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La Grille 2012

La grille 2011
Journal de bord – Mai 2012
Journal de bord – Juin 2012
Journal de bord – Été 2012

Barème :

0 : Rien à sauver
1 : Mauvais
2 : Passable
3 : Pas mal
4 : Bon
5 : Excellent
6 : « Chef-d’oeuvre »

Janvier

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

Les acacias

1 Tenir 83 minutes dans un camion avec deux personnages qui ne font quasiment rien, il fallait oser, et le résultat aura été couronné d’une Caméra d’Or. Toutefois, la mise en scène se résume à 95% de champs/contrechamps, et la narration s’avère très monotone, si bien que l’on se met vite à roupiller. Pensez à emporter un oreiller pendant le voyage, ça peut servir…

L’amour dure trois ans

5 Une comédie trash et tendre à la fois, à l’image de son auteur : en gavant son film d’aphorismes jouissifs et de numéros d’acteurs mémorables, Frédéric Beigbeder se lâche à plein régime dans l’impertinence, parle de cul avec amour (ou l’inverse) et n’a franchement pas son pareil pour fusionner avec efficacité les langages verbaux et visuels. Pour un premier essai, le pari est totalement réussi.
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4 Un peu facile, creux dans la provoc, mais c’est souvent (constamment ?) drôle et Beigbeder fait de gros efforts sur sa mise en scène. Par contre, Gaspard Proust est un piètre sosie (rendez-nous Dujardin !).

2 Beigbeder tire visiblement profit de précédentes collaborations et d’une équipe expérimentée pour s’autoriser quelques simples mais agréables parti-pris visuels. Pour autant, pas de quoi s’enthousiasmer outre mesure en dehors de chaque apparition d’un JoeyStarr toujours aussi excellent.

Anonymous

1 Pour une fois aux commandes d’un anti-blockbuster, Roland Emmerich souhaitait relancer la polémique sur la paternité de l’œuvre de Shakespeare, mais son film, handicapé par des sous-intrigues pesantes et des flash-backs presque dignes de la saga Highlander, n’est qu’un gros foutoir dont tous les effets s’annulent à force de s’enchaîner, et dont on ne sauvera qu’une belle reconstitution de l’époque.

2 Lorsque l’académisme lourdaud de The Patriot rencontre les transgressions historiques de 10 000, on atteint un sacré degré de perplexité. Tant pis pour une intrigue plus amusante que tragique et surtout pour la réflexion sur le pouvoir de l’art.
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Café de Flore

1 Constamment rythmé par une playlist probablement extraite de l’iPod du réalisateur, ce drame construit un récit éclaté à la Iñarritu en raccordant ses deux sous-intrigues (dont une, avec Vanessa Paradis, qui frise le hors-sujet) par un prétexte narratif pour le moins grotesque. Un vrai gâchis.

Les chants de Mandrin

2 OK pour passer un peu sur les anachronismes dus à la petitesse du budget : c’est un film sur un état d’esprit de rébellion plus qu’une époque particulière. Par contre, rien n’excuse la maigreur du traitement qu’Ameur-Zaïmeche, jadis percutant, fait du sujet.

La colline aux coquelicots

1 Goro Miyazaki n’a pas le génie de son père, et c’est peu dire : outre une animation très limitée, le scénario pivote tellement entre l’hymne patriotique et la redécouverte d’un lien secret qu’on se demande sans cesse ce que ce film était censé raconter. Pas de doute, on tient là le premier vrai échec du studio Ghibli. C’est franchement triste de devoir l’avouer.

4 Ayant plus d’aptitude à croquer des personnages qu’à construire des univers, Goro Miyazaki a tout gagné en quittant l’heroic fantasy pour le shōjo. Malgré des maladresses, il signe un joli petit film touchant à la BO savoureuse.

4 Il y a fort à parier que même en continuant à se rapprocher des univers d’un Takahata ou autre Kondo, Goro Miyazaki restera inlassablement comparé à son père. Ce n’est pourtant pas faute de s’inspirer ouvertement de ces derniers dans sa très jolie peinture d’un quotidien voué à n’évoluer sereinement qu’à l’aune de la prise en considération de son passé. C’est aussi en ce sens que l’attente du troisième film du monsieur se fera avec une certaine excitation.

Dans la tourmente

1 On ne sait pas si Ruggia avait l’intention de devenir le Ken Loach français, mais s’il souhaitait en conserver les lourdeurs, c’est assez réussi : entre des personnages caricaturaux (surtout un Yvan Attal en alcoolo mal rasé) et des futurs chômeurs qui écoutent du Johnny Hallyday dans leur voiture sous une pluie torrentielle, le film atteint parfois la limite.

The darkest hour

0 Un high-concept à la Skyline qui pioche en permanence dans tout ce qui cartonne : une louche de Cloverfield, une louche de 28 jours plus tard, une louche de La guerre des mondes, une louche de Monsters, une louche de Silent Hill, avec les stéréotypes et tous les clichés les plus éculés du monde en guise de scénario. A fuir le plus vite possible.

0 Pour une fois qu’une 3D de qualité aurait permis à une purge de n’être que 90% d’une purge, il a fallu que l’on ait droit à une conversion dégueulasse sans doute sous-traitée pendant une semaine et demie par des stagiaires. Deux ans après celle, abominable, du Choc des Titans, c’est tout simplement honteux.

The descendants

4 Au cœur d’un Hawaï à la fois gris et ensoleillé, l’auteur de Sideways signe une jolie chronique existentielle où l’on parle de choses graves avec désinvolture. Clooney y est miraculeux d’émotion et de subtilité, et sur le tableau d’êtres figés dans leurs contrastes, on frôle souvent la magie d’un Wes Anderson.

4 Si ce nouvel opus est dans la continuité directe des précédents d’Alexander Payne, on y voit aussi une envolée, permise avant tout par Clooney qui trouve ici son meilleur rôle, et par un décor paradisiaque qui résume parfaitement la nécessité pour les personnages de gérer leur chagrin en composant avec la légèreté du monde.
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4 Payne a rendu présentable Matthew Lillard. Cela suffit à prouver qu’il a signé un drame subtil et touchant, tout ça sans tomber dans le piège du feel-good movie.

4 Parce que ce sont aussi les personnages les mieux écrits qui font les grands rôles, on ne s’étonne guère d’assister à une comédie dramatique hantée par la performance des acteurs qui incarnent ses protagonistes. Un constat aussi agréable que celui de les voir évoluer au gré des conflits qu’on leur impose, et ce sans qu’Alexander Payne n’ait à jouer la carte habituelle de la tragédie faussement décalée.

Die

1 Certes, ce n’est pas honteux en terme de fabrication, mais le résultat est si mou et convenu qu’il semble faire le double de sa durée réelle. En plus, dans des films majeurs comme Intacto ou 13 Tzameti, le concept du jeu de la mort avait été mieux exploité, qui plus est à des fins sociales, symboliques ou métaphysiques.

1 Un pur succédané de Saw qui tente autant qu’il peut de compenser la minceur de son budget par la malice de son scénario. Malheureusement, ça a beau être moins laid que la moyenne basse des DTV sortant chaque année, cela reste au moins aussi vain que con.

Duch, le maître des forges de l’enfer

6 Après S21, Rithy Panh poursuit son approche mémorielle et expurgatoire des crimes khmers : ce long face-à-face avec Duch permet de dessiner les contours très précis d’une terrifiante machine de mort, et les révélations qui en découlent, associées au calme de cet homme ambigu qui se croit autant coupable de ses crimes que victime du régime qui l’a instrumentalisé, font froid dans le dos. Inoubliable et nécessaire.
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Épisode 50

0 En l’état, c’est du niveau d’un téléfilm miteux pour Syfy Channel, et sur le fond, c’est aussi vide et prétentieux que les 49 précédents clones de l’insupportable Paranormal activity. Et une question : pourquoi continue-t-on à produire ce genre de bouse où il ne se passe rien ?

1 Du scénario à la réal, tout témoigne ici d’un bordel tel qu’il fait passer au second plan incohérences et ridicule des situations. Paradoxalement, c’est sans doute ce qu’il fallait pour tenter de dissimuler le manque cruel d’idées et d’ambition de la chose. Et donc de faire du film un échec dans tous les cas.

Final storm

0 S’il ne faillit pas à la réputation merdique d’Uwe Boll, cet anti-film s’impose surtout comme l’œuvre la plus ennuyeuse de sa carrière. Surtout que la tempête du titre se résume à un coup de vent et deux gouttes de pluie. En l’état, ça aurait pu être marrant, mais non.

Glenn

1 Pour son scénario, le réalisateur aurait pu se contenter de sa rivalité entre deux pianistes amoureux de la même femme, mais il a voulu y inclure un concept de science-fiction robotique qui fait très vite cheveu sur la soupe. La fausse bonne idée dans toute sa splendeur.

Hostel : Chapitre 3

1 Eli Roth ayant déclaré forfait, c’est le producteur de la saga qui prend les manettes de cet opus 3. Mais hormis une scène d’ouverture plutôt réussie, on est face à un DTV plat et sans rythme, infiniment moins gore et dérangeant que ses prédécesseurs, et la réalisation est plutôt à la ramasse.

2 J’aime bien les promesses de changements de règles, moins quand elles ne sont qu’à moitié tenues. Inutile, donc, de faire confiance aux quelques joyeusetés orchestrées par un réalisateur qui ne les inscrit dans aucune intention globale précise, si ce n’est celle d’orchestrer une suite déconnectée de ses ainés et de pérenniser la franchise à tout prix.

Ici-bas

1 L’académisme est une mauvaise herbe que le cinéma français continue visiblement de cultiver ailleurs qu’à la télévision. Quand on voit le résultat sur grand écran, avec un sujet qui aurait davantage sa place dans un téléfilm pour France 3, ce n’est pas honteux, c’est juste embarrassant. Dommage pour Céline Sallette, excellente.

Intruders

1 Y a pas à dire, cela fait beaucoup de peine de voir le réalisateur du meilleur film de zombies jamais réalisé (28 semaines plus tard) aux commandes d’un thriller horrifique sans suspense ni horreur. Seul le final, bien que roublard, réussit à insuffler un peu d’intérêt à cette intrigue molle du genou, hélas un peu trop tard.

3 Si la fin peine à rabibocher toutes les pièces du puzzle, Fresnadillo assure une savoureuse ambiance et tente de servir au mieux une intrigue faite de conte et de drame social.

3 Fresnadillo fait ce qu’il peut pour captiver son audience. C’est là tout le talent du cinéaste que de parvenir à nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

J. Edgar

5 DiCaprio réussit avec Eastwood ce qu’il avait plutôt foiré avec Scorsese : incarner la complexité d’un homme gorgé de paranoïa et de paradoxes. Mais pour le cinéaste, c’est surtout une œuvre crépusculaire où Hoover, désormais à l’apogée de sa vie, revisite son parcours dédié au contrôle afin de contrôler sa propre légende. Du cinéma classique, dense et remarquable.

5 Les principes d’un homme, l’ambivalence de leur mise en pratique, leur immuabilité face à un monde dont il paraît réaliser, violemment, qu’il change : Eastwood saisit tout cela et bien plus encore dans ce portrait d’une densité incroyable, confirmant ainsi pour la énième fois que, pour l’étude de caractères et la peinture des sentiments, il est aujourd’hui le roi du cinéma américain.

4 Eastwood l’humaniste a encore frappé. Il nous signe là le captivant portrait d’un homme entièrement fait d’idéaux et imperméable à la marche de l’histoire. Très fort !
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5 On pourra regretter que la plongée dans l’intimité du personnage ne rende pas justice à l’ampleur de sa réputation. Paradoxalement, ce parti-pris sied parfaitement à un Eastwood qui ne se gène pas pour le rendre passionnant de bout en bout.

Jack et Julie

0 Quand Adam Sandler fait le pitre, ça passe ou ça casse. Dans le cas présent, autant revoir Little Nicky ou Rien que pour vos cheveux, parce qu’avec cette comédie pas drôle sur des jumeaux joués par le même acteur, il est sacrément bien parti pour emprunter la même piste rouge qu’Eddie Murphy. Ah oui, et sinon, que font Al Pacino et Gad Elmaleh là-dedans ?

1 Certes, Adam Sandler s’est toujours montré, au gré de ses différents projets, très inégal en termes d’humour. Pour autant, rien ne laissait présager que sa dernière collaboration en date avec Dennis Dugan puisse relever d’un grand écart improbable, le duo nous livrant le mythique You don’t mess with the Zohan il y a quatre ans, pour s’embourber aujourd’hui dans un simili Mrs. Doubtfire au conformisme navrant.

King Rising 2

0 Si quelqu’un porte le nom de Granger, le visionnage de ce navet lui permettra de se sentir moins seul. Et si ce n’est pas votre cas, il suffit de savoir que c’est Uwe Boll qui réalise, que c’est censé être la suite de King Rising (euh, faut qu’on m’explique) et que ce cher Dolph paie ses biscottes en attendant Expendables 2.

0 Voilà un film plein de grangerité et déployant une grangeritude qui mettra du baume au coeur au fan de Granger sommeillant en chacun de nous. Une fois de plus, Uwe Boll nous montre à quel point il est bien grangernisé du bulbe.

Louise Wimmer

4 Ce n’est pas du cinéma social, c’est du cinéma brut, qui va droit à l’essentiel, qui colle à son héroïne, qui capte son énergie interne et qui n’élude pas ses ambiguïtés. Aucun misérabilisme là-dedans, juste un récit simple et direct. Corinne Masiero est largement césarisable, même si, à l’avenir, on aimerait la voir jouer autre chose que des clochardes ou des femmes précaires.

4 Porté par une Corinne Masiero incroyable qu’on espère ne jamais perdre de vue, ce portrait de femme sait échapper à toute classification hâtive (du genre « film social ») en se cramponnant à son personnage ambigu et fascinant. Il trace sa voie entre désillusions et micro-espoirs, ne perdant jamais notre attention.
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Millénium

6 David Fincher utilise le pavé de Stieg Larsson comme outil de dissection du monde contemporain. Un thriller dark, hardcore et métallique, découpé et réalisé avec une maestria folle, dont l’hallucinante Rooney Mara est à la fois l’épicentre thématique et le guide tragique d’un récit ténébreux qui colle autant à la peau qu’un tatouage douloureux. Chef-d’œuvre.
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4 Le plus frappant – et ça suffit à dire toute notre admiration pour le metteur en scène qu’est Fincher, c’est le fossé qui sépare l’adaptation suédoise du roman, quasi-plate, et ce film dont la stylisation et la qualité du jeu d’acteur transcendent souvent un scénario déjà passionnant. Cette fois-ci, on adore vraiment Lisbeth !

4 La même chose que la première adaptation (lourd, long, chiant par instant) mais avec une mise en scène supra-travaillée à l’appui. En résulte un sacré trip sensoriel avec en sus le plus beau générique de l’année.

4 Alors comme ça, cette histoire est issue d’un « monument littéraire » ? Gageons qu’à l’instar du film, la réussite de celui-ci repose en grande partie sur sa forme, Fincher sublimant avec aisance mais non sans faillir (la dernière demi-heure est laborieuse) un récit sans autre intérêt que l’évolution de son personnage tatoué.

Mother’s day

2 Certes, depuis qu’il a arrêté de faire des Saw dans le vide, Darren Lynn Bousman s’est amélioré, mais ce n’est pas en torchant des survivals aussi anonymes que celui-là qu’il risque de passer pour un vrai cinéaste. Reste le plaisir de retrouver l’excellente et trop rare Rebecca DeMornay dans un rôle à sa mesure.

2 Ce gros bourrin de Darren Lynn Bousman s’est posé des questions sur la nature humaine et a fait quelques découvertes quant à la capacité de celle-ci à se montrer peu recommandable. Hélas, il traite moins son sujet comme le ferait un Rob Zombie que comme un adolescent fier de ses découvertes et désireux de partager son savoir. En résulte un film de siège au récit éculé et à la construction blindée de simili-rebondissements amenés de façon aussi improbable qu’artificielle.

Une nuit

5 Jean-Pierre Melville et Michael Mann ne sont pas loin dans cette stupéfiante et envoûtante virée by night, où l’immersion au cœur d’un Paris interlope et nocturne révèle un vaste jeu de dupes entre flics et voyous. Du très grand art, porté à son zénith par un Roschdy Zem magnétique à souhait et une mise en scène ultra-sensorielle qui tutoie la perfection à plus d’un titre.
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L’oiseau

1 Après la mort de son fils, une employée de cantine sans amis et sans soleil dans sa vie (on dirait du Cabrel…) tombe sur un piaf qui vient illuminer son existence : encore et toujours ce cinoche bobo qui s’insinue dans le morne quotidien des Français moyens pour n’en ressortir que les éléments les plus banals et les plus insignifiants. On baille.

Ong-Bak 3

2 Pour la petite histoire, Tony Jaa s’est désormais retiré du 7ème Art pour devenir moine. Au vu de la dimension mystique (de plus en plus prononcée) de la saga Ong-Bak, les amateurs de baston pure risquent d’être déçus, mais les autres loueront une approche spirituelle plutôt bien amenée.

Le pacte

1 Nicolas Cage enrichit sa liste de produits bas du front avec ce petit thriller mollasson et jamais très captivant, où le thème délicat de l’autodéfense n’est jamais exploité avec un minimum de cojones. Pas honteux, juste sans intérêt. Non, désolé, le hibou n’est pas ravi et il ne jubile pas.

1 Sujet sur l’autodéfense alléchant et excitante narration machiavélique auraient pu être le lot de ce petit divertissement. Mais Roger Donaldson y sait faire que dans l’actionner mongol où l’achat d’une barre chocolatée se transforme en suspense hitchcockien.

Le projet Nim

3 Un docu fascinant sur la chronique d’un désastre scientifique, mais qui se concentre davantage sur l’arrière-plan hippie et foutraque qui entourait cette expérience. Cela en fait un film paradoxal, mais touchant et complexe de par les images incroyables qui le composent et les questions éthiques qu’il arrive à soulever.

4 L’histoire vraie qui aurait pu faire de La planète des singes – les origines un grand film si ce dernier ne l’avait pas calqué que partiellement, oubliant en cours de route les détails caractéristiques d’une humanité déliquescente. C’est précisément en mettant ceux-ci en exergue que James Marsh parvient à donner à son documentaire une puissance émotionnelle qui manque habituellement au genre.

Retreat

1 Trois acteurs brillants, dont un Jamie Bell assez méconnaissable. Un sujet déjà exploité (en mieux) dans Take shelter. Un suspense qui ne marche quasiment jamais. Un faisceau d’émotions trop mince. Une réalisation plate. Un bilan très faible.

1 Rien ne sert de rédiger quoi que ce soit quand un plan du film résume à la perfection ma réaction face à ce truc.

Sex addicts

0 Un timide débile tombe amoureux d’une bombasse qui se révèle être une accro au sexe. Et vu que ce DTV est vendu comme un ersatz d’American pie, on vous laisse donc en déduire le contenu, le niveau et la fréquence de fous rires bien généreux (indice : c’est bas).

1 Certaines scènes sont tellement nullissimes que c’en est gênant. Bref, l’art et la manière de faire du neuf (un personnage principal chiant comme la mort, ça commence à devenir une habitude dans les comédies ricaines) avec du vieux (ou comment écrire un film en faisant comme si les 36000 copies identiques pullulant depuis trente ans n’avaient jamais existé).

Sherlock Holmes 2

3 Une bonne suite qui élargit le terrain d’action du premier film : en poussant plus loin la dimension ludique et obsessionnelle du sens de la déduction, Guy Ritchie confère à l’univers de Sherlock Holmes une dimension de vaste partie d’échecs où tout indice relance les règles du jeu. Pas toujours très fin, certes, mais astucieux.

2 Incapable de rendre palpitants ses enjeux, Ritchie enfonce toutes les ambitions de l’entreprise dans un bourbier d’inintérêt. La qualité de la production et certaines idées évitent tout juste de piquer du nez.

Take Shelter

4 Fin du monde en action, effritement du cocon familial, parabole hallucinatoire sur la crise économique, suspense anxiogène à la Hitchcock : scène après scène, Take shelter donne chair à un vaste typhon d’inquiétudes modernes. Avec un Michael Shannon dont le regard opaque mériterait à lui seul dix paragraphes.

3 Le portrait d’un dérèglement psychologique est éculé, bien qu’intéressant dans le cadre d’une Amérique rendue parano par les épreuves de la décennie passée. Heureusement que Michael Shannon et Jessica Chastain portent le film avec intensité, et que la fin, admirable, vient bousculer nos certitudes.
>>> Lire le dossier Cannes 2011

4 Ironiquement, Jeff Nichols a perdu un brin de sa tension dramaturgique en passant du western au récit biblique. Il confirme heureusement le grand talent de cinéaste qu’il a précédemment dévoilé.

3 En pariant sur une mécanique narrative répétitive, Jeff Nichols limite autant ses enjeux qu’il ne parvient à surprendre dans un récit cumulant à peu près toutes les évidences résultant de son postulat de départ. Il parvient toutefois à captiver à travers une mise en scène sous influence et l’excellence de son casting.

Trust

2 David Schwimmer réussit à esquiver les écueils du film parano sur les dangers du Web en évacuant tout suspense pour se concentrer sur le drame d’une famille en état de choc. Reste qu’avec un casting aussi insignifiant (hormis l’excellente Liana Liberato) et une réalisation quelconque, le cinéma a un peu de mal à s’incruster.

3 Quitte à se la jouer Captain Obvious avec une décennie de retard, David Schwimmer fait très régulièrement vriller nos attentes en partant de postulats sinon éculés, en tout cas sans surprise. L’angle, la structure narrative et les quelques idées visuelles adoptées sont pour beaucoup dans l’émotion suscitée par un joli travail sur la notion de point de vue.

Turn me on

2 Sorte de petit trip onirico-pop à la Gregg Araki, ce teen-movie en provenance du pays des fjords adopte le point de vue féminin pour aborder la perte de virginité. La mise en scène étant souvent d’une sacrée pauvreté, y compris dans ses apartés oniriques sans grand intérêt, on ne met pas bien longtemps à décrocher.

3 L’éveil sexuel bien entamé d’une adolescente en proie à ses pulsions et à l’incompréhension qu’elles suscitent. Non sans étoffer son teen-movie d’une symbolique pertinente, J. S. Jacobsen tend à perdre le fil de son récit en cours de route du fait de digressions inutilement didactiques et d’une mise en scène qui peine à se renouveler. Ce qui n’empêche toutefois pas le charme d’opérer.

The violent kind

1 Parfois mou, souvent sadique, toujours mal joué, ce faux-film de bikers se barre surtout trop vite en sucette pour ne pas être un gros portnawak aux références mal digérées. On ne sait pas trop ce que voulaient faire les réals (fusionner Rob Zombie et Richard Kelly, peut-être ?), et au final, on s’en fiche un peu, à vrai dire…

Février

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

Albert Nobbs

3 Glenn Close a trouvé là un rôle incroyable, et son jeu sidère sur tous les points. Le plus intéressant reste que sa prestation n’est pas le centre névralgique du film, celui-ci étant avant tout le tableau d’une société injuste où l’entraide des femmes passe par la valse des identités sexuelles. Dommage que la mise en scène soit académique.

3 En plus d’offrir à Glenn Close le rôle de sa vie, qu’elle prépare depuis des années, le film arrive par des chemins joliment tortueux à un hymne à la force et à l’entraide des femmes. Dommage que les chemins en question soient jalonnés de trop de lourdeurs ou de facilités…

Amador

4 Une jeune femme est prise dans plusieurs dilemmes moraux, enceinte d’un homme qu’elle n’aime plus, gagnant sa vie en s’occupant d’un vieillard qui meurt avant de lui avoir rapporté assez. Le pathos est déjoué par un humour noir et le tout pris dans une réflexion métaphysique qui réserve de très beaux moments de poésie.

Another happy day

1 Sur un sujet qui aurait fait bander Todd Solondz, le jeune Sam Levinson évite le tableau moribond d’êtres dépressifs pour lorgner vers la chronique drôle et tragique d’une famille (re ?)décomposée. Pas de chance, Woody Allen et Robert Altman ont déjà labouré ce genre de terrain, et s’en sont infiniment mieux tirés.

3 Le jeune réalisateur (un peu trop) zélé prend le soin d’éclater en règle, à l’occasion d’un mariage, une famille déjà en lambeaux. Il le fait parfois avec humour, souvent avec cruauté, et parvient par moments à toucher du doigt un désespoir autrement plus profond, notamment grâce au jeune Ezra Miller, alias (We need to talk about) Kevin.
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Au pays du sang et du miel

4 A l’inverse de Madonna, pour ses débuts derrière la caméra, Angelina Jolie évapore l’angélisme et la provoc au profit d’un vrai désir de cinéma. Sur un canevas proche de Portier de nuit, son film ose aborder la guerre en Bosnie sous l’angle d’une relation amour/haine qui concentre en elle tous les paradoxes du conflit. Superbe audace pour un premier film très concluant.

2 Elle est attachante la Jolie, décidée à soulager un peu de la misère du monde et attachée à revenir en images sur un conflit peu traité au cinéma. Mais pour convaincre les cinéphiles – et non les citoyens du monde -, il aurait fallu proposer… plus de cinéma. Ou en tout cas autre chose qu’un Roméo & Juliette bosniaque prévisible et académique, qui ennuie très vite…

Bullhead

4 Convoquant le film noir et le mélodrame psychologique, le premier film de Michael Roskam explore l’intériorité de personnages dont la propension à l’animalité incontrôlable se voit sans cesse ramenée à un trauma enfantin. Un choc visuel fort, parfaitement incarné (Matthias Schoenaerts, stupéfiant), et d’une puissance émotionnelle ravageuse.

5 Une atmosphère visuelle unique, où la pureté de la nature est sans cesse souillée par la saleté des hommes, une enquête policière dans un milieu méconnu et fascinant et, finalement, un drame de l’enfance comme point de départ d’une déchéance spectaculaire : Bullhead est tout ça à la fois. Un choc, un vrai !

3 Il fallait bien un univers magistralement agencé et la fascination suscitée par la figure détruite qui l’arpente pour captiver au-delà d’une mise en scène qui refuse souvent toute implication émotionnelle.

Cheval de guerre

3 Un Spielberg mineur qui reste un peu trop le cul entre deux chaises : si le découpage et la mise en scène méritent un torrent de louanges, le reste n’est pas très satisfaisant, entre un scénario assez tarte, un score envahissant de John Williams et une première heure digne d’un mauvais téléfilm mièvre pour Disney Channel.

3 Spielberg est un grand Cinéaste de Guerre, ok. Mais il faut attendre les envolées finales du film pour se mettre sous la dent autre chose que des scènes de bataille virtuoses. Chaque étape du film est engoncée dans trop de facilités pour que la ligne narrative globale trouve son souffle à chaque instant.

5 Si Cheval De Guerre est une lourde guimauve filant des indigestions, je voudrais bien savoir pourquoi je suis sorti de la séance le cœur léger face à ce somptueux objet interloquant les notions de destinée et de dignité.
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Chronicle

5 Ce qui n’aurait pu être qu’un ersatz du récent The Prodigies en first person shooting se révèle être une grosse claque totalement inattendue. L’exploit est triple : une peinture aussi juste qu’émouvante de l’adolescence, un spectacle aussi fun que riche en matière grise, et un concept génial qui confère à la caméra vidéo une liberté d’action rarissime. Grand petit film.
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3 Les 2/3 du film fonctionnent uniquement par les intentions à cause de personnages supra-caricaturaux. Le climax à la Akira change la donne en rendant à la fois hommage au spectaculaire et à la mélancolie du chef d’oeuvre d’Otomo.

3 La télékinésie pour les nuls.

La dame de fer

0 Encore un biopic dont le seul intérêt est d’illustrer platement les contradictions d’un être controversé. Insignifiant au possible et souvent à la lisière du ridicule le plus total, le film ne repose que sur le show Meryl Streep, et vu qu’elle en fait des caisses dans son rôle, il ne lui faut pas grand-chose pour s’effondrer complètement.

La désintégration

3 Malgré un constat glaçant qui pousse au débat social, Philippe Faucon détaille le processus d’endoctrinement avec un didactisme trop poussé et une mise en scène minimaliste, pour ne pas dire franchement laide. Toutefois, les acteurs sont tellement géniaux et le suspense tellement bien mené que les défauts de ce film-dossier finissent par s’estomper.

4 Oui, c’est un film-dossier didactique, qui retrace un processus terrifiant en donnant l’air de s’être penché sur chaque sous-questionnement (est-ce un défaut ?). Mais c’est aussi un thriller psychologique haletant et impeccablement mené et interprété, qui tire le meilleur de son dispositif minimaliste.

Detachment

2 Un drame sur les lycées difficiles par le responsable d’American history X, avec l’inexpressif Adrien Brody en ersatz de François Bégaudeau : d’emblée, ça fait très peur. Or, malgré un récit prévisible à cause d’un trop-plein de pessimisme, ce filmage coup de poing suscite parfois des émotions sincères et authentiques. Inégal, mais pas anodin pour autant.

4 Plus de dix ans après American History X, Tony Kaye n’a pas changé son regard sur l’éducation. Il en dresse donc un constat pessimiste avec ses grands sabots. Mais ses méthodes cinématographiques ont au moins le mérite de faire ressortir de justes émotions chez son spectateur.

Devil inside

0 Voilà le nouveau truc pour vendre un sous-Paranormal activity : nous faire croire que le Vatican n’approuve pas un film aussi terrifiant. Vu que ce genre d’arnaque n’a été conçue que pour inciter les gens à payer neuf euros pour voir du néant, on va se lâcher : messieurs les producteurs, allez tous sucer des b**** en enfer !!!

0 Le found-footage écrit et réalisé par Captain Obvious. En bonus, la fin la plus misérable de l’histoire du cinéma (ou la plus marrante, je sais pas).

0 Manger des cailloux > Paranormal Activity > Paranormal Activity 3 > Paranormal Activity 2 > Devil Inside.

Dos au mur

1 De temps en temps, Hollywood nous pond quelques scripts franchement bidons, et celui-là, il est de taille : d’un pitch prometteur à la sauce Larry Cohen, on passe à du polar ultra-formaté, où quelques acteurs en roue libre se renvoient la balle au beau milieu d’une histoire de braquage qui tourne vite à vide.

1 La mise en scène est tellement inadaptée que le film grille l’intégralité de ses cartouches dès les premières scènes. La suite ne se regarde plus qu’avec un oeil distant. Ça n’empêchera pas de dévorer du regard la sublime plastique de Genesis Rodriguez.

2 Un scénario incapable de laisser planer le moindre mystère et une mise en scène complètement à côté de la plaque : il n’en fallait pas plus pour faire de Dos au mur un téléfilm sans ampleur bien que se laissant visionner sans grand déplaisir.

Elles

0 Pour montrer que la journaliste incarnée par Juliette Binoche est coincée niveau sexe, on la filme n’arrivant pas à fermer son frigo ou à déboucher une bouteille avec son entre-jambes. Une lourdeur parmi des centaines d’autres, au sein d’un film sans propos ni mise en scène, gavé de musique classique pour faire intello et rempli de scènes de cul gratuites. Nul doute qu’il y en aura certains pour trouver ça « profond »…

En secret

4 Sorte de chronique d’un amour interdit dans un Téhéran underground, ce film confirme la virtuosité du cinéma iranien. Mais il va plus loin en osant la subversion sur un sujet délicat, et en peignant l’Etat iranien comme un monde schizophrène où la tradition se frite à l’émancipation et où toutes les strates (politique et familiale) sont hantées par le spectre de la surveillance.

Extrêmement fort et incroyablement près

1 Un mélo à Oscars extrêmement long et incroyablement bêta qui accumule les gaffes : outre un récit tire-larmes et des bavardages pénibles, on ne croit jamais à cet insupportable gamin de 11 ans qui semble avoir la sagesse d’un vieillard de 60 ans. Un point pour la musique d’Alexandre Desplat, seule survivante du désastre.

3 Au vu du résultat empillant les élucubrations en voix-off d’un gamin expansif, je suppose que le travail d’adaptation a dû être sacrément compliqué. Dommage puisque cette accumulation noie la force d’un récit ludique et sensible sur le deuil.

Félins

2 On va finir par croire que le docu animalier est un genre verrouillé, tant ses défauts et ses qualités sont invariables à chaque film : des images sublimes (que l’on doit ici à l’équipe d’Un jour sur Terre), un scénario toujours limité au simple constat anthropomorphique et un commentaire d’une mièvrerie parfois irritante.

Gantz Revolution

1 Ceux qui avaient trouvé le temps long avec le premier opus risquent d’en baver avec cette suite : l’action est limitée au profil d’une dramaturgie sommaire, et le rythme est toujours aussi monotone sur pas moins de 140 minutes de métrage. Faut-il désobéir à la sphère ? Perso, j’ai fait mon choix.

1 De tout ce qui empêchait le premier volet d’être irregardable, cette suite ne conserve que le premier degré qu’elle pousse à son paroxysme. Hélas, rien ici ne justifie une si insupportable solennité.

Ghost rider : l’esprit de vengeance

0 Neveldine & Taylor nous livrent le plus beau foutage de gueule de l’année : un navet XXL doté d’un script aussi pourrave que les acteurs, sans enjeux ni rythme, où le motard diabolique n’apparait que quinze minutes. A se demander si le film précédent (pourtant bien nul à la base) n’était pas plus réussi, finalement…

2 Quitte à faire n’importe quoi avec sa figure faustienne hardcore, autant filer le truc à des spécialistes. Au moins, ça sera fun (par moments).

2 Courtes focales, travellings rapides, décadrages, découpage improbable… Toute la panoplie de mise en scène de Neveldine et Taylor au service d’un scénar formaté et consensuel. Il est définitivement très loin le temps de Crank.

Go go tales

4 Depuis le magnifique Mary, Abel Ferrara a réalisé cinq films qui tardent à sortir en France. Celui-ci, a priori banal et radoteur, marque tout de même une rupture très agréable : en explorant l’envers d’un strip-club, le cinéaste déploie un humour et une légèreté qu’on ne lui soupçonnait pas. Son style, lui, conserve tout son impact.

2 Bien qu’il soit élégamment mis en images, on comprend que ce film-là d’Abel Ferrara ait mis 4 ans à arriver dans nos salles. Il était explosif sur le papier mais, ni franchement drôle, ni franchement touchant, il est simplement insipide. C’était 4:44 Last Day on Earth qu’il fallait sortir !

4 En nous invitant un soir dans une boîte de striptease, Ferrara décrit l’envers d’une entreprise moderne et la figure mégalo-patriarcale du patron avec un joli ton entre humour et mélancolie.

Hanezu, l’esprit des montagnes

2 Sévèrement décrié lors de sa présentation cannoise, le nouvel opus de Naomi Kawase ne méritait sans doute pas ça. Mais le style de sa réalisatrice, jadis si beau et évanescent, tourne ici très rapidement à la vanité, au sein d’un film trop inégal, brouillon et nombriliste, au risque de laisser son public sur le bord de la route.
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L’hiver dernier

4 Du cinéma tellurique et minéral, quelque part entre la puissance esthétique de Terrence Malick et les expérimentations de Philippe Grandrieux. Mais au-delà de sa picturalité, ce premier film prend soin de s’ancrer dans un contexte réel, en utilisant le cadre et le découpage pour décrire très sereinement un monde rural à son apogée.

Howl

3 En mariant les formes cinématographiques (animation, faux docu, scènes d’époque en noir et blanc, re-mise en scène d’un procès pour obscénité), le film atteint joliment son but : rendre à la fois hommage à l’audace d’Allen Ginsberg (très bon James Franco) et célébrer visuellement et oralement son poème le plus connu.

Les infidèles

3 Grâce au segment ultra destroy de Jan Kounen, la version intégrale du film retrouve la fraîcheur qui manquait à la version ciné. Pourtant, on aura du mal à ne pas déceler une réelle paresse dans le projet commun de Dujardin & Lellouche, trop attachés à la cohérence du tout pour que leur peinture de l’infidélité masculine ne paraisse pas figée dans ses intentions et timide dans sa quête de trashitude.
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3 Le sketch de Michel Hazanavicius met tellement mal à l’aise qu’il enclenche malgré lui une réaction en chaîne néfaste pour le film dans sa globalité. Dommage, tant l’audace de ce genre de projets est à soutenir.

JC comme Jésus Christ

1 Le film est à l’image de son titre débile : une grosse blague dont le concept se limite à établir des analogies absurdes sans jamais transcender les ficelles de la farce. Quelques caméos de stars font sourire, mais dans le même genre, Michel Muller était allé beaucoup plus loin avec son premier film : sa vie était plus belle que celle de JC.

Martha Marcy May Marlene

5 Le premier film de Sean Durkin s’inscrit dans une tradition de films qui, de Blue velvet à Virgin suicides, installent un climat onirique et anxiogène au cœur du réel. Avec un style visuel cotonneux qui suscite le malaise et une narration éclatée qui reflète bien la confusion mentale de son héroïne (Elizabeth Olsen, sensationnelle), il signe une fugue mentale qui illustre l’échec de la délivrance. Prodigieux.

5 Le pari de Sean Durkin et de ses associés de Borderline Films, c’est de faire du cinéma à petit budget qui ne ressemble pas à du cinéma à petit budget. Il est magistralement gagné avec ce premier long d’une élégance et d’une précision qui laissent bouche bée, et sur tous les plans !

3 De par le minimalisme bienvenu de l’écriture, qui privilégierait de fait les émotions véhiculées par l’image, Martha Marcy May Marlene se veut à double tranchant. Hélas, la mise en scène de Sean Durkin, élégante mais totalement inadaptée à son sujet, empêche systématiquement tout ressenti. Quand le sens de l’oeuvre réside précisément dans l’expérience vécue par son spectateur, cela achève inévitablement de le rendre vain.

Oslo, 31 Août

3 Sacrément doué lorsqu’il s’agit de capter la mélancolie de son héros à travers des scènes muettes où la caméra élabore un jeu du corps par rapport à l’espace, Joachim Trier l’est en revanche beaucoup moins sur l’art du dialogue, ici pompeux et lourdement surligneur. Ce qui ne remet pas en cause les capacités prometteuses dont il fait preuve dans ce second essai.

4 Le neveu de Lars Von Trier livre un émouvant portrait d’un ex-toxicomane. Le style épuré laisse toute la place à une dialectique de la luminosité du monde extérieur et des sombres démons du personnage. La réussite est telle qu’on promet de ne plus l’appeler « le neveu de » !
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Poursuite mortelle

2 Pour voir un film où les paysages des Highlands sont sublimés, revoyez Valhalla Rising. Pour voir un survival intense en altitude, revoyez Vertige. Pour voir un thriller génial avec Melissa George, revoyez Triangle. Mais bon, si l’on n’est pas trop exigeant dans le genre, ce trip montagneux s’avère assez fréquentable.

2 À l’image de ses quelques tics de mise en scène, Julian Gilbey semble n’avoir pensé que par bribes sa réalisation en fonction du registre abordé. Dommage, tant son script, à la croisée des genres, ne parvient pas plus à surprendre en dépit de velléités allant clairement en ce sens.

Sécurité rapprochée

1 Du thriller hollywoodien sans le moindre relief : rien de honteux, rien de brillant non plus, juste un truc vite emballé vite oublié. En outre, contre toute attente, on croit davantage à Ryan Reynolds (qui s’améliore de film en film) qu’à Denzel Washington, de plus en plus agaçant dans son rôle invariable de gros dur qui se la pète.

1 Je sais pas ce qui est pire entre l’intrigue laborieuse avec ses scènes de dialogues interminables ou les scènes d’action justes imbuvables. Y a une jolie photo par contre (faut bien sauver les meubles non ?).

A serbian film

3 Etrangement, si le film n’a pas volé sa réputation-choc, c’est moins pour son hallucinante violence graphique que pour sa vision du snuff comme stade ultime de l’instrumentalisation du corps par une société dépravée. Une idée qui, aidée par une mise en scène à la fois percutante et sophistiquée, suffit à interpeller. A ne pas mettre devant tous les yeux, bien sûr…

Sur la planche

4 Dans un Tanger dont la zone franche d’exportation offre une ouverture illusoire sur l’Europe, un groupe de jeunes filles épluchent des crevettes la journée et volent les riches la nuit. Ce film, le meilleur qui nous soit parvenu du Maroc depuis longtemps, captive de bout en bout en mêlant intimement rage et rêve d’évasion.

Tatsumi

3 Allers et retours entre la vie et les œuvres d’un célèbre dessinateur de mangas : on espère une réflexion sur la passion créatrice qui enserre sans distinction réalité et fiction inventée. Mais Eric Khoo ne creuse pas assez ce sillon et son film devient une succession de vignettes, esthétiquement belle, mais trop modeste, trop mineure.
>>> Lire le dossier Cannes 2011

La taupe

5 Le réalisateur de Morse s’est montré digne de John Le Carré : cette adaptation transcende les codes du film d’espionnage, rend son humanité à la figure de l’espion, et combine l’élégance d’une mise en scène sophistiquée avec la richesse d’une intrigue-puzzle qui révèle ses ambiguïtés au compte-goutte. En l’état, c’est remarquable à tous les niveaux.

5 Ça paraît d’abord trop plat, trop glacé, trop complexe. Puis on réalise que la forme ne renvoie, dans sa sobriété extrême, qu’au jeu des apparences qui fonde chaque séquence. Tout le monde est suspect. Le lien entre le géopolitique et l’intime se fait peu à peu étourdissant, au point qu’on nous a rarement donné autant l’impression au cinéma que l’histoire du monde est écrite par quelques-uns.

3 Fonctionnant probablement du feu de dieu sur le papier, l’intrigue de La Taupe peine à passionner à l’écran. Malgré une mise en image ultra-soignée, le film ne semble pas s’épanouir émotionnellement au-delà de sa côte anti-glamour.

Le territoire des loups

6 Plus qu’un survival à la Délivrance qui disséquerait la nature humaine jusqu’à l’os, la nouvelle claque made by Joe Carnahan représente le stade terminal du genre, une leçon de mise en scène stupéfiante à tous les niveaux, et un très grand drame humain où la survie en milieu hostile côtoie une douloureuse réflexion sur le sens de la vie. Indispensable.

3 Dès qu’il touche du doigt la dimension purement sensorielle qui a une importance capitale dans le survival, Carnahan nous assène un « passage obligé » ou une autre lourdeur maladroite (flashs mentaux & cie.). On est ainsi balloté entre espoir et déception tout le long du film. Heureusement qu’on nous offre une envolée finale vibrante à souhait…

5 Au-delà du survival violent, Carnahan livre une marche quasi-fantasmatique à la frontière entre la vie et la mort. Le tout transmis au travers d’une incroyable mise en scène partageant le point de vue de ses personnages.
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5 De par le minimalisme bienvenu de l’écriture, qui privilégierait de fait les émotions véhiculées par l’image, Le territoire des loups se veut à double tranchant. Fort heureusement, la mise en scène de Joe Carnahan, viscérale et totalement dévouée à son sujet, est une invitation à l’implication émotionnelle. Quand le sens de l’œuvre réside précisément dans l’expérience vécue par son spectateur, cela achève inévitablement de le rendre bouleversant.

Troupe d’élite 2

4 La suite inattendue d’un film brésilien déjà très controversé, à travers laquelle José Padilha redouble d’agressivité dans l’autopsie d’un système policier corrompu jusqu’à la moelle. Un excellent prolongement de Troupe d’élite, riche et glaçant dans son propos, sec et nerveux dans sa réalisation. On tique juste sur la voix-off, très portée sur la paraphrase.

Tucker & Dale fightent le mal

4 On va faire simple : en matière de comédie d’horreur jouant à merveille sur les codes éculés du genre pour les tordre dans la joie et la bonne humeur, on n’avait pas autant jubilé depuis Shaun of the dead. Ludique, hilarant et respectueux du genre : de quoi renvoyer Wes Craven au fond de sa fosse à médiocrité.
>>> Dossier Hallucinations Collectives

3 Brièveté et quiproquos en pagaille assurent pleinement le quota d’hilarité. Manque toutefois une bonne louche d’inventivité pour transcender le concept en reliant les gags, l’émotion et les codes du genre. N’est pas Edgar Wright qui veut.

3 La vengeance des bouseux, au gré de gags malheureusement presque aussi périmés que les codes qu’ils tentent de déconstruire. Dommage.

Underworld : Nouvelle ère

1 Difficile de savoir ce que représente cette « nouvelle ère » annoncée par le titre, cet opus n°4 (ou n°3, je ne sais plus…) n’étant que la continuité de ses précédesseurs. Et hormis une dernière demi-heure surchargée d’action bien violente, force est de constater qu’on trouve le temps un peu long durant la projo.

1 90 minutes d’action non-stop portées par un script portnawak avec tout plein d’effets matrixiens périmés. Il y a dix ans ça aurait été sympathiquement mauvais. Aujourd’hui, c’est juste embarrassant.

La vengeance

0 Un film, ça ? Plutôt une grosse blague sans intérêt, mal filmée et (très) mal jouée, de laquelle n’émerge pas le moindre désir de cinéma. Et ne parlons pas d’un script débile, dénué du moindre propos mais gavé de gros mots. En quête de publicité à défaut d’avoir quoi que ce soit à dire, Morsay signe le pire film de l’année, tout simplement…

1 Si on le prend pour ce qu’il est, il semble presque trop facile de basher le film, qui plus est pour de bonnes raisons. Reste que cette logique implique également de constater la sincérité du produit fini, quand bien même elle ne le rendrait qu’un tout petit peu moins insupportable.

La vérité si je mens 3

2 On pourra dire ce que l’on veut, la saga initiée par Thomas Gilou en 1997 n’est pas ce que la comédie française a pu produire de pire. Pas sûr qu’un troisième film était vraiment utile, c’est certain, mais cette comédie remplit sa part du contrat sans chercher à arnaquer les foules.

2 Un coup de coude complice pour à peu près chaque scénette qui constitue un film sans réelle continuité. Mais connivence avec le spectateur ou non, humour et bonne humeur sont condamnés à l’oubli dans ce qui n’est, comme d’habitude, qu’une comédie française de plus.

La vie d’une autre

1 C’est bizarre, mais le pitch fait beaucoup penser à 30 ans sinon rien, non ? C’est bizarre, parce que Jennifer Garner était quand même plus drôle et moins agaçante que Juliette Binoche, non ? C’est bizarre, mais les enjeux du scénario ne brassent que du vide, non ? En fait, non, rien n’est bizarre, puisque les réponses sont dans les questions.

Voyage au centre de la terre 2

1 Lorsque The Rock fait danser ses tétons pour un ado merdeux et lance un concours de bite avec un Michael Caine octogénaire, c’est que le cinéma d’aventure actuel a vraiment besoin d’un John Carter.

3 Ça ne vole pas haut, mais en tant que spectacle tout à fait honnête qui ne pète pas plus haut que son cul, ça remplit tout à fait son office le temps d’une vision.

The ward

1 Décidément en panne de renaissance depuis Ghosts of Mars, Big Daddy John réussit là une belle scène d’ouverture, et puis s’en va, laissant la mise en scène sous pilotage automatique. Dix années d’attente pour ça ? Eh ben bravo…

1 Un bête produit lambda dont les sursauts horrifiques sont dignes de la sénilité du Dario Argento de Mother Of Tears. Y a bien quelques petits trucs dans la réalisation qui rappellent la présence de Big John aux commandes mais ça ne rend que plus honteuse la chose.

3 Carpenter fait du neuf avec du vieux au gré d’un récit sans la moindre surprise, un peu à l’image d’une mise en scène coincée entre immense savoir-faire et facilité des effets. Si The Ward n’offre guère d’intérêt en ce sens, demeure un objet loin d’être détestable bien que totalement vain.

Mars

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

13 assassins

2 A peine un an après avoir décalqué le Harakiri de Kobayashi, le prolixe Takashi Miike persévère dans le remake du film de samouraïs avec cette nouvelle version du classique signé Eiichi Kudo. Et comme prévu, à force de livrer des photocopies certes bien filmées mais aussi vaines que dénuées d’âme, Miike a décidément perdu pas mal de son mojo.

2 days in New York

1 En deux films, la carrière de Julie Delpy est passée du meilleur (Le Skylab) au pire : ici, ça se voudrait sous influence de Woody Allen, mais c’est juste une galerie d’êtres caricaturaux, mesquins et méprisables, au milieu d’un film très bavard où quelques considérations sur l’âme et le sens de la vie font office de scénario. Seul Chris Rock, acteur brillant et décidément trop rare, s’en sort avec les honneurs.

38 témoins

3 Un film qui condense les qualités et les travers habituels du cinéma de Lucas Belvaux : un script impeccable qui autopsie la lâcheté quotidienne jusqu’au malaise (qui culmine ici dans une scène de reconstitution tétanisante), mais des dialogues atrocement pesants qui surlignent tout ce que la mise en scène, pourtant excellente, réussissait à exprimer par les images.

À l’aveugle

1 La seule bonne idée du film, c’est Jacques Gamblin en flic marchalien. Pour le reste, si l’on excepte les clichés et les invraisemblances, on ne pige pas pourquoi le scénariste a garni son intrigue (déjà bien bête et ridicule à la base) d’un sous-texte complotiste qui annihile toute perspective de duel psy entre le flic et le criminel. En tout cas, c’est raté.

2 Le pitch excitant qui se vautre négligemment dans la banalité entre une réalisation de (bon) téléfilm et une intrigue hors sujet préfèrant jouer dans des sphères politiques que psychologiques.

Les adieux à la reine

4 Fidèle à son style nerveux et réaliste, Benoît Jacquot filme la cour royale comme un monde déliquescent et étouffant, et donne à cette histoire de soumission un vrai paradoxe : vivre dans l’ombre d’une idole capricieuse pour finalement se trouver soi-même. En incarnant une jeune femme d’une rare complexité, Léa Seydoux trouve le plus beau rôle de sa carrière.

4 Le film impressionne avant tout par la cohérence de son parti-pris : peindre l’Histoire à travers le regard d’un personnage qu’elle a oublié. Le jeu admirable des changements d’échelle révèle peu à peu que la fresque historique s’incline face à la belle chronique d’une passion démesurée.
>>> Lire la critique au retour de la Berlinale 2012

Aloïs Nebel

2 En voulant brasser trop de thèmes, le réalisateur démontre certes une volonté honorable de revenir sur les grands tournants de l’histoire tchèque mais prive le portrait de son personnage de l’ampleur émotionnelle que l’on attendait. Dommage, surtout que l’animation (ou plutôt la rotoscopie) est très belle…

Bellflower

3 Quand on sait comment le film a été conçu, financé et mis en scène, difficile de penser qu’Evan Globell fera de vieux os dans le cinéma. Il n’empêche que ce petit objet arty, aussi émouvant que visuellement déroutant, réussit à donner à une love-story anéantie la dimension d’une fin de monde inébranlable, comme si les thématiques de Gregg Araki se fixaient à un road-movie signé Monte Hellman. Plutôt space.

4 Plutôt que la fin du monde que les deux protagonistes borderline attendent avec une conviction mystérieuse, ce premier film montre une apocalypse intime. Sans être exempt de défauts, il impressionne par les folies visuelles et les incroyables pistes de réflexion qu’il est capable de nous offrir, tout cheap qu’il est. Evan Glodell n’est pas très bon acteur, mais c’est un cinéaste à suivre !

Blood Creek

3 Jolie surprise : grâce à son excellent casting et sa mise en scène ultra-soignée, Joel Schumacher réussit plutôt bien sa première incursion dans le thriller horrifique. Dommage que le pitch de départ (une pierre viking surnaturelle convoitée par des nazis) ne soit pas exploité autrement qu’avec une certaine flemmardise.

1 Coucou Joel, la suspension d’incrédulité a appelé, elle aimerait que tu arrêtes de la partouzer. Bisous.

Bye bye Blondie

2 Malgré d’évidents progrès sur la mise en scène, Virginie Despentes ne parvient toujours pas à s’imposer comme une vraie cinéaste : la démarche punk et frontale n’en reste qu’au stade des intentions, et pas la moindre émotion ne s’invite au cœur de cette romance destroy. Grosse surprise : les géniales Soko et Clara Ponsot volent la vedette au tandem Béart/Dalle.
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Cloclo

3 Certes, la mise en scène de Siri est hallucinante de virtuosité et la prestation de Jérémie Rénier mérite une pluie de louanges. Mais voilà, Cloclo tombe dans le piège de tous les biopics, à savoir un énième tableau d’un homme dont on peint les contradictions sans le moindre point de vue. A tout casser, Joann Sfar avait fait infiniment mieux avec Gainsbourg.

4 La caméra fend l’espace et le temps, habile, déterminée et gracieuse. Il arrive aussi qu’elle pèche par excès de contrôle, donnant l’impression de se figer paradoxalement, quand bien même elle multiplie les prouesses. La caméra est l’alter-ego du personnage.

5 Avec Stanton ce mois-ci, Siri prouve encore qu’un sujet aussi bon soit-il n’est rien sans la parfaite compréhension de ce dernier. Classique dans ses thèmes, Cloclo n’en demeure pas moins d’une puissance émotionnelle incroyable par un rythme narratif stupéfiant et un travail visuel renversant en constant accord avec son personnage.
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6 Le projet de mise en scène est d’une limpidité telle qu’il concourt en permanence à susciter l’émotion, ne serait-ce qu’à l’aune de l’inéluctable compte à rebours qui construit le film. Il faudra d’ailleurs bien du courage à quiconque souhaiterait contester la maîtrise HALLUCINANTE de chaque aspect du projet. Pour ma part, je n’ai tout simplement jamais autant pleuré de ma vie au cinéma.

La colère des titans

0 Le choc des Titans était déjà un sacré ratage, mais il passe presque pour un chef-d’œuvre à côté de cette suite : en lieu et place d’un actionner épique et furieux, on récolte une authentique série Z où rien n’est crédible, du l’univers dépeint jusqu’au jeu des acteurs. Il vaut mieux redécouvrir Les Immortels : au moins, là-dedans, le visuel était classe et ça charcutait sévère !

1 A l’instar de Letterier qui n’arrivait pas à se détacher du film d’Harryhausen, Liebesman se contente trop de réemployer la formule peu inspirée de son prédécesseur. N’empêche Cronos rules !

1 De dieux aussi charismatiques que son Leatherface à une Andromède en tous points inutile, en passant par des dialogues insipides et une mise en scène qui ne parvient jamais à donner un semblant d’ampleur à son sujet, Jonathan Liebesman fait tout pour que la suspension d’incrédulité n’opère jamais. On n’en attendait pas moins de sa part.

Comme un chef

1 Quand on a vu le génial Ratatouille cinq ans avant, la comparaison en devient horriblement embarrassante pour cette comédie française, écrite et réalisée sans aucune conviction. Sinon, Jean Reno joue tellement mal qu’en comparaison, Michaël Youn pourrait choper une nomination aux prochains Césars.

2 La comédie française typique : insignifiante au-delà d’un casting attachant. Et l’impression de répéter la même chose à chaque nouveau film du genre…

La dame en noir

3 L’emballage est si soigné et élégant qu’il finit par contraster avec le contenu, très pauvre et pas original pour un sou. Ce n’est pas très grave : le film crée une atmosphère froide qui fait vraiment son effet et parvient à tenir éveillé durant 90 minutes. Par contre, rien à faire, Daniel Ratcliffe est décidément un acteur d’une rare inexpressivité.

2 C’est de belle facture, et même de trop belle facture. Si bien que l’on finit par oublier l’inscription du film dans tout un héritage historique flamboyant pour ne le voir plus que comme un triste symptôme du mal qui ronge un certain cinéma actuel, ennuyeux à force d’être lisse. Même plongés dans toute cette brume anglaise, les sentiers battus demeurent des sentiers battus…

Élève Watkins : 3. On a encore tout pompé sur ses petits camarades à ce que je vois. Bon cela dit, le style est agréable et vous semblez comprendre ce que vous recopiez. Ça passera… pour cette fois !

3 La Hammer s’offre un retour aux sources que l’on saluera avec un enthousiasme modéré. S’il ne renouvelle pas le genre, le film de James Watkins se veut au moins suffisamment élégant pour constituer un joli renouveau.
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Elena

1 Une science du cadre et de la mise en scène qui impressionnait déjà dans les deux précédents opus de Zviaguintsev, mais c’est bien tout ce que l’on sauvera d’Elena : le rythme est si neurasthénique et la dramaturgie si étouffée sous le poids du filmage qu’on a l’impression de contempler un portfolio d’images tour à tour froides et glauques. Presque du sous-Kieslowski sans force ni émotion.

5 Après les grandes étendues du Retour et du Bannissement, le passage à un cadre urbain ne change qu’à moitié le cinéma de Zviaguintsev : l’ancrage sociologique est plus important, mais le coeur du film demeure un dilemme moral saisissant et la richesse de sens et de symboles que lui octroie Zviaguintsev, faisant sans problème glisser son drame social vers la tragédie classique.
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Eva

1 Depuis le magistral A.I. de Spielberg, pas un film-live autour d’un enfant-robot n’avait vu le jour. En dépit d’une réalisation très élégante, Eva n’est pas une réussite, la faute à un rythme sous Lexomil, à une belle erreur de casting (Daniel Brühl) et à un script bancal où le thème de la robotique s’efface sous une intrigue de filiation sans le moindre intérêt.

Hunger games

0 Un sous-Battle Royale tout sauf subversif, qui prend place dans un futur où l’on tue les jeunes rebelles dans un jeu télévisé et où les riches ont des goûts vestimentaires de chiotte. Acteurs atroces, scénario con, découpage désastreux… mais succès planétaire d’ores et déjà assuré alors que John Carter se mange un gros bide. Va falloir qu’on m’explique…

1 C’est quand même un brin gênant que ce gentil produit bien calibré soit finalement si éloigné du propos contestataire et rebelle qu’il est censé tenir. Au moins, les jeunes apprendront ce qu’est le renoncement.

1 Passée la désagréable surprise de voir que l’égalité « un geste/une réplique/un déplacement = un plan » concernera le découpage de chaque séquence, on en vient à se demander, entre deux aides à la compréhension et trois rabâchages d’enjeux, si le mal de tête aboutira à une nausée quand l’action débutera. Hé bien même pas. La consternation en revanche, elle, est encore là.

Indignados

2 On s’étonne que la rage qui fondait le projet du film ne donne au final qu’une évocation superficielle du mouvement contestataire des Indignés, qui demeure même par moments prisonnière de sa « joliesse » plastique. Reste heureusement un souffle qui imprime çà et là une bien meilleure dynamique au film.
>>> Lire le dossier Berlinale 2012

John Carter

3 L’intrigue ? Virginie est télégraphiée sur la planète Dune pour sauver de l’hélium (rires). Mais bon, on oubliera le scénario débile, les enjeux rebattus et le casting calamiteux pour savourer un space-opera ultra-spectaculaire, doté de la plus belle production design de l’année. Mention spéciale au gros chien qui court super vite (c’est possible d’avoir le même en vrai ?).

5 A quelques maladresses et bizarreries de montage près, Andrew Stanton offre là le plus fabuleux portrait de héros depuis… euh toujours ? En résulte, de la vraie grande aventure spectaculaire et humaine.
>>> Lire la critique

4 À l’image du combat entre John Carter et une horde d’adversaires, Andrew Stanton multiplie les idées qui font sens avec une audace infiniment louable. Il fallait au moins ça et le sacré sens de la mise en scène du cinéaste pour m’impliquer dans un récit qui ne facilite pas l’immersion.

Mince alors !

1 Le sujet sur l’obésité n’est jamais traité, les gags sont aux abonnés absents, la mise en scène est d’une platitude terrible quand elle n’ose pas des effets de style superflus (pourquoi les split-screens ?) et Charlotte de Turckheim déroule son scénario avec une vraie lourdeur (non, ce n’est pas un jeu de mot). Au moins, ici, elle fait mieux que Les Aristos, et ce n’était pas difficile.

Nos plus belles vacances

1 Comme Julie Delpy a déjà sorti Le Skylab l’année dernière, le film de Philippe Lellouche arrive un peu en retard. D’autant qu’avec ses clichés et sa vision carte-postale de la France du terroir, on est plus proche d’un sous-Jean Becker que d’une vraie œuvre mélancolique sur une époque révolue. Pas de doute, les amateurs du JT de Jean-Pierre Pernaut vont se régaler…

L’oncle Charles

0 Cela fait maintenant trois films que le réalisateur de Tanguy a troqué son bol de cyanure pour une tasse de camomille, et du coup, entre un filmage de téléfilm et une écriture à la ramasse, c’est désormais le spectateur qui fait la grimace. Rien à sauver de ce naufrage. La comédie française va décidément très mal.

Le paradis des bêtes

3 Aborder la violence conjugale sous l’angle du conte réaliste : la comédienne Estelle Larrivaz s’est montrée ambitieuse pour son premier long-métrage. Les cadres inquiétants et un trio d’acteurs quatre étoiles pourraient suffire à considérer le pari comme réussi, mais on aurait aimé une mise en scène plus sèche et une narration moins monotone.

Perfect sense

0 Le film est non seulement illustratif en raison de sa voix off, mais, à force de vouloir aborder l’apocalypse sous un angle humain et minimaliste sans être capable d’adapter sa mise en scène au sujet (la perte progressive des cinq sens), il en devient fake du début à la fin. Ne manquait alors plus qu’un duo d’acteurs sans relief et des effets de filmage très mal agencés pour le rendre définitivement foireux.

3 Le monologue en voix-off exprimant les effets de l’odorat sur la mémoire est tout à fait représentatif du film, jamais à même d’étayer son sujet autrement que par les mots. Un peu dommage pour un film redéfinissant l’Humain à travers ses cinq sens.

Les pirates !

4 Comme on est en droit de l’attendre d’Aardman, la direction artistique est d’une richesse ahurissante. Par contre, l’aventure plaisante et rythmée peine à trouver son souffle à cause de personnages aux caractères sous-exploités.

2 J’anticipe d’emblée une VO autrement plus impliquée que les doublages d’un Edouard Baer complètement à côté de la plaque. Ce n’est pas ça qui rendra certains gags visuels plus inspirés mais en l’état, difficile de profiter du plein potentiel du film. L’avenir me dira si je me trompais.

Possessions

1 Le jeu complètement outré du couple Renier/Depardieu pousse d’emblée le film vers le précipice, les deux comédiens ne faisant que singer de manière grotesque les coupables de la tuerie du Grand Bornand. Une affaire dont le film retranscrit chaque détail de façon beaucoup trop littérale. Dès lors, bon courage pour y dénicher un point de vue de mise en scène.

Projet X

5 La fiesta alcoolisée la plus chaotique et la plus dégénérée de tous les temps : ça débute comme SuperGrave, ça continue à la manière d’un clip technoïde de David Guetta, et ça s’achève façon Ma 6-T va crack-er sous ecstasy. Tellement taré et exténuant qu’on en sort avec la sensation joyeuse d’avoir fumé un sacré pétard. Le spleen de la défonce dans toute sa folie.
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1 Les vingt dernières minutes virant à l’anarchie complète sont plutôt marrantes. Dommage que le reste de ce Very SuperGrave Trip se partage uniquement entre l’insignifiant et le casse-couilles.

2 L’apocalypse ambiante a beau essayer de dissimuler des oripeaux peu enthousiasmants, elle le fait très mal. Mais au-delà de ça, c’est surtout l’intention flagrante du réalisateur à ne jamais nous faire ressentir l’excitation due à ce joli bordel qui rend le film royalement inoffensif.

Target

1 Deux débiles déguisés en agents secrets s’affrontent pour les yeux d’une débile déguisée en bimbo sexy. Voilà pour le synopsis. Visuellement, c’est aussi laid qu’une pub Rexona, et les scènes d’action sont aussi fortes qu’une lutte au polochon entre adolescentes. Quelques travellings assez brillants prouvent toutefois que McG n’a pas perdu la main pour autant.

1 Des scénaristes au compositeur, personne ne semble avoir voulu s’impliquer dans cette affaire au pitch pourtant rigolo. C’était bien la peine de leur filer 70 millions de dollars. Cible manquée.

2 Moi aussi quand j’étais collégien, je n’osais pas dire le mot « embrasser » et je faisais des concours de bites à base de lancers de boules de papier dans une corbeille en feignant de m’intéresser à des sujets dont je n’avais en fait rien à cirer. Certes, ça reste amusant. Mais de là à en faire un film…

Terraferma

4 Le réalisateur de Respiro revient sur l’île de Lampedusa pour un résultat tout aussi brillant : sa photo et sa mise en scène sont toujours aussi propices à l’immersion sensorielle, son cadre confère au film la dimension d’une fable universelle, et son sujet (les naufragés clandestins) lui permet de souligner la force du lien humain tout en jouant habilement sur les contrastes.

1 Crialese fait valser les personnages-types côté Italiens face à des clandestins qu’il filme comme une horde informe et noie dans ses maladresses lorsqu’il ne les oublie pas complètement. Après Luchetti et Sorrentino, encore un Italien qui filme l’inverse de ce qu’il veut dire et déçoit tristement.

La terre outragée

2 L’excellente idée aura été de bâtir un film sur la catastrophe de Tchernobyl en se focalisant sur l’exode de ses habitants et leur difficulté à bâtir une nouvelle vie. Mais sur le fond, le mélodrame attendu ne va pas plus loin qu’un reportage de la chaîne Histoire, et l’émotion n’affleure quasiment jamais. Quel dommage…

TV Show

0 Depuis qu’il a quitté le cinéma d’épouvante, Hideo Nakata est tombé bien bas. Sa façon de dézinguer les nouvelles formes de communication (les jeux online dans Ch@troom, la télé-réalité dans TV Show) en a fait un horrible faiseur pour qui la bienséance serait acte d’auteurisme accompli et intelligent. On peut vomir.

0 Comme bon nombre de ses pairs, Hideo Nakata ne semble plus vivre que dans la négation d’un passé artistique glorieux au gré de purges à la bienséance indéfendable. Que la nouvelle chose de l’homme derrière Ring et Dark Water fasse suite au tout aussi ridicule Ch@troom est proprement déprimant.

The woman

1 Une famille séquestre une sauvageonne pour lui ôter ses pulsions primitives : avec un pitch pareil, il y avait un grand film à faire sur l’oppression féminine et la cruauté d’une société soi-disant « civilisée ». Sauf qu’avec un script très limité et des choix artistiques souvent aberrants, le réalisateur de May s’est tiré une balle dans le pied. Un échec.

4 Perturbant naturellement par son sujet, The Woman l’est également par ses choix de mise en scène entre abus de fondus enchaînés et de scènes « musicales ». De quoi croire que McKee a perdu son mojo. Un peu de recul suffit pour démontrer à quel point ces dispositifs ne font que servir cette confrontation de pouvoirs.

4 Féminisme ostentatoire, torture hardcore… McKee fait vriller nos attentes en ne jouant sur aucun de ces deux registres, préférant l’audace de ses partis-pris visuels et sonores pour étayer son opposition des forces en présence. Ou en l’occurrence, de LA force et de ceux qui lui sont soumis. Terriblement déstabilisant.

Young adult

1 Rebelote sur l’association entre Jason Reitman et Diablo Cody avec ce nanar creux, niais, insignifiant et calibré pour qu’une Charlize Theron en mode « bitch » fasse son numéro pendant 1h33. Un point pour elle, tout de même, parce qu’elle reste une sacrée actrice. Mais pour le reste, on a la preuve que Juno n’était qu’un heureux accident de parcours.

0 Ce portrait d’une grosse connasse névrosée et méprisante est d’une insignifiance telle que même les plus fervents détracteurs de cette imposture qu’est Diablo Cody arriveront à être surpris.

Avril

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

A moi seule

3 Cette histoire d’une adolescente longtemps séquestrée qui tente de retrouver sa place dans le monde est certes d’une belle rigueur dans sa sobriété à tous les niveaux et son refus du pathos. Mais il en résulte un manque d’émotion qui nous empêche de nous impliquer comme on l’aurait voulu dans ce drame aux enjeux pourtant passionnants sur le papier.
>>> Lire la critique au retour de la Berlinale

Aux yeux de tous

3 Un concept high-tech si bluffant qu’on s’étonne qu’il n’ait pas vu le jour plus tôt : une intrigue de thriller narrée à travers des caméras de surveillance piratées par un hacker ! Les partis pris formels du projet réussissent à entretenir la tension et la paranoïa jusqu’au bout, mais l’ennui pointe parfois son nez et le jeu (très pauvre) des acteurs constitue un gros point noir.

Avengers

4 Les rumeurs n’étaient que pure vérité : le pari casse-gueule de Joss Whedon est une réussite. Alliage brillant de psychologie et de spectacle XXL, humour fun, scénario bien ficelé, personnages travaillés, mise en scène parfois géniale, climax final au-delà des attentes : Avengers concrétise un fantasme de fan-boy. Deux heures de plus, et on aurait peut-être atteint l’extase.

3 Ça aurait dû être une apothéose super-héroique et une explosion de saveurs. Au final, c’est une apothéose de banalité façon téléfilm de luxe. Agréable au demeurant pour sa facture technique et son action généreuse mais raté dans l’exploitation de son potentiel.
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1 Si j’en crois IMDB, Guillermo Del Toro aurait fait un film plus spectaculaire, plus ample, plus dense et plus… cinématographique (!), avec cent-cinquante millions de dollars de moins, que ce truc exécuté par Whedon. Ça s’appelait Hellboy 2. Qu’un climax pourtant moyen puisse influencer l’esprit critique des fans au point d’en faire oublier cette donnée de base est quelque chose que je ne comprendrai jamais.

Battleship

1 Après les G.I. Joe et en attendant le Monopoly, Hollywood s’associe à Hasbro pour l’adaptation ciné de… Touché-Coulé ! Avec un tel résultat, pas si fun que ça et à peine sauvé par ses effets spéciaux, Peter Berg ne fait qu’entériner ce que l’on savait déjà : si Michael Bay est un sale gosse taré et bourrin, au moins, avec lui, on s’éclate à mort. Vivement Pain and gain

1 L’année dernière, on a eu La Chute Du Faucon Noir avec des aliens. Cette année, on a Pearl Harbor avec des aliens. La déception est similaire face à un spectacle aussi palpitant qu’une chasse au burrito.

Blanche Neige

0 Après trois films visuellement parfaits, le style graphique de Tarsem Singh atteint ici les tréfonds du kitsch et de la laideur. Le film est à l’image du maquillage de Julia Roberts : ça voudrait être beau à l’extérieur (sauf que l’on voit les rides) et ça se voudrait féérique (sauf que c’est à côté de la plaque).

3 C’est toujours aussi alléchant visuellement grâce au talent de Tarsem Singh (et de feu Eiko Ishioka). Mais comme sur Les Immortels, cet incroyable esthétisme est en quasi-contradiction avec certaines orientations scénaristiques des plus discutables.
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La disparition de Haruhi Suzumiya

4 Le passage de la série au format long-métrage a l’intelligence de se faire à un moment-clé des romans, son postulat impliquant un changement de ton qui sied parfaitement au film. Celui-ci s’équilibre avec brio entre rupture et continuité, bien que parsemé de défauts purement narratifs dans sa seconde moitié.
>>> Lire quelques réflexions sur l’univers formé par la série et le film

L’enfant d’en haut

1 Un gamin vole du matériel de ski pour le revendre afin de se faire du fric… Non, ce n’est pas le nouveau film des Dardenne, mais pas loin : en plus de coller à son synopsis (très prévisible) sans y inclure le moindre point de vue de mise en scène, ce mélodrame en altitude n’exploite même pas son fascinant décor. Juste un énième cas de misère sociale que l’on étale sur 1h40 en croyant que ça suffira. Suivant !

4 Le film n’a l’air de rien, comme ça, avec ses personnages équipés pour faire du ski. Mais la montagne n’est qu’une toile de fond (remarquablement utilisée) pour le second long-métrage de la réalisatrice de Home (2008), qui nous offre une relation complexe et finalement bouleversante entre deux personnages dont les interprètes impressionnent d’un bout à l’autre.
>>> Lire la critique au retour de la Berlinale
>>> Lire notre entretien avec Ursula Meier

I wish

4 A l’occasion de l’ouverture d’une nouvelle ligne du Shinkansen (le TGV japonais) sur l’île de Kyushu, le réalisateur de Nobody knows et Still walking livre un film tout sauf promotionnel, une fable sans prétention qui sait dépasser les poncifs de la quête enfantine pour toucher à une beauté autre, tranquille, méditative…
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Lock out

2 Un branleur à briquet joue les Snake Plissken de supérette dans la prison de Fortress 2 afin de sauver une meuf canon et de sortir une punchline frimeuse toutes les deux secondes : pas de doute, niveau pompages et clichés, le script est bel et bien signé Luc Besson. Mais vu que le rythme casse des briques sur 90 minutes, la pilule n’a aucun mal à passer.

1 « Sur une idée originale de Luc Besson« . Chez Besson, la conception de l’originalité doit être pour le moins… originale. Quoique pas grand monde aurait pensé à mixer Fortress 2 avec Austin Powers.

1 Un kéké qui a piqué toutes ses répliques à un collégien en guise de héros, c’est finalement cohérent à l’aune d’un scénar sans doute écrit par le même ado et des réals complètement hystériques qui se contrefichent du choix de leur focale ou de la lisibilité de l’action. Bref, une production Besson tout ce qu’il y a de plus traditionnel et inoffensif.

Low life

4 Après trois opus désastreux, Nicolas Klotz signe enfin un film brillant : sa mise en scène, axée sur la chorégraphie des corps et nimbée d’électro-wave, élabore une suite de fulgurances (romance ambiguë, visages magnétiques, intrusion du fantastique) qui subliment la portée de cette vie étudiante en proie à un monde régi par le contrôle. Sans ces dialogues intellos à base de philo de comptoir, on aurait frisé le sans-faute.

My week with Marilyn

1 Après l’horrible Dame de fer, BBC Films ouvre encore le magasin d’antiquités pour un autre biopic, cette fois consacrée à la plus célèbre des icônes hollywoodiennes. Sans grande surprise, on ne trouve rien de particulier à en dire, si ce n’est que Michelle Williams ne démérite pas (le film n’étant basé que sur sa performance) et que Kenneth Branagh est le pire acteur du monde. Voilà.

2 Laissez-la ! C’est ce qu’on aurait envie de dire aux producteurs d’Hollywood qui en sont encore, actuellement, à caster une nouvelle Marilyn pour un biopic sur Yves Montand. Qu’ils laissent cette icône aux images merveilleuses qu’elle nous a laissées, plutôt que de tenter de la faire singer par de bonnes actrices qui auraient mieux à faire et de faire tenir son mystère dans un format téléfilm du dimanche…

3 L’âme et le charisme de Marilyn planent continuellement sur un film entièrement voué à la performance de son actrice principale. De quoi oublier son manque flagrant d’ambition, au moins le temps d’une vision.

Nouveau départ

0 Comment reprendre goût à la vie ? Cameron Crowe vous donne la solution : acheter un zoo, s’occuper des animaux, booster le moral des gosses et draguer Scarlett Johansson. Bon, le dernier point fait rêver, mais le reste n’est que clichés, guimauve et morale puritaine. Pour info, ça dure plus de deux heures. Bon courage.

3 Cameron Crowe nous signe une comédie dramatique ni meilleure ni pire qu’une autre. Mais y a Sigur Ros à la musique et là je peux pas lutter.

2 De jolis moments de tendresse au sein d’une avalanche de passages obligés. Dommage que Crowe ne parvienne pas plus à les transcender qu’à nous faire digérer la niaiserie excessive de certains dialogues.

Plan de table

1 L’idée d’une narration éclatée à la Cours Lola cours, où la même histoire est revue sous trois alternatives différentes, était astucieuse pour tirer cette énième comédie chorale vers le haut. Du moins sur le papier, parce qu’avec de bonnes idées de gags et une vraie réalisatrice derrière la caméra, le mariage ne se serait pas soldé par un divorce.

Pour lui

5 Un père de famille apprend qu’il a une tumeur au cerveau inopérable. Une œuvre sur l’approche de la mort comme un dernier travail, sur l’extrême qui s’infiltre dans le banal, sur la vie que l’on doit continuer de fêter, même dans la mort. L’émotion nous terrasse d’un bout à l’autre. Le plus beau film allemand depuis La Vie des Autres.

Le prénom

2 Du théâtre filmé comme Francis Veber savait assez mal le réaliser en fin de filmo. Et surtout, un film qui utilise un postulat très drôle pendant un bon quart d’heure pour ensuite revenir à des clichés récurrents du vaudeville bourgeois. Dommage, le casting était vraiment parfait (surtout Patrick Bruel) et quelques scènes assez bidonnantes.

1 J’ai souri. Une fois.

Radiostars

4 Alors là, chapeau : non seulement le milieu de la radio est ici croqué avec sensibilité et shooté au gaz hilarant, mais au vu des enjeux narratifs (une bande de champions de la vanne qui tentent de trouver le tempo juste), on tient surtout la seule comédie française capable de rivaliser sans peine avec les productions Judd Apatow. A la fin, on en redemande.

4 Aujourd’hui j’ai vu une comédie française drôle. Bien écrite. Mise en scène. Des personnages auxquels on s’attache immanquablement, tous dépeints avec un humanisme libérateur et dont l’évolution se fait au gré de conflits, pas forcément là où on les attend d’ailleurs, qui dépassent enfin le stade de la dépression, du problème de couple ou d’ordre sexuel. Allez avoue Romain, t’es ricain.

[REC³] Genesis

1 Le plus agaçant n’est pas tant le fait que la spécificité de la saga [REC] se soit évaporée au bout d’un quart d’heure, mais plutôt de constater qu’en livrant un film d’horreur tout ce qu’il y a de plus banal (script et clichés inclus), Paco Plaza n’ait même pas souhaité explorer la piste du trip horrifique décomplexé. Triste gâchis.
>>> Lire notre dossier sur la saga

3 En abandonnant son traditionnel dispositif de mise en scène, la franchise assume de bout en bout la bisserie de ses scénarios. Du coup, je me suis marré sans retenue devant la débilité des personnages et des scènes gores traitées avec un sérieux gentiment déplacé.

2 Dix dernières minutes géniales. Le reste fonctionne autant que les deux premiers épisodes, à savoir pas du tout, la faute à une propension naïve à vouloir faire passer des idées sympas pour des tentatives de frousse par essence vouées à l’échec du fait de leur extrême prévisibilité.

Le roi lion 3D

1 N’étant absolument pas un fan du Roi Lion (loin de là), il était difficile de croire que cette conversion 3D allait suffire à me faire changer d’avis. Alors, oui, quelques plans d’ensemble gagnent un peu d’ampleur, mais voilà, les défauts du film (persos débiles, chansons atroces, mysticisme ampoulé…) me sautent toujours aux yeux.

5 La 3D offre aux magnifiques scènes d’ensemble (le Cercle de la Vie de la chanson du début et de la fin) un supplément d’ampleur. Pour le reste, on prend surtout plaisir à revoir sur grand écran ce magnifique dessin-animé, sans prêter trop d’attention à une technique dont l’apport émotionnel ou plastique n’est franchement pas transcendant ici…

5 La conversion n’est pas aussi impressionnante que sur Titanic mais réussit quand même à soutenir la richesse artistique du film. Film qui demeure une poignante fresque animalière et le summum créatif de son studio à l’époque.
>>> Lire notre dossier

5 Parce qu’elle n’offre pas autant de profondeur que celle de Titanic, la conversion 3D du Roi lion ne renouvelle que trop peu l’expérience d’un film que j’avais déjà vu à l’époque de sa sortie en salles. Mais même après 36000 visions, quel plaisir de revoir sur grand écran le meilleur Disney du deuxième âge d’or des studios.
>>> Lire notre dossier

Sans compromis

0 Un type a dit un jour que les compromis, c’était la promesse de devenir con. Nul doute que Bruce Willis, Forest Whitaker et Malin Akerman n’ont pas retenu la règle en acceptant de se compromettre dans cette purge sous-tarantinesque, dans laquelle tout le monde parle beaucoup alors qu’il n’y a strictement rien à dire.

Sur la piste du Marsupilami

1 Deux ou trois scènes bien tordantes ne suffisent pas à camoufler le néant incompréhensible que représente cette adaptation, et ce n’est pas tant la vacuité d’un script qui mélange tout et n’importe quoi en oubliant de structurer une intrigue. Non, le pire, c’est d’apprendre qu’Alain Chabat ait bossé sept ans pour pondre un truc pareil.

2 La nouvelle adaptation de BD par Chabat est loin d’être une réussite avec son scénario juste bordélique et une réalisation loin de transmettre les saveurs du neuvième art. Heureusement, la créature titre est plutôt réussie et Chabat arrache quelques fous rires lorsqu’il retombe dans ses délires nullesques.

3 Chaque apparition du Marsupilami relève d’un bel équilibre entre réussite visuelle et traitement iconique de la créature. Une complémentarité qui ne se retrouve guère dans un film pénible dans sa longue exposition d’un univers peu enthousiasmant, du moins jusqu’à une longue et belle série de gags se substitutant enfin à un humour fonctionnant précédemment à contre-temps, quand il n’était pas simplement à la ramasse.

Titanic 3D

5 Aucun doute, la conversion 3D est une réussite totale, multipliant la sensation de démesure et d’immersion qui se dégageait déjà du classique de James Cameron. Mais pour autant, sur tout le reste, cela rend-il le film meilleur qu’il ne l’était déjà ? La réponse est non.

6 Il y a Titanic, admirable modèle de divertissement, bien ficelé, bien foutu, tout juste un peu trop baveux par moments. Et puis il y a Titanic 3D, à ce jour l’expérience la plus forte que l’on puisse vivre dans une salle de cinéma en terme d’immersion. Si Cameron ne faisait fluctuer sans arrêt les points de vue, donnant l’impression d’être partout à la fois, on en tournerait presque de l’œil…

5 D’abord, tu es fasciné par l’excellence de la conversion 3D et tu scrutes la moindre amélioration. Puis finalement, tu te laisses transporter par la maestria de la mise en scène désormais transcendée. Et à la fin, tu pleures comme à la première fois.

7 Le Cinéma.

Tyrannosaur

4 Antidote inespéré à la lourdeur irritante d’un Ken Loach, Tyrannosaur est une œuvre d’une rare noirceur où la quête viscérale du contact (tendre ou brutal) atténue le poids des tourments chez une humanité borderline, au sein d’une ambiance plus noire encore qu’un café serré. Avec, comme épicentre du récit, un Peter Mullan sanguin, granitique, impressionnant.

4 Abattre aussi durement ses personnages pour transcender par la suite la beauté fragile d’un amour naissant, on a rarement vu ça au cinéma. Paddy Considine prend le risque de pousser trop loin la noirceur de son film mais s’en extirpe toujours à temps, aidé par le jeu complexe et terrassant, parfois profondément touchant de Peter Mullan.
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Twixt

6 Coppola n’est jamais aussi génial que lorsqu’il parle de lui en filigrane, et Twixt le démontre au centuple : ce film terrassant confronte l’enquête policière avec la quête rédemptrice, zèbre son récit de fulgurances oniriques d’une rare beauté, et révèle un cinéaste hanté par ses démons et désireux d’infiltrer les limbes afin de se confronter à ses propres fantômes. Un pur dédale dans lequel il est si bon de s’égarer. On s’incline.
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2 Fallait-il vraiment qu’il joue à ce point les cinéastes libérés et touche-à-tout pour nous livrer enfin, en toute fin de course, un peu de densité émotionnelle (et d’authenticité autobiographique) ? La liberté de ton de FFC confine ici à la coquetterie, voire à la pure futilité.

3 Coppola signe une séduisante histoire à base d’horreur métatextuelle. Dommage que le film dans son ensemble soit si bancal autant visuellement que narrativement.

Mai

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

2033 : Future Apocalypse

1 Assez convaincante dans sa peinture d’un futur totalitaire à la Aeon Flux, cette tentative de SF à la mexicaine reste pourtant un bel échec, la faute à une réalisation digne d’un téléfilm et un script qui enfile les scènes déjà vues mille fois pour se focaliser sur des enjeux dramatiques d’une banalité inouïe.

7 jours à La Havane

4 Une visite de la capitale cubaine en sept jours, ça vous tente ? N’hésitez pas, parce qu’en plus d’explorer de nombreuses sensibilités humaines et sociales, les sept segments du film sont quasiment égaux en qualité. Avec néanmoins deux préférences : un opus sensuel à la Chico & Rita par un Julio Medem en pleine forme, et un stupéfiant rite de magie noire concocté par Gaspar Noé.

Almanya

1 C’est donc ça, le film allemand phénomène sur l’immigration turque, qui a attiré tant de spectateurs en salles l’an dernier ?! On comprend qu’une comédie cherche à arrondir les angles, à ne froisser personne et à privilégier l’humour (ici, c’est raté) et la tendresse. Mais pas jusqu’à atteindre un tel degré de niaiserie.
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American Pie 4

2 Certes, les champions du dépucelage ont grandi, mais vu que la nostalgie reste plus forte, rien n’a changé : le rire est bien là, le script est une fois de plus décalqué sur celui des autres épisodes, la vulgarité et l’amour se tirent la nouille de façon aléatoire, Stifler n’a pris aucune résolution, et au final, la tarte aux pommes est mieux préparée qu’avant.

3 Les deux réals nous refont le coup du troisième opus des Harold & Kumar, qu’ils avaient scénarisé, dans la peinture de personnages coincés entre désirs se faisant écho d’une jeunesse passée et impératifs liés à leur vie familiale et professionnelle. Une orientation pas illogique pour ce 4ème épisode mais aux partis-pris de traitement clairement discutables.
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Babycall

4 Pour entretenir le mystère sur la finalité de son intrigue, Pal Sletaune échoue à force de trop maîtriser sa mise en scène, mais se rattrape sans peine sur l’installation d’une ambiance lourde et angoissante, que n’aurait pas renié le Polanski des origines. Au final, les qualités, plus fortes que les défauts, justifient le Grand Prix à Gérardmer 2012.
>>> Lire notre dossier sur le festival Hallucinations Collectives 2012

3 A une fréquence suffisante pour conserver notre attention, le film sort du chemin que l’on voit tracé d’emblée. Il offre alors un beau traitement des seconds rôles ou encore des jeux d’échos assez vertigineux. Ça ne révolutionne pas le genre, mais ça se regarde avec un plaisir certain, renforcé par la belle prestation de Noomi Rapace.

3 La rigueur académique de Pal Sletaune réussit autant à captiver qu’elle ne parvient jamais à transcender un scénario d’une prévisibilité presque cynique.

Barbara

3 On apprécie que Christian Petzold veuille sortir la RDA de ses représentations traditionnelles pour peindre l’oppression politique par touches et donner la priorité à une nouvelle héroïne mystérieuse. Tout est glacé, maîtrisé. C’est globalement admirable, mais on a aussi le droit de trouver ça trop « cadenassé »…
>>> Lire la critique au retour de la Berlinale
>>> Lire notre entretien avec Christian Petzold

La cabane dans les bois

5 Comment en parler sans trop spoiler ? Disons que c’est Evil dead revu à la sauce The Truman Show, mais où le slasher, enfin libéré du cynisme métatextuel établi par Wes Craven, voit ses codes pervertis un par un et devient lui-même le sujet de sa propre mise en abyme. Malin, inventif, drôle, ludique, sanglant et constamment imprévisible, La cabane dans les bois amène surtout le genre vers le zénith du postmodernisme.
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3 Un projet certes atypique mais arrivant autant à enthousiasmer (mécanique de double enjeux passionnante, dernier acte orgasmique) qu’à énerver (mise en place laborieuse, conclusion honteuse). Pas de doute, y a du Joss Whedon là-dessous.

2 Joss Whedon fait son Scream avec autrement plus d’inventivité narrative que le dernier épisode de ladite saga. Mais le postmodernisme a ses limites, d’autant plus lorsqu’il n’autorise aucun attachement envers ses personnages, et par extension rend caduque toute intention horrifique pourtant louable.

Chroniques sexuelles d’une famille d’aujourd’hui

2 Tout comme le dernier film de Laurent Bouhnik, le tandem Barr/Arnold investit le thème de la sexualité en guise d’alternative à la pornographie. L’idée est très bonne, le traitement beaucoup moins : sans velléité de cadre ou de mise en scène, on récolte juste une sitcom légère, très juste dans ce qu’elle décrit, mais d’un intérêt cinématographique très limité.

Contrebande

2 Un petit polar qui aurait été bien plus percutant si le réalisateur de Crime City, ici en petite forme, ne l’avait pas mis en scène comme un ersatz de Training day. Dans l’ensemble, ça se laisse regarder si l’on n’est pas trop exigeant, mais bon, dans le cas contraire, autant revoir Heat ou Miami Vice, qui avaient cent fois plus de classe.

2 L’épisode central à Panama est une sympathique illustration de la loi de Murphy. Le reste ne s’élève toutefois pas au-dessus de la norme.

Cosmopolis

6 En plus d’avoir révélé Robert Pattinson (un acteur diaboliquement doué), Cronenberg signe surtout son meilleur film depuis Crash en disséquant les paradoxes du capitalisme. Son style épuré et clinique, branché sur le vertige interne d’un golden boy paranoïaque en quête d’une réalité perdue, enregistre la mort du système, cet organisme malade et rongé de l’intérieur par l’imprévu et la perte de toute forme d’émotion. Visionnaire, sans plus.
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3 A de rares moments près, le film ne parvient pas à incarner ce qu’il veut raconter dans le fond : le jaillissement dans un monde artificiel et réglé de ce dont celui-ci s’est trop détaché, l’organique et l’humain. La mise en scène, trop uniforme et lisse, semble elle-même prisonnière de ce qui est dans le collimateur. Restent la portée non négligeable du script et l’intelligence de la gestion de l’espace et du temps.

3 Des dialogues captivants et d’enivrants concepts thématiques mais proposés dans un emballage plus littéraire que cinématographique. Sans avoir lu le roman (qui doit bien mérité sa cultissime réputation), ça sent à plein nez l’adaptation laborieuse de la part d’un Cronenberg trop fasciné par son matériau.

0 « Les ordinateurs se fondent dans la texture de la vie de tous les jours, n’ai-je pas raison ?« 
« Il faut que tu comprennes que plus une idée est visionnaire, plus elle laisse de gens sur place.« 
Deux heures d’évidences, de futilités et de prétention. Une caricature, et accessoirement un vrai calvaire.

Dark shadows

4 Enfin ! Le vrai, le bon, le grand Tim Burton revient en sacrée forme après une décennie de purges : ses obsessions reprennent le dessus, au cœur d’un défouloir décalé à la Beetlejuice où se mêlent poésie morbide, massacre des conventions et éloge de la différence. En tête d’un casting génial, Eva Green incarne ici une figure burtonienne parmi les plus fascinantes qu’on ait pu voir.

2 Quelques jeux de confrontation, au sein d’une même scène ou via le montage, entre le fantastique et la vague nostalgie des 70’s font mouche. Tout le reste est sympathique en soi mais souvent lourdaud et moche, extrêmement lisse, dénué du moindre charme réel. Le Burton d’aujourd’hui n’est qu’une vague réminiscence de celui d’hier : on l’affirme avec un peu plus d’aplomb à chaque nouveau film depuis quelques années.

3 Burton prend à coeur de se rester fidèle tout en poursuivant sa voie vers un divertissement plus mainstream. Voilà l’impression que laisse ce spectacle timoré à l’ambiance attrayante mais auquel il manque un gros grain de folie.
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2 Il y a pas à dire, je préfère encore ce Burton pépère et coincé à celui qui a pondu l’horrible Alice au pays des merveilles. C’est toujours mal écrit et le bonhomme s’accommode mal d’une volonté évidente de plaire au plus grand nombre, mais cela reste autrement plus inspiré (ou plutôt bien moins paresseux) visuellement. Ce qui fait un minimum plaisir.

The day he arrives

3 S’il brasse en surface les mêmes éléments (amours malheureuses, ivresse et cinéma), Hong Sang-soo continue d’expérimenter en profondeur, ici en perdant progressivement son spectateur dans une temporalité manipulatrice. Mais une fois de plus, la sensibilité pâtit de trop de théorie…

De rouille et d’os

5 Pour une fois, Audiard évacue ses travers narratifs pour filmer avant tout des corps, à la fois violentés et fusionnels, ceux de deux écorchés vifs dont la rencontre fait office de métamorphose. Au-delà du récit, il saisit des bribes d’existence à travers une mise en scène libérée de toute attache, et, irradiant de mille feux, le couple formé par Marion Cotillard et Matthias Schoenaerts est absolument inoubliable.

5 Dans une alliance parfois époustouflante de rudesse et de grâce, Audiard parle des corps, monnayés, malmenés, fusionnés, et au corps (autant qu’au cœur) par une mise en scène rarement pesante, bien plus souvent d’une disponibilité admirable qui fait du film une expérience émotionnelle qui comptera parmi les plus fortes de l’année.

5 Audiard fait du Audiard, reproduisant les dispositifs de narration et de mise en scène qui ont fait le succès de ses précédents films. Et pourtant, le bonhomme est loin de rentrer en état de momification et colle encore un sacré uppercut émotionnel.

The devil’s double

0 Le rejeton mégalo de Saddam Hussein engage un sosie… et c’est pas la peine d’attendre autre chose de l’intrigue. Sans être aussi nul que Next, ce nanar risible, gavé d’effets de style clippesques et de numéros d’acteurs atroces (surtout la pauvre Ludivine Sagnier !), signe pour de bon la déchéance du cinéaste de L’âme des guerriers.

Dépression et des potes

0 Version longue du scénario : un type tombe en dépression et tente de se faire aider par des potes franchement drôles pour remonter la pente. Version courte : le titre du film. Pas de bol, c’est cette version qui a été conservée au montage final.

Disparue

0 Vous ne trouvez pas que l’affiche du film ressemble beaucoup à celle de Salt ? C’est bien le seul truc qui puisse susciter de l’intérêt, aussi microscopique soit-il, pour un thriller sans suspense comme celui-là, ennuyeux à mourir, délesté de la moindre originalité et gavé de facilités scénaristiques plus lourdes tu meurs.

0 De ses personnages de flics végétatifs et mongoloïdes à ses flashs-backs, en passant par une surenchère risible dans la caractérisation de son personnage principal ou une écriture qui ne se soucie guère d’un minimum de cohérence, le film contient pléthore d’aberrations. Amanda Seyfried n’en est pas la plus ténue.

Les femmes du bus 678

3 S’il est dépourvu de grandes ambitions sur le plan plastique et si celles sur le plan narratif sont clairement empruntées à d’autres, Mohamed Diab livre un film jusqu’au-boutiste et militant sur la situation des femmes en Egypte. L’émotion passe surtout par le sentiment qu’en fin de métrage, toutes les échappatoires ont été envisagées et que le mur face auquel les personnages sont laissés n’est pas des plus faciles à franchir.
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Je te promets

1 Il y avait là un beau sujet pour un beau film romantique : suivre la lente et difficile reconstruction d’un amour passé chez une amnésique à la suite d’un accident. Sauf que l’on n’y croit jamais, que les deux acteurs sont aussi charismatiques que des peluches et, au-delà de ça, que le script en rajoute sans cesse dans la guimauve. Forcément…

2 Dans un monde meilleur, la solitude aurait été le thème principal de cette romance contrariée, limitée en l’état à une touchante mais guère étonnante histoire trop souvent sujette aux plus inutiles des digressions.

Margin call

4 Script didactique et facture d’un téléfilm de luxe, certes, mais à ce petit jeu d’une crise économique qui entraîne ses pions dans son sillage autodestructeur, ce thriller en vase clos sait tenir en haleine, clarifier des enjeux abstraits, évacuer la lourdeur au profit de la nuance et damer ainsi le pion au Wall Street d’Oliver Stone. Le casting est irréprochable.

4 Premier essai remarquable pour J.C. Chandor, fils d’un employé d’une société financière. Au 42e étage d’un building new-yorkais, les personnages dominent le monde mais sont en permanence à deux doigts de la chute. Lorsque celle-ci s’impose comme une certitude terrible, on observe avec fascination des personnages lentement pris de vertige, admirablement interprétés.

4 24 heures au sein d’une banque d’investissement à l’aube de la crise des subprimes. Résolument passionnant dans sa peinture de rapports humains en milieu hiérarchisé, le film l’est tout autant lorsqu’il s’attarde sur des considérations purement économiques. Jolie surprise au regard d’une mise en scène qui gère parfaitement son huis-clos.

Men in black 3

3 Dix années se sont écoulées depuis un second opus médiocre, et faute d’une nostalgie conséquente, difficile de ne pas ressentir que les MIB ont perdu pas mal de leur fun. Reste qu’un scénario très malin fait ici office de (grande) consolation, assurant à ce troisième film une vraie dynamique, tant comique que narrative. Pas mal du tout.

2 Dix ans après le second opus, cette nouvelle aventure confirme l’incapacité des auteurs à exploiter leur propre univers. Certaines choses marchent, d’autres tombent lamentablement à plat et il reste surtout cette impression de plat sans envergure.
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3 Barry Sonnenfeld s’amuse comme un fou avec ses courtes focales et la 3D. Drôle d’impression en revanche de le voir livrer quelques plans impressionnants tout en ayant bien du mal à retranscrire le charme d’un spectacle « à l’ancienne » imposé par son scénario.

Miss Bala

4 L’intérêt de ce film visuellement très maîtrisé tient davantage dans sa capacité époustouflante à épouser le point de vue désorienté de son héroïne que dans son tableau d’une société mexicaine où la théorie prévisible du « tous pourris » se vérifie une fois de plus. Le reste ? Une mise en scène au top, une tension qui glace le sang et une actrice fabuleuse.
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2 Le parti-pris de coller au personnage d’une jeune innocente prise dans les crimes d’un cartel mafieux est maintenu tout le long. Mais comme la fille en question est un bout de mou, le temps devient vite long. Et du coup, même la description d’une corruption à tous les étages de la société mexicaine perd en impact. Dommage…

Moonrise Kingdom

3 Pour se rendre plus explicite que sa mise en scène ne l’était déjà, Wes Anderson a ici besoin de faire dire à un personnage que la poésie est moins affaire de rimes que de créativité. Certes, mais si le surréalisme doit se poser là sans logique ni point de vue, à quoi bon ? Reste que, malgré tout, cet opus mineur lui permet de créer de jolis moments de drôlerie et d’émotion, et c’est déjà pas mal.

5 En faisant des enfants ses protagonistes, Wes Anderson s’engouffre enfin de plein pied dans un pan-clé de son cinéma si personnel et attachant. Il s’adonne alors à une forme de poésie plus élaborée encore que d’accoutumée, qui épouse étroitement un imaginaire enfantin dans lequel il n’avait cessé de puiser et fait des merveilles. Un enchantement.
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5 Après Fantastic Mr Fox, Wes Anderson prouve que Darjeeling Limited n’était bien qu’un moment de creux. Il convoque ici les sommets d’absurde de La Vie Aquatique avec une galerie de personnages digne de La Famille Tenenbaum, le tout emballé dans un art de mise en scène à son apogée.

4 Au vu de la puissance émotionnelle émanant des relations entre les deux amoureux (au passage, Kara Hayward est sensationnelle), il n’est guère étonnant que les séquences où ils n’apparaissent pas se fassent moins captivantes. En dépit d’un Wes Anderson pourtant parfait dans la sublimation de son style.

Les muppets – le retour

0 Un peu triste de voir les auteurs de Sans Sarah rien ne va associés à ce reboot des Muppets, gavé de chansons irritantes et de blagues de maternelle. En plus, déjà que les peluches casse-burnes de L’île aux enfants me donnent envie de casser ma télé, ce n’est pas avec Kermit et sa smala hystérique que ça va changer…

3 Énième exemple que de bons gags écrits ne sont rien sans une mise en scène apte à les soutenir. Demeure un film noyé dans de bonnes intentions et bourré d’amour envers ses personnages.

Peace, love et plus si affinités

1 Une production Apatow sur les communautés hippies, ça donne trop envie, non ? Le souci, c’est que là, ça se traîne en longueur pour pas grand-chose malgré un bon sujet de départ, et pour ce qui est de se fendre la poire, c’est un peu le terrain vague. Bref, encore une comédie sur laquelle il n’y a finalement rien à dire.

Postal

1 On pouvait rêver d’un joli pamphlet à la South Park, mais Uwe Boll n’a toujours pas fini de confondre la mise en scène avec un plat alsacien. Reste qu’avec ce gros délire d’une agressivité rare, sa propension à atomiser les limites du trash fait parfois un certain effet, ne serait-ce qu’au travers de quelques scènes bien tarées. Bref, de quoi se pincer devant tant de dégueulasserie.

Prometheus

1 C’est quoi, Prometheus ? Un reboot d’Alien ? Une préquelle ? Une séquelle ? Un dérivé ? Ou une variation crétinoïde sur le mythe de Promethée ? C’est tout ça à la fois, sauf que ces concepts très variés, à force de s’additionner au sein d’un scénario plus limité tu meurs, finissent par rendre le film ennuyeux et totalement privé d’enjeux. Une glaçante scène d’autochirurgie sauve le film, mais franchement, Ridley, tout ça pour ça ?

2 Alien, c’était un pitch de série B tendance Z transcendé par un traitement d’excellence. Prometheus, c’est un pitch d’excellence maltraité par un traitement de série B tendance Z. Les temps ont bien changé.
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2 Deux mois après, j’en ris encore.

Sans issue

0 Que le réalisateur de JCVD soit satisfait du résultat ou pas, qu’il ait eu le final cut ou pas, honnêtement, on s’en fiche, tant le titre français de ce navet mal monté et (très) mal écrit ne fait que traduire la situation des jeunes cinéastes français partis jouer les tâcherons à Hollywood. Sans issue, en effet.

3 Mabrouk El Mechri n’a surement pas eu le director’s cut au vu du grouffre entre les intentions de mise en scène et le montage final. Reste que sa patte est là et donne un minimum de classe à ce produit de consommation courante.
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2 Pas grand-chose à retenir de ce thriller mou du genou où Mabrouk El Mechri tente tant qu’il peut de camoufler les inepties de son scénar, quitte à user d’esbroufe au détour d’effets visuels datés auxquels il ne tente jamais de donner le moindre sens. À moins qu’il ne s’agisse d’un énième cas de réal écarté du montage final.

Saya Zamuraï

4 Les deux premiers films de Hitoshi Matsumoto restant inédits en France, le fait de voir son troisième opus sur le chemin des salles obscures est une vraie joie. D’autant que cette fable enfantine et décalée, où le parcours d’un samouraï dépressif se mue en quête désespérée d’un artiste dévoré par la peur et le doute, constitue sans hésitation son film le plus abouti.
>>> Lire notre dossier sur le festival Hallucinations Collectives 2012

2 Les gags (contraints, sous peine de mort du personnage) s’enchaînent et on rit de moins en moins, preuve que l’humour peut renfermer de surprenants abîmes tragiques. Le problème, c’est qu’on ne s’émeut pas non plus beaucoup, preuve que l’aspect trop mécanique du film était une maladresse.

StreetDance 2

3 C’est peu dire que les responsables du nullissime premier opus se sont sortis les doigts du cul pour cette suite à la romance et aux enjeux annexes réduits à peau de chagrin. Du coup, les danses se taillent enfin la part du lion et il est clair qu’il était temps. Aussi inégalement shootées soient-elles.

Sur la route

1 Retranscrire sur grand écran un livre culte qui ne tenait que sur la force d’une écriture brute, le pari était suicidaire, Salles ne l’a pas relevé : son film ne traduit jamais par l’image la quête de liberté totale vécue par ses protagonistes, et pêche par une mise en scène aussi plate qu’immobile qui achève de rendre ces 140 minutes interminables.

The Theatre Bizarre

2 Une anthologie de divers courts-métrages graphiquement extrêmes, tous réunis autour du thème du Grand-Guignol : comme tout film à sketches, l’entreprise est inégale à force d’alterner le consistant et l’anecdotique. On en retiendra le dernier segment (signé David Gregory), délire gore et gastronomique qui risque de faire mal aux estomacs sensibles.
>>> Lire notre dossier sur le festival Hallucinations Collectives 2012

W.E.

1 Il n’y a que les costumes qui marquent l’oeil dans ce grand défilé de deux heures (très) mal déguisé en film sur l’émancipation féminine. De plus, avec une narration alternée sans intérêt et des effets de montage absurdes, la Material Girl prouve qu’elle sait arnaquer son public autrement qu’en jouant la chanteuse cougar.

1 Madonna s’embarque dans un scénario casse-gueule qui évoque vaguement The Hours. Mais, loin des envolées superbes et surtout de l’émotion du film de Daldry, elle alterne la plupart du temps ses deux histoires en juxtaposant des scénettes d’une rare superficialité, et signe au final la pub pour produits de luxe la plus longue de l’histoire.

2 Guy Ritchie a laissé de grosses séquelles sur son ex. Cela doit expliquer pourquoi la chanteuse fait de la célèbre romance un gros trip accrocheur mais à la prétention suffisamment irritante.

Juin

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

21 Jump Street

3 Sans connaître vraiment la série originale avec Johnny Depp, force est de constater que cette comédie policière développe un capital sympathie pas négligeable, surtout dû à son excellent tandem d’acteurs. Cela dit, on aurait aimé davantage de folie de la part des auteurs du génial Tempête de boulettes géantes.

3 Un peu à la manière de Green Hornet qui a eu le malheur de passer après Kick-Ass, 21 Jump Street sort à la suite de films comme Hot Fuzz et Very Bad Cops. Si la manipulation des clichés reste réjouissante, on l’a donc déjà vu en nettement mieux.

4 À une petite baisse de rythme près, on tenait là un nouveau Superbad. On devra se contenter de ce qui pourrait aisément incarner la meilleure comédie de l’année.

Adieu Berthe

5 Ici, le non-sens génère une réelle angoisse existentielle, l’humour naît du décalage entre les différentes façons d’appréhender une chose énorme, des éclats de burlesque s’incrustent dans le mélo, et on y célèbre plus que jamais le pouvoir de l’illusion. En cela, le cinéma de Podalydès rejoint celui des frères Coen, mais à petite échelle, au cœur d’un univers familier où les paradoxes coulent de source.

L’âge de glace 4

1 Y a pas que les continents qui sont à la dérive.

1 Si même Scrat n’est plus drôle…

Arrête de pleurer Pénélope

0 Ce n’est pas un film, c’est un concept : trois copines, aussi irritantes et anorexiques que le scénario, s’humilient en groupe dans un écrin filmique d’une laideur pas possible. Pour info, c’est M6 qui produit. Sans commentaire.

Baby-sitter malgré lui

1 Un apprenti babysitter qui doit garder le temps d’une soirée un trio de mioches plus casse-burnes que la plus casse-burnes de tes sœurs : dans la réalité, c’est un film d’horreur, mais au cinéma, c’est censé faire rire. Ici, ce n’est ni l’un ni l’autre, tant les gags s’avèrent sans effet et la narration très plate. C’est même si chiant qu’on préfère retrouver Jonah Hill dans 21 Jump Street.

2 David Gordon Green ne vient pas de nulle part. Et ça se voit, même dans cette comédie potache dont les dérapages en cascade paraissent trop réglés, trop bien moulés par les normes hollywoodiennes du genre. Parce que Green nous y offre çà et là quelques admirables fulgurances délirantes ou pauses émouvantes.

Bel ami

0 Même s’il surjoue la rage intérieure comme s’il avait 40° de fièvre, Robert Pattinson éclipse sans peine le jeu fadasse des trois perruches qui sont sur l’affiche. Pour le reste, au-delà d’un emballage plus académique tu meurs, le résultat est un contre-sens du roman original de Maupassant, évacuant l’arrivisme et les enjeux politiques au profit d’un script simplet, même pas digne de la collection Harlequin. Cherchez l’erreur…

0 C’est tellement mauvais qu’on en vient à regarder ça de manière très distanciée, comme un mode d’emploi de l’académisme cinématographique. En cela, Bel Ami est presque intéressant.
>>> Lire la critique au retour de la Berlinale 2012

1 Un monument de film académique dans tout ce que le terme a de plus artificiel. Heureusement, les seins de Christina Ricci sont eux authentiques.

Blanche-neige et le Chasseur

4 Y a pas à dire, en donnant vie à un splendide univers de fantasy et en offrant une très forte épaisseur dramatique au conte des frères Grimm, Rupert Sanders a fait du sacré bon boulot. Seuls pépins dans ce dessert quatre étoiles : une dernière demi-heure un peu trop expédiée, et surtout, une Charlize Theron en mode Botox-office qui surjoue à s’en péter la rondelle.

2 La production design est absolument magnifique et déploie une surprenante portée poétique. Dommage que le découpage soit à la ramasse, que le script brasse du vent et que Charlize Theron ruine sa beauté dans un concours de grimaces hystériques.
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3 La production-design est aussi magnifique que le film m’a ennuyé. Je vous laisse en déduire l’état léthargique dans lequel je suis sorti de la salle.

Un bonheur n’arrive jamais seul

3 James Huth signe une comédie romantique au double effet Kiss Cool : très quelconque dès qu’il embrasse les clichés les plus éculés du genre, mais très réjouissante dès qu’il renoue avec la cruauté cartoonesque qu’on lui connait. Sexy à se damner, Sophie Marceau s’en donne même à cœur joie dans l’art du gag masochiste, face à un Gad Elmaleh au top.

Cassos

1 Si le réalisateur voulait faire du Blier ou du Lautner, c’est raté : l’écriture et les dialogues, ça se travaille un minimum. En l’état, Cassos est plus proche d’une série Z dotée d’une esthétique de téléfilm, sans aucune ambition, où le sympathique Didier Bénureau galère à incarner un assureur frustré qui se mue en tueur psychorigide.

The deep blue sea

1 Au bout de dix minutes, le film semble si obsédé par son lyrisme qu’il nous laisse de marbre, ne serait-ce qu’au travers d’un filmage académique et d’un violon qui parasite la bande-son. Le reste ne révèle pas le niveau, puisque l’excès s’évapore au profit d’un récit soporifique. De plus, sur un sujet plus ou moins identique, le Bright Star de Jane Campion était déjà un sommet.

5 Le choix d’un cadre historique et d’un traitement visuel à priori désuet ne sont là que pour décupler la puissance de l’évocation de la passion amoureuse de l’héroïne. La force des sentiments est restituée avec une puissance incroyable (immense Rachel Weisz), semblant dicter le léger flou de l’image et les élans les plus lyriques de la mise en scène. A pleurer.
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The dictator

1 Il fallait bien que ça arrive un jour : à force de jouer le jeu de la provoc surlignée et de résumer son film à une succession de gags très inégaux, la méthode Cohen perd beaucoup de son impact. D’autant que, sur un sujet plus ou moins similaire, Charlie Chaplin reste encore aujourd’hui le champion indétrônable.

3 Moins il joue sur le rapport entre le réel et ce qu’il crée, moins Sacha Baron Cohen est percutant. Mais, de retour à quelque chose de plus fictionnel après les deux bombes semi-documentaires qu’étaient Borat et Brüno, il sait encore allier avec panache satire politique et humour purement potache. On rit énormément !
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3 Bruno l’annonçait, The Dictator le confirme : Sacha Baron Cohen est passé en mode pilotage automatique. Ça reste heureusement souvent très drôle et bien vu dans la manière d’attaquer sa cible.

4 Sacha Baron Cohen abandonne le culot légendaire qui avait fait la réussite de Borat et Brüno au profit d’une écriture moins spontanée qu’il maîtrise cependant à merveille. Et qui, en tout cas en termes de gags, convainc au moins autant que dans ces derniers.

The divide

5 Moins référentiel qu’avant, Xavier Gens perfectionne sa mise en scène et révèle enfin son propre style : en retravaillant avec brio les codes du survival et en se focalisant sur l’humain, peu à peu pris au piège d’un vaste théâtre de la barbarie, il porte The Divide au sommet du film post-apocalyptique. Et signe un huis clos aussi radical que tétanisant, dont il est impossible de sortir indemne.
>>> Lire notre dossier sur le festival Hallucinations Collectives 2012

4 Xavier Gens élude astucieusement le spectaculaire pour fouiller le trivial. Ce que l’on voit d’atroce dans cette cave condamnée et ce que l’on ne voit pas de cette surface terrestre dévastée sert le même dessein : évoquer une humanité qui, après avoir détruit son habitat, peut repousser encore les limites de sa monstruosité. La réalisation, malgré quelques excès, sidère souvent.

2 Le script est d’une telle prévisibilité dans l’improbable que tout ne fonctionne que de manière temporaire. Au moins donne-t-il naissance à une fratrie maléfique des plus marquantes.

Don’t be afraid of the dark

1 Dès qu’une famille arrive dans une vieille bâtisse où d’horribles choses se sont passées il y a longtemps, que croyez-vous qu’il va se passer ? Une fois de plus, l’impression d’avoir déjà vu ça mille fois suffit à bloquer toute immersion dans le récit ou tout intérêt pour la mise en scène, ici très plate. Guillermo Del Toro a beau avoir écrit et produit la chose, ce n’est pas une excuse.

3 Bizarrement, le film est moins criticable pour le travail de son metteur en scène débutant (visuel ultra-classe) que pour celui de son scénariste renommé (intrigue bancale sur les bords).

Faces

1 Milla Jovovich dans un ersatz de thriller hitchcockien pondu par le réalisateur de Bloody Mallory : même moi, j’avais du mal à y croire ! Sauf que voilà, Julien Magnat aborde le genre n’importe comment, et traite un bon sujet (une femme souffrant de prosopagnosie) avec l’ardeur d’un exécutant aux ordres des studios. Encore un, me direz-vous !

Faust

5 Fidèle à son style visuel et graphique où l’expérimentation plastique est de rigueur, Sokourov signe le tableau, somptueux et grotesque à la fois, d’une humanité paumée qui tangue vers le néant. C’est si hallucinant que l’on croirait chaque plan hanté par des forces démoniaques, ici cristallisées par un alliage de trucages et de sonorités inquiétantes. Le Lion d’Or à Venise est amplement mérité.
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5 Sokurov adapte Goethe en une sorte de longue marche dans un monde au bord du gouffre, tout en pentes glissantes et habité par des êtres perdus. Les images, dans leur mélange de crudité et de grâce, auquel viennent s’ajouter des déformations et des jeux de lumière, se font l’expression frappante d’une humanité en perte de repères. Le film est parfois hallucinant !

Le grand soir

2 Une scène culte avec Bouli Lanners, deux acteurs qui s’éclatent, une jolie dose de rigolade… mais un opus mineur en dehors de ce que le tandem Delépine/Kervern fut capable avec leurs quatre précédents opus. De plus, le film est moins punk sur la forme que sur le fond, et délaisse le pamphlet anti-consumériste à la Fight Club pour lorgner vers la peinture d’une société malade. Bonne idée ? Pas sûr…

4 Ayant la mauvaise manie de ne voir qu’une réalisation sur deux des duettistes, je suis bien loin de ressentir le prétendu laisser-aller de ce nouvel opus joliment concocté et à la fuck yeah attitude réjouissante.

Hell

1 Une vague compilation d’emprunts aux classiques du film post-apocalyptique qui, faute d’une mise en scène inspirée et d’une ambiance réellement angoissante, ne suscite rien d’autre qu’une indifférence polie. Voilà. Difficile d’en dire plus sur ce premier film.
>>> Lire notre dossier sur le festival Hallucinations Collectives 2012

The hunters

0 Chaque année, on tombe sur une valise de DTV à côté de la plaque, mais pour 2012, celui-ci les dépasse tous : un survival d’une médiocrité abyssale, où une exposition insondable n’aboutit qu’à un jeu de massacre sans suspense ni finition. Pour s’être choisi le pseudo de Chris Briant, son acteur-réalisateur devait avoir un sacré melon.

Madagascar 3

2 Ce troisième film s’impose comme une continuité sans grande surprise, vu que la saga était déjà très basique dans ses enjeux. Mais on notera qu’une approche un chouïa plus adulte fait parfois son entrée, au travers d’une scène de poursuite assez folle dans Monte-Carlo et de quelques idées un peu trash. C’est toujours ça.

2 Quelques scènes d’action mouvementées et expérimentations visuelles font de ce troisième opus le meilleur de la franchise. Ça montre bien la misère de cette série.

2 Un personnage de flic complètement fucked-up plutôt rigolo, c’est toujours ça de pris au regard d’une galerie de personnages d’une laideur comme d’habitude à peine croyable s’enlisant dans les plus insignifiantes des péripéties.

Marley

3 Rengaine habituelle des docus académiques (platitude de la chronologie, pauvreté de la forme) mais densité presque auto-suffisante du sujet : ces 2h30 pleines à craquer célèbrent le génie musical, mais également le citoyen du monde, dont la philosophie rasta est évoquée dans toute son ampleur.

La part des anges

3 Un Ken Loach drôle, humain, chaleureux et un peu moins lourd que d’habitude, c’est toujours bon à prendre. En revanche, un Prix du Jury à Cannes pour ce feel-good movie, aussi sympathique soit-il, c’est quand même un peu plus discutable. Au moins, on pourra y trouver quelques gags sympas et des acteurs vraiment touchants.

4 L’absence de prétention de cette comédie ne doit pas occulter le travail des personnages (on tient l’un des plus attachants, le surveillant Harry, et l’un des plus hilarants de l’année, le binoclard Albert) et la sensibilité avec laquelle Loach sait allier le rire au réalisme social et à un état des lieu de la jeunesse en difficulté, dont les protagonistes ne représentent malheureusement que la petite part du titre.

The raid

5 Au vu des hallucinations collectives qu’elle a généré dans tous les festivals, la claque indonésienne de Gareth Evans était très attendue. Verdict sans appel : le film de baston le plus jouissif jamais réalisé, un rythme survolté, un découpage au top, un déluge d’hyperviolence non-stop qui laisse KO, et un film unique qui se vit plus qu’il ne s’analyse. Cardiaques s’abstenir.
>>> Lire notre dossier sur le festival Hallucinations Collectives 2012

4 Il faut un certain temps pour s’en remettre. On a rarement vu combats aussi violents que ceux qu’offre le silat, art martial indonésien ! Sidérants, ceux-ci sont pris, en plus, dans une structure implacable qui décuple l’impact par une gestion assez virtuose de l’espace et du temps. Une petite bombe !

2 Lorsqu’on joue avec un pitch aussi minimaliste, il conviendrait de rendre sa mise en scène ludique pour rendre attrayants situation et personnage. Gareth Evans n’y arrivant qu’en de très courts instants, la nouvelle bombe du cinéma d’action est un beau pétard mouillé.

Red state

5 Top Cops vous a fait croire que Kevin Smith était fini ? Erreur : plus subversif et indépendant que jamais, le cinéaste expédie un violent coup de shotgun dans les parties génitales de l’Amérique, et atomise cette smala de tarés en tous genres à travers un script qui enfile les bascules narratives comme des perles. Ne prenez surtout pas le risque de passer à côté de cette gifle.
>>> Lire notre dossier sur le festival Hallucinations Collectives 2012

5 Ce film-uppercut, qui devient un peu plus incroyable à chaque minute, joue sur des ruptures tellement puissantes qu’elles dérangent à elles seules le spectateur : imaginez une paroisse évangéliste prendre les armes pour tailler à sa guise la société américaine d’aujourd’hui, imaginez de longues plages de dialogues décalés au milieu d’un bain de sang. Terrassant.

Le règne des assassins

2 C’est triste à dire, mais à l’exception de Seven swords et de Tigre et dragon, le wu xia pian prend aujourd’hui la poussière à force de se décliner sous la forme de copies convenues et peu ambitieuses dans leur traitement. Et comme avec chaque nouvel avatar qui débarque en DTV, on ne réussit à sauver que les combats.

5 Comme l’annonce le livret du DVD, Woo doit plus être un producteur très investi qu’un véritable co-réalisateur. Mais qu’importe la répartition des tâches avec Su Chao-Pin tant Le règne des assassins se montre un formidable wu xia pian à la fois impressionnant et spirituel.
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Safe

2 C’est comme Code Mercury, mais en mieux : un scénario basique (mais correct), un filmage standard (mais jamais avare en idées de mise en scène), de la baston prévisible (mais zébrée d’éclats de violence sèche) et un Jason Statham monolithique (mais top classe dans le rôle du gros bourrin qu’il ne faut surtout pas faire chier). Carré, efficace, au suivant !

3 A l’instar de Blitz l’année dernière, Jason Statham s’offre un curieux mix de polar vénère et d’actionner gonzo. Le bonhomme s’est trouvé le bon business au vu d’un résultat peu mémorable mais bien fun.

Des saumons dans le désert

0 Histoire de ne pas gaspiller 1h47 de votre vie, on vous conseillerait bien de jeter un coup d’oeil au synopsis, histoire de vous demander comment un studio a pu s’intéresser à un pitch aussi improbable. La morale de cette fable naïve déguisée en satire gentillette ? Toujours croire en ses rêves. Merci pour l’info.

Le serment de Tobrouk

Starbuck

2 Dans l’idée, c’est vrai que le film peut émouvoir, mais pour cela, il faut attendre les vingt dernières minutes. Le reste n’est qu’un catalogue de scènes convenues, où l’humour et les sentiments, tous deux mal équilibrés et parfois trop forcés, finissent par parasiter un scénario qui surligne chacune de ses intentions au Stabilo. Dommage.

3 Avec son pitch barré (un éternel ado découvre être le géniteur anonyme de 533 enfants), ce carton au box-office québécois débute maladroitement pour prendre doucement, de dialogues souvent très bons en effets de style réjouissants, de l’ampleur. Jusqu’à exploiter pleinement son mélange équilibré et efficace de rire et d’émotion.

Juillet

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

360

1 Malgré une belle maîtrise du montage, le réalisateur de La cité de Dieu se perd dans un mélo d’une lourdeur pachydermique qui ressemble à du mauvais Lelouch. Avec, pour aggraver encore les choses, un schéma scénaristique très puritain qui punit chaque personnage, coupable d’une faute grave, ici sexuelle ou morale. Et ça continue…

3 Meirelles se montre ici en petite forme. Ni déplaisant (beaucoup de beaux moments) ou mal foutu (mise en scène soignée), son film choral rame juste dans des eaux de platitude et ne rend à aucun moment son concept captivant.
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A.C.A.B (All cops are bastards)

3 On sent comme un air de déjà-vu sur le thème de l’ambiguïté de la police, ne serait-ce qu’en raison de la sortie récente du marquant Troupe d’élite. Pour autant, un filmage énergique, un casting aux petits oignons et une bande-son électrique suffisent ici à rendre le film de Stefano Sollima tout à fait recommandable.

4 Sur le portrait de l’ambiguité des membres des forces de l’ordre, Sollima n’apporte pas grand chose de neuf. Ça n’empêche pas de savourer sa mise en scène brillament troussée et son casting époustouflant.

After.Life

1 Il aura fallu trois ans pour que ce thriller débarque en France. Après visionnage, on aurait préféré continuer à attendre : les thématiques fortes du récit sont ici broyées par la vanité d’une mise en scène chic et factice, à peine épicée par quelques idées oniriques qui frisent le hors sujet. Un gâchis que seule la nudité de Christina Ricci rend un tantinet supportable.

The Amazing Spider-Man

3 Si les trois volets de Sam Raimi se la jouaient trop cartoon et souffraient d’un casting assez lamentable (surtout le fadasse Tobey Maguire), ce reboot redouté se révèle très rafraichissant, nanti d’un casting solide et d’une réalisation plus maîtrisée, moins portée sur l’excès de zèle et la caricature outrancière. Pas sûr que ça suffise à remplir les salles, mais c’est pas mal du tout.

1 Après un tel film, je vois mal comment on peut encore soutenir que la trilogie de Sam Raimi était niaise et gnangnan.
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Chroniques de Tchernobyl

0 Y en a marre du found footage pondu à la chaîne par des studios ricains en quête d’une rentabilité à court terme ! Et celui-là repose sur une idée de scénario stupide : une poignée d’ados ont hâte d’explorer la cité délabrée de Pripiat, alors que celle-ci contient le taux de radioactivité le plus dangereux au monde. Ils sont cons, ces ados !

The Dark Knight Rises

6 Après avoir vécu le chaos, Gotham City est désormais au bord de l’abîme… Sombre et apocalyptique, The Dark Knight Rises se révèle surtout dérangeant à force de peindre une société schizophrène, où bons ou mauvais révèlent leur ambiguïté jusqu’à devenir des martyrs rongés par la culpabilité. La conclusion d’une saga exceptionnelle qui aura su équilibrer l’épique et l’intime.
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4 C’est d’une densité admirable et d’une ampleur folle… qui ont aussi leurs revers : Nolan perd beaucoup de temps à expliciter vainement, se paye des raccourcis voire quelques aberrations et n’évite pas toujours les fautes de goûts. C’est un peu la tare du dernier volet. L’opus précédent, qui n’avait pas à pousser le bouchon aussi loin, semblait bien mieux parachevé.

5 Nolan reprend le côté fresque urbaine de The Dark Knight mais pousse à bout l’ambiance jamesbondienne qui le titillait depuis deux films. Les nombreux errements dans les dialogues et le montage n’entachent même pas le panard provoqué par le cocktail.

3 Un plaisir aléatoirement engendré entre de nombreux dialogues surexplicatifs et l’absurdité régulière du montage qui, quand ils ne donnent pas l’impression que Nolan nous prend pour des chèvres, parviennent à rendre ridicule jusqu’au décès de certains personnages.

Effraction

0 C’est la crise à Hollywood : pour payer leurs impôts, trois fossiles se sont fourvoyés dans un thriller catastrophique, lardé de clichés, de lourdeurs et d’incohérences. En bref, Nicole Kidman ressemble à Voldemort, Nicolas Cage joue comme s’il était constipé, et Joel Schumacher a gardé toutes les prises ratées au montage. Bravo à tous.

2 C’est gris, moche et chiant sur les bords… c’est donc bien une prod Millennium. Par contre, c’est aussi hystérique, rentre-dedans et gavé de rebondissements over the top… c’est donc bien un film de l’ami Schumi.

Les enfants de belle ville

5 Ce film d’Asghar Farhadi, réalisé avant ceux (res)sortis l’an dernier, ne fait qu’augmenter notre admiration pour le cinéaste. Ça commence sous une surprenante influence mélodramatique pour évoluer avec maestria dans les eaux troubles de ces drames chorals dont Farhadi est le nouveau maître, pétris d’enjeux sociétaux et où chacun a ses raisons. Incontournable.

L’été de Giacomo

1 Un ado sourd récemment opéré passe l’été avec une amie et une chérie. Enjeu ou processus à l’œuvre : soi-disant une ouverture au monde, qui ne s’incarne qu’à peine dans quelques regards amoureux, une réplique et deux plans. Durée : 75min interminables. OK pour travailler la frontière docu/fiction (les personnages sont authentiques), pas pour prendre le spectateur pour un débile.

Guilty of romance

3 Sono Sion achève sa trilogie sur un opus d’une perversité hallucinante, où la romance décalée se mêle à une peinture déviante de la sexualité féminine. La dernière demi-heure, à la fois trash et baroque, aiguise le malaise et sublime le propos : l’épuisement du corps comme accès sans retour vers une liberté qui se paie. Mais l’enquête policière et les allusions à l’illogisme de Kafka sont de trop.

Holy Motors

6 En un seul film, Carax donne l’impression de condenser tout ce que le 7ème Art peut faire de plus fort, de plus ambitieux, de plus libre et de plus dingue. Film-somme en même temps que cri d’amour envers un cinéma libéré de toute contrainte, ce météorite sidère à n’en plus finir et fait vivre à son spectateur mille émotions différentes. Ne cherchez plus, on tient enfin le meilleur film de l’année 2012 !
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5 Ce qu’entreprend Carax – un scénario ahurissant qui appelle de la création d’ambiances et de la maîtrise de tons en série – est certainement ce que l’on verra de plus fou cette année. Le côté méta-cinématographique passe étonnamment bien, mais demeure toujours cette petite carence en émotion, liée aux mystères – et donc à une certaine distance – que le film semble vouloir conserver farouchement, parfois jusqu’à la pose.

4 J’ai eu l’impression de voir Noriko’s Dinner Table dans une version supra-auteurisante. Ça aurait dû me foutre en boule, et pourtant, j’ai trouvé fort sympa ce Denis Lavant show.

The incident

3 On sent que Courtès a dévoré « Le petit Carpenter illustré », et qu’il maîtrise donc les fondamentaux d’une mise en scène élégante et sophistiquée. Le souci, c’est que son vrai sujet (un face-à-face tendu entre des hommes aux schémas internes inversés) est délaissé au profit d’un simple jeu de survie en huis clos, et que la petite claque espérée n’est donc qu’un joli exercice de style.
>>> Lire notre dossier sur le festival Hallucinations Collectives 2012

Inside

4 Il est absolument impératif de ne rien savoir sur l’intrigue, afin de ne surtout pas griller d’emblée ce qui constitue sa sève dramatique. Si vous faites ce choix, c’est tant mieux : le film déploie une foule d’idées de cinéma pour combiner émotion et mystère, mais nul doute qu’avec des personnages moins insignifiants, il aurait été beaucoup plus qu’un excellent thriller à double fond.

5 Si ce n’est pas déjà fait, fuyez synopsis et bande-annonce comme la peste. Un bon moyen de profiter pleinement de cet excellent thriller sans anéantir les bonnes intentions de son réalisateur.

Jane Eyre

2 Le réalisateur du percutant Sin nombre se lance dans le film à costumes. Or, malgré un excellent casting et un sacré travail sur la photo et l’ambiance, difficile de ne pas voir cette énième adaptation de Charlotte Brontë comme un opus inutile qui sent pratiquement autant le renfermé que son propos féministe sur l’égalité des sexes.

2 Malgré la beauté du visuel, cette nouvelle version de Jane Eyre montre trop retenue dans son étalage gothique pour ne laisser autre chose qu’une impression d’ouvrage académique pépère.

Les Kaïra

2 Un trio d’acteurs avec une patate d’enfer, un art de la vanne qui fait parfois mouche, une BO très cool, un cameo de la plus belle porno-star de l’univers (Katsuni)… mais pour le reste, entre un scénario torché à la va-vite et des seconds rôles trop laissés de côté, on en sort avec un seul constat : Lascars, c’était quand même beaucoup plus chouette.

Kill List

5 Au début, ça ressemble à du Ken Loach. Et, d’un seul coup, ça dérive vers des routes sinueuses et perverses dont il vaut mieux ne rien révéler. Cadré et découpé avec un brio rare, Kill List est avant tout un trompe-l’œil inclassable qui désoriente son public en même temps qu’il le malmène. A ce titre, le choc final est impossible à anticiper.
>>> Lire notre dossier sur le festival Hallucinations Collectives 2012

4 Ce que le film arrive à faire de plus impressionnant, c’est négocier un changement d’ambiance environ toutes les 15min tout en conservant comme fil rouge l’altération des perceptions de sa figure centrale. Le mariage des genres n’est pas dénué de failles (un dernier acte un peu à l’emporte-pièce) mais la tension, elle, est bien constante.

Laurence Anyways

6 Ses deux premiers films, clinquants et creux, ne donnaient pas cher de Xavier Dolan. On se trompait : partagé entre le fou rire et les larmes, ce sublime mélo-pop suit la transformation sexuelle d’un homme (Melvil Poupaud, sensass) sur 2h47 pleines à craquer, d’une grande inventivité visuelle, où se mêlent un redoutable art du dialogue et une BO électrique à souhait. Chapeau bas.
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4 Ce qui dominait auparavant devient ici occasionnel : ces moments embarrassants où l’on sent l’artiste qui s’auto-contemple dans sa précocité. Ici, parce qu’il croit à fond à ses personnages et qu’il a deux interprètes incroyables, Dolan émeut enfin. Mieux : il nous emporte, dans des moments improbables et sublimes, par la littéralité audacieuse avec laquelle il traduit dans l’image les états du cœur.

Le Lorax

2 La créature du Lorax est très sympa, tout comme le riche univers visuel du film, et on ose à peine imaginer ce qu’un Terry Gilliam aurait tiré d’un tel matériau. En l’état, il faudra se contenter d’une fable écolo gentillette, tout sauf subversive et d’une inventivité limitée dans sa mise en images. En cette période de congés d’été, ça passe…

3 La production design a son charme et la BO de John Powell remplit son office. Pourquoi a-t-il donc fallu que les scénaristes usent des ficelles les plus éculées pour transmettre leurs messages ? A méditer en se remattant Happy Feet.

Mains armées

2 Du polar qui ne brasse que du déjà-vu et qui s’avère tout aussi percutant qu’une enquête du commissaire Moulin. On aurait presque envie de rappeler à Pierre Jolivet que, pour ce genre de projet supra-formaté, il existe le tube cathodique. Pas désagréable à regarder, mais ça s’oublie fissa dès que le générique de fin apparaît.

1 Réussir à me faire désintéresser de tout ce qui se passe l’écran avec une telle violence, ça constitue une sorte de tour de force. Bizarrement, j’ai pas envie d’applaudir la performance.

The messenger

4 Trois ans après qu’il a récolté des prix à Berlin et Deauville, voilà que le film-contrechamp qu’il manquait sur la guerre en Irak, entièrement situé aux USA, posé, lucide et émouvant, débarque enfin dans les bacs, privé de manière incompréhensible de sortie en salles. Il est vrai qu’il lui manque tout de même un brin d’ampleur…
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La nuit d’en face

3 Au final, on peut définitivement parler de film-testament, où Raoul Ruiz évoque ici l’imminence de la mort sous un angle cocasse et lyrique. Pour cette raison-là, on prend un plaisir certain à le suivre une ultime fois, même si on est souvent largué dans un scénario tellement bizarre et fourre-tout qu’il laisse un goût d’inachevé.

Paradis perdu

2 Le sujet, le contexte et la présence d’Olivier Rabourdin font qu’on y trouve trop de ressemblances avec le film suisse Coeur animal. Pourtant, même s’il se limite à illustrer son sujet sans jamais le transcender, ce joli premier film sur le renoncement dévoile une mise en scène sensible et le rapport à la nature est plutôt bien retranscrit.

Paris-Manhattan

0 Aimer le cinéma de Woody Allen, c’est très bien, mais porter le fétichisme à un tel degré pour ne rien dire au final, c’est juste n’importe quoi. Figée dans une posture de fan à l’instar de son héroïne tête de mule, Sophie Lellouche ne brasse que du vide et, du coup, même la love-story naissante entre Bruel et Taglioni frise le hors-sujet (au mieux) ou l’esquive (au pire). Dans les deux cas, le ratage est total.

Piégée

2 La mise en scène toujours plus carrée de Soderbergh rencontre son premier blocage : trop figée et verrouillée pour faire naître la moindre tension, elle ne s’accorde jamais aux codes du film d’action. Reste une excellente scène d’ouverture, et surtout la révélation Gina Carano, amazone féline et musclée, à qui le film n’offre pourtant que peu de champ libre pour exprimer son talent.
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4 Sans lourdeur ni complaisance, avec juste un plaisir communicatif, Soderbergh s’empare du film d’action comme un gamin surdoué se saisirait d’un jeu trop simple pour lui : il en épuise vite les potentialités (avec un sacré punch !) et se permet même parfois de s’en moquer avec classe. Déjà l’un des films les plus jouissifs de l’année !
>>> Lire notre dossier Berlinale 2012

3 Gina Carano est magnifique et cartonne un max dans des scènes d’action ludiques comme il faut. Dommage que l’obsession de Soderbergh pour le minimalisme rend le reste peu emballant.

Rock forever

3 Alors, oui, il y a un script plus prévisible que la prochaine purge de Justin Bieber, des excès de guimauve gluante, et deux jeunes débiles qui s’imaginent dans Glee. Oui, mais il y aussi un singe psychopathe, un Tom Cruise démentiel qui s’éclate à partir constamment en sucette (c’est qui, son fournisseur ?), et du putain de bon rock qui surgit parfois pour faire vibrer la salle. Bref, c’était cool.

2 C’est sympa, mignon, gentil… Bref, comme sur Hairspray, Adam Shankman a juste oublié que son sujet demandait une dose conséquente d’irrévérence pour être transcendé…

2 … et comme sur Hairspray, Shankman ne sait pas filmer ses séquences musicales.
Mais au moins la plupart des chansons ont le mérite d’être très agréables en ce qui me concerne, c’est déjà ça.

To Rome with love

0 Cette année, le tour-operator Woody Allen vous embarque pour la belle Rome, sa nouvelle escale européenne. Au programme : zéro humour, clichés exaspérants, réalisation digne d’un téléfilm, comédiens en roue libre, scénario sans queue ni tête, et fond théorique qui pèse une tonne. Résultat : deux heures de cauchemar. Merci Woody.

1 On est presque gêné, à de rares rires en coin près, de voir Allen patauger dans cette revue de cartes postales tellement creuse qu’elle en devient presque vulgaire. Autant il transcendait son passage à Paris, autant là, il est assez clair qu’il s’est payé un petit trip à Rome et puis voilà.

3 Ça tire en longueur mais je me suis bien marré devant une série de séquences développant un humour délicieusement absurde. Avec Woody Allen, j’en attends généralement pas plus. Satisfait, je suis donc.

Les trois corniauds

2 Dans Mary à tout prix, les Farrelly savaient nous dérider les zygos avec des gags de maternelle. Mais depuis quelques années, ils en oublient souvent de nous faire rire. Ici, en rendant hommage à un célèbre trio de comiques ringards, leur mise en scène se calque sur des recettes héritières du cartoon, et on décoche quelques fous rires. Parfois…

Trois soeurs

3 Dommage que ce huis clos ne parvienne pas à affirmer jusqu’au bout ce qui fait son coeur (ou du moins ce qui nous semble le faire) : un malaise profond et même une certaine volupté qui parvient, dans les meilleurs moments du film, à rendre très ambigus les rapports entre soeurs.

La vie sans principe

3 Johnnie To retourne à la case Breaking news en abordant un sujet contemporain (le marasme économique) sous l’angle du polar d’action. Idée géniale pour résultat mi-figue mi-raisin : sa maîtrise visuelle est bien là, les personnages se confrontent à nouveau à leur environnement, mais le traitement se révèle trop sage et les idées plastiques limitées. On sent comme un relâchement.

4 Si l’on regrette tout de même un manque de perspectives ou de lignes de fuite qui minimise son impact, on admire ce nouvel opus de To où celui-ci fait preuve de talents d’orchestrateur qu’on lui connaissait déjà. Ici, la petite musique est celle de l’argent, et autant dire qu’elle ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd !
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4 Le cours de la bourse étant aussi fluctuant que les mécanismes du destin, il était naturel que To s’attaque à un sujet comme la crise financière. Le résultat est un joli travail d’orfèvre sans être un sommet pour le cinéaste.

Voyage vers Agartha

3 Avec 5 cm per second, Makoto Shinkaï avait généré un tsunami émotionnel qui mettait le cœur en lambeaux. Mais là, sa réputation de « nouveau Miyazaki » crée l’embarras : l’émotion et la beauté visuelle sont toujours là, mais les thématiques et la structure narrative laissent réellement croire à du sous-Ghibli, malheureusement sans le génie ni l’inventivité du papa de Totoro et de Chihiro.

5 C’est juste beau à en crever. Juste beau dans tous les sens du terme : beau dans son visuel, beau dans ses personnages, beau dans ses propos, beau dans son univers… Pourquoi il manque toujours des mots pour définir les grands films ?

6 Vie, mort et renaissance composent un récit initiatique aux multiples influences, dont le grand Makoto Shinkai se réapproprie et sublime chaque fragment. En cela, le cinéaste parvient à se renouveler tout en conservant la personnalité qu’on lui connait. Et qui lui fait signer là, un grand film d’une beauté absolue.

Août

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

5 ans de réflexion

3 Pour la énième fois, une production Apatow s’appuie sur une certaine acuité quand il s’agit d’explorer les rapports humains avec audace et lucidité. Mais comme sur Bridesmaids, tout ne fonctionne qu’à moitié, que ce soit dans son humour ou l’évolution de ses personnages, au final peu surprenants.

A perdre la raison

3 Inspiré d’un terrible fait divers qui a remué la Belgique, ce film lorgne trop souvent du côté du mélo psy qui enfile plusieurs pistes d’explication sans réellement les aborder. Il faut attendre le dernier quart d’heure pour y trouver de vraies idées de mise en scène, mais la prestation d’Emilie Dequenne (qui n’a jamais été aussi sidérante depuis Rosetta) suffit à nous scotcher au fauteuil.

5 Mine de rien, on tient là une pure tragédie qui ne cherche jamais à écraser son cadre tout à fait contemporain pour mieux mettre en valeur sa structure profonde. Tout tient à une exposition sans détours de ses enjeux, quelques indices d’énonciation sans appel et surtout à un grand trio d’acteurs. L’intensité atteinte nous mènerait parfois jusqu’à la nausée.
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Abraham Lincoln : chasseur de vampires

1 Après les cowboys contre les aliens, voici Lincoln contre les vampires : surtout, ne cherchez pas de logique là-dedans, ça ne sert à rien. La seule chose sensée à faire, ce serait peut-être de conseiller à ce vrai cinglé de Timur d’arrêter de péter plus haut que son cul. Et aussi de ne pas se prendre au sérieux lorsqu’on réalise un truc pareil.

1 Quelqu’un peut remettre Timur sous perfusion de vodka ? Vu comment il freine ses délires de mise en scène, je crois pas qu’il soit assez imbibé pour bien comprendre le côté non-officiel de sa bio.
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Broken

3 On apprécie la sensibilité des portraits des nombreux personnages dont le film fait se croiser les itinéraires blessés autour d’une irrésistible gamine. Mais lorsqu’il s’agit de cerner celle-ci par des drames souvent durs voire scabreux au point de frôler le chantage émotionnel, la poésie que le réal parvenait à instiller çà et là en prend un coup.
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David et Madame Hansen

1 Dans le rôle de la timbrée irascible, Adjani est fabuleuse, comme d’hab. Mais elle est la seule à sortie indemne de ce film ni fait ni à faire, dont on peine à cerner le sujet, l’intérêt et les intentions, et qui se résume à la simple confrontation de deux acteurs starisés. Pour ses débuts derrière la caméra, Alexandre Astier accouche donc d’une énigme.

Dark horse

1 On ne sait pas si Todd Solondz est aussi insupportable en vrai qu’il ne l’est à travers ses films. Peut-être son problème est-il simplement qu’il peine à tirer quelque chose d’un brin constructif des visions qu’il donne, film après film, d’une humanité qui, lorsqu’elle n’est pas dégueulasse, ne quitte pas le fond du gouffre. Son dernier film est un calvaire.
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Detention

5 Un Breakfast Club sous acide, un Parker Lewis égaré dans un film de Richard Kelly, un fuck-off filmique qui fait kaboom, un puits infini de fous rires et de répliques cultes, un ovni postmoderne qui malaxe les genres et la pop-culture, une ode rebelle aux années 90, une orgie visuelle… On manque de mots pour décrire Detention. Sans doute le truc le plus dingue depuis… depuis quand, au fait ?
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2 Le point de vue hyper-réel d’une jeunesse si contaminée par la fiction que plus rien n’a désormais de sens. Au programme, une hystérie visuelle insupportable bien que pas incohérente, mais surtout un ennui poli devant un portnawak royalement inoffensif.

Les enfants loups, Ame & Yuki

4 Le génie de Summer Wars change de ton avec cette fable sur la transmission et l’acceptation de soi, où humour et émotion naissent sans cesse d’un geste ou d’un regard, et où les spectres d’Ozu et de Miyazaki accouchent d’un joli bambin. On en sort ému et bouleversé, avec la sensation d’avoir partagé une vraie expérience de vie.

5 Comme dans les précédents films d’Hosoda, le fantastique est un moyen ludique de toucher à l’intime. Si le foisonnement visuel de Summer Wars laisse place ici à une forme plus sereine de poésie, le drame humain est plus dense et émouvant que jamais. Le film atteint des sommets déchirants, parmi les plus beaux moments de cinéma de l’année.

L’étrange pouvoir de Norman

3 Beaucoup d’idées, c’est vrai, mais même s’il abordait un autre thème sous un angle relativement similaire, Monster House déployait une inventivité et une virtuosité beaucoup plus prononcées. Ici, la stop-motion ne donne que trop de peu de relief à la folie d’une telle invasion zombiesque, mais on s’y amuse beaucoup, et c’est l’essentiel.

5 Pendant que Pixar se prend les pieds dans le tapis, Laika lui trouve cette touche de génie qui permet à chaque idée, chaque thème, chaque motif d’être transcendés par leur cohabitation. Du grand art !
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5 Plein d’idées, idéalement rythmé, contribue à l’évolution de son medium tout en rendant un bel hommage aux figures qu’il convoque : ParaNorman est à la stop-motion ce que Monster house est au cinéma virtuel, tout simplement.

Expendables 2

4 Mieux que le premier, c’est vraiment une certitude, ne serait-ce qu’au travers d’un déluge de violence, de punch-lines et de testostérone largement au-dessus de la moyenne. Après, le scénario est si troué de partout et les enjeux tellement factices que le spectre d’une post-production bâclée se fait à nouveau ressentir. Mais comme on n’en a rien à foutre…
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3 Honnêtement, je devrais dire que c’est pas bien tellement tout est mal foutu. Mais dans ce spectacle de testostérone, y a ce plaisir primaire de sentir la sève remonter dans ses couilles. Et ça, c’est bien.

1 N’ayant aucun amour pour les figures du cinéma d’action en règle générale, Expendables est une franchise qui, de fait, ne m’est pas adressée. Il ne manquait juste qu’une mise en scène à côté de ses pompes pour que mon absence d’intérêt à leur égard se fasse tout à fait royale.

Friends with kids

1 On était sans nouvelles de Jennifer Westfeldt depuis La tentation de Jessica. Ici, elle rameute un casting apatowien (Scott, Wiig, Rudolph, Hamm, etc…) pour une comédie consensuelle au possible, où sont énoncées les pires banalités sur la difficulté d’avoir et d’élever un enfant entre amis. Un simple magazine féminin fera l’affaire.

Hit & Run

1 Aucune originalité à tous les niveaux du film, du scénario à la réalisation en passant par la direction d’acteurs. Du coup, à part le désir pour Dax Shepard de frimer en compagnie de sa fiancée Kristen Bell dans une comédie d’action à base de voitures et de clichés, on ne voit pas trop comment justifier l’existence de ce ratage.

1 Un ratage. Pire : un ratage embarassant ! On sent l’investissement de son créateur et ses aspirations mais son résultat est tellement foiré que ça en devient gênant.

Hold-up

4 Ne pas croire à un énième caper-movie : pas de psychologie, pas de romanesque, pas de suspense, juste un déroulé minutieux des cinq heures entourant un braquage, où la retranscription en temps réel (sans ellipses) et l’alternance de points de vue anéantissent tout repère cinégénique. Le pari est remporté haut la main, et la mise en scène est parfaite.

Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare

2 Encore un film sur la fin du monde ? Oui. Mais là, on ne s’intéresse absolument à rien, on ne s’amuse jamais (avec Steve Carell, c’est quand même bizarre), on ne ressent aucune émotion (avec Keira Knightley, c’est quand même bizarre), et on s’ennuie ferme en attendant que ça s’achève. Dommage, le sujet était gavé de très bonnes idées…

2 Absence d’identification et donc d’émotion pour un film dont la réalisatrice se révèle incapable de nous faire ressentir quoi que ce soit. Regrettable, pour qui parle quasi exclusivement d’un passé révolu.
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5 D’une trame amoureuse homosexuelle autobiographique résumable en une ligne, Ira Sachs tire une œuvre à la fois hantée par la honte et la peur et portée par une luminosité sublime. De celles qui expriment la possibilité d’une autre vie se construisant en parallèle à la sienne, comme une issue aux impasses du cœur. Une fresque des sentiments, gracieuse ou terrible, toujours ample.

Lady Vegas – Mémoires d’une joueuse

1 Capable du meilleur comme du pire, Stephen Frears livre ici son film le plus insignifiant depuis longtemps : déjà qu’il faut tenter de s’intéresser au destin d’une chipie qui se mue en parieuse professionnelle, c’est pas facile, mais avec un casting calamiteux à tous les niveaux, c’est impossible. On oublie.

3 Frears se la joue en mode pilotage automatique. Pas que ce soit détestable mais c’est juste tout à fait oubliable.
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Margaret

3 Tourné il y a sept ans, ce film maudit débarque enfin en salles dans sa version “courte” de 2h30, et quelques zones d’ombre se font parfois ressentir dans cette histoire d’une jeune lycéenne dévorée par la culpabilité. La prestation d’Anna Paquin est suffisamment forte pour maintenir l’intérêt, mais la mise en scène est très plate et nul doute que visionner la version longue serait un sacré plus.

Moi, député

3 Deux députés (dont Will Ferrell) qui se font des coups bas avant les élections : c’était trop beau pour être vrai. Et hélas, à cause d’une irrévérence limitée (juste des blagues scabreuses et souvent hilarantes), cette comédie reste quand même un peu trop sage pour atteindre la méchanceté de Step Brothers. Putain, ça sentait trop bon…

3 Ça aurait pu être Un Fauteuil Pour Deux version politique. Mais le script ne cesse de patiner et de jouer les timorés. Reste que de grands moments apparaissent à intervalles réguliers.

3 Il y a du Talladega nights dans le dernier Ferrell. Une comparaison qui ne joue malheureusement pas en sa faveur, faute du jusqu’au-boutisme qui le caractérisait et qui n’agit ici que dans le cadre de gags scabreux hilarants, là où coups bas, démagogie ou mise en scène du monde politique ricain auraient mérité traitement plus subversif encore.
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My soul to take

1 En général, quand un film de Wes Craven sort l’été en France, longtemps après avoir fait le tour des festivals et s’être mangé un bon gros bide chez l’Oncle Sam, c’est très mauvais signe (remember Cursed). Rebelote avec cet ersatz de Ça, qui se contente de juxtaposer des situations déjà vues mille fois ailleurs avec une réalisation sans idées.

0 Je ne sais pas si Wes Craven se fout ouvertement de la gueule de ses spectateurs. Mais à l’image de cette dernière demi-heure archaïque et interminable où tout est expliqué, ré-expliqué, surligné et démystifié, il est permis de se le demander.

Rebelle

1 Sur la forme, c’est aussi moche que du DreamWorks. Sur le fond, c’est aussi niais et moralisateur que du Disney, et ça ose en plus mentir sur la nature réelle de son titre. En résumé, Pixar délaisse son génie d’antan pour se couler dans le moule hollywoodien sans âme. Quelqu’un peut-il m’expliquer ?

2 On se mord les doigts de voir un sens de l’esthétique et du panache si évident sabordé par un scénario où les passages obligés prennent largement le pas sur les moments d’émotion et d’intelligence auxquels Pixar nous avait habitué.

4 Le départ de Brenda Chapman laisse clairement des séquelles sur le film. Il lui manque un sacré polissage au regard de concepts inaboutis et de sacrées entourloupes narratives. Reste que c’est super beau et diablement émouvant.

4 Qu’aurait donné Brave si Brenda Chapman avait pu superviser totalement le projet ? Sans doute un film plus enclin à aller au bout de ses idées sans donner régulièrement cette impression d’inachevé. Une déception, passée une première demi-heure quasi parfaite.

Magic Mike

4 Cool et parfois électrisant, le nouveau Soderbergh surprend autant par son sujet que par sa mise en scène, qui combine une fois de plus le filmage précis du cinéaste avec un sens de l’immersion pour une fois axé sur la pure coolitude de l’image et de la bande-son. Avec, en plus, un excellent Channing Tatum chez qui on ne soupçonnait certainement pas de telles aptitudes d’acteur.

4 Avec cette chronique d’un groupe de strip-teaseurs inspirée par le passé du charismatique Channing Tatum, on frôlerait l’insignifiant si Soderbergh ne savait pas aussi bien manier la mise en scène du « cool » comme une construction à laquelle on s’abandonne parfois (personnages et spectateurs) complètement. Grisant !
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3 Soderbergh fait une sorte de Girlfriend Experience au masculin mais sans le côté auteurisant. Le résultat est donc bien plus agréable à suivre, tout en bénéficiant toujours d’une certaine justesse.

Sexy dance 4

2 Une nouvelle fois, la saga fait honneur au genre en proposant des chorégraphies souvent spectaculaires et visuellement soignées. Mais aussi moins nombreuses et plus courtes qu’auparavant, laissant conséquemment l’ennui s’installer au gré d’une histoire dont on a toujours rien à cirer.
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Superstar

1 Giannoli veut tellement tout traiter (la violence des médias, le rapport à la célébrité, la solitude de l’homme moderne, etc…) que son film finit par ne plus vouloir rien dire. Et le pire, c’est qu’il tente d’aborder des sujets universels à partir d’une intrigue totalement absurde et incompréhensible qui ne mène à rien d’autre qu’une impasse. Du coup, on en a vite marre.

2 Le parallèle est facile : le personnage de Kad Merad et Xavier Giannoli sont tous deux dépassés par ce dans quoi ils sont embarqués. Sauf que dans le cas du second, c’est lui qui s’est mis là-dedans tout seul.
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Terri

2 Il y a quelque chose de Will Hunting dans ce personnage de jeune asocial qui se retrouve suivi de près par un adulte, et que l’acteur principal sait rendre attachant. Pourtant, à cause d’un rythme totalement neurasthénique et d’une photo plus hideuse tu meurs, on a beaucoup de mal à rester éveillé au-delà d’une demi-heure.

Total Recall : Mémoires programmées

3 Si on le prend comme un remake sage du chef-d’œuvre insurpassable de Verhoeven (dont il évacue toute la rage et l’ambiguïté), ce nouveau Total Recall ne peut que décevoir. Mais en tant qu’actionner futuriste, il en jette : production design à tomber, mise en scène blindée d’idées visuelles, action trépidante et rythme sans temps mort. Du coup, on gagne beaucoup à le considérer tel quel.

1 L’exemple même du remake débilisant : désireux de s’affranchir de l’original et persistant pourtant à lui coller au cul. A force de grands écarts, on récolte juste un claquage.
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Septembre

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

Après la bataille

3 La première fiction post-Tahrir, qui ose aborder avec tact les dessous du Printemps arabe en pointant du doigt les inégalités et les erreurs de jugement. Toutefois, le sujet est alourdi par des ajouts superflus (dont une love-story adultère sans intérêt), ainsi que par une mise en scène patchwork qui hésite entre le filmage en caméra portée et la mise en place de cadres porteurs de sens.

The big year

1 Trois hommes s’évadent de leur boulot urbain pour aller jouer les ornithologues : dans la catégorie des films sans intérêt qui foncent tout droit vers un gros bide, The big year fait très fort. Même avec Jack Black, Owen Wilson et Steve Martin, ça ne réussit jamais à être drôle et/ou captivant. Au moins, on prend le temps de visiter quelques beaux paysages…

Camille redouble

2 Une femme qui revit son passé peut-elle en reprendre le contrôle pour le modifier ? La réponse fournie par Noémie Lvovsky laisse pour le moins dubitatif, qui plus est alourdie par un sous-texte cosmologique qui fait tache, et du coup, on doit se contenter d’une suite de saynètes qui alternent l’hilarité avec la paresse.

3 Ça serait un peu comme une bouffée d’air frais qu’on n’arriverait pas à prendre entière. Noémie Lvovsky a un tas de jolies idées drôles et touchantes mais aussi d’autres, plus sérieuses, qu’elle expose parfois trop lourdement. Un film qu’on adorerait adorer…
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2 On ne s’étonne qu’à moitié quand Noémie Lvovsky déclare préférer passer du temps avec ses acteurs qu’avec son chef-op. Au moins la pauvreté visuelle ne phagocyte-t-elle pas toujours les quelques rares mais jolis moments d’émotion d’une indiscutable sincérité.

Captive

5 Puissant et difficile, le cinéma radical de Brillante Mendoza poursuit sa route avec ce fait divers traumatique, traité sous l’angle d’une expérience physique qui prend en otage le public autant que les protagonistes. Souvent éprouvant, toujours sidérant, ce voyage en terrain miné déploie une mise en scène au plus proche du réel. Du grand art.

4 L’expérience est avant tout physique, harassante à force de nous donner l’impression d’être auprès des otages ou de marquer, par des choix narratifs et visuels judicieux, la pesanteur du temps qui passe et l’oubli par le monde de ces quelques êtres. C’est rigoureux, peut-être trop : pas vraiment d’arc dramatique ou de personnages épais auxquels se rattacher…
>>> Lire notre dossier Berlinale 2012

The cat, les griffes de l’enfer

0 Derrière une vitre, sous le lit, sous un drap, sous des cadavres de chats, dans la penderie, sur un brancard, dans l’escalier, derrière ton dos, dans un incinérateur, à travers un judas ou au plafond. Si j’ai oublié un endroit où s’est cachée cette connasse de gamine, merci de contacter la rédaction, qui transmettra.

Ce que le jour doit à la nuit

1 Y avait un potentiel dans l’histoire. Mais Arcady le sacrifie pour accoucher d’une chronique surexcitée et superficielle.
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Le chien du Tibet

3 Il y a une telle dichotomie entre ce que l’on prend comme des intentions et ce qui apparaît à l’écran que l’on peut se demander si cette coproduction sino-japonaise n’a pas connu quelques conflits en interne. Ou juste admettre que Kojima est malheureusement passé à côté de son sujet.
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Des hommes sans loi

1 Présenté en compétition à Cannes (?!?), voici un film qui est à l’image du whisky de contrebande : frelaté et sans originalité. En plus, c’est si manichéen et caricatural dans l’ensemble que ça en devient irritant, et même le découpage, ici servi par des cadres sans grand relief, ne génère rien d’autre qu’une sensation d’arnaque. Aucun intérêt.
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1 Le semblant d’ampleur visuelle que nous offre sporadiquement Hillcoat est sans cesse nié par une dominante plus académique. La seule vraie saveur qui émerge de ce tout rarement surprenant (ou alors en mal) au vu de son sujet explosif, ce sont quelques très bons interprètes, Jessica Chastain en tête.

3 Hillcoat se démène difficilement de son récit à personnages multiples. Heureusement, l’ambiance de western et une certaine teneur visuelle conservent l’intérêt.

Fear of falling

4 Une vraie beauté formelle habite ce premier film indépendant, tournant autour d’une étrange relation père/fils à mi-chemin entre folie et logique. Si quelques longueurs inutiles sont à déplorer, les jeux de lumière et la construction des cadres font preuve de réelles aptitudes de mise en scène. En l’état, c’est très prometteur.

Gebo et l’ombre

3 Est-ce du théâtre filmé ? Non, parce que la direction d’acteurs et une gestion parfois stupéfiante du hors-champ prouvent bien qu’il y a un cinéaste derrière la caméra. Le statisme de l’ensemble peut dérouter, mais l’atmosphère est si chaleureuse qu’on se sent apaisé durant la projection. Et sinon, ça raconte quoi, ce film ? Alors là, mystère…

1 pour la belle lumière.

Le guetteur

1 Michele Placido voudrait nous refaire un Heat à la sauce Olivier Marchal, mais au vu d’un casting lamentable (seul Kassovitz s’en sort vivant), d’un scénario tarabiscoté pour rien et d’une mise en scène outrancière qui installe le ridicule dans chaque scène, il accouche d’un produit bâclé qui semble sorti des usines EuropaCorp.
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2 Les scènes d’action sont percutantes et permettent de rester éveiller face à ce Heat du pauvre.

Hisss

0 Jennifer Lynch a beau avoir signé l’excellent Surveillance, il faut se rappeler qu’elle fut aussi coupable du risible Boxing Helena. Ici, elle renoue avec ses pires démons : du casting en roue libre jusqu’au montage bourré d’ellipses, en passant par des effets spéciaux atroces et des effets de style superflus, le projet alléchant a muté en série Z fauchée et mal fichue.
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Jason Bourne : l’héritage

3 La saga Jason Bourne s’était avérée si cohérente dans sa forme et sa narration qu’on cherche encore l’utilité artistique de ce quatrième film. Pour autant, outre un Jeremy Renner qui prend plutôt bien la relève de Matt Damon, le scénario élabore une jolie jonction avec le reste de la saga, les décors ont ici une vraie utilité, et l’efficacité du découpage assure un divertissement très correct.
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3 En prenant en main la franchise, Tony Gilroy confirme que l’intérêt de celle-ci ne s’est jamais trouvé dans ses scénarios.

Killer Joe

6 Plus vicelard et mal élevé que jamais, Friedkin signe une série noire trash, sèche, sadique jusqu’à la moelle et horriblement drôle. C’est si brillant qu’on en sort étourdi, épuisé, totalement largué entre le rire et l’effroi, ne serait-ce qu’en raison d’un récit diabolique, de scènes-choc qui remuent l’estomac et de la prestation hallucinante de Matthew McConaughey. Soyez prévenus.
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3 De salement jouissif, le film devient juste abject. La violence décomplexée cesse de nous électriser dès lors que les personnages sont comme abandonnés dans une surenchère dégueulasse déguisée en scène de comédie lourde. Dommage, ça partait plus que bien…

4 Puissant, furieux, outrancier… Friedkin tient la grande forme. Mais le final et son McConaughey en mode Massacre A La Tronçonneuse IV est très loin de celui de l’implacable Bug.

LOL USA

0 Le copier-collé intégral peut avoir un intérêt cinématographique (Psychose et Funny games l’ont prouvé), mais là, il est évident que Lisa Azuelos s’est expatriée chez l’oncle Sam dans le seul but de toucher un gros chèque. Mêmes dialogues, mêmes scènes, mêmes mouvements de caméra : si vous avez l’original en DVD, ne gâchez pas dix euros pour aller vérifier.

À une toute petite somme de détails près, on pourrait presque dire que LOL USA est à LOL ce que Funny games US est à Funny games. Un film totalement inutile donc (au-delà de cette volonté de toucher une autre culture par le biais d’un remake localisé), reprenant les exacts ratés et réussites qui constituaient l’original. 4 pour ses qualités donc, ou 0 pour son aspect vain. #WhoCares

Le magasin des suicides

1 Le film est aussi exaspérant que son pitch était intriguant. Entre la médiocrité des chansons et une narration stupide, il ne reste que le charme des graphismes pour séduire.

Monsieur Lazhar

2 C’est typiquement le genre de petit film qui fait son travail propret de questionnement de thèmes d’actualité (état des lieux des rapports profs-élèves, relation avec les immigrés) et puis s’en va (de nos mémoires). Enjeux bien délimités, gamins sur-dirigés, petites touches d’humour calculées : rien ne dépasse.
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The Oregonian

0 Une nuit, le jeune Calvin Lee Reeder a fait un cauchemar sans queue ni tête, et en a tiré une ébauche de script incompréhensible juste après s’être réveillé. Sinon, il parait que ces 90 minutes de néant seraient sous influence du cinéma sensoriel de David Lynch, voire même de Gaspar Noé. Mais là, on est à la limite de l’insulte.
>>> Lire notre dossier sur le festival Hallucinations Collectives 2012

Premium rush

5 Surboosté par une excellente narration éclatée à la Reservoir Dogs, David Koepp concocte un trip ultra-speed sur le milieu des coursiers à vélo, construit à partir d’un script parfait qui distille ses enjeux et ses infos au compte-goutte. Le genre de bolide qui fonce droit au but sans jamais freiner, jusqu’à créer un délicieux vertige.

3 Le gimmick de la chronologie éclatée n’est pas la meilleure idée de Koepp. Reste qu’il ne laisse pas pour autant le soufflé retomber, sa mise en scène alerte étant au moins immersive.
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2 Voir le film reprendre son cours au moment où on le pensait quasiment terminé, voilà une belle idée dans l’absolu. Espérons juste que la prochaine fois, Koepp rendra ce qui précède fun et rythmé, ce que n’est jamais ce Premium rush sujet aux plus pénibles des digressions.

Quelques heures de printemps

4 On a failli passer à côté de ce beau film qui brille par le jusqu’au-boutisme de son parti-pris de sobriété. Non, Stéphane Brizé ne réinvente pas le cinéma. Il accompagne juste un processus complexe près de 2h durant, épaulé par deux acteurs au sommet. Et vu l’émotion que, paradoxalement, sa retenue fait monter chez le spectateur, il faut croire que c’est déjà énorme.
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Resident evil : Damnation

2 Il n’y a que quand il assume enfin son essence, à savoir celle d’un simulacre, que le film gagne un peu en intérêt. Mais même en faisant fi de sa motion-capture datée et de ses inspirations Andersoniennes, il n’arrive pas à la cheville d’un Tekken : Blood vengeance autrement plus conscient de ses éléments d’attraction chers à Hiroki Azuma.

Resident evil : Retribution

2 L’intro qui résume tout ce qui a précédé, un script feuilletonnesque qui remplit du vide pour préparer le prochain film, la fin qui annonce que ce n’est pas encore fini : non, la recette n’a pas varié d’un iota. Mais là, au moins, quelques idées très sympathiques et un rythme entièrement mené par l’action font que l’on ne s’ennuie pas du tout. Le meilleur de la saga ? Disons plutôt le moins pire.

0 ou 6 selon l’humeur. Anderson jette les amarres et assume le caractère fucked up de sa franchise. Du coup, ça devient aussi dégénéré que fun.

2 Plus que jamais, Paulo balance tous les personnages issus du jeu qu’il a sous la main et les vide de leur substance. Pas de quoi se plaindre, on va voir Retribution si on accepte d’assister au « spectacle » promis et rabâché depuis le 1. Vivement que Paulo s’intéresse aux produits dérivés selon la culture Otaku, qu’il puisse enfin apporter un minimum de fun à sa franchise.

Robot and Frank

3 Enervant lorsqu’il verse dans un discours de vieux con sur les jeunes cons. Touchant lorsqu’il se concentre sur la relation des deux personnages titres. Moyen, quoi…

Passion play

2 Très bizarre, ce film : de beaux moments et de belles idées y sont présentes, mais elles sont tellement mal amenées que pas grand-chose ne sonne juste, hormis le jeu des acteurs (le tandem Fox/Rourke est excellent). Si l’on ajoute à cela une réalisation parfois à côté de la plaque, on comprend pourquoi ça sort directement en DVD.

Sauna on moon

Savages

3 Oliver Stone se prend pour Tony Scott période Domino, mais sans point de vue ni désir d’expérimentation, sa valise à effets ne fait plus vraiment d’effet. Du coup, tout au long d’un scénario balisé qui s’étire un peu en longueur, on devra se contenter de quelques zestes de sexe, de violence et d’humour noir. Parfois fun, souvent vain.
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3 Même avec un sujet idéal, Stone n’a pas retrouvé la niaque. On peut donc dire que c’est foutu et qu’il ne risque plus de dépasser le stade d’oeuvres sympas mais pépères.

Les saveurs du palais

1 On pouvait espérer qu’une idée de scénario aussi sympa aurait pu donner lieu à une comédie drôle et décalée sur les coulisses du pouvoir, mais c’est juste le calme plat et le néant en matière d’enjeux. Cela dit, en sortant de la projo, on a tout de suite envie d’aller au restaurant, et ça reste une qualité pas négligeable.

The secret

5 Un piège scénaristique de très haute volée, qui ramène le fantastique à un réel aussi glauque que dérangeant, qui aborde frontalement le vertige mystique et l’ambiguïté des bonnes intentions, et qui joue avec nos nerfs comme avec nos croyances. Pascal Laugier est définitivement le maître absolu du film de genre hexagonal.

4 Laugier combine les qualités de ses deux précédents films. La qualité visuelle de Saint-Ange rejoint ainsi un récit de manipulation à la Martyrs pour offrir un spectacle aussi captivant que malsain.
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3 Laugier joue la carte de l’ambiguïté avec une aisance certaine. Mais à ne jamais parvenir à créer de l’empathie pour ses personnages, le fait est qu’on s’en tape un peu.

Les seigneurs

0 Une comédie où l’on ne rigole jamais, c’est toujours la honte. Une comédie où l’on trouve la quasi-totalité des acteurs comiques français les plus bankable du moment, avec de la caricature à gogo et des enjeux dont on se fiche totalement, c’est juste insupportable. Faut-il en dire davantage ? Non.

1 Le premier qui écrit « carton rouge » se prend une mandale.

Le sommeil d’or

3 A l’instar des films de Rithy Panh, ce beau documentaire fait revivre l’amour d’un passé enfoui à travers la mémoire, en enregistrant les souvenirs des étoiles du cinéma cambodgien d’avant 1975. Le résultat est un peu inégal (quelques longueurs et un filmage trop inspiré de celui de Jia Zhang-ke), mais l’épilogue, absolument magnifique, fait naître une émotion sincère.

2 …ou de plomb, c’est selon.
>>> Lire notre dossier Berlinale 2012

Voisins du troisième type

0 Des aliens qui veulent « niquer » la Terre : on aurait dû se méfier, vu que le souvenir de l’horrible Evolution se manifeste toutes les cinq secondes. Des acteurs si figés dans leur numéro habituel qu’ils en sont réduits à sortir des vannes pipi-caca qui sentent fort la chaussette d’ado pré-pubère : si c’est ça la planète Terre, alors dans ce cas, messieurs les envahisseurs, feu à volonté !

2 Qui c’est qu’on appelle ? Ben pas cette ingrate brigade de voisinage incapable d’assurer son cocktail humoristico-surnaturel. Jonah Hill en mode Travis Bickle est bien l’un des rares trucs drôles.

2 On n’attendait pas grand-chose d’autre d’Akiva Schaffer qu’une mise en images polie du scénario de Rogen et Goldberg. Mais bien plus de la part de ces derniers que du fan-service qui comblerait les aficionados du casting en place.

Vous n’avez encore rien vu

1 En panne sèche de génie depuis trois films, Resnais réunit sa troupe d’acteurs récurrents pour un opus testamentaire qui synthétise toute sa filmographie. Du coup, le titre est mensonger (on a déjà tout vu !), son sens de l’expérimentation tourne à vide, et à cause d’une narration répétitive et artificielle, l’ennui nous assomme dès le début. Cher Alain, s’il vous plait, prenez votre retraite…

3 Resnais déçoit précisément par les éléments les plus personnels de son film : ce choix du texte semi-oublié d’Anouilh qui a ses limites, cette mise en scène des adieux de l’artiste aux siens et au monde. C’est bien dommage, car il donne en même temps une confirmation de plus de son originalité au sein du cinéma français. Mais voilà déjà plusieurs films qu’on le respecte sans qu’il ne nous touche.
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The We and the I

6 Gondry investit un bus surchargé d’ados en ébullition pour capter le chaos social et l’affirmation de l’individu au sein (ou hors) du groupe, le tout à travers une science du dialogue d’une énergie stupéfiante. Ajoutez à cela des acteurs ébouriffants, une BO cool à 200%, et on obtient quoi ? Le meilleur film de son auteur ? Le film le plus funky de l’année ? Une claque revigorante ? Tout ça à la fois.

4 S’il met un temps à démarrer, lorsqu’il embraye, ce « bus movie » montre qu’il en a dans le ventre. En profondeur, sous les bizutages, les déclarations maladroites ou les insultes, se joue l’essentiel : la construction du soi par rapport aux autres. Gondry parvient à exprimer beaucoup par le texte et la gestion de l’espace dans ce huis clos original et percutant.
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Wrong

4 Pour une fois, Quentin Dupieux lorgne un peu trop sur un terrain déjà labouré par David Lynch à force de bâtir le tableau d’une Amérique déréglée. Reste que sa mise en scène de l’absurde conserve un réel impact, et que ses idées loufoques l’inscrivent dans une démarche punk qui tranche avec le consensus ambiant du cinoche hexagonal. Rare, et donc précieux.
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2 Dupieux accumule les petits délires mais ne parvient presque jamais à créer cette inquiétude plus grande à laquelle il semble prétendre. Sa banlieue américaine proprette a l’air d’une cour de récré pour grands enfants, parfois amusante, mais pas d’un lieu de dérèglements profonds. N’est pas Lynch qui veut…

Octobre

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

Amour

1 Où veut en venir Haneke ? On peine à saisir le moindre point de vue dans cette lente agonie où un vieux retraité se confronte à la paralysie irrémédiable de sa femme, et surtout, à l’inverse de ses précédents films, sa mise en scène évapore toute ambiguïté au profit d’une sorte de cruauté douce sans affect. Une Palme d’Or injustifiée, malgré un beau duo d’acteurs.

6 L’émotion – le malaise, parfois – que peut créer le film tient peut-être à une constante bipolarité, subtilement et magistralement entretenue par Haneke et ses acteurs : dureté et tendresse, trivialité et grâce, étouffements et respirations. Amour donne l’impression d’être dans le fond mais de regarder vers le haut, vers un absolu. Ou comment une histoire simple sur le papier se mue en une expérience dévastatrice.
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3 La simplicité du sujet alliée à la mise en scène d’Haneke permet à des choses poignantes d’émerger. Mais deux heures pour ça, c’est long, surtout lorsque les acteurs récitent leurs textes.

Astérix et Obélix – Au service de sa majesté

1 De l’adaptation BD plate et sans intérêt, avec très peu d’idées, une 3D inutile et des gags qui se comptent sur les doigts d’une main. Même bilan que les films de Zidi et Langmann, même si celui-là reste un chouïa plus honnête et moins honteux. De toute façon, depuis que Chabat est passé par là, à quoi bon continuer à adapter les albums d’Astérix au cinéma ?

1 Tirard a-t-il quelque chose contre Goscinny ? Encore une adaptation de cet acabit et on pourra parler d’acharnement.

ATM

1 Ce n’est pas qu’on en ait marre des high-concepts, mais force est d’avouer qu’à chaque fois, la seule originalité réside dans l’idée de base. Du coup, une fois que celle-ci est posée, on s’ennuie très vite. En plus, mixer un contexte de crise économique avec un huis clos dans un distribanque à -15°C ne mène ici à rien d’intéressant.

Bachelorette

1 Isla Fisher est une grande tarée qui fait fureur à chaque fois qu’elle ouvre la bouche, et elle est bien la seule à nous sortir de la léthargie, tant le visionnage de cette comédie sans intérêt ressemble à une perte de temps. Sans compter que la comparaison avec les scènes hilarantes de Mes meilleures amies fait ici très mal.

César doit mourir

4 Un éblouissant dispositif de mise en scène où la réalité et la fiction jouent au ping-pong, d’autant que le film, bien plus bouleversant qu’on ne pouvait le croire, ramène ici chaque acteur à sa condition de prisonnier. L’art comme vecteur de liberté : en élargissant cette idée vers un manifeste de la condition humaine, les frères Taviani ont signé un come-back inespéré.

4 D’un dispositif documentaire qui chronique une prison où l’on joue du Shakespeare, les Taviani tirent un entremêlement passionnant et parfois étourdissant entre réalité et fiction. En sachant se soustraire aux qualificatifs caricaturaux que leur drôle de projet appelait sur le papier, les doyens du cinéma italien retrouvent tardivement une fraîcheur que l’on croyait perdue !
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Damsels in distress

0 Un quatuor de pétasses très snobs oeuvre pour tout un tas de règles à respecter sur la beauté, l’hygiène, la morale et la bienpensence. Cette idée infecte est ici l’épicentre d’un affolant sommet de misandrie faussement déguisé en teen-movie, avec la mise en scène de téléfilm et les dialogues très littéraires qui vont avec. Aïe.

4 Lorsqu’un cinéaste new-yorkais qui ne ressemble à personne d’autre s’en empare, le teen-movie devient un jeu loufoque avec ses propres stéréotypes, un délice de dialogues ciselés et hautement improbables ou carrément absurdes et hilarants. L’absence de prétention de ce film ne le rend que plus rafraîchissant !
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Dans la maison

4 Ozon nous ressort un dispositif à la Swimming pool, où l’on navigue entre réalité et fantasmes au gré d’une mise en scène manipulatrice et d’un découpage narratif qui prend la forme d’un énorme trompe-l’oeil. Du thriller aussi dérangeant que pince-sans-rire, qui sait gratter le vernis des apparences tout en laissant planer un doute permanent. Très fort.

2 Les récits s’enchâssent et une sympathique théâtralité émerge de cette mise en abyme de la création artistique et de l’art de raconter. Sympathique… un temps, avant qu’elle ne glisse vers une forme maladroite de second degré qui n’est pas assumée jusqu’au bout et qui rend le film un peu lourdingue. Dommage…

4 Rien de bien nouveau dans la maison mais une aptitude salvatrice à procurer des émotions en parfait accord avec son sujet.

Después de Lucia

1 Ras-le-bol du regard clinique vain comme unique argument de trop de films d’auteur ! Voir le jury Un Certain Regard de Cannes en récompenser un d’aussi complaisant a de quoi rendre triste. Presque aucune émotion ne naît de ces longs plans-séquences, l’obscénité de la plupart est trop manifeste.

Do not disturb

0 Faire un quasi-décalque de Humpday était absurde. Yvan Attal s’est donc pris le mur : tout comme son modèle, le film part d’une idée débile pour ne rien dire sur un sujet intriguant, et sa façon d’oser la subversion dans des scènes plus vides et racoleuses qu’autre chose passe pour de l’autosatisfaction vaniteuse. Ne pas déranger, donc.
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3 Si je ferme les yeux sur l’incroyable plagiat que constitue la fin, Attal sort comme à son habitude un spectacle amusant et sympathique à défaut d’être transcendant.

Elle s’appelle Ruby

4 Nouvelle réalisation du tandem gagnant de Little Miss Sunshine, ce joli film romantique vaut surtout pour son duo d’acteurs irrésistibles et un script plutôt malicieux (écrit par l’actrice principale Zoe Kazan) qui détourne le mythe de Pygmalion de façon très astucieuse. Inutile de résister, on finit par craquer.

Exam

2 La résolution finale est tellement facile à déceler au bout de cinq minutes de film que celui-ci en devient artificiel et vain, surtout lorsqu’il s’oriente inutilement sur un terrain éthique ou métaphysique. Mais si on laisse ça de côté, cet exercice de huis clos à la Cube sait créer une tension et des interactions entre ses huit acteurs. C’est le minimum.
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0 Une fois le postulat de départ en place, tu as tout de suite compris ce qu’il en était de la résolution. Une résolution si crétine et prévisible que non, ça ne peut décemment pas être ça. Hé bien si, c’était ça.

Une famille respectable

3 Massoud Bakhshi n’est pas encore au niveau d’Asghar Farhadi, maître iranien en matière de drame social. Il est à suivre pour autant, car sa progressive contamination d’une histoire familiale à tiroirs par des éléments de genre est franchement réussie !

Frankenweenie

5 L’année 2012 restera celle où Tim Burton retourna à la source de son art pour renaître avec éclat : avec Frankenweenie, il réactive son amour du macabre et des monstres pour évoquer la solitude de l’enfance tout en criant son amour pour le cinéma d’horreur. Son film le plus personnel, donc, mais aussi le plus subtil, le plus beau, le plus magique, le plus déchirant, le plus inventif… Le meilleur, en somme.

4 Le court-métrage originel présentait déjà des limites narratives que le format long renforce. Le pastiche comporte cela dit ses bons moments et l’animation est au poil.
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Kill the Gringo

1 Mel Gibson est-il donc à ce point devenu un paria à Hollywood pour qu’il en soit réduit à payer ses factures avec ce genre de sous-produit, jamais fun et gavé de pompages au cinéma de Sam Peckinpah ? Faut bien le dire, on s’y ennuie ferme, et comme l’originalité est aux abonnés absents… Allez, une tequila, et on oublie…

3 Mad Mel lâche un bon gros spectacle à la Sam Peckinpah, vénère et craspec à souhait. Il aurait juste fallu qu’il s’occupe de la réal, parce que là, c’est shooté comme du mauvais Robert Rodriguez (pléonasme).

God bless America

2 De la part du réalisateur de Juste une fois, on attendait un sommet d’agressivité. Or, même s’il fait beaucoup mieux qu’Uwe Boll avec Postal, il ne livre qu’une charge parfois poilante où le jeu de massacre tourne quand même trop souvent à vide. Revoyez plutôt Tueurs-nés ou Chute libre, qui restent encore aujourd’hui des musts.

1 Lorsqu’on n’a pas de couilles, on s’abstient de s’atteler à un sujet qui en a besoin.

Headshot

2 Depuis Vagues invisibles, le filmage ouaté de Ratanaruang n’a pas varié d’un iota : les codes du film noir sont toujours réutilisés avec précision, mais la parcimonie du filmage, couplée à un manque flagrant d’émotion, réduit le projet à un exercice de style appliqué. Du coup, même l’idée centrale (un tueur au champ de vision inversé !) en devient artificielle.

4 Si une durée plus importante aurait permis d’en déployer toutes les ramifications passionnantes, cette histoire de flic devenu tueur et voyant le monde à l’envers après avoir reçu une balle dans la tête est déjà fascinante sur 1h45. La mise en scène, parfois timide, réserve quelques très beaux moments !

The hole

1 Quasi-paria à Hollywood depuis longtemps, Joe Dante n’est désormais plus au top de sa forme : malgré un usage assez malicieux de la 3D, ce petit film d’horreur sans prétention n’a pas le quart de sa méchanceté d’antan, et ne brasse que des réminiscences de sa propre filmographie autour de son idée-maîtresse.

4 Manque ce grain de folie qui fait toute la saveur des plus grands Dante. Reste quand même une très honnête série B, correctement écrite et mise en scène.
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In another country

4 Plus solaire et lumineuse qu’elle ne l’avait jamais été, Isabelle Huppert investit une séance de création instinctive, où une même histoire est vue à travers trois variations différentes dont les correspondances laissent filtrer une sorte de magie douce et discrète. Le tout dans un écrin filmique d’une rare beauté que l’on habite avec joie durant la projection. Un très beau film.

4 La plus belle qualité du film, c’est de parvenir à être entêtant sans le moindre grand sujet. Ce qui nous fait sortir un peu transi de la projection, c’est l’intelligence et la malice avec lesquelles HSS joue avec son média, multipliant les jeux d’échos et les ruses de montage. Le plaisir qu’il y prend est communicatif !
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Insensibles

4 Un premier film d’une éblouissante maîtrise visuelle et sonore, qui use de partis pris forts et dérangeants (des enfants indolores qui portent sur leur corps les stigmates de la dictature) au travers d’un ambitieux travail de mémoire. Très prometteur en l’état, même si, à cause de ficelles narratives un peu lourdes, le scénario perd parfois le cap et tend à rendre les enjeux finaux plus artificiels qu’autre chose.
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Into the abyss

4 Ce docu sur la peine de mort n’est pas si éprouvant que ça : tout simplement parce qu’il maintient la distance juste avec son sujet, allant chercher sans tapage le témoignage émouvant. D’une belle densité humaine, il multiplie les perspectives et s’extirpe de la dureté avec une poésie dont Herzog a le secret.
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J’enrage de son absence

3 Pour son premier film de fiction, Sandrine Bonnaire gâche un peu de la puissance de son sujet (un couple divorcé se retrouve trois ans après la mort de son enfant) par un symbolisme lourd et de sacrées longueurs vers la fin. C’aurait été un très bon moyen-métrage.

Le jour des corneilles

4 A l’exception d’un coup de mou à mi-parcours et de quelques facilités, voilà un film d’animation en tout point magnifique et touchant.

Like someone in love

2 Cinéaste indétrônable sur le jeu entre le vrai et le faux, Kiarostami n’est pas ici au mieux de sa forme : le film donne l’impression de s’écrire au fur et à mesure sans direction précise, de petits problèmes de lenteur accusent le coup, et un final totalement raté anéantit l’ambiguïté qui se dégageait jusque-là de cette étrange relation. Le premier quart d’heure, en revanche, sidère.

3 Petits enjeux (deux solitudes qui se rencontrent, une esquisse d’affection, peut-être d’amour) mais traitement artistiquement épanoui (gestion de l’espace et composition de l’image, durée des scènes souvent pertinente, pas toujours). Les uns semblent avoir permis l’autre. On hésite dès lors entre parler de modestie ou de paresse.
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Looper

1 A l’avenir, si Hollywood pouvait éviter le coup de la voix off qui paraphrase tout, ce serait sympa. Ensuite, s’il pouvait zapper les high-concepts qui tiennent la route pendant un quart d’heure et qui partent ensuite en sucette, ce serait encore mieux. Du coup, lorsqu’il se mue en mélo shyamalanesque affreusement laborieux, Looper se mange le mur. Un gros pétard mouillé.

2 Excitant sur le papier, le film est rarement aussi grisant ou touchant qu’il le promettait. La faute à une juxtaposition d’idées de SF qu’un enchaînement des péripéties voudrait faire passer pour une imbrication de qualité et à une mise en scène qui peine à donner à un fond dramatique la moindre ampleur.

4 Une première moitié mixant brillament film noir et anticipation. La suite s’essouffle en se concentrant sur l’étude des dilemmes émotionnels (restant bien mieux traités que chez d’autres).
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Paperboy

0 La purge du festival de Cannes 2012 : après un tire-larmes exaspérant (Precious), Lee Daniels commet un thriller racoleur et con comme un robinet, dont on cherche encore l’intérêt de son intrigue. Et si voir Nicole Kidman uriner sur Zac Efron passe à vos yeux pour de l’audace ou de la transgression, alors ce navet est fait pour vous.
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Les paradis artificiels

5 Sexuel, électrique, violent, solaire, érotique, troublant, romantique, bouleversant… Les qualificatifs se bousculent pour décrire le beau film de Marcos Prado, tableau à la fois idyllique et dérangeant d’une jeune génération en quête du frisson ultime. Ni incitation ni réel réquisitoire, juste un trip techno-sensuel qui fait appel aux cinq sens du spectateur.
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Pauline détective

3 Dans le rôle de la belle blonde chipie qui s’immisce dans les affaires des autres, Sandrine Kiberlain est assez prodigieuse, au point que sa prestation fasse tout le sel de ce petit polar sympa. Pour le reste, ça ne se foule pas trop, mais entre des dialogues pétillants et un charme rétro qui agit en permanence, on ne boude pas son plaisir.

La pirogue

4 Sans pouvoir se passer des codes du « film en mer », Moussa Touré évite les facilités et les écueils grâce à sa mise en scène d’une ampleur impressionnante pour son budget serré. La beauté des images et de la musique étoffe la chronique d’un échec annoncé d’une dimension quasi lyrique, comme un baume au cœur…

Un plan parfait

1 Pas facile de réitérer le coup gagnant de L’arnacoeur. Surtout quand on raconte l’histoire d’une idiote qui, croyant dur comme fer à la malédiction du premier mariage qui rate, se met en tête d’épouser un autre idiot et de divorcer juste après : dès lors, bon courage pour rester éveillé durant 1h45 et pour choper un ou deux fous rires.

Reality

5 En abordant la téléréalité sous un angle détourné et symbolique, Matteo Garrone signe un manifeste de son propre cinéma : révéler les simulacres du monde contemporain. Un choc artistique qui évite tous les pièges redoutés et qui, à travers une mise en scène éblouissante et une écriture au top, jongle sans cesse entre le rire et le malaise. Du très grand cinéma.
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3 Les partis-pris formels de Garrone, un temps intéressants, versent trop vite dans la lourdeur répétitive et le m’as-tu-vu. Idem pour un récit qui croit bon de surligner ses enjeux. Dommage, car ceux-ci sont indéniablement intéressants. On prend le pouls d’une certaine Italie populaire que son cinéma avait un peu délaissée depuis 30 ans.

Skyfall

5 Casino Royale revenait aux origines de l’agent 007, Skyfall cristallise sa résurrection : sous les traits d’un Daniel Craig définitivement né pour ce rôle, James Bond est ici un phénix déchu qui affronte ses démons pour recréer son propre mythe, le tout dans un opus intense et crépusculaire, doté d’une grande finesse psychologique et à la réalisation absolument parfaite. Le meilleur Bond.

4 New models, original parts : l’accroche du dernier Fast & Furious marche aussi pour Skyfall. Après une ouverture qui veut dire « je sais le reprendre si je veux, votre héritage Jason Bourne« , Mendes se fait plaisir à jouer avec les incontournables de la saga 007 tout en lui rendant ses lettres de noblesse. Un vrai plaisir.

3 Quelques belles choses, beaucoup de trucs ratés et plein de ficelles excitantes mal-exploitées. Non, ce Skyfall n’est pas un cru exceptionnel. On nous le promet : le prochain, ça sera le bon.
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3 L’apport non négligeable de Deakins à la photo offre un bel emballage à un contenu pas surprenant pour une caouette.

Stars 80

4 A priori, tout donne envie de fuir. Sauf que voilà, l’entreprise n’a rien de malhonnête, les fous rires sont légion, la mise en scène est très dynamique, Lahaye est tordant, Sabrina est trop sexy, et mine de rien, cette belle bande de has been (acteurs et chanteurs compris) savent faire du bien au public, autant par leur pêche que par leur talent vocal. Bref, j’ai vu Stars 80, et c’était vraiment cool.

Taken 2

0 Liam Neeson pète la gueule de bad guys caricaturaux et très mal rasés : en plus de ce script ni fait ni à faire où s’enchaînent les péripéties aberrantes, cette suite stupide force tellement le déni du spectateur et de toute forme de lisibilité qu’elle achève de nous convaincre que Luc Besson s’adresse désormais à des gens qui n’aiment pas le cinéma. Au secours !
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0 Le premier opus tenait uniquement sur l’étonnant (et réussi) contre-emploi de Liam Neeson. Passée la surprise, ben il reste plus rien. Et c’est ce qu’offre cette suite : rien !

Ted

3 C’est vrai qu’on rigole vraiment pas mal, mais pourquoi fallait-il que la trame soit aussi bancale et prévisible ? Tiré vers le haut par son casting et son nounours trash, le film de Seth MacFarlane réussit même à donner envie au spectateur de ressortir son vieux nounours en peluche du grenier, et ça, fallait le faire…

2 Le personnage titre est souvent (et grassement) drôle, mais pas besoin d’en faire tout un flan quand le reste suit aussi peu…

3 Un scénario pépère au service d’un discours des plus banals mais avec des instants de pur génie comique. Tout le style MacFarlane en somme.
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4 Quelques petits soucis propres à un premier long ne gêneront en aucun cas ce qui m’importe le plus : c’est très drôle. J’attendais peut-être plus de MacFarlane mais à une époque ou les plus grands perdent de leur verve, ça fait un bien fou.

Novembre

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

Après Mai

2 Un Assayas en demi-teinte, qui retranscrit à merveille le contexte de l’époque sans nous immerger comme il l’avait réussi avec Carlos. On reste sans cesse à la surface des choses, ce que l’inégalité du montage (pas mal de cuts et de précipitations) et le jeu approximatif de la plupart des acteurs (hormis l’excellente Lola Creton) n’aident pas à compenser.

3 Le cinéma d’Assayas, admirable depuis 12 ans, brille toujours par sa hauteur vis-à-vis de ses sujets : ampleur visuelle et refus de l’émotion trop facile. Sauf qu’il lui manque ici un fondamental : de bons acteurs et des personnages intéressants. L’édifice s’en trouve bien bancal, quand bien même l’évocation des seventies, trop rare au sein du cinéma français, mérite à elle seule le déplacement.
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1 C’est certes joliment mis en scène mais ça laisse surtout l’impression d’un film ne menant nulle part avec ses personnages transparents.

Argo

5 L’intrigue est si incroyable qu’on peine à croire qu’elle soit tirée d’une histoire vraie. Et à force de bâtir des jonctions sidérantes entre Hollywood et la CIA, le film touche juste en mêlant la satire politique à un vaste jeu de masques et de dissimulation. Maître de son sujet comme de sa mise en scène, Ben Affleck est définitivement devenu un grand cinéaste.
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5 L’entremêlement entre services secrets et industrie du cinéma n’est pas seulement historiquement hallucinant, il fait l’objet d’un drôle de suspense qui lie le diplomatique aux films de genre dans un tourbillon d’images grisant et saisissant de bout en bout.

4 Avec une histoire aussi incroyable, les ruptures entre la réalité et la fiction peuvent devenir vertigineuses. Affleck en tire un ouvrage appliqué et plus qu’honnête, mais auquel il un manque un je ne sais quoi.

Au-delà des collines

5 Chaque plan, chaque cadre est porteur d’une idée de cinéma. Et à travers une mise en scène picturale et plastique, Mungiu cible l’aveuglement social, l’ambiguïté des bonnes intentions, le décalage entre l’amour de Dieu et l’indifférence face au monde réel, la détresse amoureuse et le rejet des responsabilités. Les deux actrices, éblouissantes, n’ont pas volé leur Prix d’interprétation cannois.

2 Là où il nous embarquait sur tous les plans dans la dure odyssée des héroïnes de 4 Mois…, Mungiu casse toute proximité à celles-ci par une mise en scène filmant seulement leur oppression et ce bien trop longuement. Du cinéma d’auteur cliché, trop persuadé que la pompe et la dureté radicale seront perçues comme des qualités !

Le Capital

2 Dans le rôle du jeune ambitieux qui se mue en enfoiré sans pitié, Gad Elmaleh est si terne et inexpressif qu’il menace à lui tout seul de faire couler le film. De son côté, Costa-Gavras nous répète que l’argent, c’est pourri et ça pourrit les gens : merci pour le scoop. Le film parfait sur la crise, l’économie et la finance ? Revoyez Cosmopolis ou Margin Call.
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3 Costa-Gavras reste fidèle à sa « finesse » légendaire et l’interprétation est inégale. La réalisation rend toutefois captivante la peinture du monde de la finance et les dialogues sont assez goûteux.

La chasse

3 Sur un canevas qui évoque un simili-Outreau, Vinterberg décrit le combat difficile d’un homme pour sa dignité. Mais à cause d’une mise en scène inconfortable, doublé d’un script manipulateur (alors que prévisible) qui n’évite pas toujours le manichéisme, son film risque fort de diviser. Seul le jeu sidérant de Mads Mikkelsen fera à coup sûr l’unanimité.

2 C’est tellement cousu de fil blanc, lourd dans ses ressorts dramatiques et sa symbolique de pacotille que c’en devient presque insultant. Sous prétexte qu’un film-choc de qualité (Festen) l’a révélé, Vinterberg semble croire qu’il peut balancer n’importe quoi à la gueule de son public !
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Les Cinq Légendes

2 Flatter la capacité de chacun à activer son imaginaire, c’est très bien, mais on a quand même l’impression d’avoir déjà vu ça mille fois. En conséquence, vu que ce conte de Noël ne ressasse que les codes les plus éculés du genre (ce qui menace de nous faire roupiller), on se contentera d’une mise en scène brillante (ce qui nous évite de roupiller).

4 Fini la compilation mordante mais redondante de références : elles sont ici digérées en un tout globalement très bien dosé. Le cadre global de l’histoire est éculé, mais les moments de délire et de poésie qu’elle offre font du film l’un de ces dignes grands spectacles tout public de fin d’année.

5 En conjuguant avec brio une aventure visuellement opulente et une analyse pertinente de l’essence des mythes, Dreamworks offre un jubilatoire divertissement et leur meilleur travail à ce jour.

End of watch

2 On nous annonçait une virée policière sous un angle inédit, on récolte un banal ersatz de Training day, shooté comme du found-footage et perfusé aux clichés les plus caricaturaux du genre. Au moins, Jake Gyllenheal est excellent en flic badass et le rythme effréné maintient une certaine tension durant 1h40.

2 Ayer pique les mécanismes de mise en scène de District 9 mais ne s’achète pas un regain d’inspiration au passage. Quelques passages réussis ne sauvent pas un spectacle racoleur et ampoulé.

L’hypothèse du Mokélé-Mbembé

1 A travers le regard de son explorateur déterminé à trouver une espèce mystérieuse, le film aurait pu révéler un pont entre la science et le mysticisme. C’est bien raté : à force de n’extraire que des infos banales, la réalisatrice n’a rien à filmer, hormis des plans d’arbres et de rivières. Du coup, on aurait préféré voir cette hypothèse de cinéma dans un reportage de la chaîne Planète.

The impossible

5 The Impossible ne se voit pas, il se vit, intensément et intimement. Cette expérience émotionnelle, peut-être la plus dévastatrice de l’année, donne aux notions de souffrance et d’humanité une résonance jamais ressentie au cinéma, ce qui nous fait quitter la salle sur les rotules, touché en plein coeur avec les larmes aux yeux. Bayona a frappé fort. Très fort.

5 Quand on ressort aussi profondément ému d’un film, il ne peut être le gros mélo bien baveux que trop de critiques ont dénoncé. C’est un vrai bon mélodrame, une fresque humaine orchestrée avec maestria, dont les ficelles choquent d’autant moins qu’elles servent un hymne à l’humanité comme résidant essentiellement dans la connexion à autrui.

5 Bayona offre une magnifique aventure humaine portée par son exemplaire maîtrise de la mise en scène. De quoi faire aimer les grands violons.

5 Rarement un long-métrage n’aura été aussi imprégné (et n’aura donc fait autant ressentir) de la souffrance, de la tristesse, du désespoir, et parallèlement de l’humanité, qu’il met en images avec une incroyable pudeur.

Les invisibles

4 Evocation des homosexuels français nés dans l’entre-deux-guerres à travers une douzaine de portraits et d’entretiens entremêlés. Si les particularités des interviewés et le peu d’archives nationales rassemblées empêchent de monter en généralité, leurs tranches de vie marquent par leur liberté souveraine.

Les lignes de Wellington

3 L’ampleur du récit polyphonique de la Campagne de Portugal est indéniable et inscrit le film dans la lignée directe des Mystères de Lisbonne. Pour autant, le travail de la veuve de Raoul Ruiz manque du relief malicieux ou lyrique qui faisait tout le charme et la grandeur des fresques de celui-ci.
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Mauvaise fille

Nous York

0 Le « film de potes » dans son pire dérivé : imaginez cinq amis qui s’offrent un trip perso dans un lieu cool, se vannent, se font des politesses, matent l’East River sans rien dire, crient « Obama » toutes les cinq minutes et s’engueulent pour des motifs stupides. Tout ça pour qu’une troupe d’acteurs puisse frimer devant la caméra, sans jamais penser au public. Le scénario ? Ah bon, y en avait un ?
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Une nouvelle chance

1 Clint avait fini sa carrière d’acteur sur un coup de maître (Gran Torino), pourquoi diable s’est-il entêté à revenir ? Pourquoi jouer comme s’il voulait nous faire partager son bilan de santé ? Pourquoi laisser son producteur Robert Lorenz torcher une énième histoire de filiation rédemptrice comme on a l’impression de s’en cogner trois par semaine ? Pourquoi étirer ça sur deux heures ? Mystère…

1 Clint y peut discuter avec sa bite et rester classe. Ce long et laborieux mélodrame ne le deviendra pas pour autant.

Nuit #1

0 Une jeune réalisatrice qui avoue tourner sans réfléchir (véridique !) et qui fait son premier film, ça fait quoi ? En général, ça fouille dans sa vie privée (une nuit avec un inconnu), ça torche un script limité aux deux lignes de son synopsis, ça filme du sexe gratuit sans point de vue de mise en scène, et ça fait l’admiration d’une poignée de bobos en mal de happenings à défendre. Triste spectacle.

0 Une demi-heure où j’ai alterné les « Non, pas du 1.33 ! », « Non, pas la cigarette ! », « Non, pas de sexe sans point de vue pendant dix minutes ! », « Non, pas de monologues égotiques ! » … Bref, une caricature de film de fin d’études. Vous me raconterez le reste ?

Populaire

4 Un feel-good movie qui porte à merveille son titre : non seulement le charme du divertissement rétro agit à chaque seconde, mais tout le film, de son irrésistible couple vedette jusqu’à sa mise en scène d’une belle maîtrise, sait conjuguer rire et émotion sans tomber dans la niaiserie. La preuve éclatante que, même à partir d’un concept bêta, on peut faire une très bonne comédie.

Rebelle

4 Le film déjoue le sensationnalisme de son sujet – les enfants-soldats en Afrique – en mariant à un réalisme cru le surnaturel poétique des visions de sa jeune héroïne. La cohabitation de la réalité des horreurs faites aux enfants et des croyances avec lesquelles ceux-ci mettent en perspective leur sort rend l’expérience fascinante autant qu’émouvante.
>>> Lire la critique au retour de la Berlinale 2012

Rengaine

4 Caméra au poing, cœur généreux et parler poète, Rachid Djaïdani a tourné pendant 9 ans, petit bout par petit bout, cette évocation du racisme intercommunautaire qui désamorce la dureté racoleuse de son sujet par un lyrisme surprenant. C’est forcément plein de petits défauts, mais profondément attachant !
>>> Lire la retranscription d’un échange avec le réalisateur

Ronal le barbare

3 Pas toujours inventif en terme de mise en scène ou de tempo comique, c’est sûr, mais un scénario campbellien revisité sous un angle débile et potache, avec pas mal d’idées et un humour joyeusement coincé au niveau des couilles, ça fait quand même son effet sur 86 minutes. Très sympathique en soi, et parfois franchement poilant.

1 Cinq premières minutes où la laideur de l’univers et de ses habitants est reléguée au second plan par une accumulation d’idées absurdes qui font mouche à chaque fois. Et puis… plus rien d’autre que de rares fulgurances comiques qui peinent à trouver leur place au sein d’un festival de mauvais goût.

Royal affair

2 A un académisme auquel l’ensemble n’échappe pas se soustraient tout de même quelques belles choses : des touches sensorielles délicates, des moments de grâce passagers. Et puis, quel trio d’acteurs formidable !
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Silent Hill : Révélation

2 La continuité narrative avec le premier film n’est ici pas très convaincante : le mystère est quelque peu éventé, le montage trop speed a vite fait de flinguer l’atmosphère malsaine qui faisait effet dans le film de Gans, et il n’y a que la production design de l’univers, toujours aussi soignée, qui pousse à l’indulgence.

3 Si le premier opus manquait de jump scares, ça ne justifiait pas l’orientation « bourrine » de cette suite. Bavarde et superficielle, celle-ci se laisse toutefois suivre ne serait-ce que pour sa production design.

Sinister

3 Si on le prend dans sa globalité, Sinister ne bâtit son récit que sur du réchauffé. Pourtant, une ambiance malsaine fait parfois son effet, le concept du found footage est détourné de façon plutôt astucieuse, et deux séquences très flippantes ouvrent et clôturent le film. Dans l’ensemble, c’est déjà pas mal.

3 Les effets sont basiques mais efficaces, et Derrickson se permet même de réfléchir sur son support. Le genre a connu pire affront.
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Thérèse Desqueyroux

4 C’est donc avec cette belle adaptation de Mauriac que s’achève la filmo du défunt Claude Miller, toujours gorgée de pudeur et de subtilité. Et malgré quelques tics (fondus mal gérés, scènes oniriques ratées…), le film émeut et dérange, ne serait-ce que pour le tableau âpre de la bourgeoisie provinciale et l’absence de jugement sur des êtres qui n’existent qu’à travers leurs paradoxes.
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4 On pourrait buter un temps sur la trop grande froideur de la forme, alors qu’elle n’est que le reflet – avec le beau jeu insondable de Tautou – de ce qui étouffe le personnage. Plus il avance, plus le film devient beau. Parce que le trouble s’y densifie, pervertissant la forme d’images mentales. Et parce que la fin, lumineuse, est d’une grande émotion.

Twilight 5

0 C’est comme avec la fin d’Harry Potter : on nous promettait une bataille épique, on récolte juste du néant intégral. Pour le reste, entre des défauts de fabrication toujours là et un fond idéologique plus puant que jamais, la saga fantastique la plus débile de l’Histoire s’achève donc par son pire épisode, et c’est justice : elle n’aura eu que ce qu’elle méritait.
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1 Le générique d’ouverture ferait presque illusion. Les choix musicaux édifiants et les effets spéciaux cartoonesques s’en suivant nous rappellent heureusement à l’ordre.

Décembre

 


Guillaume Gas


Gustave Shaïmi


Matthieu Ruard


Guillaume Lasvigne

4h44, dernier jour sur Terre

4 La fin du monde selon Abel Ferrara ? Un huis clos sensuel où deux amoureux vivent leurs ultimes étreintes avant l’heure fatidique, entre peur, incertitude et attente. Mais plus que tout, 4h44 est un portrait déguisé du cinéaste, artiste tourmenté qui hésite entre l’isolement et la connexion avec le monde extérieur, à travers une unité de temps et d’espace de plus en plus restreinte.
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4 Tranquillité anormale des interventions TV et rapides éclairs de violence, lente coloration du ciel et montage omniscient d’instants volés aux quatre coins du globe : Ferrara réussit le tour de force, à partir d’un dispositif limité, de livrer un film à la fois éthéré et bouillonnant sur l’intensité de la vie.

3 La plus grande force du film est encore celle de se montrer limpide tout en ayant la volonté de ne pas trop en dire, ni en montrer. Un parti-pris appréciable bien qu’ici peu sujet à émotions.

Ai Weiwei : never sorry

4 Dans ce premier long-métrage pour lequel elle l’a suivi pendant deux ans, Alison Klayman filme le combat acharné d’Ai Weiwei, artiste et activiste chinois majeur, comme une pratique d’hygiène quotidienne. La défense de la liberté d’expression n’est pas autre chose. Fort.

Alex Cross

0 Rob Cohen est toujours bloqué dans les 90’s, Ed Burns a fait un régime et Tyler Perry n’a pas la classe de Morgan Freeman. RAS donc.

Anna Karenine

5 Joe Wright déploie tellement d’idées de mise en scène que ses plans-séquences, aussi sensitifs qu’étourdissants, finissent par faire fuir l’académisme redouté au profit d’un sublime ballet chorégraphique, surchargé d’émotion. Le roman de Tolstoï en sort grandi, dépoussiéré, revitalisé par tant de subtilité et de perfection plastique. Et puis, Keira est si belle…

1 Terrifié à l’idée d’être taxé d’académisme, Joe Wright se vautre dans une esthétique de la vitesse publicitaire (Coco Mademoiselle est désormais un jalon-clé de son œuvre). Sauf que lorsqu’il ralentit, l’absence d’émotion est encore plus manifeste. On n’est souvent face qu’à des minauderies et des tours de passe-passe et, sur plus de 2h, c’est franchement épuisant.

5 Le pari visuel s’essouffle dans la seconde moitié mais qu’importe. Pendant deux heures, Joe Wright propose une expérience sensorielle aussi virtuose qu’émouvante.

4 Sublime déluge d’idées de cinéma auquel il ne manque guère que l’émotion pour être transcendé. Il n’en demeure pas moins une oeuvre fascinante à bien des niveaux.

Arbitrage

1 Est-ce un pur thriller sur le déni de culpabilité ou une fable morale sur la crise financière ? Un peu des deux, et rien de tout cela à la fois, c’est bien ça le problème. On ne sait pas quoi penser d’un tel film, plat et banal à tous les étages, y compris sur la prestation de Richard Gere, annoncée jusque-là comme un come-back fracassant.

Les bêtes du sud sauvage

2 Hormis une héroïne ultra attachante et une peinture très crédible du bayou de Louisiane, on peine à justifier l’enthousiasme démesuré que ce premier film a déclenché partout sur son passage. A vrai dire, tout manque de rigueur là-dedans, d’un montage plus qu’approximatif jusqu’aux apparitions fantastiques très cheap, en passant par un scénario plan-plan dont on se fiche très vite.

4 Si elle ne sait se passer de quelques ressorts visuels de trop, cette épopée vitaliste nous emporte en tout cas par une énergie que peu d’autres films ont déployée cette année. Les plus beaux moments sont ceux où elle donne l’impression d’emporter le monde entier avec elle…
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4 En transformant son misérabilisme en onirisme, Benh Zeitlin offre une oeuvre plastiquement impressionnante. Le scénario manque néanmoins d’un peu de motivation pour arriver au même niveau.

3 Benh Zeitlin réussit là, au gré de ses parti-pris visuels et narratifs, où tant d’autres auraient rendu une copie caricaturale. Ce n’est pas la moindre des qualités du film, qui ne bouleverse sûrement pas pour autant (mais #TeamHushpuppy quand même).

Cogan – Killing them softly

4 Assez éloigné du trop-plein d’influences supposées (Scorsese, Tarantino, Refn…), le polar ultraviolent d’Andrew Dominik fait avant tout le tableau rude d’une Amérique bouseuse que la politique, hypocrite face à la dure réalité socio-économique, souhaite enterrer au plus vite. Réalisation au top (hormis deux effets de style sans grand intérêt) et Brad Pitt impérial en mode Killer Joe.
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2 C’est lourd sur le fond (martelage du propos) comme sur la forme (l’esthétisation de la violence l’emporte sur une sécheresse pourtant plus appropriée ici). Restent des acteurs à même de rendre des pages de dialogues insipides un minimum prenantes.

5 Le discours politique aurait pu facilement plomber cet honnête petit film noir. Au contraire, il en renforce sa saveur et sa portée tragique.

Les éclats

4 Officiant dans le docu tout en se soustrayant à ses canons, télescopant le présent de la confrontation avec les forces de l’ordre, le passé des blessures encore à vif et le futur entrevu coûte que coûte, Sylvain George fait des migrants des interlocuteurs et non plus de vagues figures opprimées. C’est très réfléchi et au final très fort. Le contenu aurait juste tenu en 30min de moins.

Ernest et Célestine

4 Après Les Enfants Loups, un autre rappel que l’animation n’a pas besoin d’être complexe pour nous embarquer dans un univers fantaisiste et nous émouvoir, voire même ici éveiller joliment le civisme des petits et faire sourire les grands par des clins d’œil politiques. Il suffit pour ça de bien savoir raconter les histoires.
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4 Si le charme graphique opère, on n’en dira pas tant du scénario. Celui-ci flirte avec les discours pontifiants d’un Michel Ocelot et seuls quelques efforts d’écriture (pas forcément payants) épargnent un résultat drôle et touchant.

Les hauts de Hurlevent

2 On ne peux pas dire qu’Andrea Arnold fasse dans l’illustration figée. Mais que fait-elle, alors ? Avec son style radical qui lui faisait déjà défaut, elle nous égare dans des scènes interminables, où quelques acteurs gardent un air inexpressif dans des décors obscurs et des paysages telluriques. Il faut attendre la deuxième moitié du film pour que l’émotion nous effleure… un peu.

5 On n’aurait pas imaginé fresque en costumes autant à l’opposé de toute idée d’académisme ! C’est qu’Andrea Arnold conserve son identité artistique, s’approprie le matériel littéraire et, ce faisant, le sert magistralement. Une romance à fleur de peau, entièrement suivie comme un ballet des sens plein de douleur et empreint d’une poésie macabre qui a tout de romantique.
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Héritage

1 En voulant honorablement se faire la porte-parole d’une région du monde et dire quelque chose de son état actuel, Hiam Abbas livre une liste d’enjeux comme on ferait une liste des courses. Ça multiplie les problèmes en guise de scénario, mais c’est dans le fond d’une platitude accablante…
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Le Hobbit – Un voyage inattendu

4 Au-delà du réel apport qu’il offre au confort de visionnage et à la sensation de réalisme, le HFR se révèle aussi un peu frustrant, tant il contribue à révéler l’artificalité de certains décors ou arrière-plans. Cela n’empêche en rien le spectacle d’être total et souvent grandiose, même si le coup de maître de la précédente trilogie, que l’on continuera de trouver infiniment plus belle et puissante, n’est pas renouvelé. Vivement la suite !

2 J’ai donc vu « le blockbuster de l’année » sans presque jamais y être happé émotionnellement, en soupirant 2h devant la lourdeur des nains, la laideur envahissante des Orchs et l’apathie de Bilbo. Le tout en accéléré… eeeuh en HFR ! Le procédé décuple néanmoins la qualité de la 3D, poussant à l’immersion dès lors que les pures faiblesses du scénario ne nous en laissent pas complètement en dehors.

5 On ne retrouve peut-être pas la force du Seigneur Des Anneaux mais Peter Jackson offre un spectacle gargantuesque, aux choix pertinents et, surtout, rappelant ce qui rend les aventures primordiales.

6 Au diable les comparaisons avec ce qui n’a pas lieu d’être comparé : non seulement ce retour en Terre du milieu est parcouru de phénoménales envies de cinéma qu’aucun autre blockbuster, depuis Avatar, n’avait proposé, mais le HFR en fait une expérience grisante, et laisse sidéré de par le champ des possibles qu’il propose. Ne serait-ce qu’en termes de 3D et de profondeur de champ, l’éblouissement est total.

L’homme qui rit

1 Quand on fait un truc aussi moche, et qu’en plus on table sur la théâtralité du jeu, l’artificialité revendiquée des décors et des costumes et le trop-plein de références, on finit par le rendre totalement hermétique. Alors que le matériau d’origine est dévastateur. Triste affaire.

Hors les murs

2 Bof… Ça pourrait arriver au niveau d’une love-story tumultueuse à la Chéreau, mais c’est juste le calme plat, le filmage sans relief et le catalogue de clichés récurrents sur les gays qui font en général la patte d’une fiction télévisuelle. Les deux acteurs sont toutefois formidables, et la sincérité du projet n’est pas remise en cause.

Jack Reacher

5 In extremis, le meilleur polar hardboiled de l’année : scénario précis comme la balle d’un sniper, réalisation magistrale qui réussit tout ce qu’elle entreprend, rythme intense sur plus de 2h15, brutalité jouissive, Tom Cruise à son zénith… Le genre de claque inattendue qui nous colle au fauteuil en nous obligeant à la fermer aussi sec. Classe suprême.

5 La classique histoire du complot mais servie par une réalisation über classe et des personnages sur mesure. Si vous voulez revoir un vrai héros bad-ass, ne cherchez plus.

Un jour de chance

4 C’était couru d’avance : après avoir signé son film-somme (Balada Triste), Alex de la Iglesia ne pouvait qu’accoucher d’un opus mineur. Mineur dans sa mise en scène et sa facture, certes, mais toujours aussi efficace et corrosif dans sa jouissance à faire super mal à la société espagnole, tout en enfilant les scènes hilarantes une par une. Tant mieux, on n’en demandait pas plus.
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4 Alex De La Iglesia fait dans le train-train routinier. Mais à quoi bon cracher sur un film si remarquablement écrit et réalisé ?

Main dans la main

1 C’est vrai qu’on se marre par moments, mais à quoi bon utiliser une idée de départ aussi sympa si c’est pour ne rien en faire au final ? Artificiel et vain, le troisième opus de Donzelli ne convainc quasiment jamais, même avec la présence d’une Valérie Lemercier qui devient lassante à force de conserver le même registre.

1 La Guerre est déclarée était donc une exception, poignante par son sujet et le vécu qui le fondait. Le reste de Donzelli, c’est léger, au mauvais sens du terme. Ce n’est même pas rafraîchissant, tant tout paraît relever d’un style trop cadré, d’une recette pop-mélo-fantasy trop sûre d’elle. On se sent franchement roulé.

Mais qui a re-tué Pamela Rose ?

4 On les savait bankable depuis un moment, peut-être au point d’avoir délaissé leur goût de l’absurde au profit du consensus mou. Erreur complète : en offrant une suite à leur meilleur film, Kad et Olivier livrent leur re-meilleur film, si surchargé en idées, en gags tordants, en répliques qui tuent et en clins d’œil cinéphiles qu’ils ridiculisent toute la concurrence. Ça fait un bien fou !

1 S’il en fallait une, voici la preuve que Kad et Olivier sont réellement restés bloqués en 2002.

Les mondes de Ralph

4 Sans rien renier de ce qui fait la patte de l’oncle Walt, ce croisement inattendu entre Tron et Speed Racer constitue sans doute ce que l’on a vu de plus cool et de plus jouissif chez Disney depuis longtemps. Les codes vidéoludiques y sont exploités avec une sacrée malice, et une BO techno-rock achève d’épicer ce gros magasin de bonbons pour geeks. Un vrai régal.

4 Que ce soit pour son questionnement sur le bien et le mal ou son utilisation des codes vidéoludiques, le film joue trop souvent la sécurité. Mais il y a suffisamment d’idées pour rendre le spectacle très sympa.

2 Vingt dernières minutes rondement menées ne suffiront pas à élever le niveau de ce dernier Disney en date, aussi avare en idées que paresseux dans l’exploitation de son univers.

L’Odyssée de Pi

0 Naïveté indigeste, casting aux fraises, intrigue sans le moindre intérêt, dialogues trop lourds et didactiques, trafiquage numérique d’images tirées d’un sous-Ushuaïa, chantage à l’émotion comme à la croyance, 3D belle et immersive pour rien, 2h15 d’ennui absolu… Et pourtant, il parait qu’Ang Lee aurait signé là son chef-d’œuvre. Eh ben…

1 Béatitude fatigante et visuel baveux : c’est interminable !

5 Au côté de Peter Jackson et son Hobbit, Ang Lee prône également l’importance de raconter des histoires. Quand l’entreprise fait preuve d’une virtuosité sidérante, le bonheur est complet.

5 « Toutes les bonnes histoires méritent d’être enjolivées« , rappelle Gandalf dans Le Hobbit. Ang Lee en fait ici une profession de foi, confirmant que les meilleurs films de cette fin d’année sont donc ceux qui font primer l’imaginaire sur toute autre considération.

Possédée

1 Le concept du jour : refaire un classique (en l’occurrence L’Exorciste) en changeant tous les protagonistes par des gogols.

Tabou

5 Splendide, le film l’est totalement dans sa forme, et dévoile une pureté artistique digne du cinéma des origines, qui touche le cœur du cinéphile sous bien des aspects. Il en devient même unique lorsque sa structure narrative bicéphale, opposant le souvenir au réel tout en leur créant des interférences, nous fait approcher l’état de sidération.

5 C’est l’un de ces films-poèmes sortis de nulle part qui nous rappellent que, plus que tout autre, l’art à même de fondre le rêve, la fantasmagorie et l’imagerie en une matière nouvelle et fascinante, c’est bien le cinéma. L’un des sommets de l’année.
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Télé Gaucho

1 Comment le réalisateur du Nom des gens a-t-il pu se satisfaire d’un tel gâchis ? Déjà qu’il faut supporter un casting en roue libre (Sara Forestier en décervelée, ça commence à bien faire !), mais un scénario aussi brouillon, passant d’un sujet à l’autre au détriment de tout point de vue et de toute cohérence, c’est juste incompréhensible.
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1 Fou comme ce qui faisait le charme du Nom des Gens (explicitation politique, sens du délire, sur-jeu) s’écroule ici. Ça ne parvient à être drôle que dans ces moments où on a l’impression que toute l’équipe elle-même a certainement conscience de faire n’importe quoi et décide alors de le faire à fond !

Touristes

2 L’humour noir british laisse rarement une impression tiède, et pourtant, c’est le cas ici : au lieu du jeu de massacre trash auquel on s’attendait, il faut se contenter d’un récit plan-plan, anecdotique et mené par un tandem d’abrutis ni attachants ni détestables. Au final, le mystère et l’ultraviolence (Kill List) réussissent bien mieux à Ben Wheatley que le réalisme et la rigolade.

4 Ben Wheatley mérite bien sa réputation. Ce qui aurait pu être une simple comédie noire s’avère un ouvrage fait d’aiguillages surprenants et pourtant toujours cohérents.