Invisible Girl

REALISATION : Markus Dietrich
SCENARIO : Markus Dietrich
PRODUCTION : Marcel Lenz, Guido Scwab
AVEC : Ruby M. Lichtenberg, Anna Shirin Habedank, Lui Eckhardt
PHOTOGRAPHIE : Ralf Noack
MONTAGE : Sebastian Thümler
BANDE ORIGINALE : André Dziezuk
ORIGINE : Allemagne
GENRE : Aventure, Science-fiction, Fantastique
DATE DE SORTIE : 31 octobre 2019
DUREE : 1h35
BANDE-ANNONCE

Synopsis : Sue est une ado solitaire qui passe son temps à lire des BD de super-héros. Après un accident dans le laboratoire scientifique de sa mère, elle entre en contact avec le NT26D, un sérum d’invisibilité ! Ce pouvoir sera très utile lorsque sa mère est kidnappée sous ses yeux. Avec l’aide de ses meilleurs amis, la surdouée Kaya et le casse-cou Tobi, Sue va faire ses preuves en tant que super-héros…

C’est grâce au distributeur Koba Films que nous avons pu découvrir la réjouissante comédie SF allemande Invisible Girl dans laquelle nous suivons les aventures de Sue, une adolescente solitaire délaissée par sa mère, éminente scientifique. Suite à un accident dans un laboratoire, notre héroïne hérite d’un pouvoir d’invisibilité que bien des personnages convoiteront.

Un film de SF qui va à l’essentiel et assume son rythme endiablé

La qualité principale de ce film réalisé par Markus Dietrich (réalisateur du film fantastique Sputnik) est sûrement son ton enlevé et sa manière d’aborder les intrigues fantastiques de son récit. En effet, la première demie-heure du film a de quoi surprendre tant elle installe ses éléments surnaturels avec une rapidité et une aisance réjouissante (éléments surnaturels qui se conjuguent bien sûr au matériau originel axé science-fiction). Ainsi, au bout de 30 minutes, Sue a déjà reçu ses pouvoirs et la course poursuite est initiée pour sauver sa mère. Tout le monde semble accepter avec beaucoup de facilité le fait qu’elle puisse se rendre invisible, ainsi l’intrigue gagne en dynamisme et l’on évite les passages obligés du genre. Si l’irruption du surnaturel dans le monde réel et la difficulté des personnages à les intégrer sont des arc-boutants du genre fantastique, ils paraissent plus dispensables dans la SF. Et en effet, depuis les Spider-Man de Sam Raimi, la phase de découverte des pouvoirs est un passage du récit qui disparaît peu à peu des films de super-héros au fur et à mesure que le grand public se familiarise avec cette figure. Cette phase de se faire de plus en plus courte, jusqu’à disparaître complètement, exemple à l’appui avec la plus récente itération de Spider-Man au cinéma dont on ne prend plus la peine de raconter les origines.

L’invisibilité, un pouvoir métaphorique

Là où Invisible boy réalisé par Gabrielle Salvatores prenait justement le parti de raconter étape par étape la découverte des pouvoirs du personnage, en mettant notamment en scènes plusieurs situations cocasses, Dietrich choisit une direction différente, se tournant vers le divertissement et le teen-movie enivrant. Car, l’invisibilité n’est pas un pouvoir dénué de toutes métaphores ; bien souvent, elle se mue en représentation visuelle de la psychologie du personnage, c’est notamment le cas de Violette dans Les Indestructibles, ado timide qui préfère disparaître plutôt que d’affronter des interactions sociales (par exemple aborder un camarade sa classe). Cette fois-ci, c’est l’invisibilité au yeux des autres qui est mise en scène : Sue se sent délaissé par sa mère voire même invisible à ses yeux et c’est en devenant physiquement transparente qu’elle retrouvera de la visibilité vis à vis d’elle.

Invisible Girl est donc un teen-movie réjouissant, qui reprend avec brio l’écriture et le ton propre aux productions Marvel. Techniquement correct, le film assume toujours son cadre SF sans chercher à justifier sans cesse toutes ses mécaniques. En outre, il rend ses personnages principaux immédiatement attachants et son ton enlevé en fera le film parfait pour un public familial et pré-adolescents. Mais on le recommandera surtout aux fans de super-héros avides d’aborder le genre dans toute sa diversité. N’apportant toutefois rien de neuf au genre et parfois convenu, il pourrait ennuyer ceux qui sont lassés du format. En espérant que la fraîcheur et la spontanéité de l’oeuvre inspirera Douglas Attal, le réalisateur de Comment je suis devenu super-héros qui sortira en France à la fin de l’année.

 

 

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