[ANNECY 2018] Dean DeBlois nous dévoile de précieuses infos sur Dragons 3

« Il y avait des dragons quand j’étais petit. » Telle est la première phrase de la bande-annonce de Dragons 3 et telle est celle qu’utilisera le réalisateur Dean DeBlois en préambule de sa présentation à Annecy. DeBlois ne s’en cache pas : cette phrase directement tirée des livres originaux écrits par Cressida Cowell est sa note d’intention. Cette si »mple phrase porte en elle la fascination pour les mythes et ce regard de l’adulte sur son passé révolu. Initialement guère motivé par la perspective d’une suite, DeBlois trouva dans cette idée la direction que pouvait prendre la franchise. Il convient en effet de rappeler que le second et troisième opus furent annoncés en même temps et portent donc en eux la même impulsion. Ce que le contenu de la présentation démontre puisque ce nouvel épisode va suivre une logique évolutive similaire à son prédécesseur. Dragons 2 intégrait que les années ont passées après les événements du premier film. L’aspect des personnages et leurs relations le montrait, de même que le fonctionnement et le visuel de l’univers.

Il en va ainsi de Dragons 3. Berk a évolué, reflétant plus encore l’idée d’une utopie bordélique où cohabite homme et dragon. Plus que de juste apporter des éléments supplémentaires, il s’agit de proposer un renouvellement de ce monde qui puisse être excitant mais aussi approprié à son histoire. C’est par exemple le cas du nouveau design des personnages. Harold et ses compagnons portent désormais des armures composées d’écailles de leurs dragons. Une invention pratique dans ce monde (les armures sont ignifugées), enthousiasmant en matière d’imaginaire (leur petit côté samouraï) et cohérente dans ce qu’elle révèle sur Harold. Comme le note DeBlois, l’armure indique qu’il s’identifie toujours plus à un dragon. Quoi de plus normal bien sûr puisque depuis deux films, c’est grâce à sa relation avec Krokmou qu’il a pu grandir et s’élever. Pour autant, ce troisième opus va le placer face à la limite de ce processus. Pour achever son voyage vers l’âge adulte, il va devoir se détacher de cette relation. La promesse dans la bande-annonce sur la disparition des dragons implique alors moins une dimension cataclysmique qu’émotionnelle.

C’est là que Dean DeBlois fait accepter un point central du troisième opus qui a fait grincer des dents : l’introduction d’une Light Fury qui servira de petite amie à Krokmou. Il faut admettre que l’idée ne vendait pas du rêve. Mais après tout, n’était-ce pas déjà le cas de la résurrection de la mère d’Harold dans le second opus ? Or l’argument (tout en demeurant discutable) arrivait à s’inscrire avec pertinence dans la narration et devenait un outil adéquat pour interroger Harold sur sa condition. Nul doute qu’il en ira de même avec Dragons 3 au vu des morceaux dévoilés. Plus qu’un ajout romantique, le concept de cette relation amoureuse joue justement sur la nécessité d’Harold et Krokmou à mettre un terme à leur symbiose pour atteindre un accomplissement personnel complet. Le principe trouve à cet effet écho chez Harold qui se doit d’envisager le mariage avec Astrid.

Evidemment, on nous promet également que Dragons 3 sera spectaculaire. L’aventure nous amènera logiquement à découvrir de nouveaux lieux comme le monde caché du titre original. Une vidéo test dévoilera l’ampleur de ce nouvel environnement si riche en élément et en texture. L’action sera aussi grandiose. La seule scène d’ouverture place la barre haute en illustrant une dynamique de groupe par un plan-séquence parfaitement exécuté. Si ces quelques premières minutes iconiques constituent le début du film, on peut rêver à foison sur ce que la suite proposera. Les quelques scènes montrées promettent de plus une utilisation des couleurs et de la lumière encore savamment étudiée. Ainsi, une scène de parade nuptiale débutant le soir se terminera aux premières lueurs de l’aube pour mettre en exergue le changement de la relation. Bref, Dragons 3 a tous les atouts dans sa manche. Si Dragons 2 se voulait L’Empire Contre-Attaque de la franchise, tout semble indiqué que cet ultime volet sera son Retour du Jedi (enfin Le Retour du Jedi tel qu’il aurait dû être).

En bonus, on vous conseille une analyse de séquence du premier opus – par l’émission ANIMA (Guillaume Lasvigne) :

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