
Mais le décompte inutile des jours ou le sens qu’a le cinéaste de la composition de tableaux morbides ne suffisent pas à unifier autant qu’il le faudrait les quatre histoires qu’on voudrait nous faire suivre en parallèle. A quelques jeux d’échos ou de contrastes lumineux près, on peine à donner du sens aux passages de tel personnage à tel autre, et ce d’autant moins que chacun reste absent de l’écran pendant de longues plages de temps. Les éléments de scénario sont si divers et épars, complexes à eux seuls que leur entremêlement s’avère vite indigeste. On se sent alors dépassé par les actes des personnages, et l’on finit par croire qu’on n’avait peut-être pas le bagage nécessaire pour pouvoir suivre comme il faut une histoire certainement plus assimilable par le public italien, déjà au fait des positionnements de tels acteurs. Livrer un film choral qui tienne la route n’est pas une mince affaire. Même un cinéaste de l’importance de Bellocchio devrait parfois avoir l’humilité d’amincir son sujet plutôt que de perdre son spectateur par une opulence un brin orgueilleuse…

Gustave Shaïmi
Fréquenter les salles obscures seul et de manière pluri-hebdo dès ses 10 ans, ça laisse autant le temps d'être curieux de mille choses que de voir se dégager des préférences... Carbure à l'émotion avant tout et n'aime rien plus qu'un film à la fois exigeant et potentiellement populaire (Chaplin, Leone, Kubrick, Wilder, Kurosawa, Eastwood, etc.).
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