’association Abrams/Spielberg ne dépasse pas le stade du faux événement.

5 Drame intime émouvant et aventure rocambolesque s’entremêlent comme dans les meilleures productions US des 80s. Impressionnant mais jamais tapageur, toujours juste dans l’émotion, plein de connexions symboliques, voilà un blockbuster ultra-attachant comme on aimerait en voir plus !

4 Chez Abrams, la nostalgie tient autant à faire part de ses souvenirs d’enfance que de rendre hommage aux films qui l’ont fasciné. Ce n’est pas comme ça que son cinéma pourra gagner en personnalité mais son divertissement reste un beau moment d’attendrissement.
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2 Comme une impression de voir un concentré d’ingrédients empruntés aux productions Amblin sans intention de les rendre consistants. Fatalement, je ne me suis jamais intéressé au film en dehors de quelques séquences qui cherchaient à créer l’émotion de manière cohérente.

Switch

4 Un final bâclé, un casting pas toujours judicieux, mais pour tout le reste, c’est très réussi : avec son rythme hyper intense (merci Grangé) et son absence de lourdeur dans le traitement de son intrigue complexe, Schoendoerffer gagne là où Cavayé et Valette s’étaient égarés. Cool.
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3 Le script de Grangé est d’une efficacité telle qu’on ne s’attarde guère sur l’énormité de certaines ficelles. Dommage que Schoendoerffer filme toujours aussi mou.

Tekken

0 Tout comme la récente adaptation de Street Fighter (mais en pire), ce Tekken-like ne procure aucun plaisir vidéoludique. Allez zou, poubelle !

1 Dwight H. Little a beau faire preuve de toujours autant d’énergie dans sa mise en scène, il n’offre qu’une bisserie post-apocalyptique vaguement drôle en certains endroits (ne loupez pas la scène post-générique !).

0 C’est presque rigolo dites donc. Presque.

Tekken Blood vengeance

3 Oubliez la bouse sortie en DTV au début de l’année, on tient là une adaptation honnête du jeu vidéo « Tekken » : un récit dynamique, fidèle au jeu d’origine, dont la mise en scène fluide transcende les petites lourdeurs du scénario. L’éditeur Namco ayant lui-même supervisé le résultat, ça fait plaisir.

4 Voilà un très joli cas de film d’animation aux textures cheapos qu’une superbe direction artistique permet de dissimuler. De quoi rendre allègrement digeste un scénario sur-explicatif où l’on perd en digressions ce que l’on gagne en un fan-service réjouissant.

Territoires

4 Avec un excellent point de départ, Olivier Abbou signe un essai glaçant, évoquant la politique sécuritaire des Etats-Unis avec un vrai réalisme malsain. Et en dépit d’un trop-plein de complaisance en début de métrage, ce survival anxiogène déploie une atmosphère malsaine que l’on n’avait pas vue depuis Martyrs.

The tree of life

6 Métaphysique de la vie, appréhension filante et démente du cosmos, mélodrame intime, ballade sensorielle : toujours aussi fou et exigeant, Terrence Malick flotte dans des sphères inaccessibles et nous met littéralement le cœur en lambeaux. Le choc est bien trop fort, c’est un chef-d’œuvre absolu et inoubliable.

5 S’il est moins convaincant en apesanteur que sur la terre ferme dont il tire bien assez de spirituel et de splendide, on prend le film comme un tout imposant, plein, riche, et comme la démonstration la plus probante depuis 2001 que le cinéma est le support idéal d’une réflexion métaphysique.

5 Bien qu’il contienne la plus belle séquence de sa filmo, ce qui devait être l’apothéose du cinéma malickien flirte dangereusement avec le radotage. Si la révolution n’a donc pas
lieu, celui-ci reste toutefois tellement unique, riche et hypnotique que l’expérience comble de bonheur.
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3 Deux visions n’y feront rien. J’y suis toujours émotionnellement insensible même si les images sont parmi les plus belles vues cette année (entre mille qualités). Bref, un Malick qui me fascine autant qu’il m’indiffère.

The thing

1 Content que le nom de Ronald Moore ne soit plus associé à ce remake-préquelle aussi pétaradant que mongoloïde. Son principal mérite c’est que ça donne envie de revoir fissa l’original pour se laver les yeux.
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This must be the place

2 Sorrentino a beau prouver qu’il maîtrise la mise en scène avec brio, son nouveau film est une vraie énigme : si la première partie s’avère bien drôle et décalée, le hors-sujet s’invite ensuite avec une étrange histoire de chasse aux nazis. Où voulait-il en venir ?

2 Sorrentino nous en met plein la vue avec une autosatisfaction effarante mais oublie l’essentiel en cours de route : les images et l’écriture cinématographiques ont une portée morale, surtout quand on raconte la traque d’un ex-nazi par une rock-star infantile.
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Thor

1 Coincé entre du kitsch théâtral et la superficialité d’un blockbuster anonyme, Thor doit surtout son échec à la patte de son metteur en scène, incapable de conférer à sa mise en scène la dimension d’un vrai drame épique. Un gros coup (de marteau) pour rien.

1 Le fric c’est chic mais encore faut-il savoir quoi en faire. Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas vu un blockbuster si creux pour un sujet si riche.
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1 Vous saviez que le mot « Thursday » tenait son origine de Thor (le jour de Thor, Thor’s Day) ? Maintenant, oui.

Time out

3 A force de vouloir sans cesse reproduire la formule gagnante de Gattaca, Niccol n’aura pas échappé au statut de cinéaste lambda. Ce qui ne l’empêche pas de signer ici un thriller relativement efficace, qui compense ses faiblesses par un rythme survitaminé et de très bonnes idées. Fun et distrayant.
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3 Le film a une classe indéniable. Et lorsqu’elle n’est pas à bord d’un bolide surréaliste conduit par Justin, Amanda court en talons aiguilles contre la montre ! Le sujet est là, pas l’inventivité visuelle ni le jusqu’au-boutisme du traitement. Et c’est bien dommage.

3 Que Niccol exploite timidement son récit à la Bonnie & Clyde, c’est pas très étonnant de sa part. Par contre, qu’il réfléchisse tout aussi timidement sur son passionnant concept, c’est plus déroutant.

4 On nage presque en pleine indigence thématique dont un concept génial ne saurait se contenter. Heureusement, Niccol parvient à offrir un vrai rythme et quelques jolies scènes nous évitant de nous demander trop longtemps à quoi aurait ressembler le film dans le cas d’une pleine exploitation de son postulat.

Titeuf

1 Quelques instants sympas, mais avec zéro originalité et un scénario ressemblant à une compilation des épisodes de la série animée, l’ennui prend très vite le dessus. Finalement, ça passait un peu mieux sur un petit écran…

2 A l’image du final, Zep désamorce systématiquement toute idée qui pourrait transgresser les mécanismes narratifs en place depuis les premiers épisodes de la série animée. Répétitif et lassant.

Toast

1 Face à ce désolant téléfilm de la BBC, chronique de l’enfance lisse au possible, qui ne décolle jamais et à laquelle même Helena Bonham Carter ne parvient à donner aucun charme, on ne pense qu’aux autres productions britanniques dont le film a piqué la place à l’exportation !

Toi, moi, les autres

1 Ça pioche au pif dans le répertoire de la chanson française (Téléphone, Delpech, Dassin, Zazie : tout y passe), ça illustre un propos socio-politique avec la finesse d’un pachyderme, et ça se finit dans une niaiserie à peine supportable. OK, les acteurs sont bons et les chorégraphies correctes, mais pour le reste, c’est calamiteux.

Tokyo gore police

1 On aurait aimé être aussi conquis qu’avec The Machine Girl, mais ce nouveau trip gore à la sauce wasabi n’arrive jamais à être tout aussi fun et excessif. Reste le plaisir de retrouver Eihi Shiina, l’inoubliable héroïne du terrifiant Audition de Takashi Miike.

Tomboy

2 A l’inverse du très beau Naissance des pieuvres, le nouveau film de Céline Sciamma ne crée ni trouble ni émotion, sa mise en scène ne s’avère jamais symbolique, et l’ensemble se résume à l’illustration plate et assez pesante d’un sujet casse-gueule.

4 Le temps d’un été, Laure, 10 ans, décide de s’appeler Michael. Un tourbillon de questionnements et de sentiments divers provoqué par une histoire si modestement traitée, c’est la marque d’un vrai talent de cinéaste.
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2 Les quelques belles scènes (et beaux plans !) orchestrées par Céline Sciamma sont bien trop rares pour excuser sa propension à explorer tous les passages attendus d’un tel postulat de départ. Décevant.

The tournament

3 Bon, certes, la réalisation est digne d’un DTV anonyme, mais ce film d’action décomplexé et testostéroné jusqu’à plus soif constitue une alternative idéale au consensus mou. Violent, drôle, rythmé : pour un samedi soir, nickel pour compléter la pizza et la bière.

Transformers 3

3 Toujours aussi indécrottable, Michael Bay déploie toute sa science du racolage et du bourrinage massif avec ce troisième film, ni pire ni meilleur que les autres. Au moins, la 3D donne naissance à des plans déments, mais pour ce qui est de la nouveauté, on peut toujours se gratter.

3 Virtuose, fou, réac, fun, putassier et outrageusement violent… c’est le Bad Boys 2 des marmots. J’ai toutefois passé l’âge pour jubiler sans vergogne devant pareille perversité.
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2 Michael Bay a au moins le mérite d’employer la caméra Fusion de Cameron avec une rare efficacité. Me concernant, c’est l’un des rares atouts de ce Transformers 3 sans lequel je n’aurais encore pas pu terminer un film du monsieur sans m’endormir au bout d’une heure.

La traque

1 Quelques types traquent un sanglier vorace dans une forêt. On ne sait pas trop quoi dire sur ce film, puisque l’originalité est aux abonnés absents et que la réalisation ne crée rien d’autre qu’un suspense terriblement mou.

4 Une fois n’est pas coutume, voilà un film de genre française fort sympathique. Dommage que la deuxième partie nocturne ne soit pas à la mesure d’une exposition brillante.

3 Quelques instants de flottement viennent parasiter la dernière demi-heure. Toutefois, rarement aura-t-on eu l’occasion de se montrer enthousiastes à l’égard d’un film de genre français pavé de bonnes intentions, mais aussi et surtout de bonnes idées.

Triangle

5 Après le sec et violent Black death, Triangle confirme le génie de Christopher Smith : si le résultat peut sembler bizarre au premier visionnage, il s’impose comme un hallucinant casse-tête psychique, un jeu scénaristique qui file un sacré vertige et un trip temporel d’une rare intensité. Quant à la mise en scène, elle touche au sublime.

4 Malgré un indéniable talent dans l’exécution, la mécanique narrative s’avère un peu trop prévisible dans ses charnières pour convaincre entièrement. Là où Triangle arrive à sortir véritablement du lot, c’est en réussissant à mettre celle-ci entièrement au service de sa très émouvante héroïne.

5 Le meilleur film du meilleur cinéaste britannique en activité (avec Edgar Wright, of course) sort enfin en blu-ray, plus de deux ans après que tout le monde se soit procuré l’édition anglaise. Un aubaine extraordinaire pour les retardataires.

Les trois mousquetaires

0 La direction artistique a beau être soignée, ce portnawak indigeste à base de karaté, de bateaux volants, de ralentis matrixiens, de clichés et de têtes d’abrutis constitue la pire des trahisons. Nul doute qu’Alexandre Dumas se serait chié dessus s’il avait vu le résultat.

1 Aussi sympa et passionné soit-il en interview, Paul Anderson reste quand même un phénoménal tâcheron dès qu’il s’agit de manier une caméra. Son spectacle de cape et d’épée a beau être d’une connerie généreuse, ça reste une connerie.

The troll hunter

1 Franchement, vous n’en avez pas marre du film d’horreur tourné à la manière d’un FPS ? Même quand la Norvège s’y met, ça n’est jamais aussi génial que Rec, c’est aussi chiant que Diary of the dead, et on ne se marre jamais.

1 « Le troll pour les nuls ».

Tron l’héritage

1 Passée la surprise de voir l’univers visuel de Tron retravaillé avec brio, on déchante très vite. À cause d’un scénario indigent et d’une mise en scène ne mettant jamais la notion d’immersion au premier plan, ce reboot tant espéré ne fait qu’anéantir un rêve de cinéphile geek.
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4 Une version 2.0 au visuel trippant et à la BO monstrueuse. Dommage que les personnages manquent d’épaisseur et ne présentent pas autant de passionnantes circonvolutions que le script.

3 Je ne cache pas que le score des Daft Punk influence beaucoup mon jugement. Il faut dire que l’univers du premier opus est rendu ici totalement incohérent, ce qui n’aide pas à apprécier les quelques séquences de pur cinéma.

True grit

4 Les frères Coen laissent de côté leur autopsie des mythes du cinéma américain pour s’atteler à un western bouleversant et humain. Leur mise en scène est à l’image du reste (superbe, en résumé), mais à tout prendre, on les préférait quand leur ironie jouissive se couplait avec une vraie réflexion sur le genre.

5 Les Coen s’approprient complètement le western et le tirent vers plus d’ampleur, vers la fresque. Récit d’une initiation narré par une femme adulte à laquelle la grâce recherchée a toujours échappé, peinture d’une transition historique donc de la fin d’un âge, True Grit est une œuvre magnifique, et crépusculaire avant tout.
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5 Malgré tout le respect que j’ai pour Hathaway, sa version ne tient absolument pas la mesure face à celle, bouleversante et sublime, des frères Coen. Le seul plan final en fait d’office un classique.

3 On tombe parfois sur des œuvres splendides, auxquelles on pourrait trouver mille qualités sans pour autant avoir été sensible à leur univers. True Grit est de celles-là.

True legend

2 Si le film oublie généreusement de ne pas suivre la voie d’un prologue faisant étalage de la ringardise de sa mise en scène, celui-ci se perd aussi bien dans une structure narrative à côté de la plaque que dans ses délires numériques foireux, ses mauvais choix de découpage et le minimalisme de ses enjeux.

Tu seras mon fils

4 Sur l’affrontement père/fils et le thème de la transmission, on a vu mieux. Il n’empêche qu’avec son casting irréprochable et sa dramaturgie complexe, le film touche juste dans sa description d’une tragédie absolue, en nous laissant au final avec une boule au fond de la gorge.

Les Tuche

0 Pendant tout le film, on a envie de gerber, à force de voir autant de mochetés, de bling-bling digne d’une télé-réalité et de clichés obscènes sur la France profonde. Et pour les gags, c’est le néant le plus total, avec la gueule de consternation qui va avec. Bilan : la pire comédie française de ces dernières années.

2 Oliver Baroux retrouve un peu le sens de l’absurde qu’il avait perdu en passant à la réalisation, mais ce n’est surement pas une raison pour encenser ce choc des cultures jamais surprenant. À l’exception en tout cas d’un freestyle total de Jean-Paul Rouve à un moment du film, résonnant encore comme le gag le plus hilarant de cette année ciné.

Twilight – Chapitre 4 : Révalation 1ère partie Imax 3D Extended cut Ultimate edition Non censuré

0 Edward et Bella se marient, mais surtout, ils vont enfin pouvoir faire zizi-panpan. Dire qu’il aura fallu quatre films pour en arriver là ! Mais rien de torride là-dedans, juste un discours bien chaste et conservateur destiné à transformer les jeunes spectatrices en légumes. Allez, plus qu’un film, et l’arnaque sera finie pour de bon !

0 J’ai pas compris pourquoi la nouvelle pub Chanel durait deux heures et était diffusée au cinéma.

Very bad trip 2

1 Very bad trip 2 procure le même effet que d’emballer une fille détraquée pendant une jolie biture à la téquila : lorsqu’on la revoit au second rendez-vous, on a tout de suite envie d’être ailleurs. Surtout quand la recette du cocktail est pile poil la même qu’avant.

3 En tentant de reproduire le succès surprise du premier, cette suite ne pouvait forcément pas être à la hauteur de l’original. Mais malgré des trucs parfois franchement irresponsables et douteux, je me suis bien marré.

1 Todd Philips n’a jamais fait de films moyens, préférant ne jamais être drôle ou au contraire totalement frappadingue. Rappelez-moi de n’aller voir le 3 qu’à partir de son générique de fin.

Very cold trip

0 Terrible constat : une comédie morne et scandinave sans humour, sans rythme, sans mise en scène, sans idées, sans rien ! Ou comment perdre 1h30 de sa vie à contempler du vide sans rien ressentir.

0 Nous sommes le vendredi 2 décembre à l’instant où j’écris ces lignes. Sachant que j’avais déjà oublié cette chose trois minutes après la séance le jour de sa sortie, je vous laisse imaginer le niveau.

Voir la mer

1 On peut regretter la minceur de l’histoire et des enjeux, le jeu limité des acteurs, l’absence totale de propos, mais le plus inquiétant, c’est de constater que le grand Patrice Leconte n’ait plus grand-chose de fort à raconter.

Votre majesté

0 On hurlait de rire devant Kaamelott ou Sacré Graal. Et face à cet indigeste gloubi-boulga tout sauf drôle, on tire une tronche de dépité, tant le cinéaste et les acteurs prennent les vessies pour des lanternes. Par ailleurs, pourquoi fallait-il que l’insupportable Danny McBride échappe à la pendaison au bout de cinq minutes ?

4 À la fois blindé de bonnes idées et soumis à une exigence formelle certaine, on en ressort aussi enchanté par la déférence totale avec laquelle l’heroïc-fantasy est abordé que ravi par l’humour vulgos qui en détourne les codes, les deux se complétant très bien l’un l’autre.

Le voyage extraordinaire

4 Serge Bromberg privilégie l’aspect pédagogique à celui, humain, qui aurait donné plus d’impact à son documentaire. Quoiqu’il en soit, celui-ci constitue un intéressant prélude au chef-d’oeuvre auquel il s’intéresse.
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Les voyages de Gulliver

1 Autant dire que sans Jack Black (et Jason Segel, allez), jamais je n’aurais jeté les yeux sur un truc pareil. Mais même avec Jack Black, je ne les jetterai à nouveau dessus.

Voyez comme ils dansent

3 Les motifs circulaire d’un tourbillon amoureux et rectiligne d’un voyage initiatique à travers le Canada cohabitent et s’entre-nourrissent dans ce joli drame amoureux avant tout porté par James Thierrée, l’hallucinant petit-fils de Chaplin !

War Inc.

2 Satire foutraque et incisive de l’Amérique des profits, cet ovni tente la rencontre entre Des hommes d’influence et le cinoche bisseux d’Uwe Boll. Ça passe (rarement) ou ça casse (souvent), mais au moins, le culot est toujours là.

Warrior

5 Se prendre des uppercuts émotionnels de cet impact-là est devenu tellement rare de nos jours qu’on ne prend pas de gants en sortant de la salle de cinéma : Warrior est une tuerie qui fouille les viscères, émeut aux larmes, touche droit au but, et parvient à faire vibrer une fibre encore plus précieuse que jamais. Celle du cœur.

5 Gavin O’Connor nous rappelle que la vie est un combat. Par un brillant sens dramatique, il croque le portrait poignant de personnages en lutte avec leur entourage et eux-mêmes. Lorsque le tout se double d’une mise en scène percutante, on est en droit de parler de tuerie.

5 Personnages d’une rare consistance, enjeux clairs à l’ampleur démentielle, casting monstrueux et précision diabolique du montage participent d’une vision sensorielle des évènements et d’émotions décuplées. Beau à en pleurer.

We need to talk about Kevin

5 Perturbant à tous les niveaux et d’une rare virtuosité formelle, le film suscite malaise et fascination à travers le calvaire d’une mère qui aura engendré un monstre. L’électrochoc de Cannes 2011, porté par une Tilda Swinton assez sidérante et un Ezra Miller terrifiant d’opacité.

5 D’une audace formelle impressionnante, entre fulgurances et épure quasi inquiétante, ce film est avant tout un saisissant portrait de femme porté à bout de bras par Tilda Swinton. L’intensité va croissante, jusqu’à un final inoubliable.

We want sex equality

2 Du combat historique d’une poignée d’ouvrières anglaises pour l’égalité salariale, le film ne tire malheureusement qu’un scénario glamourisé et consensuel et une mise en scène impersonnelle. Mais il y a Sally Hawkins en tête d’affiche, et à ça, on peut difficilement résister !

Les Winners

3 Le cinéma humaniste du réalisateur de The Visitor paraît ici un peu étouffé par les poncifs de son scénario. On est peu surpris par cette histoire de coach boosté par un jeune à problèmes mais toujours séduit par le regard du cinéaste, aussi critique que tendre.

Winnie l’ourson

4 Un fort attachant livre animé pour enfants. Manque peut-être un peu de poésie mais qu’est ce que c’est mignon.
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3 Iger et Lasseter couronnent leur volonté de perpétuer l’héritage de Walt Disney par un retour aux sources mignon comme tout et plein de simplicité, quitte à captiver exclusivement les tout petits.

Winter’s bone

4 La belle Jennifer Lawrence s’impose indéniablement comme une immense actrice. Pour le reste, cette peinture radicale du microcosme redneck abat tous les clichés du genre, élabore un naturalisme puissant, et suscite fascination autant que terreur. En tant que tel, c’est ultra prometteur.

4 Winter’s Bone, sous ses airs de modeste enquête policière, a tant à offrir. Il doit beaucoup au talent d’une réalisatrice et d’une actrice à suivre, mais aussi, assurément, à ce cadre américain qui porte en lui un mélange de violence extrême et de poésie, et qui offre toute son étrangeté, toute la superposition passionnante de ses strates d’Histoire…
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Without men

0 Pendant que les hommes font la guerre, les femmes se libèrent par le sexe. Après la très belle Source des femmes, on doit donc se taper ce navet caricatural et risible à tous points de vue, où le discours féministe sert de prétexte à d’incroyables excès de misandrie et de débilité. Au secours !

Women are heroes

3 Appréhender le projet artistique de JR s’avère délicat : filmé comme un film de Danny Boyle, ce clip auto-promotionnel boosté à l’électro-pop ne donne pas assez la parole aux femmes dont il veut être le défenseur. Reste un geste artistique qui ne peut laisser indifférent.
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Women without men

3 En dépit d’une recherche trop évidente de la belle image, ce premier film confirme le dynamisme d’un cinéma iranien qui sait être onirique tout en étant politiquement engagé – quitte à aller tourner au Maroc comme ici.

World invasion battle Los Angeles

1 Aliens vicieux, intrigue inexistante, publicité pour l’armée ricaine à 500 patates, stéréotypes à gogo, badaboum non-stop, tympans agressés… On ne sait pas trop quoi vous dire d’autre.

1 Un long et ennuyeux spot de propagande pour les marines, filmé comme du mauvais Greengrass. Me donnerait presque envie de réhabiliter Skyline.

2 Il est si surprenant que ce truc tienne ses promesses de bourrinage pendant deux heures non-stop que je me suis laissé prendre au jeu. En même temps, je ne crois pas que j’aurais tenu jusqu’au bout dans le cas contraire.

X-men : Le commencement

4 On n’en espérait rien, on se gourait : alors que l’on pensait la saga ridiculisée par les deux (minables) derniers opus, voilà que Matthew Vaughn, toujours aussi fortiche après Kick-Ass, signe la résurrection de la franchise et une belle référence du genre.

4 De nombreux problèmes de finition à cause d’une production pressée par le temps. Mais avec des contraintes similaires, Vaughn se montre meilleur que Ratner en réussissant à ménager honorablement spectacle et personnages.
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4 Après deux épisodes horribles, la saga X-Men fait de nouveau dans le Cinéma. Vaughn ne nous vengera certes pas de Thor et autres agressions du catalogue Marvel, mais au moins ses sens de la narration et de la dramaturgie font-ils des merveilles ici. Le meilleur opus de la franchise.

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