Annecy 2014 : Le bilan…

… OU PRESQUE

Hé oui. Car autant vous le dire tout de suite, si le festival d’Annecy en a fini avec nous pour cette année, nous n’en avons pas encore fini avec lui. Comptez donc sur nous dans les jours et semaines à venir pour vous parler de quatre longs-métrages ayant marqué cette 55ème édition. Et non des moindres.

Le conte de la princesse Kaguya en premier lieu. Le dernier chef d’oeuvre d’Isao – Le tombeau des lucioles – Takahata a ouvert le festival et bouleversé les spectateurs de par son immense beauté. Un accueil que nous partageons sur Courte Focale : comptez non seulement sur Guillaume G. pour vous en parler longuement, mais également pour vous livrer une passionnante interview du cinéaste.
On reste dans le domaine de l’anime avec deux autres films japonais ayant marqué le festival, chacun à leur manière il faut bien le dire. Assurément l’un des plus beaux de la compétition, le récit de L’île de Giovanni aura su nous émerveiller dans sa totalité, porté notamment par le sublime travail visuel de Mizuho Nishikubo. Dans un tout autre registre, Saint Seiya – Legend of sanctuary aura été l’un des événements de cette semaine. Projeté en avant-première mondiale, quelques jours avant sa sortie dans les salles nippones, le film de Keiichi Sato est une relecture de l’arc du sanctuaire si cher aux fans du manga de Kurumada et de la première série animée. Relecture qui fera fatalement débat, et qui risque surtout de se faire démolir de toutes parts à l’aune de la cure de jouvence qu’il offre à l’histoire que l’on connaît. Quel est notre point de vue sur la question ? On vous donne rendez-vous cette semaine pour le découvrir.
Last but not least, le meilleur film vu au festival, et tout simplement au cinéma cette année : l’incroyable Dragons 2. On en reparle à sa sortie mais croyez-nous : vous allez en prendre plein la gueule.



ET À PART ÇA?

Par ailleurs, si cette édition ne restera pas forcément inoubliable en terme de contenu, au moins nous aura-t-elle proposé un minimum d’originalité en dépit d’une qualité pour le moins inégale. On parlait de films tarés avec Asphalt watches. Hé bien à l’inverse, Lisa Limone se voulait taré. Hélas, cette comédie musicale moche comme tout (en dépit d’un savoir-faire certain dans son usage de la stop-motion) nous aura très vite perdu, la faute au bordel ambiant et à des personnages dont on se fout autant que les péripéties qu’ils vivent. Un peu le même problème finalement que l’espagnol Justin and the knights of valour. Pour vous donner une idée, c’est plus ou moins le genre de trucs qu’aurait pu produire Dreamworks il y a dix ans. À savoir un récit sans surprises reprenant archétypes et cannevas archi-classiques à base d’apprentissage et d’émancipation sans la moindre volonté de transcender les postulats mis en place. Le tout parsemé de personnages hideux et/ou qui se la pètent et d’humour à la Shrek, rots compris. Bref, c’est déjà oublié. Même son de cloche du côté du tout mignon A la poursuite du Roi Plumes, dans lequel un mignon et courageux petit lapin part à la recherche de sa maman après que celle-ci lui ait été enlevée. Je sais ce que vous vous dîtes, et vous avez raison. Mais c’est trop mignon. Mais c’est chiant. Mais c’est quand même super mignon. Mais c’est surtout très chiant.

Ah, sinon on a croisé Bill Plympton dans les rues d’Annecy. À la fraîche, en tongs et qui trimballait une poussette. Avant de le retrouver pour une séance de dédicaces. Et de l’écouter dans la salle qui projettait Les amants électriques, son dernier et excellent long-métrage. L’occasion pour lui de rappeler son statut d’artiste indépendant (« je ne prends pas d’argent de l’Etat, ni d’Hollywood ») et de rappeler que les 40 000 dessins de son film sont tous de lui. Un Plympton égal à lui-même donc, toujours chaleureux et accessible.

Une image que The kingdom of dreams and madness donne volontiers à Hayao Miyazaki ! Dans cet excellent documentaire de Mami Sunada, plongée au coeur du studio Ghibli qui prend place pendant la production du Vent se lève (et par extension du Conte de la princesse Kaguya bien que Takahata y apparaisse à peine), c’est un cinéaste régulièrement hilare que nous découvrons, donnant au docu ses meilleures séquences. On vous laisse notamment découvrir le moment où germe l’idée d’offrir le rôle de Jiro à Hideaki Anno, et l’audition de celui-ci. Un régal. Loin de la forme scolaire pénible de Lumière, animation, action !, docu brésilien également découvert à Annecy, The kingdom… joue simplement la carte de l’observation, à peine émaillée d’images d’archives et d’informations concernant la carrière de Miyazaki et consorts. Le résultat est un film lent et sensible, dans lequel vous n’apprendrez fondamentalement rien, si ce n’est à découvrir un cinéaste qui n’hésite pas à partager sa philosophie, ses joies et ses moments de doute. C’est déjà là un tel privilège – de près de deux heures – qu’il n’est pas impossible que vous ayiez du mal à sortir du film après visionnage. Clairement l’une des meilleures séances de ce festival.



LE PALMARES

Nous en faisions nos favoris : L’île de Giovanni repart avec une mention du jury, tandis que Le garçon et le monde s’offre ni plus ni moins que les deux prix les plus prestigieux : celui du public et le cristal du long-métrage. Pour la deuxième année consécutive (après Uma historia de amor e furia), c’est donc un film brésilien qui remporte la récompense suprême. De son côté, Bill Plympton et ses Amants électriques repartent avec le prix du jury.

La prochaine édition se déroulera du 15 au 20 juin 2015. Et oui, nous y serons de nouveau !

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Lire les articles précédents :
[ANNECY 2014] Le garçon et le monde

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